ExoRdium

By Maxilyal

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- Vous ne trouvez pas que le ciel est bizarre, ce soir ? Douze garçons, amis, ennemis ou inconnus, se... More

Chapitre 1 : Le ciel est bizarre
Chapitre 2 : Do Kyungsoo l'intello
Chapitre 3 : La journée n'est pas encore terminée
Chapitre 4 : Nous les trouverons
Chapitre 5 : Ramène-le moi
Chapitre 6 : On va tous très bien
Chapitre 7 : Vos fruits ne sont pas laids
Chapitre 8 : Vous êtes qui ?
Chapitre 9 : Une vraie drama queen
Chapitre 10 : un OVNI
Chapitre 11 : T'as pas d'amis ?
Chapitre 12 : Je crois que tu m'as pété le bras
Chapitre 13 : Pas le droit de te manger

Chapitre 14 : Un merci

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By Maxilyal

Xiumin

Xiumin franchit les portes du building ExoRdium à deux heures du matin. 

Les couloirs étaient éclairés par une lumière crue, blanche et qui blessait ses yeux fatigués et faisait ressortir dans les grandes vitres de l'entrée, sa peau blafarde, ses cernes et les ridules de sommeil qui creusaient ses joues. 

À toute heure du jour et de la nuit, en principe, il régnait une folle agitation dans les couloirs de l'organisation : employés de ménages, jeunes membres revenant de sorties en ville dans le dos de Tempo, membres s'entraînant la nuit, et toujours quelques cinglés errant sans but. 

Xiumin appuya sur le bouton d'appel de l'ascenseur en regardant autour de lui.

Il n'y avait personne dans le grand hall. Même l'hôtesse d'accueil et l'agent de sécurité étaient absents. Le jeune homme fit un pas en arrière pour voir plus loin dans les couloirs qui perçaient les murs, mais ils étaient vides : laisser les locaux sans surveillance était totalement inédit.  

Il réajusta sous son bras, la pile de feuilles et de vieilles archives mouillée. Namjoon avait précisé qu'il fallait détruire le carton entier, mais après avoir surpris Junmyeon y mettre son nez, le plan tombait temporairement à l'eau. Il leur faudrait lui faire quelques ajustements. 

Xiumin réappuya plusieurs fois sur le bouton d'un geste rageur. Il avait été trop confiant, croyant que les caméras trafiquées du bâtiment était son souci principal. Il ne s'attendait pas à tomber sur un prof – plus jeune que lui, en plus. C'était probablement la seule personne capable de savoir qu'il n'avait pas le droit d'être là, et sa fausse carte d'accès n'aurait pas fait illusion une seconde s'il avait fait l'erreur de la sortir.

Il s'était caché dans les toilettes, en attendant que le gardien face sa ronde, puis avait eu un mal fou à ouvrir la porte. Il avait récupéré les fichus papiers et s'était enfui. Mais il allait devoir expliquer la situation à Namjoon, maintenant. Il n'était pas couché et déjà excédé. 

Les portes de l'ascenseur s'ouvrirent à l'étage des serveurs où Namjoon se trouvait normalement la plupart du temps. Cette fois et après quelques pas prudents au milieu des câbles, Xiumin découvrit le centre de contrôle informatique tout aussi vide que le reste du bâtiment.

L'informaticien n'était que très rarement à un autre étage que le sien, surtout en pleine nuit où il était le plus efficace, de son propre aveu. Il y avait définitivement quelque chose d'anormal.

Il s'apprêtait à faire demi-tour quand il entendit l'ascenseur s'ouvrir derrière lui.

- Salut, dit Namjoon en le voyant. Je t'ai vu sur les caméras mais j'avais quitté mon poste. Me revoilà.

Il était comme d'habitude échevelé, habillé d'un t-shirt froissé et portait de grosses lunettes rondes et rouges trop grandes pour son nez. Son air fatigué était habituel, mais son air préoccupé ne l'était pas. Xiumin désigna ses archives avec contrariété.

- Je me suis fait avoir, mon prof était là, avoua-t-il. Je n'ai pas pu tout prendre, et je crois qu'il les regardait quand je suis arrivé.

Tempo n'allait pas être content, mais Namjoon ne fit aucun commentaire. Il semblait ailleurs. Il frissonna en passant devant lui. 

- Que s'est-il passé ? demanda finalement Xiumin.

- C'est V.

Le jeune homme roula des yeux en suivant Namjoon qui avançait sans hésitation dans le fouillis de câbles. Cette créature de l'ExoRdium, parmi tous les cinglés qu'il ne voulait jamais croiser, était probablement la plus dangereuse.

- La mission a dérapé ? dit-il d'un ton ironique. Quelle surprise !

- Ce n'est pas ce que tu pense, répondit Namjoon. C'est de lui dont le médecin s'occupe. 

- Quoi ?

L'informaticien décoiffa un peu plus ses cheveux grisonnants. Il portait à la ceinture ce qui ressemblait à une tablette de contrôle avec un stylet en plus de son téléphone réglementaire, une montre connectée et une oreillette qu'il ne cessait de toucher, comme si elle le dérangeait. Ses lunettes devaient être anciennes, car le dispositif anti-lumière bleue en jaunissait les verres.

