La Dragonothérapie - Charmione

Av plumedhippogriffe

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Pour planter le décor, on est post-Poudlard, quatre ou cinq ans après la fin du 7ème tome (pas de l'épilogue... Mer

Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Petit message pour vous
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Chapitre 28
Chapitre 29
Chapitre 30
Ceci n'est pas un chapitre

Chapitre 20

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Av plumedhippogriffe

« Mais il se passe QUOI là ? »

Ils se tournèrent tous les deux vers la source du bruit pour découvrir Ron, rouge de colère et les yeux plissés de rage, qui tendait sa baguette vers eux. Complètement sous le choc, Hermione ne reprit pas tout de suite ses esprits et se laissa faire quand Charlie la souleva avec délicatesse pour la faire descendre afin de se relever. Il s'avança vers Ron tout doucement, n'ayant pas sa propre baguette à portée de main, tandis que son frère continuait à les invectiver en beuglant.

« Ron...

- QUOI ? Comment tu as pu... T'es mon frère putain ! Qui t'a donné le droit de fricoter avec mon ex ? T'as aucun honneur ? »

En voyant Charlie perdre toute volonté Hermione sentit un voile rouge lui passer devant les yeux et elle attrapa sa propre baguette, rapidement mais pas assez pour empêcher Ron de réagir de façon anarchique : il jeta un sort au hasard qui fit une légère coupure sur la joue de Charlie.

« EXPELLIARMUS ! »

La baguette de Ron vola à travers toute la pièce, puis il se retrouva emprisonné dans des liens magiques et commença sérieusement à paniquer.

« Libère-moi, espèce de folle furieuse !

- MOI je suis une folle furieuse ? Espèce de crétin, tu la boucles ou je te mets un baillon !

- Hermione...

- Charlie, reste en dehors de tout ça ! Comment ça va ? »

Elle s'était avancée vers le Dresseur et vérifia que la blessure n'était pas sérieuse, puis se tourna à nouveau vers son ex.

« NON MAIS T'ES MALADE ? Dis moi, grand débile, QUI est arrivé en beuglant comme un âne dans une maison où il n'avait pas été invité à entrer ? QUI s'est mis à pointer une arme sur nous ? RÉPONDS !

- Moi.

- PLUS FORT !

- MOI ! lui répondit-il, en y mettant toute sa colère.

- Tu OSES venir ici, comme une fleur, après ce que tu as fait ? Tu OSES nous reprocher quoi que ce soit, après ton comportement ? Et tu as blessé ton frère ! Je sais que tu t'es envoyé une pouf du ministère à peine une semaine après m'avoir quittée, alors dis-moi : c'était une première, ou bien tu me manquais de respect depuis déjà longtemps ? »

Il ne répondit pas, mais son regard en disait long. Trop long pour Hermione.

« C'est bien ce que je pensais. Et malgré ça, tu oses parler d'honneur à Charlie ? Non mais pour qui tu te prends ? J'ai honte pour toi, honte de t'avoir consacré quatre années de ma vie. Honte d'avoir mis ma propre existence entre parenthèses pour toi.

- JE SUIS DÉSOLÉ !... »

Hermione le regarda, soufflée.

« Je... j'étais venu pour te demander pardon. Pas pardon de t'avoir quittée, pardon d'avoir autant attendu pour le faire, et de l'avoir fait aussi mal. Hermione... »

Il se tut, cherchant ses mots, et la jeune femme resta immobile, des larmes plein les yeux. Elle ne comprenait plus rien. Charlie était toujours en retrait, ne sachant pas s'il devait les laisser s'expliquer seuls, mais prit le parti de rester pour Hermione.

« On n'était pas du tout faits pour vivre ensemble. Je sais tout ce que tu as tenté pour que ça marche, et je suis désolé d'avoir été un simple spectateur de tous tes efforts. On aurait dû... J'aurais dû en parler il y a très longtemps, quand il était encore possible de le faire avec raison. Je suis désolé d'avoir été lâche, je suis désolé de t'avoir fait autant de mal. Je sais que je ne mérite pas ton pardon, mais je suis quand même venu pour te le demander. »

Elle leva les yeux vers lui, incapable de parler.

« Et pour ma réaction... violente... Putain ça m'a fait mal de vous voir... Tu crois que tu as été la seule à souffrir ? Moi aussi j'en ai chié Hermione.

- Au point de me tromper, espèce de...

- Oui, au point de te tromper et de me sentir comme une merde.

- Au moins un point sur lequel on est d'accord, grand con.

