Une ombre de sourire
Une esquisse de soupir
Un éclat de courir
Un soupçon de mourir
Je l'observe depuis si longtemps.
Haute, rigide, droite, habituelle,
Elle se dresse, me contemple, cruelle.
Je n'attends qu'un geste, un mouvement, lentement.
Un tour, deux tous, détours
Les mêmes visages, les mêmes jours
Le temps s'oublie, se noie, lourd
Les mots s'affrontent, s'effacent, sourds
Je l'aime dans sa beauté,
Je la hais de sa grandeur,
Je l'admire pour son immobilité,
Je la défie à chaque heure.
Juste le jour, la nuit, le néant
Figé, vide, creux, vacant
Juste le jour, la nuit, le levant
Mouvement, rires, espoirs, serments
Je l'ai toujours connue, vue, guettée.
On dit qu'un jour peut-être elle sera caresse
– Nuage, légère, invitation, guide boisé –
Et bougera avec délicatesse...
Les yeux, la bouche, les oreilles
OuvertureLes mains, le regard, les échangesExtérieur
La gardienne de bois s'écarte...
✒️ Marine Ginot