- Je sais qu'il est dangereux, mais il maîtrisait de plus en plus les effets de l'EXO tu sais, dit-il. Et d'après ce que j'ai vu dans sa tête... il avait trouvé sa cible et il ne l'a pas tuée.

- Il a probablement essayé, alors. Et s'il n'a pas réussi, c'est parce qu'elle s'est enfuie, ou défendue.

Namjoon ne répondit pas. Il éternua violement, rattrapa ses lunettes et récupéra les archives avant de les déposer au pied de son bureau pour y fouiller. Son ordinateur laissé en automatique et probablement géré par ses assistants depuis une autre pièce, se réactiva.

- Elle s'est défendue et il faut que nous retrouvions rapidement de qui il s'agit. 

Xiumin resta debout derrière lui, sans oser s'approcher et incertain de ce qu'il devait faire pour dissiper son inquiétude. La journée passée en compagnie de Jongdae avait été longue et ennuyeuse, mais sa banalité était cent fois plus reposante que les problèmes monumentaux qui l'attendaient chaque fois qu'il rentrait chez lui. 

- Nous n'avons même pas d'endroit précis où ça s'est passé, expliqua Namjoon en triturant ses cheveux. La puce du parcours de V nous donne une zone que nous pouvons soupçonner, mais où il est probable que les occupants soient des locataires avec des enregistrements papiers. L'avantage, c'est que les caméras bas de gamme sont facile à pirater, mais il n'y en avait pas beaucoup. Je crois que l'altercation a eu lieu dans une ruelle qui n'était pratiquement pas éclairée.

- Il s'agit donc plus probablement d'un gangster que d'un policier armé, n'est-ce pas ? demanda Xiumin. 

- Probablement en effet, sinon V serait probablement déjà dans les médias et tout serait terminé. 

Namjoon soupira alors que des points rouges fleurissaient sur un plan de Séoul. Les archives oubliées reposaient sur ses genoux et plusieurs tombèrent à ses pieds sans qu'il ne le remarque.

- Je croyais que nous avions une couverture pour nous protéger de ce genre de problème ? hésita Xiumin.

- Pas parfaite et plus fragile depuis quelques temps. C'est pour ça que tu as récupéré les archives, répondit Namjoon en se penchant pour les ramasser. La police ne sait pas qu'il y a un sous-sol et s'ils l'apprennent, ils vont comprendre que nous avons des choses à cacher. Nous avons fait disparaître les preuves sur internet, et dans les archives de la police avant la refonte du commissariat. Il restait ça.

- Pourquoi avoir autant insisté pour trouver un coupable ? demanda Xiumin. Kim Heechul nous a interviewé, on aurait pu simplement dire à ce moment là que c'était un simple accident.

- C'est un ordre qui viens d'au-dessus, le chef de l'enquête voulait probablement les victimes de l'EXO. Ils auraient été envoyés en prison puis nous les aurions exfiltré, expliqua Namjoon en haussant les épaules. Mais il a été remplacé et toute son équipe : nous ne pouvons pas tous les soudoyer subitement.  

- Et que V se fasse tirer dessus en pleine rue n'est donc pas une très bonne nouvelle. On ne peut pas envoyer de groupes de gens et on ne peut pas envoyer de trop jeunes membres non plus.

- C'est très grave. Et on ne peut pas savoir avec certitude qui est responsable et maintenant on a un témoin dans la nature. Que cette personne ait découvert l'existence de l'EXO ou pas, il sait que des gens comme V existent. Et V...  impossible de savoir s'il va se réveiller lucide ou pas. La balle lui a fait très mal.

Un écran s'activa, dévoilant une caméra de surveillance qui donnait sur une pièce remplie de médecins qui couraient en tout sens. Au centre se trouvait une table en fer, sur laquelle était sanglé le garçon-oiseau, la tête recouverte d'un drap et les ailes déployées sur d'autres tables placées perpendiculairement à son corps. Xiumin ne l'avait jamais vu ailleurs que dans une cellule d'isolement, à travers d'épaisses vitres de verre blindé.

V avait été touché par l'EXO lorsqu'il était encore adolescent. Il avait perdu sa lucidité et passé des années à l'état de bête sanguinaire. Il s'était pratiquement transformé en animal.

Grâce à de nombreuses manipulations mentales, on lui réapprenait à parler et à se retenir de tuer. Sa métamorphose était, d'après les scientifiques de l'organisation, fascinante et puissante, mais l'être en lui-même était difficilement contrôlable. Il avait réussi des centaines de missions sous simulation avant d'être envoyé à l'extérieur.

Que cela soit un échec aussi cuisant avait dû ébranler beaucoup de projets et de carrières.

- Des années de travail en l'air, c'est ça ?

- S'il ne se reprend pas, oui. Tempo est hors de lui.

- Si on savait qu'il risquait de perdre les pédales en étant blessé, pourquoi a-t-il été envoyé dehors ?

