Isha (Sous Contrat d'édition...

xeenaa31 tarafından

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Quand les légendes deviennent réalité... Tala, jeune Amérindienne, vient tout juste de s'installer chez ses g... Daha Fazla

Avant propos
1. Deuils & Identité retrouvée
2. Sur la route & Bonners Ferry
3. Famille & Légendes
4. Lycée & Premières rencontres
6. Tourmentée & Hermétique
Présentation des personnages

5. Présence & Nouveau venu

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xeenaa31 tarafından


Je me gare devant le chalet et coupe le moteur. Un soupir de soulagement quitte mes lèvres tandis que je ferme les yeux en appuyant ma tête contre le volant. Un léger toque à ma vitre me fait sursauter et pousser un cri. Kachina se tient de l'autre côté de ma portière, le regard inquiet et surpris par ma vive réaction. Je souffle d'apaisement et attrape mon sac sur le siège passager avant de sortir de mon véhicule.

Kachina s'écarte.

- Il y a un souci ? S'inquiète-t-elle aussitôt.

- Non, juste un peu de fatigue, la rassuré-je en lui adressant un petit sourire auquel elle ne se laisse pas prendre.

- Ton premier jour s'est mal passé, n'est-ce pas ?

À mille lieux de là, j'en avais même oublié mon premier jour de lycée. La panique encore présente dans mes pensées, j'observe les alentours du chalet rendus sombres à cause de la nuit qui approche. Kachina suit mon regard, et se retourne face à moi en me regardant curieusement, un sourcil haussé.

- Tala, je vois bien que quelque chose t'a remué. Tu peux te confier à moi, je serai de bon conseil, mon enfant.

- Non, c'est juste que j'ai un peu traîné après les cours et me suis posée dans un petit parc, non loin du restaurant mexicain. Je n'ai pas vu l'heure passée et je suis vraiment épuisée. Au fait, tu avais raison, je n'avais pas de soucis à me faire. Ce premier jour n'a pas été aussi terrible que ça. Je me suis déjà faite des amis pour tout te dire.

- Vraiment ?! S'exclame-t-elle en oubliant mon instant de panique. Je les connais ?

- Euh... il y a Cade, sa cousine Abby et Jake.

- Bien sûr, ce sont de bons garçons. Je connais bien leurs familles. Abby est gentille comme tout, cependant je n'aime pas ses fréquentations.

- Du genre ?

- Ces pom pom-girls qui se croient tout permis. Elles ne méritent pas l'amitié précieuse d'Abby.

- Je te rassure, elle a mis fin à ses cours de cheerleader et ne les fréquente plus.

- C'est une bonne chose.

- Je suis d'accord. J'ai pu en croiser quelques unes et elles m'ont tout l'air d'être de vraies plaies. En tout cas, leurs regards assassins l'étaient.

- Quelle bande de connes !

- Grand-mère ! M'offusque-je les yeux écarquillés, surprise par ses paroles.

Je n'ai encore jamais entendu l'une de mes grands-mères, user de mots aussi ordurier, c'est aussi choquant qu'hilarant. À cet instant, c'est plutôt l'hilarité qui prend le dessus sur l'autre.

- Et bien quoi, c'est une vérité qu'il est impossible de nier. Tu as d'autres mots plus polis les qualifiant ?

- Polis... euh... et bien non en fait, reconnais-je en souriant.

- Tu vois ! Déclare-t-elle en gloussant. Allez, viens. Ton arrière-grand-mère nous a préparé un de ses plats généreux en calories.

- Génial ! J'adore sa cuisine.

- Oui, je disais pareil jusqu'à voir mes formes s'arrondir.

- Tu es loin d'être enrobée.

- Pourquoi crois-tu que j'ai opté pour le job de guide ? Je suis une vraie gourmande, je ne peux vraiment pas m'empêcher de me régaler de toute cette cuisine succulente mais calorique. Je te jure que sans les nombreuses randonnées que nous organisons et que j'assure, mon popotin battrait les records, m'apprend Kachina en me faisant rire.

Nous passons la porte d'entrée et aussitôt une odeur délicieuse vient flirter avec mes narines et m'attire jusqu'au fond de la pièce côté cuisine, où je vois Aquene poser le plat fumant au centre de la table. Je lâche mon sac sur le sol à côté du canapé tout en me dirigeant vers ce qui me fait déjà saliver.

- Alors, ce premier jour ? M'interroge Aquene en m'accueillant d'un câlin comme chaque fois.

- Ça c'est bien passé.

- Elle a fait la rencontre de Cade, Abby et Jake.

- Jake ?

- Le fils de Rose.