- Hermione...

- Non, ça suffit ! Tu veux mon pardon ? Hé bien je ne te l'accorde pas. Comme tu l'as si bien dit, tu ne le mérites pas : notre amitié n'a pas survécu à ce désastre, n'espère pas de moi qu'il en soit autrement. Je pourrais éventuellement tolérer ta présence dans la même pièce que moi, et pousser l'effort jusqu'à te saluer sans y mettre une flopée d'injures, mais ça s'arrête là. Tu n'as absolument aucun droit de regard sur les personnes que je fréquente ou ce que va devenir ma vie. Tu n'en feras plus jamais partie. »

Elle le libéra et fit voler sa baguette magique jusqu'à lui, en pleine face, puis lui dit d'un ton froid et méprisant :

« Pars. Maintenant. Loin. »

Elle se tourna vers Charlie et n'adressa pas un regard à Ron tandis qu'il sortait de la maison, abattu, et qu'il transplanait : elle avait bien mieux à faire, il fallait soigner son Dresseur.

Elle s'approcha de lui avec une compresse humide qu'elle avait conjurée, et entreprit de lui essuyer doucement le sang qui avait coulé sur sa joue. La coupure était vraiment peu profonde, aussi elle la referma tout de suite avec un Epiksey puis s'effondra sur le canapé. Charlie avait frémi sous les doigts de la jeune femme pendant qu'elle le soignait, conscient que son frère les avait interrompus au pire moment possible et qu'ils devaient parler de ce qu'il s'était passé. Il alla donc d'asseoir à côté d'elle et attendit qu'elle prenne les devants.

« Tu le sais, que ton frère est vraiment un imbécile ?

- ... oui, je sais.

- Toi aussi, tu es un imbécile.

- Je sais aussi.

- Pourquoi tu n'as pas réagi quand il t'a blessé ?

- Parce qu'il n'a pas réellement voulu me lancer ce sort, que son cerveau ne répondait plus et parce que c'est mon petit frère. Par contre, si le sort t'avait été destiné, je lui aurais explosé la mâchoire.

- Je n'ai pas besoin d'un preux chevalier, Charlie, j'ai besoin de quelqu'un qui sait ce qu'il veut. Mais là, tout de suite, je ne suis pas d'humeur à en parler. Et si on revenait plutôt à... Accio carnet ! ... cette petite chose pleine de promesses ? »

Sous le regard atterré de Charlie qui n'avait pas le cœur de le lui ôter, elle ouvrit le cahier de stage et en parcourut avidement les pages. Elle se régala avec les anecdotes qui y étaient inscrites entre deux cours sur les Opaleyes et la culture des Tohunga : il était question d'un certain nombre d'épreuves stupides, comprenant par exemple le port d'un déguisement de dragon femelle devant leur maître de stage ou un concours de celui qui mangerait le plus de brochettes en cinq minutes.

Ils finirent par parler de l'incroyable journée qu'ils avaient passée en se préparant des en-cas à grignoter, et restèrent des heures sur le sofa sans s'en rendre compte. Charlie avait saisi la main de la jeune femme au cours d'une conversation et ne l'avait plus lâchée, heureux qu'ils aient pu vivre ce moment ensemble.

« Tu es la première que j'amène voir les Perséides des Tohunga, tu sais.

- Ha ? Pourquoi ça ?

- Parce que tu es la première avec qui j'ai envie de les partager. Je savais... je savais que tu comprendrais, que tu aimerais le spectacle, que tu aimerais Wiremu. D'ailleurs il t'apprécie beaucoup, sinon tu n'aurais pas pu assister à leur rituel.

- Comment ça ?

- Normalement, les étrangers ne peuvent pas voir ce que tu as vu. Il faut l'approbation d'un Tohunga pour ça, mais heureusement Wiremu a décidé que tu en étais digne. Sinon je ne t'en aurais pas parlé et nous serions rentrés...

- Tu ne serais pas resté ?

- Pas en te laissant seule.

- Mais tu aurais loupé les Perséides !

- Elles ont lieu tous les ans, alors que toi... Qui sait pour combien de temps tu voudras être dans ma vie ? »

À ces mots Hermione rougit violemment et Charlie se dit qu'il en avait peut-être un peu trop avoué. Il changea discrètement de sujet de conversation, et ce n'est que dans une nuit très avancée qu'ils décidèrent qu'il était temps d'aller se reposer et de se remettre de leur longue journée : sans se l'avouer, ils ne voulaient pas se quitter.

