Je suis réveillée aux aurores ce matin, le stress de la rentrée, l'angoisse de l'échec. Je dois absolument réussir mes études pour atteindre mon but. J'entame la dernière ligne droite d'un combat commencé il y a maintenant quatre ans. Aujourd'hui, marque également la fin d'une vie de lycéenne, la découverte d'un nouveau milieu. Je viens d'une petite ville du côté de Philadelphie, petite ville sous-entend bien évidemment que j'ai fait la totalité de ma scolarité entourée des mêmes personnes, il n'y avait pas beaucoup de renouveau du coté de mes camarades et nous étions tous rangées par catégorie remplie de cliché. Pour ma part, j'étais la gentille Hope, la fille plutôt mignonne qui ne se prenait pas la tête, j'étais dans la moyenne avec mes bonnes notes sans être excellente, j'avais quelques amis mais j'étais surtout connu pour être la fille d'une mère célibataire, chose pas très courante dans un quartier digne de ʻDesperate Housewives ". Bien évidemment, tout à changer après l'accident. On ne m'a plus perçu de la même façon, j'étais devenue l'orpheline, l'abandonnée celle dont personne ne veut. Au début, à mon retour au lycée, j'ai vite fait remarqué la tristesse voir la pitié quand le regard des gens se posait sur moi mais très vite leur comportement à changer, j'ai distingué de la peur dans les seules personnes daignant me parler. A croire que je porter la poisse et que si jamais on s'approchait de moi on deviendrait comme moi, une pauvre fille de foyer obligé de se battre pour réussir dans la vie.
Mais tout ça est derrière moi à présent. je me construis une nouvelle image ici, il faut espérer qu'avec de la chance je ne tomberais pas sur des anciennes connaissances. L'un des seuls avantages de vivre dans un bled paumé c'est que la pression des parents y est tellement forte que la plupart de mes anciens camarades ont dû partir dans l'université de Philadelphie tellement plus proche de chez papa-maman.
Je pourrais donc enfin être qui je veux, fini les étiquettes que l'on nous affuble au lycée.
- T'es déjà levé, je ne sais pas comment tu fais pour être en forme dès le matin.
-Bonjour à toi aussi Ivy et je me permets de te rappeler qu'aujourd'hui sonne le début des cours.
Ivy me baragouine des mots sortis d'une autre planète et plonge sa tête sous son coussin, j'ai bien compris un truc en deux jours de vie commune, mademoiselle Ivy n'est vraiment pas du matin, mais si j'ai bien compris la plupart de ses cours ne commencent pas avant le milieu de la matinée, chance ou choix stratégique lors de son inscription je l'ignore encore mais j'ai hâte d'en découvrir plus sur la personnalité délirante de ma coloc.
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Une dizaine de minutes plus tard j'arrive devant ma salle, elle est immense voilà toute la différence avec le lycée. Fini le temps du prof derrière nous à nous expliquer trente-six fois le même exercice à nous réprimander en cas de bavardage ou d'absence injustifiée, ici c'est chacun pour soi nous d'être autonome et de gérer notre travail afin de réussir au mieux. Je m'avance le plus discrètement possible vers une place libre au milieu de la salle, en aucun cas je ne me mettrais devant, trop de pression le prof constamment devant nous ce n'est pas pour moi mais également hors de question que de me mettre au dernier rang, inutile de croire que nous sommes en sécurité en se mettant au fond, non c'est tout le contraire des profs sont littéralement attirés vers les élèves du dernier rangé souvent -et à tort- comparés à des fouteurs de merde, des bons à rien obligés d'assister aux cours. J'observe les gens m'entourant, à première vue des premiers de la classe, -le droit n'est pas une matière que l'on choisit au hasard d'une discussion-, je suis persuadée qu'au moins la moitié des élèves présents dans cette pièce à l'un de ses parents - si ce n'est les deux- travaillant dans le milieu juridique. Une fille plutôt maigrichonne s'installe à mes côtés me lançant un timide sourire, je la sens prête à commencer une phrase lorsqu'elle est interrompue par l'entrée de celui qui doit être notre professeur.