- Oh, ce petit garnement est d'une beauté à couper le souffle, déclare Aquene en s'asseyant tandis que Kachina et moi en faisons autant.

- Oui, il est plutôt pas mal, je confirme.

- Son père est chinois et sa maman une Kootenai.

- Jake est Kootenai ? M'étonne-je. Je n'aurai jamais cru. Certes, il a des traits exotiques et l'on devine assez facilement ses origines asiatiques mais je n'aurai jamais pensé qu'il était aussi amérindien. Je croyais que sa mère était blanche.

- Et bien non. Il est bien Kootenai, me confirme Kachina.

- J'ai fait la connaissance d'une Kootenai de la réserve ; Coahoma. On avait cours d'anglais ensemble.

- Coahoma est la fille de Monsieur Carter le président de notre tribu. Elle est très aimable. Ce sera une bonne amie, tu verras.

- Je n'en doute pas. Nous nous sommes très bien entendues dès le début, affirmé-je en avalant une cuillerée de potage aux légumes et à la viande. Aquene, c'est vraiment excellent.

- Je sais, répond seulement cette dernière en se régalant elle-même de ses talents culinaires ce qui me fait glousser.

- Un peu de modestie, ça te tuerait ? Lui rétorque Kachina.

- Pourquoi évincer une vérité ma fille, je suis de loin la meilleure dans ce domaine, continue d'affirmer Aquene en faisant lever les yeux au ciel à sa fille.

Après le repas, je récupère mon sac et file dans ma chambre. Je récupère un tee-shirt et un legging avec une culotte et m'enferme dans la salle de bain. Sous le jet d'eau chaude, je laisse mes pensées dériver vers les deux garçons croisés au parc. Mon souvenir reste figé sur celui agenouillé avec l'air de souffrir.

Je ne peux empêcher mon esprit de divaguer vers son image aux traits parfaits qui se ravive dans mes pensées. M'apparaît aussitôt, son teint cuivrée, plus foncé que le mien, son nez droit s'harmonisant à la perfection avec l'ensemble de son visage aux traits fins. Une mâchoire carrée rasée de près, où ses muscles ne cessaient de se crisper. Ses cheveux mi-longs et noirs d'ébène emmêlés avec la présence de quelques petites brindilles accrochées.

Mais ce qui a retenu davantage mon attention, sont ses yeux. Sauvages. Ils étaient en forme d'amande et bordés de cils assez épais pour attirer l'attention aussitôt sur eux et surmontés de sourcils tout aussi noirs mais au tracé parfait. Ses iris d'un noir profond et saisissant, par la lueur qu'ils reflétaient lorsqu'ils étaient ancrés aux miens sans vouloir ou pouvoir s'en détacher.

Il ressortait de ce garçon, quelque chose de fort, d'attrayant mais aussi une forme de force obscure qui m'a tout de suite effrayée. Une sorte de véhémence contrastait vivement avec ce côté meurtri qui le maintenait tapi genoux au sol. Comme impuissant face à une chose mystérieuse que j'ignore mais dont je n'ai pu m'empêcher de constater. Je ne sais pas si c'est à cause d'avoir tant écouté mes grand-mères me conter leurs légendes et le fait que j'ai passé pas mal de temps à lire tous ces livres amérindiens, qui me poussent à croire à ce quelque chose de paranormal.

Un coin de ma conscience me traite de folle en train de divaguer, mais quand j'ai assisté à la scène du parc tout à l'heure, cela m'a sauté aux yeux comme une évidence. L'atmosphère était saturée de mystère et c'est peut-être bien cela qui m'a le plus effrayée, car les deux garçons n'ont rien eu ou fait à mon encontre. Cependant, je ne peux empêcher ce sentiment de peur de m'assaillir. Le deuxième garçon qui me demandait de ne pas quitter son ami des yeux, a dû me prendre pour une folle de détaler sur le champ. Mais comment aurait-il pu en être autrement ? Le prenais-je pas moi aussi pour un fou d'oser me demander telle chose ?

Croiser deux inconnus à la corpulence impressionnante de par leur taille avoisinant les un mètre quatre-vingt-dix, et affichant une certaine musculature détonnant avec les gars de leur âge, qui sans stéroïdes anabolisants ne peuvent concurrencer avec eux, et affichant cet air ombrageux, a de quoi se révéler angoissant. Surtout lorsque les dits garçons sont pris de réactions tout aussi peu communes et que nous sommes les seuls dans le même lieu. Même un gars, nourrirait une certaine angoisse à croiser seul ces gars. Pour ma part, je ne suis qu'une fille qui n'aurait clairement pas fait le poids face à eux si jamais ils avaient décidé de s'en prendre à moi.

