La nuit tombait. La détective et le milliardaire s'infiltraient à l'intérieur de la banque. Les lumières éteintes, la banque fermé, Nora possédait sa tenue pour cette escapade nocturne et si particulière. Le rouge et le noir revenaient souvent à la mode chez les femmes.
Rayan portait un long col roulé noir. Avec ce look, il ressemblait au fameux styliste allemand Karl Lagerfield. Monsieur Fatrouni était un gentleman 2.0, plein de bon sens et de logique. Homme aventurier, Rayan n'avait pas froid aux yeux. Il n'y avait pas de temps à perdre pour surveiller ce lieu. Leur mission : capturer le coupable. Mais cette tache s'annonçait difficile. Excité, le milliardaine perdait pas une seule occasion pour s'amuser et faire la cour à sa nouvelle aliée :
— C'est une première pour moi de débarquer dans une banque fermé accompagné d'une des meilleurs détective de l'Univers.
Joues en feu, Nora ne s'attendait pas à cette flatterie. Comment un homme peut-il lui dire ça ? La jeune femme n'en croyait pas ses oreilles :
— Est-ce un compliment que je viens d'entendre, Rayan ?
— Oui. Tout bel éloge ne fait jamais de mal à personne. Tu n'as pas l'habitude, détective ? S'enquérit le milliardaire avec un sourire ravageur.
— Non. En effet, je n'ai pas l'habitude de tes courtisaneries, atteste Nora en haussant les épaules.
Soudain un bruit se répandit dans les bureaux :
— Le voleur !!!! Cachons-nous !!!!! Réagit doucement Nora.
— Dans le bureau !!!! Chuchote le milliardaire en pointant son doigt sur la porte.
Le duo de choc se camouflait en dessous d'un bureau de salarié de la haute finance. Ils entendirent les pas du criminel. La détective décida de prévenir son plus fidèle allié :
— À mon signal. 1, 2, 3... MAINTENANT !!!!
L'ancien PDG de Dubaï défonça la porte et hurla face au malfaiteur cagoulé :
— Halte !!!! N.K.I !!!!!
N.K.I était le nom de l'agence de détective de la ville qu'est Nora Kaddour Investigation. Le milliardaire et la détective couraient en poursuivant le voleur. Rapide comme l'éclair, ce malfaiteur équilibriste ruait entre les couloirs, les couloirs ainsi que sous les tables de chaque bureau. La personne masquée pratiquaient des pirouettes et des acrobaties. Elle se prenait un malin plaisir de faire tourner en bourrique la détective et le PDG. Le coupable prit sa corde de sac. L'étrange silhouette grimper afin de passer par les conduits d'aération du bâtiment pour s'évader. Ce bandit ne doit pas tirer du bénéfice aussi facilement. Il est temps de fermer les accès une bonne fois pour toute. La jeune femme s'adressa immédiatement à son associé :
— Rayan, fais moi la courte échelle pour enfermer la grille d'aération. Il y a une vis qui est tombée, exige Nora en montrant la vis.
— Tu as un tournevis ? Demande Monsieur Fatrouni.
— Oui mon couteau suisse fait office de tournevis, parle la détective en sortant son objet fétiche,
Elle observa attentivement le milliardaire en lui murmurant :
— Aide moi, s'il te plaît.
— C'est comme si c'était fait, obéit ce dernier.
L'homme d'affaires aida la détective. La grille d'aération se réparait grâce à l'habilité des mains de la policière. Quand cette dernière descendait de la courte échelle, elle croisa immédiatement le regard émeraude du bel homme. Une lueur brûlante se lisait dans les yeux du businessman. Son désir ardent, de la faire sienne, flambait en lui. Le regard de Rayan Fatrouni, toujours prêt à exploser comme une grenade, est si tendre et si délicieux à la fois. Cet homme qui avait des idées et qui savait où il allait. Ça se voyait que c'était une personne digne de confiance. Rayan était juste un homme sublime, au regard acier, un beau physique, viril, quelques muscles... Un PDG à tomber par terre.
À cet instant magique, il n'y avait pas un mot entre ces deux personnes, seuls les gestes et les yeux comptaient. Dès que Nora lui adressait la parole, elle découvrait un cœur tendre et honnête. Elle oubliait instantanément qu'il était beau gosse. Son savoir ainsi que son travail dévoilaient toute sa magnificience. Cet homme élégant bénéficiait d'une belle vie. Il vieillissait comme le bon vin. Rayan disposait sa manière de se rider, sans amertume autour de ses lèvres, sans artifice. Son visage symbolisait ses regrets, son histoire, sa beauté. Il avait du chien. Il avait ce petit rien, ce je-ne-sais-quoi, ce charme indescriptible qui le rendait incroyablement irrésistible aux yeux des habitantes du Midi. Il pouvait être le gendre idéal pour les aïeuls. Quand Rayan observa attentivement le regard bleu abyssal de Nora, son cœur coulait comme une épave. Il nageait dans le grand bleu des yeux de cette nymphe. D'une voix rauque, il la séduit :
— Tu as de beaux yeux, Nora, tu sais ?
Cette scène avait l'air comme dans le film Quai des brumes avec l'acteur Jean Gabib qui prononçait cette réplique culte à Michèle Morgan. Encore une fois, la détective fut à nouveau touchée par cette louange. Comment ne pas fondre à ce compliment ? L'enquêtrice ne savait pas que son regard de glace pouvait brûler des millions de cœurs :
— Merci.....Toi aussi, balbutie cette dernière en rougissant comme une tomate cerise.
La jeune femme s'écartait de ses bras et lui annonça d'une voix sérieuse :
— Le voleur a pris la fuite.
— Le côté positif, c'est qu'on a réussi à protéger la banque, se réjouit Rayan.
— Demain, il va falloir installer un système d'alarme et des caméras, prononce la policière.
— J'approuve ton idée, ma belle.
— Il est temps de rentrer. À l'heure qu'il est, ma famille dort déjà à point fermé.
— Je te propose de dormir chez moi, propose Rayan, sourire en coin.
— Tu veux bien faire ça pour moi ? Réclame la détective.
— Bien sûr, puisque je t'invite ce soir. Ça me fera un peu de compagnie.
Le milliardaire sentait seul à sa villa. Une belle présence ne lui ferait pas de mal. Nora adhéra complètement cette proposition. Elle souriait à son nouvel ami en acceptant l'invitation :
— D'accord.
Ce duo amical déguerpissait de la banque. Ils prirent tous les deux la route de la villa rose du milliardaire.