Charmed tome 1 : Le pouvoir d...

Autorstwa Heriscae

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Prue, Piper, et Phoebe Halliwell n'auraient jamais imaginé que le simple fait de lire une incantation pouvait... Więcej

PROLOGUE - La marque des sorcières
CHAPITRE PREMIER - Le passé recomposé
CHAPITRE DEUXIÈME - La pièce manquante
CHAPITRE QUATRIÈME - Maître de soi
CHAPITRE CINQUIÈME - Le Revenant
CHAPITRE SIXIÈME - Le Traitre
Chapitre SEPTIÈME - De feu et de glace

CHAPITRE TROISIÈME - Secret de famille

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Autorstwa Heriscae

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Prue :
— Le grenier ? s'étonna-t-elle. Phoebe, à quel jeu es-tu en train de jouer ?

   La gorge de Phoebe se serra. Elle ne savait comment expliquer à sa sœur que ce phénomène était bien réel ! La planche aux esprits leur avait bien transmis un message !

☆       ★       ☆

  Le tonnerre grondait alentour. Phoebe suffoquait. Les lampes clignotèrent, puis s'éteignirent Les éclairs continuèrent à sillonner le ciel pendant un moment, diffusant une lueur inquiétante dans le salon. Lorsque l'orage se calma, la maison se trouvait plongée dans le noir : seules avaient résisté quelques-unes des bougies disposées autour de la planche aux esprits. Piper attrapa Prue par le bras.

Phoebe :
— Il ne s'agit pas d'un jeu. J'ai vu la baguette bouger. J'ai peur.

  Elle courut vers l'entrée pour prendre son imperméable.

Piper :
— Bon, je... je l'attendrai dans le taxi jusqu'à ce qu'il rentre du travail, décida-t-elle.

  Phoebe fouilla dans le tiroir de la table de l'entrée où elle trouva une lampe torche. Bien que terrorisée elle aussi, elle ne pouvait pas gommer le fait que la planche aux esprits leur avait communiqué un message. Celui-ci possédait forcément un sens et sa curiosité attisée la poussait irrémédiablement vers le grenier.

Phoebe :
— Je monte au grenier, leur annonça-t-elle de but en blanc. Vous me suivez ?

  Ses sœurs firent mine d'ignorer la question. Piper enfila lentement son imperméable.

Piper :
— Prue, j'ai vu la baguette bouger.

Prue :
— Mais non, dit-elle en posant fermement ses mains sur les épaules de sa sœur. Tu as vu les doigts de Phoebe pousser la baguette. On ne trouvera rien d'intéressant dans le grenier. Elle se fout de nous !


  Phoebe, amère, remercia Prue intérieurement de la confiance qu'elle lui témoignait, mais elle n'espérait rien d'autre de sa part. Piper secoua la tête.

Piper :
— On n'en sait rien. Ça fait des mois que l'on vit dans cette maison, et on n'a jamais mis les pieds là-haut.

  Prue se tourna vers Phoebe.

Prue :
— Piper est en train de péter les plombs. S'il te plaît, dis-lui que tout ceci n'est qu'une plaisanterie, adjura-t-elle en se tournant vers Phoebe.


 Celle-ci fit un signe de la tête.

Phoebe :
— Je sais que c'est difficile à avaler, mais la baguette s'est déplacée toute seule. Pourquoi est-ce que je mentirais à propos d'une chose pareille ?

 Piper traversa rapidement l'entrée et prit le combiné du téléphone qu'elle colla immédiatement contre son oreille.

Piper :
— Ah, bravo ! En plus le téléphone ne marche plus !

Prue :
— Normal, il n'y a plus de courant, lui rappela-t-elle. Allez, descends avec moi au sous-sol. Tu m'éclaireras avec la lampe, pendant que je remettrai le compteur.

Piper :
— Je ne veux pas descendre au sous-sol. Phoebe n'a qu'à t'y accompagner, lâcha-t-elle. D'accord, Phoebe ?

  Phoebe brandit la torche. Il était hors de question qu'elle aille où que ce soit avec Prue.

Phoebe :
— Non, je vais dans le grenier.

Prue :
— Pas question, répondit-elle vivement. On a décidé...

Phoebe :
— Je ne veux pas être tributaire d'un intérimaire quelconque pour visiter le grenier. Et surtout, je ne vais pas attendre jusqu'à demain. J'y vais tout de suite.

  Elle alluma la lampe et gravit lentement l'escalier. Marche après marche, Phoebe devenait de plus en plus nerveuse. Dans l'obscurité, le silence devenait pesant. Le seul bruit qui lui parvenait provenait des gouttes de pluie qui résonnaient sur le toit à la même cadence que les battements de son cœur. Le doute s'immisçait en elle. Si incroyable que cela pût paraître, elle avait la certitude qu'un esprit venait de lui envoyer un message. Mais de quelle sorte d'esprit s'agissait-il ? Et qu'allait-elle trouver dans le grenier ?

