Arbor Vitae

By Gemme_4

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Attaquée par des démons lors d'une soirée de Noël, Amandine Orfévri découvre qu'elle n'est pas humaine, du sa... More

Avant-propos
Prologue
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Chapitre 28
Chapitre 29
Chapitre 30
Chapitre 31
Chapitre 32
Chapitre 33
Chapitre 34
Chapitre 35
Chapitre 36
Chapitre 38
Chapitre 39
Chapitre 40
Chapitre 41
Chapitre 42
Chapitre 43
Chapitre 44
Chapitre 45
Chapitre 46
Chapitre 47
Chapitre 48
Épilogue

Chapitre 37

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By Gemme_4

04 .05. 2016

Un coup contre la porte me fit sursauter. Je me redressai brusquement, le coeur battant trop vite. Je me glissai doucement hors de mon lit et attrapai la lampe de poche, assez imposante, qui était sur ma table de nuit.

Placée derrière la porte, je guettai le moindre bruit. J'avais un mauvais pressentiment et si quelqu'un de mal intentionné se tenait de l'autre côté de la porte, je pourrais me défendre. C'était sûr que j'allais aller très loin avec cette lampe, après un coup, elle serait cassée.

J'ouvris la porte d'un coup, mon ennemi serait pris par surprise ! Je portai la lampe devant mon visage et m'apprêtais à frapper. Mais je stoppai mon geste.

— Thomas !

— Tu m'as cassé le nez avec cette porte, marmonna-t-il.

Je m'approchai, il venait juste me réveiller. Avec ma méfiance mal placée, je l'avais fait saigner du nez. Le liquide écarlate coulait le long de ses lèvres et tombait sur son menton. Oups.

— Attend je vais chercher du désinfectant ! dis-je.

— Pas besoin.

— Hein ?

Thomas me regarda bizarrement et me demanda :

— Je ne t'ai jamais expliqué ?

— De quoi ?

— Les pouvoirs des Altéras ?

Je ne comprenais pas de quoi parlait Thomas. J'étais totalement perdue, et ce n'était pas pour me rassurer.

— Comme vous, les Altéras ont certains pouvoirs. Ils se divisent en deux catégories, dans la première, les Altéras concernés peuvent modifiés les cellules. C'est-à-dire qu'ils peuvent guérir des blessures ou au contraire en provoquer. Cette catégorie est plus rare que la deuxième.

— Pourquoi ? demandai-je intriguée.

— En général, ce sont les descendants du premier Altéra. Je ne connais qu'une personne qui possède ce pouvoir.

— Et c'est ?

— Alexis.

Mais oui, bien sûr, c'était logique ! Alexis descendait du premier Altéra et c'était pour cette raison qu'il avait été esclave. J'aurais dû y penser plus vite. Thomas m'expliqua ensuite que les pouvoirs des Altéras avaient évolué durant plusieurs siècles et la deuxième catégorie était apparue.

— Les Altéras de cette catégorie, comme Ric et James, peuvent créer et manipuler de la matière. Tu les as vus créer des clones ?

— Oui, mais je croyais qu'on ne pouvait pas créer de la matière et que tout se transformait ?

— Eh bien non, certaines lois de physique et de chimie ne s'appliquent pas à notre monde.

J'espérais qu'après la signature des accords, et après avoir retrouvé Derek, les Altéras pourraient nous en apprendre plus sur ce monde. Je demandai à Thomas ce qu'il comptait faire pour son nez.

— Ce n'est pas grave, c'est juste un peu de sang, ça passera.

Je levai les yeux au ciel. Il était comme James ! Thomas esquissa un sourire et dit qu'il allait se changer. Il me taquina en disant que je devais faire de même, je lui tirai la langue comme une gamine, ce qui le fit éclater de rire.

— Ta tenue et tes chaussures sont dans l'armoire.

J'approuvai et partis. Honnêtement, je ne me serais jamais attendue à cette tenue. Elle était composée d'une combinaison moulante noir de guerrière, les chaussures étaient des bottes en cuir noir. J'étais surprise de constater que les épaules de la combinaison n'étaient pas couvertes.