Namjoon baissa un peu trop la tête et ses lunettes rouges lui tombèrent du visage. Xiumin les rattrapa de justesse.

- C'est moi qui ai donné le feu vert, expliqua Namjoon. J'ai beaucoup inspecté son esprit. Je pense sincèrement qu'il est prêt, et qu'il se réveillera calme.

- Tu ne penses pas que l'EXO l'a rendu fou ? demanda Xiumin en jetant un coup d'œil aux cheveux gris de Namjoon.

Ce dernier grimaça et détourna les yeux. Il plia un peu maladroitement les archives qu'il tenait toujours.

- L'EXO est quelque chose d'imprévisible, c'est vrai... regarde-toi.

- Comment ça, moi ?

Namjoon lui montra ses lunettes qu'il tenait toujours. Les verres étaient couverts de givre. Xiumin pâlit.

- D'habitude quand tu viens ici, tu transpires. Tu m'as dit que ton EXO était si peu important, qu'il ne faisait rien de plus que t'affaiblir en cas de chaleur... Mais recevoir une deuxième charge n'a pas été sans effet. Il se renforce.

.

.

.

Yixing

« Aucune anomalie notable ». 

Yixing avait reprit le travail avec cette phrase rassurante en tête, qui résonnait depuis qu'il l'avait lue dans son dossier, dans tout ce qu'il faisait. Il s'était désinfecté les mains une bonne dizaine de fois, faisait de petits exercices de mémoire et se figeait avec inquiétude à chaque fois que son ventre gargouillait, prêt à appeler les urgences avant de se mettre à convulser sur le lino. 

Mais il allait bien, parfaitement bien. Il avait quelques jours de repos de plus que ses collègues, des horaires temporairement allégés – même s'ils allaient s'emplir rapidement – et il avait été réassigné à des secteurs plus calmes. 

Il n'avait pas non plus reçu de blâme pour son attitude étrange, mais un sermon sur l'importance de suivre les ordres, et sur celle, capitale, de son statut de médecin ayant entre ses mains maladroites, la responsabilité de vies humaines. Des cours à distance avaient été mis à disposition pour une meilleur maîtrise du coréen, qu'il suivait assidûment. 

Décidé à être irréprochable, Yixing passait en revue ses différents patients tout en se récitant ses dernières leçons dans sa tête. Il avait eut le temps de faire plusieurs examens de routine, mais on ne lui avait trouvé aucune anomalie. Il saluait tout le monde et avait accepté le câlin sans se raidir de sa petite collègue dont il avait oublié le nom et qui lui avait répété une bonne dizaine de fois qu'il était le meilleur médecin de l'hôpital.

La nuit s'annonçait calme et l'avenir meilleur, après cet incident. Peut-être ? 

Le biper qu'il portait à la ceinture, à l'intérieur de sa blouse, s'activa. Le jeune homme ne risquait pas de réveiller qui que ce soit, car il se trouvait à l'étage où on s'occupait des patients dans le coma. 

Mais il se dirigea malgré tout vers le couloir en bataillant avec l'appareil. Les infirmières et les infirmiers en observation qui bavardaient dans une salle séparée, le saluèrent au passage. Il s'était très rapidement intégré à leur équipe, tout aussi rigoureuse mais peut-être moins bruyante que celles dont il avait l'habitude avant son arrêt maladie. 

- Ah ! L'homme de ma vie, plaisanta Seokjin à sa sortie de l'ascenseur. 

Même s'il était arrivé à l'hôpital récemment, il en était probablement l'exemple le plus mémorable. On lui avait proposé de rester définitivement, car tout le monde était très heureux de son travail et ses plaisanteries aidaient beaucoup au bien-être des patients. 

En attendant, il était essoufflé et avait dû courir une bonne partie de la nuit. À son visage rougi, il venait probablement de passer par les toilettes pour s'éponger le visage. Ils s'inclinèrent tous les deux l'un vers l'autre. 

- Qu'est-il arrivé ? demanda Yixing, un peu nerveux. J'ai fait une erreur quelque part ?

- Je te sors de ton refuge pour te faire bosser un peu. Il y a eu un carambolage et des blessés. Tous les collègues sont occupés, les urgences sont saturées.

- Et je dois aller voir les cas qui ne sont pas concernés, ou qui ne sont pas trop graves ? devina Yixing. 

- Je t'ai rarement connu si rapide à la détente, répondit Seokjin. Mais c'est parfait pour toi qui était si heureux de travailler ! Allez j'y vais ! Bon courage à nous !

Yixing hocha la tête et s'empressa de se désinfecter les mains et de changer de masque pour la énième fois de la nuit. Parfois, l'hôpital était submergé d'urgences presque cataclysmiques, en cas d'accident, d'incendie, de bagarre, d'émeute, ou d'ExoRdium. Ce n'était pas la première fois que les équipes changeaient brusquement et ça n'allait pas être la dernière.

Il s'engagea dans les escaliers qui menaient aux salles d'attente réquisitionnées pour les patients non concernés par l'accident. Il y avait quelques médecins comme lui, surtout des internes qu'il ne connaissait pas. Les patients n'étaient pas particulièrement nombreux : beaucoup s'étaient probablement redirigés vers des hôpitaux différents pour ne pas avoir à attendre et ceux qui étaient restés étaient les moins pressés. 