Hermione parvint à convaincre Charlie de la laisser ranger les derniers reflets de leur repas puis alla mettre son pyjama, qui consistait en un simple short et un débardeur où trônait un hippogriffe bleu fluo. Elle toqua ensuite doucement à la porte de la salle de bain pour aller se brosser les dents et entendit un « Entre ! » un peu étouffé : Charlie était déjà en train de s'activer avec sa brosse à dents et tenta de lui sourire pour lui signifier que ça ne le dérangeait pas qu'elle le rejoigne.

Elle s'avança donc, un peu hésitante : il avait lui aussi troqué ses vêtements contre ce qu'il portait la nuit depuis quelques jours, à savoir son pantalon lâche en coton noir et rien sur le torse. Elle essaya à grand-peine de ne pas détailler les muscles qui s'étalaient sous ses yeux mais sut qu'elle n'y était pas réellement parvenue en voyait l'air goguenard du propriétaire desdits muscles. Un peu vexée, elle se retourna donc et attrapa sa brosse à dents, y déposa une noix de dentifrice et fourra le tout dans sa bouche.

Elle était très consciente de la présence du corps derrière le sien, pouvait presque sentir la chaleur qui s'en dégageait et imagina la sensation délicieuse que lui procurerait cette peau nue contre la sienne. Avant qu'elle ait pu y réfléchir, elle s'était reculée de quelques centimètres pour reposer contre le torse de Charlie.

Le contact l'électrisa totalement. Comme elle s'y attendait, la peau du Dresseur était brûlante - ou alors la sienne très froide. Elle n'osait pas regarder le visage de Charlie dans le miroir aussi fixait-elle le lavabo, mais elle entendit nettement qu'il avait cessé pendant quelques instants de se brosser les dents.

De son côté, Charlie ne savait même pas comment il parvenait à se contenir suffisamment pour ne pas plaquer cette jeune insolente contre le mur, la porte ou toute autre surface plane pour la couvrir de baisers et de caresses. Il s'en était déjà fait la réflexion, cette fille finirait vraiment par avoir sa peau : elle ne pouvait que se rendre compte des sensations qu'elle lui procurait en se collant comme ça contre lui, surtout après une journée pareille. Il fallait qu'il fasse quelque chose, et vite, ou bien son propre corps manifesterait une toute autre marque d'intérêt pour ce contact physique qui ne passerait pas inaperçue.

Ce fut Hermione cependant qui se dégagea sous couvert de se rincer la bouche : elle n'avait aucune idée de la bataille qui faisait rage dans l'esprit de Charlie, ne sachant pas comment interpréter sa fugitive absence de mouvement lorsqu'elle s'était collée à lui. Quand elle eut terminé elle se retourna vers lui pour lui souhaiter une bonne nuit tout en jetant un rapide coup d'œil à son bas-ventre et à ses yeux, en essayant de prendre un air ouvertement aguicheur. Elle crut apercevoir un profond désir dans son regard vert, mais pensa que cette impression était peut-être le fruit de ses propres envies plutôt que de la réalité.

Elle sortit de la salle de bain et traversa la chambre de Charlie pour rejoindre le salon, sentant que la rencontre avait fait monter une certaine excitation en elle. Une tension physique bien sûr mais pas seulement : elle savait qu'elle avait au moins mis le roux mal à l'aise et cette impression de braver un interdit la faisait frissonner. Elle l'entendit vaguement se rincer précipitamment la bouche et accéléra le pas lorsqu'elle sentit qu'il voulait la rattraper, elle se sentait joueuse et savait que de toutes façons cela ne ferait qu'accroître la chaleur qu'elle sentait dans tout son corps. Surtout le bas de son corps.

Au moment où elle allait atteindre le salon, un bras puissant attrapa son poignet pour la faire se retourner tandis que la porte de la chambre se refermait et qu'on l'y plaquait. La pièce était simplement éclairée par le filet de lumière qui venait de la salle de bain, et elle devina plus qu'elle ne vit le visage de Charlie se rapprocher du sien tandis qu'il avait attrapé son autre poignet et qu'il les avait remontés tous les deux au-dessus de sa tête, contre la porte. Elle ne tenta rien pour se dégager, trop satisfaite de la tournure des évènements : elle était loin d'imaginer que son Dresseur était si près de craquer, même s'ils avaient failli échanger un baiser quelques heures plus tôt. Visiblement, on ne parlait plus simplement d'un baiser ici.