La taille non plus d'ailleurs. Moi qui pensais qu'on serait habillé élégamment, je ne me serais pas attendue à ça ! Avant d'enfiler la tenue, je fis un saut à la salle de bains, je me maquillai légèrement et coiffai mes cheveux sur le côté avant de les tresser.

— Connerie de laçage ! entendis-je depuis le salon.

Je vis Thomas de dos. Il portait un pantalon en lin noir avec des bottes ressemblant à celles des motards. Il essayait vainement de nouer le laçage de son pull sur le côté.

— Attends, je vais t'aider, dis-je.

J'effleurai sans faire exprès la peau du jeune homme et je fus surprise par sa douceur. Je rougis fortement lorsque j'imaginai toucher celle de Derek. Mais à quoi je pensais enfin ! Je sentis Thomas trembler. Et brusquement, sans que je ne m'y attende, il me saisit le poignet.

— Ce soir, on passe à l'action.

— Pardon ?

Je lui jetai un regard perdu, comment ça on passait à l'action ? Cette phrases avait, pour moi, un sens connoté et pas dans le bon sens si vous voyez ce que je voulais dire.

Je compris soudainement qu'il parlait de Derek. J'avais un mauvais pressentiment, c'était comme si inconsciemment, on m'avertissait qu'il ne fallait pas aller là-bas. Pourtant nous n'avions pas le choix, c'était maintenant ou jamais. Je regardai Thomas et l'interrogeai :

— Tu peux préciser ta pensée ?

— Tu te doutes que la signature des accords est un événement qui se produit une fois par année. C'est l'occasion de faire la fête, dit-il avec un clin d'oeil. Non plus sérieusement, ça ressemble plus à une soirée mondaine. Juste après avoir signé le traité, on se change pour revêtir costard-cravate. On reste quelques minutes pour montrer qu'on est présent et ensuite on se casse.

— T'as un bien joli programme Thomas, mais tu oublies un point essentiel, contredis-je.

— Et qui est ?

— On ne sait pas où est Derek, alors comment veux-tu qu'on aille le chercher ?

Instinctivement, je me doutais qu'il était à Plescia, capitale des Citadellis, mais on ne connaissait pas précisément l'endroit. Et y aller sans cette informations, c'était se jeter dans la gueule du loup, donc à ne pas tenter maintenant !

Thomas réfléchit durant de longues minutes, elles me semblèrent durer des heures, comme si le temps était déformé, que rien n'allait comme il fallait. Finalement, il releva la tête et dit :

— On a 90% de chance qu'il soit à Plescia, après tout s'il a été enlevé par les Citadellis, elles vont forcement le garder dans leur Capitale.

— Donc pour toi, on fonce et on réfléchit après ?

— Exactement !

Étaient-ce tous les Altéras qui fonçaient sans réfléchir ou était-ce juste la famille Roddart ? Je n'aimais pas franchement cette méthode, on arrivait sur place on fouillait tout, on ne trouvait personne, et à peine sortis, on se faisait choper pas les ennemis. Si c'était ça le plan de Thomas, ça promettait.

— Allez Amy ! On se dépêche ! cria-t-il.

— Oui oui...

Je chaussai mes bottes et regardai Thomas plaquer ses cheveux en arrière. Ça le changeait vraiment, il avait l'air plus adulte, on aurait dit un homme d'affaires. Après s'être plaint que le gel collait trop, il attrapa un flacon et en sortit un collier où se balançait une pierre bleutée.

Encore une pierre précieuse, je la fixai et je me sentis soudainement soulagée, comme si cette pierre avait agi sur moi. Je ne connaissais que deux pierres, l'aigue-marine et la tourmaline rose, avant je ne m'étais jamais intéressée à ce sujet, mais maintenant que j'avais découvert mes gènes de Traqueuse et de tourmaline, ça me semblait important.

— C'est quoi comme pierre ? demandai-je.

— Un saphir.

— Comment ça se fait que tu en portes une ?

