Tragédie du destin 2....
J'ai mis quelques minutes pour analyser et espérer comprendre ce qu'il se passait mais rien, y a qu'un seul moyen de le savoir, je voulais prendre un taxi pour faire arrivée payer mais je me suis rétractée à la dernière minute car ce n'est pas sûr, il se peut que ni Aïcha ni son mari ne soient encore rentrés.
J'ai repris un bus qui m'amena jusqu'à l'hôpital Fan et le reste c'est fait à pieds.
Je m'apprêtais à sonner lorsque j'entendis des pleurs, c'est du Imran tout craché😂, sur ce point on se ressemble je ne reste jamais avec des inconnus et ils le sont pour lui, c'est la première fois qu'il sort de la maison.
C'est Khady Yacine qui m'a ouvert toute haletante.
-Oufff, Maman Adja (en tirant ma main)entre avant que bb Imran nous tympanyse, tata Mado (leur bonne)est rentrée, maman est partie avec maman Oumoul et depuis il pleure. Abou Bakr l'a bercé mais rien, Moumy l'a changé n'empêche il n'a pas arrêté je l'ai donc donné à manger et il l'a renversé sur moi ce vilain, regarde comment est mon T-shirt.
-😂😂
Sacrée Khadija. Je l'ai trouvé dans un berceau avec Abou Bakr qui le faisait bouger et Djibril lui faire des bisous, rien qu'en les voyants ainsi j'ai les larmes aux yeux me rappelant l'enfance de Abou Bakr et Khadija.
Aussitôt que je l'ai pris il s'est tu.
En allant vers la toilette pour me laver les seins afin de l'allaiter j'ai aperçu sa majesté Ndeye Fatou via l'entrebâillement de sa porte portant des casques tout en se limant les ongles moi qui croyais que les enfants étaient seuls, elle était donc là quand mon fils pleurait à gorge déployée, décidément, elle n'a même pas honte que ces enfants dont le plus âgé n'a que 10ans se demerdaient pour le consoler, elle ne cessera de m'epater.
Je n'ai rien fait j'ai juste poursuivi mon chemin, après m'être lavée les seins j'ai commencé à l'allaiter, sa veine frontale est même visible à cause des pleurs, finalement il s'est endormi même s'il suffoque toujours, ce qui montre qu'il a longuement pleuré.
Après avoir effectué la prière du crépuscule, je me suis dirigée vers la cuisine pour achever le dîner car je sais que s'il ne reste que Ndeye Fatou pour le faire les enfants vont mourir de faim. J'ai donc laissé les enfants dans le salon et j'ai couché Imran dans la chambre des garçons avant que Djibril ne le réveil, il le prend trop pour un jouet.
De temps à autre mon cœur se serre même si j'essaie de ne pas m'en faire car jusque là je ne sais toujours pas ce qu'il se passe et comment le savoir si personne ne répond à mes appels.
Il est 21h et pas l'ombre de Moustapha, j'ai donc servi le dîner vu que les enfants somnolaient déjà.
Ndeye Fatou : Waa, vous dînez sans moi.
Je n'ai même pas pris la peine de relever ma tête elle se fout de qui même, si je n'étais pas là qu'adviendrait-il des enfants, tchiiip gniak diom(sans vergogne)man ki douma meussa neix, quelle effrontée!
-Adja!!.T'es là depuis quand ?
Elle sait pertinemment que je ne parle plus mais elle le fait exprès dina xam koukoy tontou(elle verra qui va la répondre), les enfants font comme s'ils n'étaient pas là même sa fille(Moumy), elle ne se décourage pas dei pour autant puisqu'elle continue.
-Ay iow, je suis désolée pour ta tante, Aïcha est partie tout à l'heure toute perturbée, je ne parvenais même pas à bien comprendre ce qu'elle me disait ndeysan je crois qu'il s'agit d'une des femmes de ton père.
Durant tout son monologue c'était comme si j'avais des fourmis dans mes oreilles, de quelle tante parle-t-elle?
j'en ai 3 moi😨.
Et Mes pensées se sont directement dirigées vers tan Oumoul, oh nonn.
Je ne la portait pas trop dans mon coeur certes mais je ne souhaite la mort à personne.
