en média: It will rain -> Bruno Mars
Dring.
La sonnerie de mon téléphone retentit dans la pièce. Je me levai, étegnis la musique et regardai qui m'appelait. Voyant le nom de mon amie, je décrochai aussitôt.
– Allô ?
La voix enjouée de la belle asiatique résonna dans le combiné.
– Brian ! Comment tu vas ?
Lee-Lou m'appelait rarement. Le plus souvent, elle m'envoyait des messages, car elle réservait les appels pour les urgences. Cela tiqua immédiatement dans mon esprit.
– Ça va ça va. Tu voulais quelque chose ?
– J'ai énormément de trucs à te raconter, à propos de Léna, de tout ce qu'il lui arrive en ce moment. Viens à la maison dès que tu veux et que tu peux. Pas forcément maintenant mais essaie de venir dans la journée.
– Ok, je vais voir ce que je peux faire.
Je raccrochai ensuite. Avoir Lee-Lou au téléphone m'avait manqué. Elle était un peu la seule personne qui me maintenait à la surface. Le seul lien qu'il me restait avec elle. Voilà déjà un mois que Léna était partie, sans laisser de message. Chaque jour qui passait enlevait une part d'espoir qu'elle revienne et je me morfondai un peu plus de l'avoir perdu à jamais. J'aurais aimé être plus présent pour elle. Lui montrer qu'elle pouvait compter sur moi. Mais, comme un lâche, je lui avais tourné le dos au seul moment où elle avait le plus besoin de moi. J'avais été un bel égoïste et je ne m'en étais même pas rendu compte.
Avec Lee-Lou, nous étions sans nouvelles d'elle, jusqu'à ce que cette dernière décide de partir bêtement à sa recherche. Elle ne me l'avait pas expliqué clairement, mais je l'avais bien compris implicitement. Elle m'avait assuré qu'elle ne se mettrait pas en danger, mais je savais qu'elle n'avait pas su résister.
– Maman ?
Je descendis l'escalier. Ma mère se trouvait au salon, assise sur le canapé en train de visionner un épisode de sa série. Elle attrapa la télécommande et mit sur pause un instant ce qu'elle regardait.
– Oui ?
– Je dois aller chez Lee-Lou, je peux y aller maintenant ?
Elle regarda l'heure qu'il était avant de rendre sa réponse.
– Mmm, ok. Tâche d'être de retour avant le déjeuner.
– Pas de soucis, merci maman.
Je déposai un baiser sur sa joue et sortis, ma veste sous un bras, ma planche de skateboard sous l'autre. Mon amie n'habitait pas bien loin de chez moi mais j'appréciais tout de même de m'y rendre sur ma planche. J'en faisais depuis que j'étais au collège et c'était devenu plus qu'un sport avec le temps. Une véritable passion. Un tourbillon d'émotions uniques, mêlée à l'adrénaline, que je ne ressentais nulle part ailleurs. Le vent qui s'infiltrait dans mes vêtements me procurait cette sensation de voler. Chaque fois que j'effectuais un ollie, je me sentais léger et, le court d'un instant, tous mes soucis s'envolaient, remplacés par l'excitation et la fougue que me donnait ce sport.
Après quelques derniers slaloms, je stoppai ma planche et l'attrapai. J'envoyais un message à mon amie pour lui dire que j'arrivais chez elle, afin qu'elle m'ouvre son portail.
– Hello ! m'accueilla-t-elle joyeusement, lorsque j'arrivais à la hauteur de son domicile.
Je lui fis la bise et la suivis à l'intérieur de sa maison. Arrivés dans sa chambre, elle tira une chaise pour que je m'y assois, tandis qu'elle se plaçait sur son lit.
– Déjà, je tenais à m'excuser. J'avais promis de ne pas y aller.
Elle triturait l'extrémité de son drap, signe qu'elle était gênée.
– J'ai été bête, je pensais qu'elle avait besoin de notre aide. Tu me connais, j'aurais été incapable de rester tranquille la sachant probablement en danger. Je...
– C'est bon, Lee-Lou, la coupai-je. J'aurais sûrement fait pareil, je ne peux pas t'en vouloir pour ça. Je t'en veux juste de ne pas m'en avoir parlé. J'aurais aimé la revoir, lui parler, tu le sais.
– Excuse moi, Brian.
Elle se leva et me serra dans ses bras. Cette étreinte amicale n'avait rien à voir avec ce que je ressentais lorsque j'étais avec Léna. Je repensais à l'effluve de son doux parfum qui imprégnait sa chevelure brune me rendant accro à chaque fois. Penser à mon amie, peut-être disparue à jamais, me fit l'effet d'une gifle et je me reconcentrai sur la discussion.
– Elle m'a demandé de te rassurer, tu sais. Elle va bien. Elle s'en veut atrocement de t'avoir fait vivre une telle chose. Ça la perfore rien que d'y repenser. Elle tient vraiment à toi, tu le sais. Plus qu'à n'importe qui. Plus que tu ne pourrais l'imaginer aussi.
– Comment ça ?
– Tu ne l'as pas compris encore ?
– De quoi parles-tu ?
Elle soupira.
– Ce n'est pas à moi de te l'annoncer. Les choses ont changé, tu le sauras en temps voulu. Mais à ce que j'en vois, tu ne comprends vraiment rien aux femmes, Brian, me dit-elle en me charriant.
Gêné, je passai une main dans mes cheveux, les ébouriffant légèrement au passage.
– J'espère qu'il ne lui arrive rien de grave quand même.
– Elle est plus courageuse qu'on ne l'imagine. Et puis, elle est très puissante. Tant que Léna a confiance en elle et qu'elle recoit l'aide de gens dotés de pouvoirs, elle ne risque rien.
– Ça me rassure. Vraiment. Je m'imagine des milliers de scénarios, j'ai peur qu'il lui arrive quelque chose sans arrêt.
– Écoute, j'ai appris de mes erreurs.
Elle tira la manche de son pull et me montra son bras, où lézardaient plusieurs petites cicatrices.
– Lorsque j'ai fui en forêt, je ne pensais qu'à la retrouver. Malheureusement, j'ai vite été rattrapée par un homme, le Chasseur, comme il se fait appeler. Ils ne m'ont pas touché, je me suis fait ça en essayant de me débattre. Ils n'auraient pas pris le risque de s'en prendre à moi tout de suite. Pour eux, je n'étais qu'un pion dans leur jeu, un appât pour forcer Léna à renoncer. Ils lui ont imposé ce dilemme, ma relâche en échange de son refus de combat. Mais elle n'a pas cédé. Elle a été très forte mentalement. À sa place, j'aurais aussitôt renoncé à me battre. Mais Léna avait déjà un plan en tête, et dès qu'elle a pu, est venue me délivrer. Désormais, je ne m'inquiète plus pour elle, je sais qu'elle y arrivera.
Mes épaules tendues se relâchèrent légèrement. Le récit de mon amie me fit du bien, éclaircissant mes idées moroses. Son discours dispersa les pensées qui se livraient bataille dans mon esprit.
– Il faut que tu lui fasses confiance, Brian. Léna a changé. Elle a grandi et a appris à contrôler ses pouvoirs.
Elle s'arrêta un instant et posa sa main sur mon avant-bras.
– Elle reviendra, sois en sûr.
~🌙~
Heyy !
Comment allez-vous ?
Un chapitre un peu transitif où l'on suit la conversation entre Brian et Lee-Lou, désormais en sécurité chez elle. J'espère que ça vous a plu !
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