-Bonjour à tous. Je suis le professeur Niklas, la plupart d'entre vous ont surement entendus parler de moi, il est dit d'ici et là que je suis un impitoyable tyran qui maltraite ses élèves et vous savez quoi, c'est surement vrai. Je suis inflexible, exigeant et j'attends le meilleur de mes élèves à savoir vous.
J'ai rarement vu une entrée aussi mémorable, il ne se cache pas et va droit au but, j'aime ce genre de personne, il nous donne le meilleur de lui et attend à ce qu'on lui renvoie l'ascenseur.
-Vous avez certainement entendu parler de notre système de partenariat. Soyez heureux, cette année cela nous concerne. Columbia tient à garder un grand esprit de camaraderie et instaure à chaque nouvelle rentrée un tutorat entre élèves. Le département juridique est celui-ci prit en compte cette année c'est pourquoi, chacun d'entre vous, va être mis en binôme avec un étudiant de troisième année afin de présenter un projet sur une affaire judiciaire d'ici la fin du semestre. Ne paniquez pas, vous aurez le rôle de l'avocat secondaire mais serez également noté en fonction du travail collectif.
Il a continué ainsi un bon moment, et si je résume le tout je vais me retrouver à devoir traiter l'un des dossiers les plus importants de ma vie avec un parfait inconnu. En effet, point essentiel dans tout le monologue du prof, nous serons notés à la présentation du projet et les élèves les moins convaincants devront quitter son cours, bien sûr cela ne concerne pas les troisièmes années qui ont déjà fait leurs preuves justes nous pauvre recrue de première année. Après nous avoir expliqué l'essentiel de son tutorat, il distribue une liste constituant les binômes de cet enfer... Après vérification je me trouve avec un dénommé Taylor, cela ne m'indique pas trop son sexe -à choisir une fille me rendrait plus à l'aise-, c'est ce dernier qui me contactera au plus vite en clair en plus de me coltiner un parfait inconnu surement imbu de sa personne au vu de sa supériorité je dois attendre sagement qu'il vienne à moi.
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Mes quatre heures de cours viennent de s'achever et je n'ai qu'une envie retrouver mon lit au plus vite ma tête risque d'exploser après l'indigestion de terme juridique. Nous avons été mis dans le bain au plus vite, après tout nous avons un dossier à rendre dans moins de 6 mois. Je pénètre dans ma chambre totalement vide, Ivy est certainement encore en cours.
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Des bruits sourds provenant du couloir me réveillent, je suis incapable de dire depuis combien de temps je suis endormie, la porte est entre ouverte et je distingue clairement la voix claire d'Ivy, elle s'adresse à ce qui me semble être un garçon, j'essaie de distinguer le contenu de la conversation lorsque tout à coup la porte s'ouvre.
-Enfin réveillée belle aux bois dormant ?
- Je me suis écroulée et...
Je n'ai pas le temps de finir ma phrase que je remarque la personne avec qui parlait Ivy et pour mon plus grand malheur il s'agit d'Éden.
-Ba alors choupette on a du mal à suivre, on a besoin de sa petite sieste comme à la maternelle.
- C'est toujours un plaisir de te voir mon cher Éden et que me vaut l'honneur de ta présence auprès de nous ? Répondis-je le plus sarcastiquement possible.
-Toi ! -mon regard hébété le fait finir sa phrase- Enfin, toi c'est un bien grand mot je ne voudrais pas que tu y voies un quelque intérêt pour ta personne.
-Si tu pouvais abréger ton monologue j'ai du travail. - il me sort par les yeux ce n'est pas possible.
-Justement le travail parlons-en; j'ai entendu dire que tu faisais du droit je l'aurais jamais cru en te voyant.
-Qu'est-ce que ça peut te foutre la matière que j'étudie.
-Si tu me laissais finir tu comprendrais, je suis également en droit et en troisième année.
- Et ? - je ne comprends vraiment pas où il veut en venir.
- Tu le fais exprès ma parole ? Je suis ton putain de binôme mademoiselle Skylar.
-Impossible, je suis avec Taylor.
-Oui, Taylor comme Éden Taylor.
