Voila un mois que j'étais suivie par le Docteur Fenice. De séance en séance, je remarqua sans grand mal mon évolution et l'avancée qui se faisait. C'était plutôt bénéfique dans ma vie de couple avec Stella car la communication était plus rapide, on arrivait à discuter de beaucoup de sujets que j'évitais d'habitude.
Aujourd'hui, je revenais d'une séance lorsque je fus accueillie par ma patronne faisant à manger. Je m'approcha et l'enlaça par-derrière confrontant ma tête à une partie de son dos. Franchement, être petite ça avait des avantages mais pas en ce moment précis. Je me ressaisi et me mis à côté d'elle.
- Tu fais quoi de bon ?
- Je fais du riz au curry avec des scampis.
- Cool ! Mais pourquoi ?
- Comment ça pourquoi ?
- Tu ne fais la cuisine que lorsque tu es stressée. Je te signale que je commence à te connaître. Dis-je en levant un sourcil.
- Ma mère veut venir manger dans la semaine ici...
- Et où est le problème ?
- Elle a apprit que je me mariais...
- Oh. Je vois. Elle sait que c'est moi ?
- Non, et elle ne sait même pas que c'est avec une femme...
- Double oh !
- Elle veut "le" rencontrer.
- Triple Oh !!
- Il faut que tu m'aides, je dois échapper à ce repas !
- Non, il faut que tu sois honnête avec ta mère.
- Alors ça non ! Je peux affronter des requins, des vautours mais pas un cobra !
- Requins, vautours, cobras ?
- Les requins sont les hommes d'affaires, les vautours sont les journalistes et le cobras...
- C'est ta mère.
- Exactement. Écoutes, je t'aime mais je ne suis pas à l'aise avec ma génitrice, c'est comme ça depuis toujours.
- Et tu ne crois pas que ça devrait changer ? Que vous devriez être un peu honnête entre vous ?
Elle s'arrêta de cuisiner puis se tourna vers moi. Son regard me suppliait de couper court à la discussion mais je n'étais pas si facile à amadouer. Je lui indiqua de s'assoir pour discuter sérieusement.
Elle accepta, coupa les plaques vitrocéramique puis partit s'assoir dans son canapé. Je me posa en face d'elle puis pris la parole.
- Stella, j'ai fais des efforts mais il temps que tu sois honnête avec ta mère. Tu es adultes, tu sais gérer la situation comme tel.
- Anne, moi et ma mère, c'est tout l'opposé de toi avec la tienne. Il n'y a jamais eu de "je t'aime", de câlin ou de marques d'affections.
- Pourquoi ?
- Parce que c'est ainsi. Seul mon père offrait, à mes frère et moi, cet amour parentale. Pendant que ma mère bâtissait sa carrière, mon père nous permettait de nous sentir un minimum aimés. .
- Et pourquoi tu n'essaies pas de créer le dialogue ?
- Pour la simple et bonne raison que je ne sais pas discuter avec elle. Regarde la première fois que tu es venues à son cabinet...
- Justement, il est temps que vous aillez une vrai relation mère-fille.
- Très peu pour moi.
Sans prononcer un mot de plus elle partit continuer le repas. De mon côté je mis la table tout en réfléchissant. Il fallait que Stella soit honnête mais elle refusait catégoriquement d'accepter de dîner avec sa mère.
*********
J'avais parlé avec Angie du problème de Stella. Mon amie m'avait conseillé d'aller en parler avec Malonne, lui saurait m'aider. Voilà pourquoi j'étais devant la porte de son bureau, à attendre qu'il me dise d'entrer.
- Vous pouvez venir.
- Bonjour Malonne.
- Anne ! Que me vaut le plaisir de te voir ?
- C'est à propos de ta soeur.
- Elle a fait quelque chose ? Demanda-t-il étonné.
- Non, rassures toi ! En fait, c'est aussi à propos de ta mère.
- Laisses moi deviner, Notre mère veut voir Stella mais elle, elle ne veut pas. Je me trompe ?
- Non, c'est exact. Tu ne serais pas quoi faire ?
- Une seule solution s'offre à toi, tu organises toi-même cet "entretient" et tu forces ma sœur à rester.
- Le truc c'est que ta mère est au courant pour cette histoire de mariage mais elle ne sait pas que c'est avec moi que sa fille se marie.
- Ça ne m'étonne pas, Stella ne parle jamais avec notre mère. Surtout pas de ses fréquentations.
- En plus; le docteur Fenice est ma psychiatre...
- Oh... dit-il en me regardant étonné. Ça complique un peu tout le schéma..
- Je sais, voilà pourquoi j'avais besoin de ton aide.
- Bon, je vais tenter de faire quelque chose mais je ne te promets rien...
- D'accord, merci beaucoup !
- Avec plaisir.
Sur ces bonnes paroles; je sortis de son bureau et appela Owen. Nous discutions un long moment avant qu'une frimousse que je ne connaissais que trop bien fasse son apparition.
- Anna !!!!
- Quoi ?
- Le Docteur Fenice est là !
- Quoi ?!
- Elle est à l'accueil, elle veut monter ici.
- Il faut que j'aille prévenir Stella, demandes lui d'attendre à l'accueil.
- D'accord !
Elle partit ainsi retenir le docteur pendant que je prévenais ma fiancée... wow, c'était étrange de parler ainsi. Je toqua à la porte puis entra directement sans attendre une réponse.
- Stella, ta mère est en bas !
- Pardon ?!
- Disons plutôt que je suis déjà arrivée ! Lança une voix rauque.
- Mère !
- Désolée, je n'ai pas su la retenir... lança Angie d'une voix frêle.
- Que me vaut l'honneur de votre visite ? Continua Stella.
- Et bien, en lisant la presse, chose que je ne fais jamais, j'ai appris que tu te mariais avec une femme. Dit-elle froidement.
- C'est exact...
- Quand comptais tu me le dire ?
- J'espérais jamais...
- Tu me déçois !
- Je sais... répondit-elle en baissant la tête.
- Je peux savoir en quoi elle vous déçois ? Demandais-je outrée par ce qui venait d'être dit.
- Oh vous ne commencez pas ! Ça ne vous concerne pas !
- Bien sûr que si ! Etant donné que c'est avec moi que votre fille va se marier !
- Quoi ?!
Vu le regard meurtrier de Stella, j'avais fait une sacrée bourde ! Pourquoi ne pouvais-je pas simplement me taire ou au moins retrouver ma timidité ?
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Bonsoir tout le monde, désolée de vous avoir fait attendre autant de temps. J'espère quand même que ce chapitre vous a plu !
Bref, BESOUS !