Elle attendit qu'il se rapproche, de plus en plus, mais au lieu de l'embrasser il vint placer ses lèvres tout contre son oreille et lui chuchota d'une voix grave et rauque qui la fit frissonner :

« Je ne sais pas ce qu'il se passe... Mais ça me plaît. Je suis de toutes façons très mauvais pour garder des bonnes résolutions. Si tu veux m'arrêter, c'est maintenant. »

Il avait ponctué sa déclaration de baisers très légers contre sa mâchoire et son cou, la laissant haletante. Elle poussa quelques gémissements avant de parvenir à rassembler suffisamment ses esprits pour lui répondre à sa manière : elle dégagea l'un de ses poignets et caressa de sa main libre la nuque de Charlie, tout en enroulant l'une de ses jambes autour de sa taille pour le rapprocher encore plus d'elle et se frotter contre la bosse qui déformait son pantalon.

Elle le sentit sourire contre son cou mais il refusa de se laisser convaincre comme ça :

« Ça ne me suffit pas. Une réaction biologique n'est pas assez ma belle, il va me falloir des mots pour que je saute le pas. Mmh, c'était peut-être pas l'expression la plus... appropriée... mais tu m'auras compris. »

Il avait à présent une main de libre lui aussi et s'en servait pour caresser le dos et le bas des reins d'Hermione, la perdant dans un tourbillon de sensations délicieuses. Mais elle aussi pouvait jouer : elle retira sa main de la nuque de Charlie pour la laisser divaguer sur son torse puis plus bas, bien plus bas. Elle lui prodigua des caresses furtives et très légères, à travers le coton de son pantalon, qui le rendirent fou : il ne se retenait de la dévorer que grâce à l'extraordinaire self-control que son métier lui avait inculqué. Hermione sentait qu'elle allait de toutes façons perdre pied aussi, et décida donc de les libérer tous les deux.

« Charlie... J'ai envie de toi, là, maintenant, contre cette porte. Arrête de me torturer... »

C'était tout ce dont il avait besoin. Il l'embrassa enfin à pleine bouche, leur procurant des frissons de plaisir, tout en retirant son propre pantalon tandis qu'elle essayait maladroitement de faire de même avec son short. Il avait glissé une main sous son tee-shirt et flattait l'un de ses seins, la faisant pousser des gémissements incitant à la débauche, et allait s'occuper des choses sérieuses avec son autre main quand une alarme très sonore retentit dans toute la maison.

Ils se figèrent tous les deux et mirent un certain temps à reprendre leurs esprits, ne comprenant pas ce qu'il se passait, puis l'évidence apparut : c'était l'alarme de la réserve. Quelque chose de grave était arrivé et tous les Dresseurs devaient se rassembler.

Charlie effleura une dernière fois les lèvres d'Hermione puis se recula en jurant et se dirigea vers la salle de bain, pour s'asperger d'eau froide sans aucun doute. La jeune femme resta contre la porte en bois, pantelante, pestant intérieurement contre l'alarme : Charlie lui en avait bien évidemment déjà parlé pour la prévenir, mais elle ne s'était jamais manifesté. Et il fallait que ça arrive cette nuit. Il fallait qu'on les interrompe. Encore. L'univers lui faisait visiblement une vaste blague.

Le Dresseur revint dans la pièce et entreprit de s'habiller rapidement tout en essayant de parler de façon cohérente :

« Je suis désolé... Il faut que... Je dois... Haaaa putain de blouson ! Je... Excuse-moi... »

Elle s'était avancée vers lui, lui avait pris des mains la fermeture qu'il ne parvenait pas à enclencher correctement et la lui zippa jusqu'au col. Elle l'embrassa passionnément en lui caressant légèrement l'entrejambe puis lui murmura :

« Pas grave. Ce n'est que partie remise. Je t'attends... Fais attention à toi. »

Il lui adressa son plus beau sourire, se saisit de sa baguette et transplana, la laissant seule.

...