Et merde, non ce n'est pas possible tout mais pas lui sur les dizaines étudiantes il a fallu que je tombe sur le seul que je ne peux supporter. Je me savais poissarde mais à ce point-là c'est inimaginable, j'ai dû être une meurtrière je ne vois que ça. Dans une autre vie j'ai fait les plus grandes atrocités et je paie le tout aujourd'hui c'est la seule raison valable à ma vie cauchemardesque. Il est là devant moi à me fixer avec son sourire moqueur, Ivy me regarde d'un air dépité, elle sait tout l'amour que je porte à son cousin et là je vais devoir travailler tous les jours avec lui tout en devant résister à l'envie de l'étrangler à chaque mot sortant de sa bouche, je suis maudit y'a pas à dire.
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Cela fait une semaine, sept jours, 168 heures que mon pire cauchemar a commencé. Je dois travailler sur ce putain de projet avec Éden et on ne peut pas dire que cela se passe bien. Dans un premier temps, après avoir digéré l'annonce, j'ai vu monsieur me balancer un emploi du temps stipulant les heures et lieu de nos rendez-vous scolaires, inutile de préciser que je n'ai pas eu mon mot à dire dans tout cela, Éden parle et je dois obéir enfin c'est ce qu'il pense jusque-là. Ensuite j'ai eu la joie de découvrir mon projet, une histoire d'accusé à tort dans une affaire de meurtre, l'un des dossiers les plus durs d'après ce que j'ai entendu mais toujours d'après les dires nous formons l'un des meilleurs binômes du cours. Pour finir, nous avons dû nous retrouver pour étudier notre cas, nous nous sommes bien évidemment défiés, toisés, et pour finir insultés durant nos premières heures d'étude. Autant dire que je ne sais pas si on va réussir à faire quelque chose au vu de notre incapacité à nous supporter.
Je l'attends maintenant depuis dix minutes, seule au milieu de notre salle d'étude, monsieur aime bien se faire désirer. Il n'est jamais arrivé à l'heure, à aucune de nos rencontres. Je pense, qu'il a découvert ma révulsion pour les personnes en retard et qu'il en joue, enfin bien sur cela reste mon humble avis. Je pianote sur mon portable lorsque je reçois un SMS d'Ivy, nous nous sommes pas mal rapprochées en peu de temps et je commence vraiment à l'apprécier
-Soirée ce soir, tu es présente ? .... N'oublie pas tu as promis.
La saleté. Elle me pose une question tout en sachant très bien ma réponse, je n'ai pas vraiment le choix, j'honore toujours mes promesses. Je n'ai certes pas très envie de sortir ce soir, la semaine m'a totalement épuisée, mais je n'ai qu'une parole. Je suis toujours perdue dans ma réflexion quand l'objet de mes pires cauchemars rentre.
-Choupette on est là pour bosser pas pour trainer sur Facebook.
Un autre sujet de discorde ; ce ridicule surnom dont il m'a affublé. Il a tout de suite perçu mon dégout lorsque j'entends ce mot et a donc décidé de l'utiliser. Le côté positif à son entrée : ma décision. J'envoie le plus rapidement possible un « Ok » à l'attention d'Ivy, range mon téléphone dans mon sac et me tourne en direction d'Éden.
-Tu serais à l'heure je n'aurais pas besoin de trainer sur mon téléphone en t'attendant- lui dis-je le regardant droit dans les yeux.
-Tu as toujours été aussi chiante dis-moi ? Comment tes parents font pour supporter une gamine comme toi, j'ai compris pourquoi tu es venu jusqu'ici, ils ont choisi l'université la plus loin d'eux pour ne plus avoir à te supporter - m'interroge-t-il
Mais quel connard ! Il arrive en retard et en plus il se permet de parler de ma vie qu'il ne connaît en rien. Je pensais avoir cerné le personnage que représente Éden Taylor, à savoir le fantasme de ses dames. Je l'avoue -et je dois le reconnaitre- Éden est particulièrement séduisant, un bon mètre 85 de muscle, un regard noisette à tomber et surtout un sourire des plus charmeurs, en soi la parfaite panoplie du beau gosse. Mais pour encore plus l'avantager dans sa mission, Éden est loin d'être bête il est même carrément intelligent.