Innalillahi wa Inna ilayhi raji3oun(A Allah nous appartenons et vers lui nous retournerons).
Allahoumma ikhfirlaha war hamha ,wa adkhil hal dianna amine Ya rabby(Qu'Allah la pardonne, qu'Il aie pitié d'elle et la fasse entrer au paradis amine).
Elle m'a même coupé l'appétit je me suis levée puis je suis allée jeter un coup d'œil à mon fils qui dort paisiblement avant de me diriger vers la cuisine pour ranger un peu.
A mon retour les enfants avaient terminé j'ai donc débarrassé et les surveillés à se brosser les dents afin d'aller faire dodo et je me suis occupée de Djibril, puis direction les lits.
Moustapha n'est toujours pas rentrée, sa soeur mom je ne l'ai pas revu, je me suis donc posée au salon tentant pour la nième fois de joindre mes sœurs ou même ma mère.
Rien qu'en imaginant si c'était maman rek mes yeux se mouillent et comme je me sens rien qu'en y pensant fait que j'aie de la peine pour mes demi-sœurs, c'est vraiment pénible que Le Majestueux et Miséricordieux l'accueil dans son éternel paradis.
C'est le bruit de la serrure qui me sortit de mes pensées, je me suis levée pour voir, ah c'est le GTL(grand thiof de luxe) enfin.
-As salamou 3alaykoum, qui voilà partenaire comment tu vas bien j'espère.
Pour toute réponse je l'ai juste souri.
-Toi là je ne devais même pas t'appeler partenaire vu que tu nous as carrément délaissé.
J'ai fait non de la tête pour lui dire que jamais je ne les laisserai.
-Vu la tranquillité de la maison ça prouve que les enfants dorment, bon je te laisse à plus tard.
Et il est parti dans sa chambre alors que je me faisais violence pour ne pas lui demander ce qu'il se passait réellement.
Mon coeur se resserre de plus en plus et à chaque fois que ça m'arrive c'est qu'il y a une mauvaise nouvelle mais quoi encore???
Il est maintenant 22h et je n'ai absolument pas sommeil malgré ma dure journée même si j'avais planifié de bien dormir à ma descente mais je suis trop anxieuse pour.
Au final je me suis mise à pleurer sans raison, je m'étouffe.
- Wa eiii, ne me dit pas que c'est parce que je t'ai dit que t'es plus ma partenaire que tu pleures ?
Celui-là je ne l'ai même pas vu venir.
Je les ai essuyées rapidement en faisant non de la tête.
-Qu'y a-t-il alors?
Je fus sauvée par son téléphone qui s'est mise à sonner.
-Excuse moi c'est ta sœur.
Il s'est un peu éloigné pour répondre pendant que je faisais toutes sortes d'invocations pour pas que tout ceci soit vrai peut être que j'ai mal interprété les dires de sa sœur. Mais l'expression de son visage à son retour me montre que non.
-Tu étais au courant ?
J'ai juste froncé mes sourcils.
-Le décès.
Je fis oui de la tête et mes larmes recommencent à couler.
Il m'a prise dans ses bras( faut noter qu'il l'a fait à cause des circonstances n'empêche un homme musulman ne doit pas toucher une Femme qui ne lui est pas halal c'est à dire qui ne soient ni sa soeur que ça soit consanguine ou Germaine ou les deux à la fois, ni sa femme, ni les filles de ses frère et soeur, ni sa fille par alliance, ni sa belle mère)
-Shuuut, ne fait pas ça toi aussi arrête de pleurer, elle a besoin de tes prières maintenant, c'est vraiment dur mais quand Allah veut tout le monde perd, sois forte.
Je n'aurai jamais cru que sa mort aurait cet effet sur moi.
-Va te débarbouiller après je t'amène.
A mon retour il parlait à Ndeye Fatou j'en ai profité pour aller prendre mon fils.
Comme c'est la nuit le trajet s'est fait rapidement, nous sommes arrivés vers minuit et quelque.
Dès que je descends de la voiture je vois tan Penda et tan Oumoul répondant chacune au phone devant la maison, mais!!!
Elle n'est pas censée être morte?
