Rose avait mal à ses épaules et ses poignets à force d'être attachée sur cette chaise. Elle avait soif et faim. Elle était exténuée. Cela faisait déjà une semaine qu'on la traitait comme un agent jugé pour haute trahison. En fait, c'était bien pire que cela puisqu'on ne lui offrait aucun jugement.
Son patron lui avait rendu visite à plusieurs reprises. Il essayait d'une manière ou d'une autre de la pousser à bout jusqu'à obtenir son ralliement à l'Agence. Maintenant qu'il savait qu'elle n'était pas qu'une simple Wiccane, il voulait absolument qu'elle mette ses pouvoirs à son service mais Rose tenait bon.
La porte de sa cellule grinça et fit entrer un rayon de lumière qui lui brûla la rétine. Une silhouette se détacha de la lumière du couloir et alluma l'ampoule au plafond avant de fermer la porte derrière lui. Elle reconnut alors Aaron qui la regarda avec pitié. Il siffla en regardant le nouveau logement de la jeune femme ; il s'agissait d'une case de deux mètres carrés sans aucune fenêtre, seulement du béton, partout du béton. Une forte odeur d'urine émanait de Rose. Aaron jura ; il la laissait se pisser dessus !
Il se rapprocha d'elle et tendit la main vers le visage sale et poissé de sang de Rose quand celle-ci lui cracha au visage.
- Ok, je l'ai bien mérité, dit-il calmement en s'essuyant du revers de sa manche. Je suis désolé de la tournure des événements, Rose. Jamais je n'aurais pensé qu'il t'inflige cela.
En réponse, elle poussa un rire qui s'apparentait à de la démence.
- C'est vrai, tu aurais préféré qu'il me tue.
- Tu as raison. La mort est une meilleure situation que celle dans laquelle tu te trouves. Écoute, je n'ai pas beaucoup de temps et je sais que tu me détestes mais je suis là pour une raison.
Rose l'observa alors pour la première fois depuis qu'il était entré. Il semblait sincèrement désolé pour elle. Ses yeux brillaient d'une façon qu'elle ne lui connaissait pas tandis qu'il se balançait comme un petit garçon d'une jambe à l'autre. Il finit par s'approcher d'elle, à présent sûr qu'il ne recevrait plus de salive au visage et s'agenouilla pour lui faire face. D'une main tremblante, il déplaça une mèche de cheveux crasseux pour lui dégager la vue et plongea son regard dans ses grands yeux bleus.
- Il faut que tu tiennes le coup Rose. Il va me falloir un peu de temps, mais je vais te libérer. Je t'en fais la promesse !