Eden est différent des personnes avec qui il traine. La plupart de ses amis doivent concourir pour le poste de goujat de l'année. Ils enchainent conquêtes sur conquêtes, ne cherchant même pas à connaitre le prénom de la fille se trouvant dans leur lit mais Éden n'est pas comme ça je l'ai même encore jamais vu avec une fille.
Donc malgré nos nombreuses disputes et le fait que nous nous supportons à peine j'avais fini par me persuader qu'il n'en avait pas forcément après moi, certes il ne m'appréciait pas vraiment mais il ne me détestait pas non plus. En gros, je ne l'intéressais pas, tout simplement. Nous étions obligés de travailler ensemble et donc nous supporter mais dès le semestre fini nous continuerons notre chemin chacun de notre côté. Mais l'entendre parler comme ça de ma famille, le voir avec son sourire narquois me fixer, attendre ma réaction, s'en est trop pour moi, j'ai l'impression de sentir mes larmes arrivées et il est hors de question que je lui fasse ce plaisir, jamais je ne pleurais à cause de lui, je ne lui ferais pas ce plaisir.
-Tu n'es qu'un sal con Éden. Pour qui tu te prends pour parler de mes parents, émettre un avis sur eux ? Tu penses détenir la vérité, savoir tout sur tout le monde. Tout ce qui sort de ta bouche n'est pas la sainte parole, je ne suis pas l'une de tes pétasses qui se laissent dénigrer par toi et toute ta clique, je n'espère pas au fond de moi un signe de ta part qui me ferait me jeter à ton cou. Moi non plus je ne te supporte pas, je n'ai pas non plus choisi de travailler avec toi.
Je lui laisse pas le temps de répondre et sors de cette pièce au plus vite. J'avance sans regarder ou je vais et je finis par rentrer dans quelqu'un à quelques mètres seulement de la sortie du couloir - quand je vous disais que j'étais poissarde. Sans même lever les yeux j'ajoute
-Désolé je ne faisais pas attention ou j'allais.
-Ah mais t'inquiète. C'est toujours un plaisir de se faire rentrer dedans par une si jolie jeune fille.
Mes oreilles me jouent des tours, on ne peut pas sortir de phrase aussi débile au 21ième siècle.
-Tu es nouvelle ici je n'ai pas l'impression de t'avoir déjà vu ?
-Première année, enfin encore une fois désolé et à un de ces jours.
-T'enfuis pas. Désolé ma technique d'approche est des plus pathétiques. Ce n'est pas dans mon habitude d'accoster les filles mais comme tu es littéralement tombée dans mes bras je tente.
- Je dois vraiment y aller.
-Il y a une fête dans ma fraternité ce soir, Thêta Tau, je serais ravi que tu viennes. -face à mon regard ébahi il rajoute- n'hésites pas à venir accompagner y'a pas de soucis. Au fait je m'appelle Sebastien Colton.
-Oui je passerais peut-être à plus.
Je m'éloigne au plus vite encore trop énervée contre Éden pour me montrer sympathique envers ce pauvre mec qui ne m'a rien fait. Je repense à sa dernière phrase et me demande si c'est à cette soirée que compte m'emmener Ivy car bien que plutôt réfractaire dans un premier temps je trouve de plus en plus plaisant cette idée de sortie.
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J'ai à peine franchi le seuil de la porte que j'ai vu une Ivy surexcitée débouler sur moi. Elle a eu l'ingénieuse idée de me préparer pour cette sortie, j'ai toujours eu horreur de jouer les mannequins mais face à son regard de bébé je n'ai pas plus résisté. Après maintes négociations, j'ai réussi à lui faire abandonner l'idée de la robe mais elle n'a rien lâché sur la coiffure et le maquillage. Je m'observe depuis bientôt cinq minutes devant le grand miroir de notre chambre et j'ai la plus grande peine au monde à me reconnaitre, je suis totalement métamorphosée. Elle a légèrement bouclé mes cheveux, m'a fait un maquillage des plus sophistiqués et elle m'a prêté un jean qui me fait un cul magnifique.