Yixing s'occupa de la jambe d'un bébé qui avait basculé par dessus son berceau en pleine nuit, plus de peur que de mal. Ensuite, on lui confia un monsieur qui souffrait d'un mal de ventre, et il recommanda des examens approfondis. Après, une jeune fille qui avait un mal de crâne persistant, qu'il envoya en observation. 

Puis, un jeune homme. Il jouait sur son téléphone et était très bien habillé, même s'il portait des choses que Yixing n'oserai jamais mettre.

À cette heure, ils accueillaient souvent de jeunes gens à peine sortis de l'adolescence au bord du coma éthylique mais celui-là semblait parfaitement maître de lui-même, d'après ses doigts qui pianotaient sur le clavier si vite que Yixing les voyaient à peine. Il s'était installé sur une chaise de la salle d'attente, signe qu'il avait dû venir de lui même et qu'il ne se sentait pas trop mal.

Le jeune homme leva les yeux de son écran de téléphone et se leva pour s'incliner. Yixing l'imita, en notant tout de même du coin de l'œil qu'il ne se penchait pas beaucoup, mais il n'arriva pas à savoir si c'était dû à une politesse relative, ou parce que son équilibre n'était pas très fiable.  

- J'ai passé la soirée avec un ami, expliqua-t-il en lui emboîtant le pas dans les couloirs de l'hôpital jusqu'à une petite salle d'examen. Je me suis senti mal un moment, puis c'est passé. Comme ce n'est pas la première fois, j'ai préféré venir ici dès maintenant et comme ça, vous me ferez une petite dispense ?

Yixing hocha lentement la tête, sans comprendre pourquoi son jeune patient avait un sourire malicieux en formulant sa demande.

- Sans problème, monsieur...  monsieur Byun ?

Le jeune homme avait rempli un formulaire en arrivant avec son prénom, ses coordonnées et sa signature. Apparemment, il attendait là depuis un certain temps mais il ne semblait pas particulièrement irrité d'avoir patienté. 

- Vous me dites quelque chose, dit Baekhyun en s'installant là où il le lui indiquait. 

Yixing lui sourit avec hésitation, sans comprendre où il voulait en venir. 

- Ah ? fit-il. Pouvez-vous me décrire vos symptômes ?

Baekhyun s'exécuta pendant que Yixing notait tout sur un petit calepin qui lui servait à réfléchir rapidement en chinois. Il s'occuperait de traduire en coréen dans le dossier du patient plus tard, et avec soin pour être certain de ne faire aucune erreur. Il était un peu perturbé par le regard de l'étudiant sur lui qui réfléchissait intensément en lui parlant. 

- C'est chaque fois pareil, je me sens mal comme si je faisais une crise d'hypoglycémie. J'ai chaud, des fourmis dans les doigts, j'ai des vertiges et je me sens épuisé. Je peux même m'évanouir. 

- Ce sont peut-être des crises d'hypoglycémie. 

- J'ai ces étourdissements quand je n'ai pas beaucoup mangé, c'est vrai, mais ça ne m'arrivait pas avant, expliqua Baekhyun. C'est depuis que j'ai vécu l'ExoRdium.

Il se figea et montra Yixing du doigt d'un air stupéfait, ce que ce dernier jugea plutôt impoli. 

- Mais j'y suis ! Vous étiez à l'ExoRdium !

- Oui... c'était moi, répondit l'intéressé alors que le visage de Baekhyun prenait une dimension toute nouvelle. Vous aussi, vous y étiez... j'avais complètement oublié. J'ai été envoyé là-bas parmi les urgentistes et j'ai été entraîné à l'intérieur.

- Incroyable ! Et vous n'avez rien ? Pas de séquelles ? 

- J'ai... quelques difficultés à me souvenir, admit Yixing en rougissant.

- Nous tous ! C'est vraiment très désagréable, répondit Baekhyun d'un air scandalisé. Mais ! Je suis le seul qui tombe dans les pommes pour un oui ou pour un non ! 

Yixing hocha lentement la tête. C'était ce que Junmyeon lui avait expliqué. Ce n'était pas une bonne nouvelle pour lui. Il pouvait à tout moment se retrouver sujet à la même chose et dans son métier, il risquait de mettre les autres en grave danger en plus de lui même. 

- C'est vrai que c'est désagréable, admit-il en s'asseyant, découragé. Cela pourrait même me poser problème si nous ne trouvons pas d'explication et qu'il est démontré que c'est un phénomène commun... concernant vos évanouissements, vous dites que vous vous sentez régulièrement mal ?

- C'est arrivé plusieurs fois. Moins d'une fois par semaine, tout de même. J'ai l'impression que c'est de plus en plus fréquent. Et cette nuit, ça a été différent. Ma peau s'est mise à briller.

Yixing releva la tête de son matériel qu'il était entrain de rassembler. Il lui adressa un sourire doux mais un peu confus.