En sortant de la douche, j'essuie le miroir embué du coin de ma serviette avant de la draper autour de mon corps. Aussitôt, ce dernier me renvoie mon visage encore tourmenté par cette rencontre. J'essore mes longs cheveux et les démêle tout en me demandant comment m'a perçu ce garçon qui ne pouvait plus détacher son regard de moi. Mon mètre soixante-dix me rend assez grande et donne cet aspect élancé à ma silhouette fine. Mon teint légèrement cuivrée combine assez bien avec mes yeux, cils, sourcils et cheveux noirs. Je me demande parfois ce que j'ai pu prendre de mon père dans mon physique à par mon petit nez en trompette.

Repenser à lui, réveille ce sentiment de perte et d'impuissance face à ce qu'il s'est infligé après avoir perdu son seul amour. Je lui en veux de ne pas m'avoir assez aimé pour surpasser cette puissante peine. J'aurais tellement voulu qu'il m'aime assez pour pouvoir partager avec moi des souvenirs de lui et ma mère. De leur amour. De leurs instants passés. J'aurais aimé avoir un père présent tout court. Cependant, cette espérance a pris fin il y des années déjà. En sentant encore cette amertume de mon enfance sans l'amour d'un père en plus de l'absence d'une mère me submerger, je rince ma bouche du dentifrice et regagne ma chambre, chagrinée.

Il est presque minuit, et je ne trouve pas encore le sommeil. Trop d'images se superposent dans mes pensées qui ne cessent de s'activer. Ce rouage qui s'y est installé depuis cette rencontre dans le parc, ne me laisse pas un seul instant de paix. J'observe le mur en bois de ma chambre qui me fait face et où la pleine lune renvoie les ombres de la cime des arbres qui entourent le chalet. Dans un soupir, je me dégage de ma couverture et me lève.

Comme à chaque fois, j'ouvre la fenêtre en vérifiant qu'il n'y a pas la présence d'un animal sauvage dans les parages. Une fois rassurée, je m'accoude contre le rebord de ma fenêtre et contemple les étoiles. L'air frais me fait légèrement frissonner, je me penche alors sur le côté pour récupérer mon gilet laissé sur la chaise de mon bureau. Après l'avoir enfilé, je reprends ma place à la fenêtre.

Sans savoir pourquoi, mon regard est aussitôt attiré par la noirceur sous les arbres à une dizaine de mètres face à moi. La nuit a beau être assez éclairée grâce à la lune pleine, cela ne me permet tout de même pas de voir sous les arbres de la forêt. Ce n'est qu'une masse sombre et inquiétante qui me fait face. Cependant, je ne sais si c'est à cause de cet événement de cette fin d'après-midi que je ressens une certaine peur en observant cette obscurité. Cela diffère de la première fois, où ce premier soir passé ici, j'avais entendu deux hurlements de loup. J'étais effrayée certes, mais à cet instant, j'ai plutôt la sensation étrange de ressentir une présence, ou quelque chose qui m'épie à ce moment-même. Cela peut sembler absurde, mais tel est mon ressenti.

Vous connaissez ce sentiment d'être suivie ou épiée sans même voir ou savoir si cela est vrai ou si vous délirez tout simplement ? C'est ce qu'il se passe actuellement en mon for intérieur. Mon cœur palpite et l'afflux sanguin résonne dans mes oreilles. Pourtant, je ne peux quitter l'obscurité des yeux. J'ai peur mais en même temps, je veux voir. Voir si je délire ou si je me crée des films. L'impression devient de plus en plus forte et écrasante. Je peux voir du coin de l'œil ma poitrine se soulever au rythme de ma respiration rendue saccadée.

Soudain, un léger craquement dans la forêt face à moi me parvient et me fait sursauter. C'est plus qu'il n'en faut et je m'empresse de refermer ma fenêtre en bonne trouillarde que je suis. C'est sans doute un petit animal qui rode, mais s'en est assez pour moi ce soir. Il faut que je me couche et trouve le sommeil, je sens déjà combien le réveil va se révéler être difficile demain matin.

**

Je me gare sur le parking du lycée, et frotte encore une fois mon visage. Comme je l'avais prévu, j'ai une mine effroyable aujourd'hui. Je ne sais combien d'heures j'ai dormi, mais cela doit se compter sur les doigts d'une seule main.

Quelqu'un cogne contre ma porte. Cette fois-ci, j'ai la décence de ne pas sursauter comme la veille avec Kachina. J'aperçois aussitôt le visage rayonnant de Coahoma qui me sourit.