Nonnn!!!!xana dou tan Awa kay(ça ne peut pas être tan Awa).
Je n'ai même pas pris mon fils, je me suis juste empressée d'entrer dans la maison.
Sitôt que je foule le seuil, je la trouve par terre les mains sur la tête pleurant avec maman qui la relevait, wa man damay diommi wala (je crois que je vais devenir folle).
Maman:Ay Awa bayil lingay deif, toudeul yaAllah(Awa sois forte et remets-toi à Allah).
Elle: Meunoul nei waay, meunoul nei Wouy sama dôme dia meunoul deimmm (c'est pas vrai, c'est pas vrai, ma fille ne peut pas mourir).
Maman:Awa boul deif ni iow tamit, diougueul gniu Doug si bir, toudeul yaAllah (Awa ne te comporte pas ainsi, lève toi et entrons à l'intérieur).
J'étais tellement stupéfaite que je ne pouvais plus bouger, Je ne savais plus ce qu'il se passait autour de moi, je ne voyais ni n'entendais, ça ne peut être vrai.
Des images d'elle souriant défilent dans ma tête, elle est là devant moi et l' on me dit qu'elle est partie. La grosse blague Oui!
Je me sentis soulever par qui, je ne sais pas la seule chose que je vois c'est elle.
Je ne sais pas combien de secondes ou minutes ou mêmes heures que je suis restée ainsi, je la vois toujours et on me dit qu'elle est partie.
Je me sens secouer par qui je ne sais pas non plus, qu'il me laisse tranquille je ne veux plus rien savoir.
-Adja, Adja tu m'entends (en me secouant)?
-Mon fils fait quelque chose je crois qu'elle fait une rechute.
Je les entendais mais mes membres refusent de bouger.
Elle est là et me sourit en me tendant sa main j'allais la prendre quand j'entends des cris et voilà que son image disparue. Il a fallu qu'on m'asperge d'eau pour que je revienne à la réalité.
C'est comme si j'étais dans un autre univers, je regardais les gens sans vraiment les voir, j'étais tout simplement perdue.
Dès que j'aperçus Maodo je me suis levée d'un bond et je l'ai pris à part pour enfin entendre quelqu'un de lucide.
-Maodo c'est pas vrai n'est-ce pas?
Mais l'expression de son visage me montre que si.
-Pourquoi elle anh, pourquoi 😭😭?
-Ne dis pas ça, telle est la volonté divine, prions pour elle, dit alhamdoulillah 3ala koulli hal.
-Alhamdoulillahi 3ala koulli hal 😭.
-Sois forte.
-Pourquoi Oumoul ne m'a pas dit qu'elle n'allait pas bien😭, pourquoi j'avais le droit de savoir, vous ne deviez pas me le cacher.
-Elle allait parfaitement bien jusque dans l'après midi où elle a fait une chute dans les toilettes et on nous a appelé. A notre arrivée elle était en salle d'accouchement on a même parlé avec elle après l'accouchement de sa fille.
C'est au moment où sa mère est rentrée puisqu'elle avait commandé de la bouillie qu'elle a fait une hémorragie et les médecins n'ont pas pu la sauver.
-😭😭😭.
-Elle est morte en martyre car elle a perdu sa vie en donnant vie.
-Et où sont mes sœurs?
-Elles sont toujours à l'hôpital, Oumoul a elle aussi accouché.
-😨😨Elle était enceinte ?
-Oui de 6 mois le bébé est prématurée, elle a accouché suite à la nouvelle. Je dois y retourner sois forte pour ta tante, j'ai déjà prévenu tes frères.
Ainsi va la vie, Le bonheur et le malheur vont de paire, Et ce n'est qu'aujourd'hui que j'en ai la conviction.
Narratrice externe:
La mort a encore frappé et cette fois-ci bien trop fort.
On vit, on grandit, on apprend, on vieillit puis on meurt telle est la pensée de tout un chacun de nous, alors que seul Allah connaît l'itinéraire de chaque vie et aujourd'hui la famille Seye est plongée simultanément dans les mares du bonheur ainsi que dans les affres de douleurs.
Une petite fille qui a vu le jour tandis que sa mère ne le verra plus jamais.
