Mona Lisa. Je ne sais pas pourquoi je l'ai surnommé comme ça. Elle ne s'appelle ni Mona ni Lisa, ne ressemble pas du tout au tableau de la Joconde et pourtant... Elle est toujours là, au fond de la classe. Elle parle mais seulement quand on lui adresse la parole, elle sourit mais uniquement quand elle le doit. Elle ne fait jamais rien de son propre chef. Ce sont toujours les autres qui viennent vers elle et jamais elle qui vient vers eux. Et à chaque fois, je me dis qu'elle me rappelle quelqu'un, que je la connais déjà. Mais c'est impossible car elle vient à peine d'emménager ici. Et à chaque fois que je lui demande, elle me fait son fameux sourire. Oui, je pense que c'est ce sourire qui m'a fait l'appeler comme ça. C'est un petit sourire en coin, très discret. Mais il est tout aussi mystérieux que celui de l'œuvre de Léonard de Vinci. Et à chaque fois, elle a l'air si triste, si mélancolique. Quand elle sourit comme ça, je la trouve belle. Je trouve que toute cette peine lui donne comme une aura, une aura qui la fait briller comme le Soleil. C'est bizarre comme idée, mais à chaque fois c'est l'impression qu'elle me donne. Et puis, un soir, j'ai voulu comprendre. Et depuis, tout n'a plus jamais été pareil.