- Pouvez-vous répéter ? demanda-t-il d'un air absent. Je crois que j'ai mal compris votre coréen.

- Ma peau s'est mise à briller. Faire de la lumière, quoi.

Yixing n'avait pas mal compris.

Il se retourna tout en jouant machinalement avec les bords de ses gants de travail. Baekhyun se déshabilla devant lui – tout en se battant férocement avec son pantalon un peu serré – et Yixing lui fit une batterie d'examen, tous ceux qui rentrait dans le tarif de son assurance et nécessitant le moins de matériel possible à cause du cabinet peu équipé.

Pendant ce temps, Baekhyun lui parla de ses mains qui brillaient, de son ventre qui brillait, de son visage qui brillait, de ses cheveux qui brillaient...  

- Vous avez probablement eut une hallucination à cause du vertige, expliqua Yixing avec un coup d'œil pour ses hanches très minces. Si vous aviez froid, chaud ou soif... 

- Ce n'était pas une hallucination ! Il n'y avait pas de lumière, et j'ai vu des détails très nets sur le mur à côté de moi, répondit aussitôt Baekhyun en se redressant. Je suis vraiment sûr de moi.

- Vous aviez dû voir cet endroit avant.

- Je n'y étais jamais allé.

- Il y avait probablement quand même un peu de lumière.

- Rien du tout à cet endroit, ça n'éclairait pas.

- Votre téléphone ?

- Non ! insista Baekhyun en s'écartant vivement. Je sais que vous vous dites que j'ai rêvé ou que je n'étais pas assez lucide pour comprendre ce qu'il se passait autour de moi, mais je suis vraiment totalement certain d'avoir vu ma peau briller dans le noir. Assez pour que je puisse voir sans lumière. Et en plus, il y a ces fois où je me sens mal.

Yixing grimaça. Il n'aimait pas les conflits et le jeune homme avait une voix aiguë et l'intime conviction de ce qu'il avançait. Il préféra ne pas insister. 

- Je vais vous donner des médicaments et vous prescrire des examens, dit-il. D'abord pour les évanouissements, pour contrer les carences, pour avoir plus de vitamines et d'énergie. Il y aura sûrement une prise de sang. Pour le reste, vous devrez venir pour qu'on essaie de comprendre votre problème de peau ou...

- Ou de vue ? grogna Baekhyun. C'est moi qui paie les frais médicaux. Je ferai ses examens si j'en ai envie.

- Essayez au moins, insista Yixing d'un air penaud. Cela ne me plaît pas non plus et vous n'êtes pas obligé de signer, mais c'est plus prudent.

Baekhyun grommela dans sa barbe, mais s'en alla avec son ordonnance en traînant les pieds comme un enfant. Le médecin resta immobile sur le petit tabouret du cabinet de consultation, ébranlé par ce qu'il avait entendu.

- Tout va bien collègue ? lui demanda Seokjin depuis la porte, le sortant brutalement de sa torpeur. Tu n'es pas très concentré ! Tu sais ce qui est plus concentré que toi ? Le lait. 

Yixing, une main sur le cœur pour se remettre du sursaut terrible qu'il lui avait causé, se leva.

Son ami était plus pâle et moins alerte. Pour lui, la nuit avait probablement été plus mouvementée encore et il se sentit un peu coupable de ne pas avoir pu l'aider. Puis il pensa à Baekhyun.

Réflexion faite, il était plus prudent qu'il reste éloigné des cas les plus préoccupants. Qui sait quelles mauvaises surprises les corps des victimes de l'ExoRdium réservaient encore. 

Son histoire de peau brillante, lui trottait dans la tête. Cela lui paraissait très improbable, mais il ne pouvait pas partir du principe qu'il se trompait si vite. Après tout, il était de plus en plus forcé de constater que l'ExoRdium avait eut sur eux tous, d'étranges répercussions. 

- Tu vas pouvoir rentrer chez toi, l'informa Seokjin. Ça se calme aux urgences. Tu vas faire redescendre le stress, tu as l'air encore plus perdu que d'habitude. 

- Avant, j'ai encore une heure à faire au service des comas, expliqua Yixing. On se verra plus tard. 

- Au bar, alors.

- Peut-être... 

Yixing prit congé vers le service alloué à ses nouveaux patients dans le coma. Il fallait qu'il réfléchisse un peu et il avait bien envie d'en toucher deux mots à Junmyeon. Il avait besoin de son opinion, puisque lui aussi était concerné. Et aussi partager son inquiétude de perdre définitivement la confiance qu'on avait placé en lui. 

Par les fenêtres du dehors, le jour commençait à s'éclaircir. Les buildings se confondaient avec la brume et c'était probablement le moment de la journée où le moins de lumières étaient allumées dans la ville. 

Il avait encore pas mal de choses à faire avant de passer le relai à l'équipe de six heures. Il entra dans une chambre où était étendue leur dernière arrivante.

- Bonjour madame... Li Hana, dit-il en lisant le dossier accroché au lit.

.

.

.