Un bébé qui pousse ses premiers cris montrant qu'elle est prête à affronter cette vie alors que sa génitrice tourne le dos à cette dernière à vie.
Une enfant qui ouvre ses petits yeux pendant que celle qui l'a mise au monde ferme les siens à jamais.
Des larmes, des cris, des hurlements, des lamentations, tout ce qui permet à l'humain d'extérioriser sa peine est au rendez-vous.
Cette-fois ci la mort a vraiment tapé fort.
Tous ceux qui ont eu à fréquenter la famille Seye peuvent témoigner de leur foi, leur piété et leur capacité à endurer, elle a traversé bon nombre d'épreuves n'empêche ça n'a fait que raffermir leur foi mais aujourd'hui aujourd'hui quiconque assiste à ce jour sait que c'est pénible de rester fort quand les plaies qu'on croyait fermer depuis fort longtemps se réouvrent, quand les cicatrices se transforment en plaies même plus graves qu'avant leur cicatrisation, quand la souffrance se reluit et nous consume.
Toutes les larmes refoulées sortent sans permission, toutes les douleurs se revivifient, aujourd'hui personne ne peut consoler son prochain.
Homme comme femme, garçon comme fille, adulte comme enfant pleurent la perte de la petite Yacine, rien n'est plus douloureux que de perdre la vie en la donnant, à chaque fois que l'enfant pleurera qui va l'allaiter?
Qui va la bercer?
Qui va la consoler?
Qui pourra la protéger ?
Qui prendra soin d'elle comme il le faut ?
Seule une mère à ce pouvoir.
[Retour dans ma peau]
J'aurais tant aimé ne pas naître pour ne point assister à ce jour.
J'aurais tant aimé ne pas voir jour pour ne pas avoir à vivre cette douleur.
J'aurais tant aimé ne guerre grandir pour que ce jour ne soit jamais arrivé.
J'aurais tout donné pour que ton enfant voit ton sourire, ah ton sourire qui était si apaisant.
T'es partie sitôt sans même me donner la chance de te dire au revoir.
Hélas si jeune mais pas autant pour échapper à la mort.
Douce elle
l'était, calme, joviale, polie, pieuse et très pudique.
Une voix en moi crie à la souffrance (@la-polytechnicienne).
Je suis juste à bout de souffle (Nana-Bah).
Pourquoi le destin est-il si cruel?(haalpulaar)
J'aurais tout donné pour ne pas avoir à vivre cet
acharnement(La_Barhamienne) du destin.
Elle est maintenant à un monde de nous(Didi-louisienne).
Nous laissant des taches(lakacla) indélébiles dans nos cœurs.
Aujourd'hui j'ai le regret (mishastaa)d'être née.
J'aurais bien aimé qu'elle soit rescapée (YassMina95)de son destin.
Ce destin tumultueux pouvait épargner notre soeur (Bibi2375).
Elle n'était qu'une adolescente.
L'appel à la prière me montra que c'est l'aurore, une nuit n'a jamais été plus longue que celle-ci et en aucun moment je n'ai pu fermer l'œil. J'entends comme des pleurs étouffés j'ai allumé la lampe de chevet et vis ma tante allongait les yeux rivés vers le toit avec ses larmes qui ruisselées, je n'ai pas pu m'empêcher d'en faire autant, aucun parent ne souhaite enterrer ses enfants.
Je l'ai prise dans mes bras pour partager sa douleur.
-Ba sein bay wanei guinaw ba tay, momadan yei chaque fadiar sama fadiarou tay bi dotoumako fattei. Adja gniakatina, ay Adja sama dôme dia deimna, Adja Mawti(l'ange de la mort)loutax dieulouma man, xamnani ki kat dei xaleila. Adja louma deif sougn Borom bamou teik ma li?
bein rek lawon tay dieul nako. Adja kan momay woweitei yaye boye, ay manmi torox na.
Aka neixon mou baniona dioud kon done na xamni amouma won, mako eumb diourom gniari weir dioudom kom deimb si man. Yacine nax nama ba deim😭😭. Adja ki yaAllah moko yaralon bopam, deigalma yeureum ma teiksi yirma. Adja Yacine meussouta tangal sama xol meunou fiwon yag, d'où nitou adduna.