-Tous les mecs vont se jeter sur toi ce soir. me sort elle.
-Regarde toi tu es sublime. Mais en fait elle est où la soirée, c'est celle chez Thêta Tau ?
- Comment tu es au courant pour cette fête ? me demande-t-elle ébahie.
- Un garçon m'en a parlé cette aprèm'. A vrai dire il m'a invité moi et une amie si je le souhaitais.
- Et qui est ce charmant jeune homme ? Quoique merde on s'en fout tu as tes entrées dans cette fraternité j'y crois pas. lance Ivy totalement hystérique.
-Un gars que j'ai malencontreusement bousculé après mon énième embrouille avec ton cousin mais pourquoi toute cette excitation ?
- Thêta Tau est la fraternité number one du campus, leurs fêtes sont géniales, d'après ce que j'ai entendu. Je n'y suis jamais allée personnellement, je n'ai pas mes entrées. J'y crois pas, tu lui as tapé dans l'œil à ce mec ils invitent que des poules de la sororité voisine habituellement mais une chose et sûr ma belle. Tu viens de changer nos plans pour la soirée. Ce soir, on va chez Thêta Tau.
Et merde, je vais devoir me coltiner une fraternité remplit de fils à papa débiles prêts à sauter sur tout ce qui bouge ... bien jouer Hope vraiment super.
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Ivy n'a pas arrêté de tout le chemin. Elle a essayé de me faire un rapide topo des mecs qui seraient présents ce soir, elle a l'air de vraiment bien s'y connaitre sur cette fraternité, je la soupçonne d'avoir un mec en vue. Nous sommes arrivées depuis à peine dix minutes que j'ai déjà perdu Ivy, elle est censée être partie nous chercher à boire mais j'ai beau la chercher je ne la trouve ni dans la cuisine ni dehors autour d'un bar improvisé. Durant ma recherche, j'ai eu le temps d'observer autour de moi et je comme je m'y attendais je suis en pleine débauche américaine. Des filles dansent à moitié dénudées sur les tables, des garçons les reluquent comme des bouts de viandes et j'ai pris plusieurs couples en flagrant délit de pelotage plus qu'osé. Je ne souhaite qu'une chose partir de cet endroit de malheur. Je me retourne un peu brusquement et me cogne pour la deuxième fois de la journée dans quelqu'un.
- Ravi de te revoir. me lance l'inconnu.
- Moi ou ma maladresse ? je réplique en reconnaissant mon étranger de l'après-midi.
-Je ne pensais pas que tu allais venir. J'ai plus eu l'impression de te faire fuir tout à l'heure.
-Ah euh non désolé, j'étais un peu sur les nerfs et la pression est tombée sur toi. Désolé pour ça aussi du coup.
- Je suis sûr que c'est un garçon - voyant que je ne saisis pas l'allusion il rajoute- la cause de ton énervement. Il n'y a qu'un mec pour mettre une si charmante fille dans cet état.
- Tout à fait. Un conard prétentieux qui me sert de binôme sur un projet.
- J'en déduis que tu étudies le droit et que tu fais partie du projet Columbia. J'aurais été ravie de faire équipe avec toi mais j'ai hérité d'un mec un peu louche et pas très doué.
-On devrait refiler ton coéquipier au mien on serait tranquille comme ça. me détendis-je.
- Pas bête comme idée je serais ravi. son sourire ferait craquer n'importe qui.
- Hope. Je m'appelle Hope.
-Je serais enchanté de travailler avec toi Hope si Niklas n'y voit pas d'inconvénient.
- Colton si tu allais voir ailleurs au lieu d'essayer de me piquer mon binôme. - réplique certainement Éden derrière moi.
- Taylor, le débile prétentieux j'aurais dû m'en douter. Lance Sebastien en me faisant un clin d'œil.
La tension entre les deux est palpable, ils se toisent mutuellement prête à se jeter l'un sur l'autre et quelque chose me dit que je ne suis pas la raison de cet échange. Souhaitant m'éclipser au plus vite je lance.