— Depuis quand tu t'intéresses à ça ? répliqua-t-il suspicieux.

Je haussai les épaules et il soupira avant de répondre.

— Chaque Altéra est protégé par une pierre précieuse, elle est définie selon son signe astrologique.

— Est-ce que c'est pareil pour les Traqueurs ?

— Non il me semble pas.

Thomas accrocha le pendentif autour de son cou et inspira fortement. J'étais sûre que cette histoire de signature le stressait vraiment. À chaque fois qu'elle avait eu lieu, son ancien partenaire, Rafael, était là, et je me doutais qu'il devait y repenser souvent, se demandant pourquoi il n'avait pas réussi à sauver son ami et pourquoi lui était toujours en vie. Ça devait être compliqué pour lui de gérer ses émotions.

— On y va ? demanda Thomas en me tendant son bras.

Je l'agrippai, légèrement nerveuse. La rencontre avec les Citadellis pouvait commencer.

Elle était belle. Ce furent les premiers mots qui me vinrent à l'esprit lorsque j'aperçus la Citadellis aux cheveux bleus. Elle était encore plus impressionnante que dans mes visions, son attitude la rendait puissante et impossible à atteindre. Elle ressemblait à une déesse, ses cheveux bleus pailletés flottaient autour de sa visage blanc marbre, ses yeux bleus reflétaient une certaine cruauté.

Si c'était elle mon ennemi dans cette histoire aux rebonds indécelables, je ne ferais jamais le poids. En plus, en regardant ses bras droits, je commençais vraiment à me demander comment j'allais faire. Elles étaient toutes très belles, mais froides, sans sentiment. Thomas serra sa main sur mon épaule en signe de réconfort.

— Ne t'inquiète pas, elle ne tentera rien tant qu'il y a des Altéras présents.

Je hochai faiblement de la tête. Thomas avait raison, elle ne me ferait rien, je n'avais pas besoin de m'inquiéter à ce propos. Pourtant, lorsque la Citadellis m'aperçut, son attitude changea, son regard devint plus cruel et son sourire en coin ne me disait rien de bon.

Je m'avançai dans le réfectoire, et soudainement je fus entourée de lumière blanche. Je me retrouvai transportée dans un autre endroit. À mes côtés, Thomas ne fit rien, visiblement c'était normal.

Devant moi, un amphithéâtre antique se dressait. La forêt verdoyante l'entourait, comme si elle protégeait ce lieu, l'aura qui s'y dégageait me rassurait mais m'angoissait à la fois, cet endroit avait vécu des choses, il avait une histoire.

— Thomas, on est où ?

— Au Pactum, c'est ici que la signature va se dérouler. Enfin on va rester pour qu'on nous rappelle ce qui s'est passé il y a des siècles, mais la signature au sens propre, se déroule en secret. Seul les chefs savent ce qui s'y passe.

— Pourquoi on ne peut pas y assister ?

— Confidentialité.

Je trouvais ça étrange mais bon, je ne connaissais pas non plus tout ce qui s'était passé dans ce monde, donc si on ne pouvait pas assister à la signature à proprement dit, c'était pour une raison bien précise. Je ne cherchai pas plus longtemps et j'entrainai Thomas dans les gradins.

Assis tout en haut, c'est-à-dire le plus loin possible des Citadellis, j'attendais, le coeur battant, que la signature commence. Gregory et Ric étaient déjà là, placés au premier rang, je ne voyais ni James ni Alexis.

Je compris au profil de Ric que lui aussi s'inquiétait de l'absence de son partenaire, je ne l'avais pas revu depuis la visite à la Citadelle. Quant à Alexis, je ne savais pas ce qui pouvait l'empêcher de venir. Et comme d'habitude, je parlais toujours trop vite.

Le jeune Altéra brun traversa le champ de lumière pour atterrir dans l'arène. Il était magnifique dans son habit de signature, ses cheveux tressés sur l'un des côtés étaient relevés en queue de cheval haute. Un sourire cruel s'étira sur le visage fin de la Citadellis en même temps qu'Alexis se figeait. Pas pour longtemps, il avança jusqu'à être devant la femme, s'inclina et dit:

— Ravi de vous revoir Vereiya.