Sama Yacine dingama weital yalna diannatoul firdawsi don sa keur nga bok KO ak sa bay dia.
Amine ya Rabby.
(Depuis la mort de votre père, c'était elle qui me réveillait à chaque prière de l'aube mais celle d'aujourd'hui je ne l'oublierai plus jamais. Adja j'ai encore perdu, ma fille s'en est allée, pourquoi l'ange de la mort ne m'a pas prise à sa place elle n'était qu'une enfant. Qu'ai-je fait au Bon Dieu pour qu'il m'éprouve de la sorte ?
Elle était mon unique enfant et Il l'a prise. Adja qui va m'appeler maman chérie maintenant, ma vie n'a plus aucun sens.
J'aurais souhaité qu'elle ne naisse pas là je me serais résignée à l'idée que je n'ai pas d'enfant, je l'ai porté durant neuf mois sa naissance est comme hier pour moi. Adja c'est Dieu qui a éduqué Yacine elle m'écoutait et m'aidait , elle ne m'a jamais mise en colère, elle ne pouvait pas durer sur terre sa place n'est pas ici.
Ma Yacine tu vas me manquer que firdawsi soit ta dernière demeure et que tu le partages avec ton père, Amine yaRabby).
On a prié ensemble puis je suis sortie la laissant se préparer.
Le soleil se lève puis se couche et ensuite se relève et se recouche ainsi de suite mais sa levée d'aujourd'hui est bien différente des autres. J'ai toujours adoré l'éclat radieux du soleil mais ses rayons de ce jour sont comme des flammes nous rappelant que sous peu nous ne verrons plus jamais notre sœur, dans quelques heures elle ne sera plus sur terre mais sous terre.
Nos éclats de rire d'enfance que papa détestait tant raisonnaient dans ma tête tel le rythme qui endiable les danseurs. Ses images défilent depuis hier en boucle dans ma tête comme des diaporamas, son visage ne me quitte plus, je ne peux croire qu'elle n'est plus là.
Seule la mort à ce pouvoir de te faire passer du rire au larme, du bonheur au malheur, de la joie à la tristesse mais le plus flippant c'est la perte, la perte d'une personne dont on avait l'habitude de voir, te dire que du jour au lendemain tu ne la verras plus jamais, que si toutefois tu la revois c'est que toi aussi tu ne fais plus partie de ce monde.
Voir chaque jour une personne ainsi que partager ton quotidien avec elle et un jour elle s'en va pour l'éternité, elle effectue un voyage sans retour...
Quand on nait on pleure
A notre mort on nous pleure, c'est quoi la vie ?
C'est quoi la mort?
Répondez-moi j'ai peur.
J'ai peur de me réveiller un jour sans vraiment l'être.
J'ai peur qu'un jour que je m'endorme pour toujours.
J'ai peur qu'un jour mon fils n'aie plus de mère.
J'ai peur qu'un jour que je fasse un voyage sans retour.
J'ai peur du jour où on me sortira de ma maison les pieds devant.
J'ai peur du jour où je ne ferai plus partie de ce monde.
Mais ce dont j'ai le plus peur c'est de ne pas pouvoir répondre aux anges lorsqu'ils me demanderont:
Qui est mon Seigneur ?
Qui est mon prophète ?
Quelle est me religion ?
Quel est mon livre?
La vie sur terre est bien éphémère nous ne sommes que de passage pour préparer notre éternité. Notre voyage d'ici-bas à pour but d'œuvrer pour l'au-delà, alors œuvrons pour avoir le Paradis. Bien des gens pensent qu' une fois que t'as appris que Allah est mon Seigneur, Mouhammad est mon Prophète, L'islam est ma religion et Le Saint Coran est mon guide tu peux te réjouir car tu pourras répondre aux deux anges de la tombe, hors que si tu ne les appliquais pas de ton vivant ça ne te servira à rien de l'avoir appris car tu ne pourras les répondre que la addri(je ne sais pas), que Le Tout Miséricordieux nous en préserve amine.
