Il est temps pour Monsieur Fatrouni de révéler son véritable visage. Le milliardaire saoudien cachait en lui de nombreux secrets dont la jeune détective ignorait l'existence jusqu'à maintenant :
— Il est temps de te dévoiler qui je suis vraiment, Mademoiselle Kaddour.
— À propos de quoi ? Demande la jeune femme, incertaine de ce qui passe.
— Je veux parler de mon passé.
— Le célèbre milliardaire du Sagno Del Mar aurait donc un passé ? Interroge la policière.
— Comme tous les êtres humains, renchérit le PDG.
— Je t'écoute.
— Contrairement à mon petit frère Farid, j'étais souvent harcelé à cause de mon apparence physique quand j'étais au lycée, relate Rayan d'une voix rocailleuse.
— Comme moi au collège !!! Sauf que les gens m'agressaient à cause de ma culture ainsi de mes origines, confia Nora, ravie d'apprendre qu'elle n'était pas la seule à subir du harcèlement.
— Mais le plus dur pour moi est de ne pas connaître l'amour paternel. J'ai perdu mon père quand j'étais jeune. Il a été tué par jalousie par un homme du nom de Karim Tamanik.
— Oh Rayan....
Nora lui caressait tendrement sa main et lui susurrait à son oreille d'une voix chaude :
— Je suis désolée. Tu ne méritais pas ça.
— Et le pire c'est que ce criminel est encore en vie. J'ignore ce qu'il est devenu. À ce qu'il paraît, mon père était une personne vraiment incroyable selon ma mère. J'ai très peu de souvenirs de lui, peste le milliardaire d'une voix sombre.
— Quand tu me vois accompagnée du mien, c'est dur pour toi. N'est-ce pas ? Console la jeune femme en lui caressant son avant-bas.
— Oui. Des fois, je me demandais à quoi ressemblait la vie d'un père et de son enfant. Les seuls amours que j'ai reçu restent ceux de ma mère et de mon petit frère.
— Tu n'as pas eu une femme dans ta vie ? Titille Nora, indiscrète et curieuse.
— Oui mais elle m'a déçue. Elle ne s'intéressait pas à moi. Ce qui l'obsède n'est que le raffinement, la célébrité, le pouvoir, la richesse et le luxe. Elle n’avait pas de fidélité, critique l'homme d'affaires.
— Je n'ai pas l'habitude de poser ce genre de questions mais c'est quoi ton genre de femme pour toi ? S’imagine la jeune femme, curieuse.
— Je préfère que tu répondes d'abord à ma question, Nora.
Malgré ses yeux qui ont été baignés de larmes, la détective regarda le PDG comme elle n'avait jamais regardée. Elle aimait en secret cet homme. La jeune femme avait son image gravée dans sa pupille, au coin de son oeil bleu :
— Je t'écoute, encourage Nora, déterminée.
— Déjà... as-tu rencontré un trèfle qui aurait par hasard piquer ton cœur ? Quémande le milliardaire, curieux.
— Ha ! Tu veux savoir si j'ai eu des histoires de cœur ? Répète la jeune femme stupéfaite.
— Oui, avoue Rayan.
La détective se sentit piégée dans cette question. Elle renchérit avec sincérité et loyauté :
— Pour être honnête. Non. Comme le disait ma mère, mieux vaut se concentrer sur les études et être épanouie dans son boulot. Résultat, j'ai eu mon travail. Tu sais, je n'ai connu que le confort familial. Je suis une beurette. L'amour est une perte de temps pour moi. Mieux vaut être seule que d'être mal accompagnée. Ma priorité est l'honneur familial. Rendre fière ma famille est une chose essentielle pour moi.
C'est la première fois que le milliardaire entendit une personne qui disait que la famille était essentielle pour elle. Encore moins, cet homme ne se doutait pas de la vie de cette femme arabe du Midi à la beauté ensorcelante. Cette détective est parfaite. Elle s'épanouissait telle une magnifique rose. Timide et innocente, elle prononça ses mots, d'une voix tendre :
— Et toi Rayan, tu peux répondre à la question que je t'avais posé avant ?
— Mon genre de femme ?
— Oui.
— Une personne très simple qui partage les même traditions que les miennes peu importe le physique qu'elle aura. Je veux surtout une femme fidèle, explique le PDG d'une voix douce.
Le milliardaire rêvait d'un amour chimérique. Il plongea dans les grandes vagues des yeux bleu antarctique de la détective. Nora observait la vue de la mer depuis le parc des chantiers navals où il y avait le casino JOA qui brillait de ses mille et une lumière. Rayan la troublait dans ses mots. La jeune femme songeait secrètement de son avenir dans ses bras. Elle revint immédiatement à l'essentiel :
— Revenons à l'enquête. Tu me conseilles de faire quoi ?
— Déjà, de ne pas te lamenter pour ce premier échec à cette partie. Ce n'est que le premier duel. Il en reste six. Tu as d'autres occasions pour te rattraper.
— Est-ce qu'il vaut mieux que je parle à papa à propos que j'ai découvert le criminel de mes propres yeux ?
— Oui, quand même. Préviens le que nous essayons tous les deux de l'attraper. Et que le voleur est masqué avec un smooking et des lunettes de soleil noires.
— D'accord, hoche Nora en baissant la tête.
Le milliardaire s'avançait vers Nora. Il fit lever le menton de la détective avec sa main. La jeune femme avait des frissons quand il la touchait. Le joueur de poker lui dit cette phrase d'une voix rauque :
— Je crois en toi, Nora, et je suis sûr qu'on réussira tous les deux à le piéger.
Les yeux océan de Nora retrouvèrent à nouveau de l'espoir. Elle bégaia :
— Si tu le dis donc je te crois. Je.... Est ce que je peux passer encore une nuit chez toi ? Je n'ai pas envie de déranger mes parents en pleine nuit, supplie la détective d'une voix minuscule.
— Bien sûr. Ma maison sera toujours ouverte pour toi, assure le milliardaire avec son sourire chaleureux.
— Merci... chuchote la jeune femme.
— Il est temps pour nous de rentrer, déclare Rayan d'une voix solennelle.
La détective et son associé abandonnèrent le parc de la naval ainsi que le casino. Nora et Rayan n'avaient pas dit leur dernier mot à ce mystérieux voleur. Le criminel a gagné une partie mais pas la bataille.