Sehun

Sehun frotta ses paupières avec force pour se maintenir éveillé. Le matin n'était plus très loin et il avait passé la nuit sur une chaise, face à son propre lit. Luhan y était installé, lui aussi les yeux rivés sur la fenêtre et l'air beaucoup plus réveillé. 

Ses cheveux étaient encore humides, après une interminable douche. Sehun l'avait spontanément proposé lorsqu'il l'avait découvert dans le hall de son immeuble, couvert de sang et de poussière. 

Les blessures, impressionnantes, étaient nettoyées. Luhan flottait dans un vieux pull ringard qu'il avait dégotté dans sa commode, et s'était servi dans les pansements qu'il avait posé bien en évidence dessus. Chanyeol était maladroit : il se blessait sans cesse, se brûlait, s'écorchait les genoux, se cognait les orteils. Ils avaient tout le matériel nécessaire pour désinfecter les griffures profondes qui ornaient tout le corps du chinois. 

Lavées, elles semblaient bien moins graves qu'au premier abord, et il guérirai probablement vite, mais Sehun restait profondément mal à l'aise. 

Luhan était un presque inconnu absolument détestable. Pourtant, il s'était visiblement violemment abîmé. Lui qui lui parlait sans arrêt comme à un chien, l'évitait et affichait ouvertement son mépris dès qu'il le pouvait, avait été obligé de se réfugier là, dans son appartement, sa chambre, son espace personnel et ses vêtements. 

Incertain de ce qu'il devait faire de lui-même, Sehun surveillait son invité en s'attendant plus ou moins à ce qu'à tout moment, il ne se redresse pour redevenir le connard qu'il avait toujours été. 

Comme il commençait à avoir meilleur mine, cela n'allait probablement pas tarder. Sehun décida qu'il serai celui qui déciderait de commencer cette conversation. 

- Tu ne veux toujours pas dire ce que tu as ? 

Luhan leva deux yeux plus renfoncés que d'habitude et sa bouche se tordit avec dédain.

- Non. 

- Je t'héberge alors que t'as l'air de sortir d'une bagarre. Un merci ne va pas te tuer. 

Luhan détourna le regard et lui fit un doigt d'honneur. Sehun se rembrunit, mais il n'avait pas oublié la voix défigurée par son accent chinois qui l'avait appelé par son prénom pour le supplier de lui ouvrir.

- Est-ce que tu es en danger ? Tu veux que j'appelle la police ?

Il savait que la question était inutile, mais il préférait la poser tout de même. Luhan se contenta de ricaner. 

- Je n'ai pas une patience et un altruisme éternel, soupira Sehun en se massant les tempes. Je veux savoir comment t'as eu mon adresse. 

- Je cherche Chanyeol.

Ça, c'était nouveau. 

- ... quoi ? Pourquoi, qu'est-ce que tu lui veux ?  

- Hmm... marmonna Luhan, pensivement. Pas tes oignons. 

- Dégage, gronda Sehun en se levant, excédé. Je sais pas ce que tu veux à mon hyung, mais je lui dirai que tu as besoin de lui parler, t'iras à la fac et tu me foutras la paix. 

Il ne voulait surtout pas qu'il se mette à harceler le pauvre Chanyeol comme il le faisait avec lui. Ce dernier était beaucoup moins patient. Soit il s'énerverait, soit il se mettrait à pleurer. 

- Où il est ? 

- Il est parti manger et boire avec un ami à lui. S'il passe voir une fille en rentrant, il est pas prêt d'être là.

Le regard noir de Luhan glissa vers la fenêtre. Ils habitaient dans un appartement en haut d'un vieil immeuble, dont les fenêtres donnaient sur des toits et des fils électriques. Son expression de colère se fissura pour réapparaître aussitôt, faisant à nouveau hésiter Sehun à le mettre à la porte.

Mais il était épuisé par la nuit blanche qu'il venait de passer et Luhan n'avait jamais rien fait pour la mériter. Ses yeux glissèrent sur le vieux pull qu'il lui avait prêté sans contrepartie, et il se décida. 

Il en avait plus qu'assez qu'on se foute de lui. 

- Barres-toi de mon lit et de chez moi, dit-il. Je vais te prêter un vieux manteau, je suppose que je ne le reverrai jamais. Mais tant pis si ça veut dire que je ne te reverrai jamais non plus. 

Pour une fois, Luhan s'abstint de faire un commentaire et le suivit des yeux alors qu'il traversait la pièce et se penchait dans son armoire d'enfant un peu trop basse. 

- Dis gamin, lança-t-il dans son dos, tu veux que je te suce ? 

La tête de Sehun heurta le plafond de l'armoire et une douleur vive explosa dans son crâne. 

Il se retint au tiroir pour ne pas tomber en arrière et sorti un peu précipitamment du meuble en détachant tous les vêtements de leurs cintres. 

Luhan l'observait avec son sourire moqueur réapparu comme par magie, toujours confortablement lové dans son pull, et son lit. Mais son aura avait changé et ses yeux avaient retrouvé tout leur vivant, et leur arrogance. 

- ... Quoi ?

Luhan ricana et descendit du lit pour s'approcher. Sehun sentit son dos heurter le meuble sans qu'il ne remarque qu'il avait reculé. 