Il n'est que 7h du matin n'empêche la maison commence à se remplir. Je fais un tour de cette dernière et je me suis rendue compte que rien a changé durant ces trois années où j'y ai plus mise mes pieds. Chaque pièce, chaque coin et recoin me fait revivre le bonheur passé, la cour de la maison me rappelle lorsqu'on étaient gosses quand on jouait à la marelle ou bien à l'approche des fêtes lorsque nos mamans nous tressaient, je souris même sans le vouloir. Nous avons grandi ensemble entre bêtises et solidarité, entre joie et peine, entre rire et larme. Aujourd'hui je ne peux m'imaginer que l'une d'entre nous n'est plus.
J'entends les oiseaux gazouiller, c'est là que je me suis rappelée de mon fils, layla où est-il passé, il n'a même pas dormi avec moi tellement j'étais sonnée hier, sûrement il est avec maman.
Je me suis dirigée vers l'ancienne chambre de ma mère où je l'ai trouvé déjà baigné et habillé. je me suis mise sur le seuil de la porte les regardant, maman est à ses petits soins, elle l'a donné à manger tout en jouant avec lui et ce dernier souri comme pas possible maintenant je suis sûre à 100%qu'elle m'a pardonnée.
J'ai senti qu'on m'enlacait par derrière et j'ai sursauté ça me rappelle trop de mauvais souvenirs et aussi Yacine avait l'habitude de me prendre dans ses bras en ces mots:Taw(aînée)namnala.
j'ai fini par répondre à cet étreinte espérant que ça soit elle mais l'odeur de son parfum que je saurais reconnaître parmi tant d'autres me fait revenir à la réalité.
Je me suis retournée et cette fois-ci c'est moi qui l'ai pris dans mes bras avant d'éclater en sanglots.
Lui:Shuut petite sœur ne pleure pas en ce moment elle a besoin de nos prières, c'est trop difficile certes mais Dieu en a décidé ainsi alors endurons.
Puis il m'a fait entrer dans la chambre c'est à cet instant que maman nous vit car nous étions derrière le rideau qui est transparent n'empêche elle nous avait pas vu tellement elle était concentrée.
Maman :Ay Adja yeureumal sa bop dih, xana gueumato sougn Borom?(Adja aie pitié de toi,tu ne crois plus en Dieu?)depuis ton arrivée tu pleures, hors que les larmes ne la feront jamais revenir, elle a besoin de nos douas, va te doucher, fais tes ablutions puis prie pour elle c'est la seule chose qu'on peut faire maintenant. Lorsqu'on perd un proche c'est comme-ci on perd une partie de nous n'empêche il faut toujours s'en remettre au Tout Puissant C'est lui qui nous l'avait donnée et C'est lui qui L'a reprise. Si toi tu te comportes ainsi qui va consoler ta tante qui te regarde comme sa propre fille, qui va consoler tes petits frère et sœur. Adja adduna bi da dieix ba parei, danio djitou rek mais dinagn ko feikki(Adja notre voyage dans ce bas-monde est très éphémère, elle nous a juste devancé mais tôt ou tard on la rejoindra)vas-y bientôt les gens arriveront.
Je sais qu'elle a parfaitement raison, c'est juste que j'ai plus la capacité de commander mes glandes lacrymales, mes larmes coulent toutes seules je n'y peux rien.
Durant tout son monologue mon fils me regardait à un certain moment il a marché jusqu'à moi avant de poser ses toutes petites mains sur moi avec ses dadada, ce qui fait rire son homonyme qui le souleva et le mis sur son épaule ,ils me donnent l'image de papa avec Abu Bakr.
Je me suis levée et je suis entrée dans la salle de bain les laissant discuter et depuis l'intérieur je les entendais parfaitement.
Lui:Maman, Mansour viendra ou bien?
Elle:Dafa dof,bien sûr qu'il viendra il a même atterri,donc vous deux vous êtes toujours en froids.
-Shei Maman n'entre pas dans ces détails nak, je nnai pas vu Fat Bintou.
-On en reparlera, Ibrahim pour te dire vrai j'ai même peur de décrocher ses appels, je ne sais même pas si elle est au courant ou non et vraiment j'ai plus que peur de sa réaction.