- J'en connais une qui a passé une mauvaise nuit, déclare-t-elle en ne se défaisant pas de son sourire.

- Exact, dis-je bougonne en claquant ma portière.

- Ça a avoir avec le lycée ? S'inquiète-t-elle.

- Non, tout va bien de côté-là. À la maison aussi, d'ailleurs.

- Alors, ce doit être à cause de la pleine lune.

- Pourquoi dis-tu ça ? Demandé-je en marchant à ses côtés.

- Je ne sais pas trop, disons que j'ai toujours entendu dire que nous sommes la proie à des nuits agitées lors de pleine lune. Tu n'as jamais entendu ça ?

- Non. Ça fait histoires de loups-garous ton truc.

- Non, rien à voir, se marre-t-elle. Disons que c'est comme tout ce que l'on prête aux nuits de pleines lunes, du genre qu'il faut couper nos cheveux ces soirs-là pour une meilleure repousse etc...

- Oui, j'en ai entendu parler. D'ailleurs, ma grand-mère paternelle ne manquait jamais de me les couper à cette période-là.

- Tu vois ! S'exclame-t-elle. Et bien, c'est pareil pour les nuits sauf qu'elles se révèlent être mauvaises, agitées, bref, un trouble du sommeil en quelque sorte.

- D'accord, je dormirai moins bête ce soir.

- Oh, tu sais, ce ne sont que des « on dit » après tout, tu ne devrais pas y prêter davantage attention. J'ai dis ça comme ça.

- J'ai compris t'en fais pas. Dis-moi, toi qui est de la réserve, connais-tu deux garçons de notre âge environ, qui sont immenses et à l'air bizarre, genre...dangereux ?

Coahoma s'arrête et m'observe d'un drôle d'air.

- Pourquoi me demandes-tu ça ?

- Oh, c'est juste que hier en fin d'après-midi, j'ai été amené à les croiser.

- Comment ça les croiser ? Me demande-t-elle d'un ton très sérieux.

- Et bien, j'ai fait une pause au Georgia Mae Plaza et je n'ai pas vu l'heure passer, j'étais tellement prise dans la lecture du livre que le prof d'anglais nous a donné que...

- Tu t'es déjà plongée dans la lecture ? S'étonne-t-elle.

- Euh, ouais, disons que j'aime lire autant que courir.

- Je vois ça, donc tu étais au Georgia, reprend-elle le fil.

- Oui, et deux gars sont arrivés et quand l'un d'entre eux m'a vu, il est devenu super bizarre. Ça m'a un peu inquiété et je voulais savoir si tu les connaissais pour savoir s'ils sont dangereux.

- Tu n'as rien à craindre, ils sont... Nathorod ? S'étonne-t-elle en regardant quelqu'un qui a attiré son attention derrière-moi.

Tandis que je me tourne, je tombe sur un amérindien presque aussi grand que ceux que j'ai croisé la veille. Il dégage ce même quelque chose de mystérieux que ses confrères, mais pas inquiétant lorsque j'aperçois son regard bienveillant posé sur Coahoma et moi, pour une raison qui m'est totalement inconnue.

- Tu reprends les cours ? S'enquit Coahoma toujours aussi surprise.

- Oui, j'ai décidé de reprendre, conclue-t-il d'un ton qui n'admet plus aucune question à ce sujet-là, ce qui fait froncer les sourcils de mon amie qui continue à s'interroger.

- Euh... Tala, je te présente Nathorod. Il habite sur la réserve tout comme moi.

- Enchantée, lui dis-je peu sûre en me demandant pourquoi Coahoma semble trouver sa présence ici improbable.

- Je suis heureux de faire ta connaissance, Tala, répond-il d'un timbre de voix adouci tout comme le sourire sincère qu'il me renvoie, ce qui m'apaise aussitôt.

- Quel cours as-tu ? Lui demande Coahoma.

- Astronomie.

- Astronomie? Toi ? S'étonne-t-elle une fois encore mais en se doutant de quelque chose quand je vois ses yeux passer plusieurs fois d'affilé de lui à moi, jusqu'à comprendre un truc qui m'échappe encore et qui semble être important vu comment son regard change en se posant sur moi comme si elle me découvrait sous un nouveau jour.

- Y a un problème ? Ne puis-je m'empêcher de lui demander soucieuse tandis que Nathorod la fixe d'un regard grave.

- Non, s'empresse-t-elle de répondre en reprenant un visage passif.

- Tu es sûre ? Tu avais l'air assez secouée, j'insiste en fronçant mes sourcils.

- Je t'assure que tout va bien, Tala.