- Je te propose de te sucer, articula lentement Luhan en arquant ses lèvres roses. Tu sais ce que c'est ?

Sehun n'arrivait plus à assimiler les informations et déglutit difficilement en le voyant se mettre à genoux à ses pieds avec un regard qui pétillait. 

- Je sais ce que c'est, dit-il d'une voix rauque. 

- Parfait. Ça aurait été difficile de te l'expliquer avec ta queue dans ma bouche.

Sehun s'étrangla à moitié et se mit à tousser, sans quitter Luhan des yeux qui avait baissé la tête pour observer sans la moindre gêne le relief que prenait son jogging à la hauteur de son entrejambe. 

- Tu bandes déjà ou c'est ta taille normale ? demanda-t-il. 

- ... C-c'est... ma taille normale. 

Comment pouvait-il dire des choses pareilles avec autant de calme ? Et pourquoi lui répondait-il ?! 

- Wow, fit Luhan avec sincérité. Voilà quelqu'un que j'adorerai rencontrer. Alors, t'en dis quoi ? Tu me laisses le saluer ?

Sehun serra très fort le bois de son armoire en essayant de se rappeler comment parler. Luhan avait l'air de jubiler devant l'état de gêne et de confusion dans lequel il se trouvait. Il pencha la tête de côté et son sourire s'agrandit. 

- Après tout ce que j'ai fait pour que tu me détestes, gamin... t'as pas envie de me baiser la bouche ? ronronna-t-il. 

Sehun ferma les yeux et inspira profondément pour se calmer. Il ne comprenait même pas pourquoi il ne l'avait pas déjà envoyé chier. Pourquoi il ne faisait ne serait-ce qu'envisager les réponses qu'il pouvait donner. Pourquoi il ne s'était pas déjà barré !

Luhan avait raison, il le détestait vraiment. Il se souvenait distinctement de chacun de ses manques de respect, de ses moqueries, de ses insultes. Il était hors de question qu'ils aient quoi que ce soit à voir ensemble. 

Il le trouvait insupportable, méchant, odieux, irrespectueux, invivable... même s'il était putain de sexy. 

Sehun passa une main sur son visage pour essayer d'éclaircir ses idées et calmer ses pulsions incohérentes et incontrôlables.

La colère ne se calmait pas, mais il ne pouvait pas ignorer le désir qu'il était le premier surpris de ressentir. 

Luhan était docile. Luhan était en position d'attente, très attentif à toutes les expressions de son visage. 

Luhan était à genoux à ses pieds. 

Cette vision était entrain de prendre le pas sur tout le reste. 

Il avait envie d'effacer son sourire narquois de ses lèvres. De ses putains de lèvres.

Incapable de formuler une réponse exprimant ses pensées contradictoires, Sehun resta silencieux. Mais il remarqua soudain que son corps, lui, exprimait déjà une réponse parfaitement claire. 

Luhan suivit son regard figé et esquissa un sourire maléfique. 

- Je vois que nous commençons à trouver un accord, ricana-t-il en tendant un doigt long et mince vers la cordelette qui retenait son jogging. 

- O-on avait une conversation normale il y a trente secondes, bredouilla Sehun qui devenait blême. 

Il déglutit difficilement alors que Luhan tirait lentement sur le cordon, mais il ne fit aucun geste pour l'en empêcher. Le fil glissa sans résistance, jusqu'à rester dans la main de Luhan et Sehun ferma les yeux en sentant le frais de la pièce envelopper ses cuisses. 

- Nous n'avons jamais eu de conversation normale, gamin.

Luhan se pencha en avant et dévoila ses dents à quelques centimètres de lui. 

- Tu n'as pas peur que je te morde ?

Sehun ne répondit pas et s'accrocha à la petite armoire derrière lui quand Luhan déposa un baiser à peine perceptible sur le tissu qui gonflait à vue d'œil, puis glissa des doigts glacés à l'intérieur de son boxer. Il le baissa jusqu'à libérer son érection en pleine lumière. 

Sehun détourna les yeux, honteux. Il avait déjà reçu plusieurs fellations. Mais c'était la première fois qu'il se sentait à ce point intimidé. Il sentait le regard de Luhan sur lui et se maudit d'être si excité. 

Un frisson le parcouru lorsqu'il sentit sa main s'enrouler autour de lui. Luhan caressa la fente à son extrémité et y fit glisser sur son pouce, jouant avec le liquide qui y perlait déjà. Il en approcha ses lèvres. 

- Flippe pas, gamin. Je te mordrai que si tu me le demande.

Puis il le fit glisser dans sa bouche. Chaude et humide. Douce et accueillante. 

Sehun s'accrocha au mur derrière lui de toutes ses forces, et appela à lui tout son sang froid pour garder une expression aussi contrôlée que possible, en ignorant les vibrations d'un rire autour de lui. 

- Putain... articula-t-il d'une voix faible.

Luhan ne lui laissa pas le temps de s'habituer et fit glisser sa tête en arrière sans alléger la pression de ses lèvres, puis vers l'avant en faisant tournoyer sa langue tout autour de lui. Une de ses mains l'entoura à sa base pour le caresser pendant que l'autre taquinait ses testicules. 