-Mais maman fallait la lui dire avant qu'elle ne l'apprenne autre part et ça sera plus difficile, attend j'appelle Rawan pour voir.
A l'entente de son prénom, c'est comme si on m'a jeté de l'eau froide, son cas c'est autre chose, ay fougn koy waxei Fat Bintou n'est pas seule dans son corps espérons qu'elle ne soit pas au courant. Car si elle l'est déjà apprise mom je ne veux pas être à la place de Badiène.
-Maman Rawan dit qu'ils sont en route.
-Elle est au courant alors.Comment l'a-t-elle pris?
-Rawan dit qu'elle dort dal.
-Ngani lan(tu viens de dire quoi là)lougn ko deif(que l'ont-ils fait).
-Ils ne m'a rien dit de plus, c'est lui qui est au volant.
-Si toutefois votre Badiène a amené ma fille dans leur xamb(lieu où les humains font des sacrifices aux djins en quelque sorte et c'est un héritage familial aussi qui se transmet de génération en génération)elle me sentira cette fois.
Non elle n'est pas si folle que ça xana aussi loin que je me souviens le problème majeur entre mes Badiènes et maman c'est que premièrement elle n'est pas sénégalaise, deuxièmement elles n'ont pas les mêmes croyances, ni maman ni papa n'acceptaient qu'on porte des gris-gris et selon elles c'est à cause de maman que papa a changé en ne croyant plus à ces choses mystiques qui sont pour elles un patrimoine.
Après cela je n'ai plus rien entendu, je me suis empressée de terminer.
A ma sortie il n'y avait plus que maman et son petit fils, j'ai fait un bisou à maman puis j'ai mis mon fils sur mon dos à cause de sa turbulence et la maison est bondée de monde j'ai même peur de sortir et d'affronter ces regards inquisiteurs.
Dès que je sors j'aperçois Moustapha accompagné de Aïcha qui tenait un bébé, je voulais aller à leur encontre mais mes pieds ne m'obeissaient plus, soudain je sens tout le poids de mon corps sur mes pieds et je perdis équilibre heureusement que Ibrahim m'attrapa de justesse, s'est vraiment fini.
Aïcha pleurait jusqu'à trembler elle ne tenait même plus le bébé correctement, Moustapha l'a donc prise.
Au même moment on entendit un cri strident nous nous sommes retournés et vis ma tante tenue par maman.
Elle:Amenez-moi voir ma fille même si c'est pour une toute dernière fois, je vous en supplie,ayez pitié de moi, malein ko nian😭😭.
Moustapha et Ibrahim l'ont aidé à se relever même s'ils ne sont pas du même avis qu'elle.
Ici au Sénégal on dit que si la mort d'un proche vous a surpris il est préférable de la voir avant l'enterrement pour pouvoir y croire et qu'aussi y a un certain poids qui disparaît.
Maman les a convaincu de l'amener à la morgue puisqu'une fois à la mosquée les vieux ne la laisseront pas la voir.
Malgré que la maison soit à craquée on entend personne parler à part des témoignages ou bien des lamentations surtout quand la famille da tan Awa du Mali est arrivée. Rawan était enfin arrivé de même que Mansour qui est venu seul, Fat Bintou dort toujours je ne sais pas ce qu'ils l'ont fait dei mais ça à de l'effet en tout cas. Maman ne l'a pas encore vu car elle aide tan Awa dans sa toilette.
Tous les hommes sont partis à l'enterrement qui est prévu à 11h.
Je tenais compagnie à ma petite sœur qui dort paisiblement ndeysan je n'ose même pas imaginer son réveil, je préfère ne pas sortir à cause des yeux et de la langues des gens d'autant plus qu'il y a des personnes de notre famille ou bien des soi-disant amis de la famille si je peux les appeler ainsi que je n'ai plus revu depuis les funérailles de papa.
Je voulus appeler Oumoul pour voir comment elle allait comme elle est hospitalisée, je sais qu'elle souffre là où elle est, qui peut supporter le fait de ne pas assister les funérailles de sa Propre sœur mais elle n'y peut rien elle est sous contrainte. Je ne l'ai pas vu dei mais je sais que mingui xar hôpital, elle est de loin la plus sensible. Je me suis souvenue que j'ai laissé mon phone chez Aïcha, il ne manquait plus que ça.