— C'est un plaisir Alexis.

L'Altéra se releva et s'assit à côté de Ric, j'aperçus avec surprise ses épaules trembler légèrement. Il devait être ébranlé par cette femme qui avait été sa maîtresse durant de nombreuses années. Par contre, je ne comprenais pas pourquoi il faisait autant de manière alors qu'elle l'avait maltraité pendant tellement de temps.

— Les Altéras ont un grand sens de l'honneur, Alexis ne se pardonnerait jamais de manquer de respect à son ancienne propriétaire, m'expliqua Thomas.

Bizarre tout de même ce sens de l'honneur. Je remarquai alors que Thomas ne lâchait pas des yeux l'une des Citadellis. Elle avait de longs cheveux verts clairs, avec une franche bien coupée.

Dans ses yeux verts s'alluma une petite lumière lorsqu'elle remarqua le regard de Thomas. Est-ce qu'il se pourrait que Thomas soit amoureux ? Je ne pus pas pousser ma pensée plus loin, car la cérémonie commença.

Voilà deux heures que nous étions coincés dans cet amphithéâtre, à écouter ce que les Altéras appelaient un Enchaîneur. C'était un homme n'appartenant ni aux Altéras ni aux Citadellis, il semblait âgé mais en pleine forme, si sa présence était exigée, c'était pour que la personne qui parlait soit neutre.

Il raconta les guerres des sangs-mêlés, puis brusquement, demanda à tout le monde, sauf aux deux chefs de partir.

Thomas se pencha vers moi et me glissa :

— Prête à filer en douce ?

— Oh que oui !

Le jeune Altéra m'adressa un discret clin d'œil. Je sentis un sourire s'allumer sur mon visage, ce garçon était tellement adorable.

Je redoutais au début de l'avoir comme partenaire, mais c'était idiot, parce qu'il était vraiment gentil. Je ne pouvais pas encore juger de ses qualités en tant que combattant, mais en tant que partenaire, il était tellement mignon.

Thomas m'entraina loin de la foule, nous étions obligés de retourner à la chambre pour se changer.  Mais nous n'avions même pas avancés de quelques mètres que j'entendis :

— Où vas-tu Calvaro ?

Thomas se figea en entendant la voix de Gregory. Je m'arrêtai net à ses côtés, ce n'était pas possible, il fallait que l'on se fasse choper maintenant. J'espérais que Thomas avait une bonne excuse, parce que le second du boss n'allait pas nous lâcher. 

— On va à la chambre se changer.

Gregory haussa un sourcil tandis que ses yeux, couleur de l'or, brillaient dangereusement. Il ne pouvait pas contredire Thomas, parce que celui-ci avait raison.

— Si tu permets Lancara, nous allons nous retirer.

— Je te préviens Thomas, tu as intérêt à être au bal, le boss compte sur toi pour remplacer James.

— Remplacer James ? Qu'est-ce que c'est cette histoire ? s'étonna le tricolore.

— Ton cher cousin a déserté. Il manque un Altéra pour l'une des Citadellis, tu n'as pas le choix.

Gregory tourna les talons et nous abandonna Thomas et moi. Je ne comprenais pas. James était toujours absent, c'était vrai que je ne l'avais pas vu à la signature mais il ne pouvait tout de même pas déserter le gala, ou bien si ?

Je lançai un regard d'incompréhension à Thomas, peut-être que lui saurait quoi dire ? Mais non, le jeune Altéra semblait également perdu.

Son cousin avait disparu depuis environ une journée, j'essayais de me souvenir la dernière fois que je l'avais vu, et ça remontait au moment où nous étions à la cafétéria de la Citadelle, là il avait prétexté je ne sais plus excuse et s'était éclipsé, je ne l'avais pas revu depuis ce moment-ci.

— Amy, je crois qu'il va falloir retarder notre expédition de ce soir, m'annonça Thomas.

—Oui visiblement ! dis-je.

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