Elle se sentait tellement frustrée qu'elle hésita à aller trouver quelque chose sur quoi frapper. Elle y avait cru... Une seconde, elle y avait vraiment cru. Mais maintenant, avec quelques heures de gestion de crise dans les pattes et l'occasion d'y réfléchir, qui sait si Charlie n'allait pas revenir sur sa décision ? Elle se sentait malheureuse et impuissante, regardant son exaltante expérience se détruire d'elle-même comme un château de cartes. Elle avisa le lit du Dresseur mais ne put se résoudre à s'y allonger, estimant que s'en faire virer au milieu de la nuit ne serait pas bon pour son moral. Elle alla donc dans sa chambre et se laissa lourdement tomber sur le matelas, considérant un instant la possibilité de se soulager elle-même, mais ne s'en sentit pas le courage - son esprit était rempli d'images fantasmatiques bien trop vivides pour qu'elle en sorte indemne. Elle parvint à s'endormir au bout de quelques heures, morte d'inquiétude pour Charlie qui ne revenait pas et pour Liz qui devait aussi y être : elle savait à présent exactement en quoi pouvait consister une « urgence dragon » et n'avait pu s'empêcher d'envisager le pire.

...

Elle fut réveillée en douceur par une caresse sur sa joue, aussi légère qu'une plume. Elle ouvrit les yeux dans sa chambre baignée d'une fade lueur annonçant le petit jour, et tourna la tête vers celui qui avait hanté ses rêves : Charlie s'était assis sur le rebord de son lit, un sourire attendri au coin des lèvres, et l'air très mal en point. Il avait le visage sali et de multiples bleus, ainsi que quelques fines cicatrices qui témoignaient de soins magiques reçus peu de temps auparavant.

Hermione s'assit d'un bond sur son lit, prit son Dresseur dans les bras et le serra contre elle.

« Je me suis inquiétée !

- Aoutch... Moins fort Hermione... J'ai comme qui dirait des zones un peu sensibles ce matin. »

Il rit doucement et elle l'accompagna, relâchant un peu son étreinte.

« Que s'est-il passé ? Est-ce que Liz va bien ? Et toi ?

- Oui, tout le monde va bien, autant que faire se peut. Il y a eu un incident... Des braconniers se sont introduis dans la réserve, mais ils sont tombés sur une maman très en colère avant de pouvoir faire quoi que ce soit. Heureusement l'un de nous était en patrouille pas très loin, il a pu donner l'alerte et protéger ces grands idiots avant que la dragonne aie pu leur arracher trop de trucs... Mais ils vont garder pas mal de séquelles je pense. Ne serait-ce que mentales.

- Bien fait !

- Hermione... Ha, laisse, tu n'as pas tout à fait tort. Après il a fallu calmer la bête, et crois-moi ça n'a pas été facile. On en a tous pris pour notre grade, mais c'est Liz qui s'est le plus mise en danger... C'est aussi celle qui a finalement réussi à la rasséréner la dragonne. Elle a une ou deux brûlures plutôt sérieuses mais elle s'en remettra sans dommages : on a de très bons médicomages ici.

- Et toi ?

- Rien de grave non plus. Juste un tibia qui a fait un peu "crac" quand la grande dame m'a fauché avec sa queue, et une petite perforation à l'épaule à cause de ses cornes, mais on m'a déjà tout réparé et je suis frais comme un gardon. Enfin presque... » finit-il avec un clin d'œil.

Hermione ne savait pas quoi répondre : elle était horrifiée par ce qu'il était arrivé et s'imaginait assez mal comment il pouvait en parler tout en restant aussi calme. L'habitude, sans doute. Ce qui rendait les choses encore plus étranges.

« Bon, je vais aller me prendre une bonne douche chaude pour me détendre et surtout me décrasser. Tu peux te rendormir, il est encore très tôt, et Liz n'ira évidemment pas travailler aujourd'hui. Moi non plus. »

Il s'était levé et s'apprêtait à sortir de la chambre quand Hermione lui lança :

« Et... va-t-on en parler ? »

Charlie la regarda, les yeux pleins d'incompréhension. Elle se tortilla un peu sur son matelas, avant d'ajouter d'une voix pas très assurée :

« D'hier soir, de cette nuit, et de ce qui a failli arriver ? »

Un joli sourire vint illuminer le visage de Charlie qui se rapprocha d'elle et se baissa pour que leurs regards soient à la même hauteur.

« Oui, nous allons en parler. Nous allons faire plus qu'en parler, d'ailleurs. Mais d'abord, je vais me rendre un peu plus présentable. »

Il hésita un peu, comme s'il se demandait s'il devait l'embrasser, mais se releva et sortit prestement de la chambre. Hermione sentit des papillons lui parcourir allègrement l'estomac, heureuse qu'il ne nie pas les évènements de la nuit et surtout qu'il ne semble pas les regretter. Elle sentait son désir se réveiller en repensant à toutes les sensations que Charlie lui avait procurées, quelques heures plus tôt, mais sentit instinctivement que ce ne serait pas aussi simple.



Fortsett å les

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