Imran joue sur mon dos, il est le seul a pouvoir me redonner sourire en ces instants.
Tout à coup j'entends des cris de nouveau-né, je me suis précipitée dans la chambre de ma tante la trouvant en train de bercer le bébé même si ça avait l'effet contraire, elle ne la tenait même pas bien et ça se comprend ça fais 17ans qu'elle n'a plus d'enfant.
Elle:Adja aide moi, s'il te plaît allaite la 😭.
J'ai reculé de surprise, non je ne pourrai pas, non je n'en suis pas capable, non c'est trop pour moi.
-Ma fille je t'en supplie t'es la seule qui puisse le faire et t'es également une mère pour elle, la seule chose qui peut calmer un nouveau-né c'est de lui donner le sein.
Non ça me rappelle trop de mauvais souvenirs déjà que je n'ai pas allaité mon fils durant son premier mois et ça me fait toujours mal car le premier contact mère-enfant est sacré sans compter que c'est crucial et aujourd'hui je me vois de le faire pour ma nièce 😭 c'est vraiment douloureux d'être orphelin de naissance.
A chaque fois que le bébé pleurera nous pleurerons car elle nous fera penser à sa mère et nous allons nous dire que si sa mère était là peut-être qu'elle ne pleurera pas, elle nous rappelera sa mère constamment.
Finalement je l'ai prise et dès que mon téton entra dans sa minuscule bouche elle se tut.
-😭 Sûrement elle a senti que sa maman est sous terre, alhamdoulillah ala koulli hal.
Dehors il y avait du vacarme signe qu'ils sont revenus, ma tante est sortie et s'est mise sous la véranda.
Y'en a qui crié d'autres qui faisait des roulades à même le sol, le bébé qui s'était tue à recommencer ses pleurs, je n'ai même plus la force de la bercer, et voilà que Imran s'y est mise aussi, ça y est c'est fini on ne la revera plus jamais.
J'ai fini par sortir de la chambre car il faisait un peu chaud, et là Mame Diarra(notre cadette) me tombe dessus.
Elle: Adja, Yacine n'est pas partie n'est-ce pas, elle ne peut pas me faire ça, elle ne peut pas s'en aller comme papa, elle m'avait promis qu'elle reviendrait 😭.
Que pouvais-je la repondre, je voulais la prendre dans mes bras mais avec mes deux bébés c'est juste impossible.
D'un coup Mansour surgit de nul part me regarda droit dans les yeux avec ces derniers qui sont très rouges signe qu'il a pleuré (au bout du compte il a toujours un coeur) avant de tirer la main de Mame Diarra qui le suivit. Decidement est-ce toujours mon frère ?
Je les regardais s'en aller et je me suis dite dans ma tête que tout est possible dans cette vie, si on a cette philosophie rien ne nous surprendra, il me déteste tellement qu'il n'a même pas vu le bébé que je tenais, lui qui revient des cimetières sait parfaitement qu'il y a certaines choses qui n'en valent pas la peine. Il est qui pour ne pas me pardonner alors que Notre Seigneur nous pardonne des péchés plus grave, et Il dit qu'Il n'a de miséricorde qu'à ceux qui font preuve de miséricorde à leur prochain.
Je fus sortie de mes pensées par Fat Bintou qui bâillait devant moi, je ne l'ai même pas vu venir.
-euhh(en s'étirant)louma fi indi iow ak louxeiw fi sax(qu'est-ce qui m'a amené ici et qu'est-ce qui se passe sax)ki kanla(c'est qui)en pointant le bébé.
Problème yangay démarré nak( les problèmes commencent)....
Une forte pensée à tous ces êtres qui nous sont très chers et qui ont rejoints les cieux, que Firdawsi soit leur éternelle demeure, amine yaRahman.
Je m'excuse vraiment du retard, ces temps-ci je suis fille au foyer c'est pourquoi. Pour me faire pardonner je vous mets une autre suite🥰.
Je vous mets ici ❤️ à tout de suite 😘
Écrire porte exister,lire pour se cultiver,vivre et s'assumer5314mots😇.