Au dessus de sa tête, Sehun expira un souffle tremblant. Sans pouvoir s'en empêcher, il baissa les yeux sur les lèvres de Luhan, étirées par son érection.

C'était obscène. C'était magnifique. Il croisa son regard moqueur. 

Et ses mains.

Elles semblaient tout savoir de lui et en même temps, avides de l'explorer. Ses paumes glissèrent sur les muscles de ses cuisses qui se crispaient et se décrispaient. Elles en firent le tour jusqu'à pincer une de ses fesses avec curiosité.

- Décidément, commenta Luhan en serrant plus fort la chair ferme jusqu'à faire grimacer Sehun, je crois que je vais mieux m'entendre avec le bas qu'avec le haut.

- Tu es obligé de dire des conneries dans un moment pareil ? haleta l'étudiant.

Il était très clairement le seul à ne plus rien maîtriser à la situation et cela ne lui plaisait pas du tout. Luhan se mit à rire et se pencha pour aller voir de plus près ses abdominaux invisibles sous son t-shirt.

Ses mains continuaient de caresser son sexe à un rythme assez lent pour garder Sehun sous son contrôle et assez rapide pour l'empêcher de réfléchir clairement. 

- Enlève ça, ordonna-t-il.

C'était lui qui était à genoux et c'était lui qui le soumettait totalement. Sehun obéit avec des gestes confus, avant de retenir un hoquet de surprise en sentant Luhan mordre la peau fine de son bas-ventre juste sous le nombril, tout en continuant de le caresser. 

- J'ai menti, chantonna-t-il en apaisant la brûlure d'un coup de langue. Tu m'en veux ? 

- Pourquoi tu fais ça ? demanda Sehun en fermant les yeux. 

Luhan ne répondit pas et le glissa dans sa bouche sans prévenir pour le sucer plus fort. Son regard se plongea à nouveau dans celui de Sehun qui réalisa qu'il était aussi voilé que le sien. 

Il avait l'air d'un assoiffé qui buvait à l'unique fontaine du monde. La bouche ouverte, le jeune chinois le fit glisser contre sa bouche à deux mains pour consciencieusement souiller ses propres lèvres et poussa un soupir à peine audible. 

L'image que Sehun s'efforçait de maintenir vola en éclats. La respiration vibrante, sa main chercha le visage de Luhan. À travers un éclair de lucidité, il la retint au dessus de son épaule sans savoir à quoi s'accrocher pour ne pas perdre pieds. 

Il sursauta lorsqu'il sentit le froid des doigts de Luhan se refermer autour de son poignet pour poser sa main sur sa tête.  

- Tire mes cheveux, ordonna-t-il en sortant son sexe de sa bouche. T'as peur de me casser ou quoi ? 

Un mélange de salive et de liquide pré-éjaculatoire luisaient sur ses lèvres gonflées, et avait coulé le long de son menton jusque dans son cou. Il avait l'air à bout de souffle mais surtout, son regard avait perdu un peu de sa dureté et semblait aussi hagard que le sien.

- Tire mes cheveux !! répéta-t-il avant de fermer les yeux en sentant ses doigts se refermer sur ses mèches rosées. Putain ouais, comme ça... 

Il le fit de nouveau glisser dans sa bouche en déglutissant. Sehun se refusait à réellement tirer ses cheveux pour ne pas lui faire mal. Mais quand il dirigea prudemment Luhan vers l'avant, à titre expérimental, il fut récompensé par un gémissement qui vibra autour de lui et failli le faire jouir dans sa bouche.

- Putain... dit encore Sehun d'une voix rauque.

Luhan lui fit un clin d'œil et le fit glisser lentement vers le fond, en détendant sa gorge petit à petit. Il ne s'arrêta que lorsqu'il eut le nez contre son pubis et leva vers lui deux yeux larmoyants mais toujours tranchants. 

Sehun étouffa un soupir étranglé, emporté par des sensations qu'ils n'avaient jamais ressenties, incapable de contrôler les frissons de son corps qui se crispait de plus en plus. Il réalisa qu'il était sur le point de jouir et tira brusquement les mèches de Luhan en arrière.

Un peu essoufflé, le jeune homme éclata de rire, toujours fermement maintenu par les cheveux et forcé de garder la tête penchée en arrière, rendant sa pomme d'Adam saillante.

- Dommage, dit-il en se mettant à le masturber fermement. Allez Hunnie, viens pour moi !  

Il ouvrit la bouche et lui offrit sa langue. 

Il restait juste assez de conscience à Sehun pour réaliser qu'il ne l'avait pas lâché et il le libéra un peu maladroitement. Il brisa presque le bois de l'armoire en s'y accrochant alors que son corps tout entier se tendait. 

L'orgasme le traversa par vagues puissantes et il gémit sourdement en voyant que Luhan avalait tout.

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Et surtout les enfants, couvrez-vous bien le haut et le bas !

Des bisous et à la prochaine pour le chapitre 15 ! ❤️

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