- Ok, finis-je par laisser tomber mais toutefois en gardant à l'œil ce gars, ce dont il s'aperçoit aussitôt.

- Génial, grâce à toi, ton amie se méfie de moi, lui dit-il en levant les yeux au ciel.

- Tala, je t'assure que tu n'as pas à t'inquiéter de Nathorod, j'ai de drôles de réactions par moment, tu verras qu'avec le temps tu n'y feras même plus attention, m'apprend-elle en gloussant ce qui me rassure.

- Tu finiras par t'y faire, affirme Nathorod avec une moue hilarante qui appuie ses dires l'air de confirmer que tout ne tourne pas rond chez elle, ce qui me fait m'esclaffer au détriment de Coahoma.

- Mais, bien sûr, traite-moi de cinglée, dit-elle en levant les yeux au ciel.

- Je n'ai jamais dit ça, se défend-il en me faisant un clin d'œil et un sourire en coin.

Nous nous rendons donc, à notre cours de littérature. Je remarque les regards appuyés des filles, et ceux envieux des garçons, mais aussi méfiants pour quelques uns d'entre eux. Aucun doute qu'ils ne souhaitent pas avoir à faire à Nathorod, ce que je peux comprendre vu sa physionomie. Il est le gars auquel personne n'a envie de chercher des noises. Je me demande bien comment ils réagiraient en voyant combien ses confrères croisés la veille peuvent être encore plus impressionnants que lui.

À ma surprise, il s'avère que Nathorod a exactement le même emploi du temps que moi. Coahoma ne semble plus s'en formaliser, et s'éloigne pour joindre son prochain cours d'une matière que ni lui comme moi ne suivons. Nous gagnons donc la partie extérieure du lycée, où se trouve le stade dans lequel nous allons faire sport après que nous nous serons changés dans les vestiaires.

Après les cours, je discute un moment avec Cade, Jake, Abby et quelques gars de l'équipe de foot. Nathorod, qui a pris plus de temps que moi dans les vestiaires pour garçons, parce qu'il y a pris sa douche, ce que je constate en voyant ses cheveux encore mouillés, nous rejoint. Les gars prennent aussitôt une mine renfrognée en l'apercevant me rejoindre, sauf Jake. Ce que s'aperçoit ce dernier, en ne cachant pas son hilarité.

- Bon et bien, on se dit à demain, me dit Cade en m'enlaçant et me prenant au dépourvu.

- Euh, ouais, à demain, réponds-je étonnée et légèrement crispée par son élan de tendresse tandis qu'Abby sourit en coin.

- À demain, Tala, me dit-elle en s'éloignant avec son cousin qui se décide enfin à lâcher du regard l'indien à mes côtés, et les autres, tandis que Jake fait un hochement de tête respectueux à Nathorod resté silencieux.

- Cade a une dent contre toi ? Je l'interroge aussitôt.

- J'ai l'impression qu'il en aura une contre toute présence masculine qui t'approchera d'un peu trop près, déclare-t-il comme si ça lui posait un problème.

- Je ne pense pas qu'il s'intéresse à moi avec la horde de filles qui se pavanent devant lui.

- Tu te trompes. Il y en a bien une qui ne se pavane pas et c'est celle-ci qu'il a choisi.

- Tu parles toujours de moi ?

- Oui.

- Je pense que tu te leurres complètement à ce sujet.

- Te plaît-il ? S'enquit-il en ignorant mes paroles et en détaillant l'expression de mon visage.

- Il est beau, c'est vrai, mais... il se passe rien, dis-je simplement en haussant les épaules parce que je m'en fous royalement ce qui le fait se marrer.

- Bien, tu mérites mieux, affirme-t-il mystérieux.

- Tu ne me connais pas assez pour avérer ça.

- J'en sais assez pour te l'affirmer, Tala, dit-il le regard recelant cette lueur d'assurance, énigmatique et de savoir quelque chose que j'ignore.

- Si tu le dis. À demain, Nathorod ! Le quitté-je en m'engouffrant dans ma voiture.

- À demain, Tala. Passe une bonne nuit et ne t'inquiète pas, tu es bien gardée.

- C'est-à-dire, bien gardée ?

- Des esprits.

- Ah, euh... et bien... cool, ne puis-je que répondre face à ces paroles dignes des Kootenais mais qui me sont pas encore habituelles en dehors de Aquene qui en dit assez souvent.

Sur un dernier signe d'au revoir de la main, je quitte le parking et me rends directement à la maison sans faire de pause cette fois-ci. Celle de la veille m'ayant suffit, malgré l'intérêt qu'elle a animé en moi.

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