-Merci Sébastien pour invitation, j'ai été ravie de te revoir je file je dois retrouver mon amie. Bonne soirée.
Je lui lance un dernier sourire et pars sans un mot ni un regard pour Éden. Je ne le comprends pas. On ne peut pas se supporter, c'est impossible pour nous de travailler ensemble, je me débrouille pour nous sortir de cette situation et lui il va tout faire capoter par orgueil.
-Tu comptes aller ou comme ça ? Qu'est-ce que tu fous là d'abord ? Et d'où tu connais Colton ? - réplique Éden tout en attrapant mon bras.
Je pivote vers sa direction, mon regard passé de ses yeux à sa main me tenant fermement. Son regard est sombre mais le mien encore plus s'il croit que je vais rentrer dans son jeu débile il ne me connaît pas.
-Lâche-moi Éden !
-Pas tant que tu ne réponds pas à mes questions. Qu'est-ce que tu foutais avec lui, c'est qu'un pauvre crétin.
-Au moins vous avez un point commun. - ne s'attendant pas à ma réplique il relâche sa prise - maintenant laisse-moi passer je dois retrouver Ivy.
-Quoi Ivy est ici ? Où est-elle ? Mais vous êtes inconsciente ou quoi.
Son regard s'assombrit à hauteur que sa fureur grandit .Il me rattrape le bras et m'oblige à la suivre, je suis pratiquement obligée de courir pour rester à sa hauteur et dois faire trois pas quand il en fait un. Je n'ai pas le temps de réagir qu'il me colle à sa moitié, j'ai nommé Noah. Super il manquait plus que lui.
-Noah ! - son intonation est cinglante.
- Hope, quelle joie de te voir ça fait longtemps, on m'a interdit l'accès à ta chambre. dit-il d'un ton amusé.
- Noah ta gueule ! - bizarrement il lui obéit - Ivy est ici je dois la retrouver mais pour ça j'ai besoin que tu gardes un œil sur celle-ci.
Je n'ai pas le temps de répliquer que Noah m'attrape la main et me fait tomber sur le canapé à côté de lui, il se tourne vers moi tout en souriant.
- Laisse tomber Noah, je ne suis toujours pas intéressée. En plus je dois y aller j'aurais parlé avec toi avec plaisir sinon je t'assure.
Avant que je puisse totalement me relever, Noah me saisit le bras et me fait retomber sur le canapé.
- Désolé ma belle tu restes avec moi.
- Tu comptes me suivre jusqu'aux toilettes aussi ?
- C'est une proposition intéressante ma jolie, je te suis.
Je me lève en colère et me précipite vers la salle de bain la plus proche, Noah sur les talons. J'essaie de trouver un moyen pour m'en débarrasser, il est hors de question que je reste sans rien faire, je n'ai plus l'âge d'avoir un chaperon. Je suis toujours en pleine recherche lorsque l'occasion se présente devant moi avec un grand sourire.
-Salut, dis-moi désolé de t'aborder comme ça mais j'ai remarqué que mon frère n'arrêtait pas de t'observer durant la soirée et en bonne petite sœur je me suis senti obligée d'intervenir.
Oui Noah mon frère mais à quoi je pense.
-Ton frère ? Tu veux dire que Noah Torres est ton frère ? Je ne savais pas.
Hum ça marche mieux que ce que j'espérais, elle a l'air totalement mordue, j'aurais bien de la peine pour elle mais elle n'a pas l'air d'attendre le grand amour de la part de mon faux frère.
-Oui, enfin, mon demi-frère pour être exacte. Il m'attend dehors, tu devrais en profiter pour aller lui parler avant qu'une fille lui tombe dans les bras. Il sait se faire charmeur quand il veut.
Ni une ni deux et la jolie demoiselle se lance dans la gueule du loup. Je compte jusqu'à dix et entrouvre discrètement la porte pour observer ce qui se passe dans le couloir. Comme je l'espérais Noah à totalement oublier ma présence bien trop occupée dans son duel de langue avec sa nouvelle conquête. Je patiente encore quelques secondes et sors le plus silencieusement possible de ma cachette ainsi que la maison.