☆         ★         ☆

   Elle s'arrêta un instant en haut des marches pour diriger sa torche sur la porte du grenier. Elle était au pied du mur. Dire qu'elle avait vécu dans cette maison pendant des années, sans parvenir jusqu'à cet endroit, à présent chargé de mystère.

☆         ★         ☆

  Sur le palier près de la porte, il y avait un vieux vaisselier. Sur le sol, juste à côté, une boite remplie de tout un bric-à-brac. Phoebe posa délicatement la main sur la poignée de a porte. Elle appuya dessus, mais sans résultat. Elle réessaya : la porte resta close. Elle était fermée à clé ; dommage que Phoebe ne dispose pas d'une pince-monseigneur. Elle ouvrit un des tiroirs du vaisselier pour observer ce qu'il contenait à l'aide de la torche, et tomba sur une vieille lime à ongles rouillée. Elle la glissa entre la porte et son encadrement, et força en priant pour que la porte s'ouvre. Elle ne bougea pas d'un pouce. De dépit, Phoebe jeta la lime sur le sol. Autant attendre demain pour faire appel à un serrurier, car elle ne pourrait pas ouvrir elle-même cette sacrée porte.

☆        ★         ☆

   Déçue, elle s'apprêtait à redescendre, lorsqu'un grincement la stoppa net. Son sang se figea dans ses veines. Elle se retourna avec une prudente lenteur et vit la porte qui tournait toute seule sur ses gonds rouillés. Sa gorge se serra : elle venait pourtant bien de constater qu'elle était verrouillée. Ça ne pouvait être qu'un autre signe ou un autre message de l'esprit.

   Après quelques secondes d'hésitation, elle fit un pas vers le seuil de la pièce sombre afin d'en scruter l'intérieur.

Phoebe :
— Hello ?... y a-t-il quelqu'un ?

  Sa voix n'était qu'un murmure. 

☆        ★         ☆

  Aucune réponse ne lui parvint. Elle balaya de sa torche tous les recoins du grenier ; elle n'y aperçut qu'une vieille chaise jaune, un bahut, deux ou trois lampes, des vêtements... aucun signe indiquant la présence d'un tueur fou. Elle ne risquait donc rien à y pénétrer.

☆        ★         ☆

   Enfin... elle tentait de s'en persuader. En fait, elle aurait bien aimé que Piper – voire Prue – soit à ses côtés. Mais elle ne voulait pas se comporter comme une froussarde. D'ailleurs, elle n'avait aucune raison d'avoir peur. Et puis, elle ne tenait pas à ce que Prue la voie dévaler l'escalier comme une enfant...

   Phoebe prit alors son courage à deux mains avant de s'introduire dans la pièce... sur la pointe des pieds.

Phoebe :
— Hello ? répéta-t-elle. ... Y a quelqu'un ?

   Un bruit mat résonna au-dessus d'elle. Les battements de son cœur s'accélérèrent. Elle braqua sa torche vers le toit pointu.

☆         ★        ☆

   Rien. Juste le bruit de la pluie qui rebondissait sur la verrière, au travers de laquelle un nouvel éclair lui apparut. Une chape d'obscurité presque totale recouvrait de nouveau le grenier, la seule source de lumière provenant de sa lampe torche.

☆         ★         ☆

   Puis, au travers de la verrière, se dessina une étrange et intense lueur. Phoebe comprit qu'il ne s'agissait pas d'une lumière naturelle, mais plutôt d'un flamboiement. Or, il faisait nuit, cela ne pouvait donc pas être l'éclat du soleil, ni même celui de la lune puisqu'il pleuvait et que la ville entière s'enveloppait de brouillard. Elle regarda fixement la surprenante lumière scintillant au travers de la verrière, et qui éclairait la pièce, et un spot qui se dirigeait sur une vieille malle, à l'écart des autres affaires parsemant le grenier. Phoebe se sentit aussitôt hypnotisée par cette malle. Elle traversa la pièce et en regarda fixement le couvercle aux motifs finement ouvragés. Que pouvait contenir ce coffre ? Était-ce la planche aux esprits qui l'avait poussée à se poser cette question ? Elle respira profondément ; une seule solution existait pour le savoir.

☆         ★         ☆

   Elle posa sa torche sur une étagère avant de s'agenouiller devant la malle. Puis elle en souleva délicatement le couvercle poussiéreux dont les gonds crissèrent. L'étrange lueur n'éclairait plus à présent que l'inférieur de la malle. Celle-ci ne contenait pratiquement rien, à part un gros livre posé sur divers objets sans valeur.

☆         ★          ☆

   Phoebe souleva précautionneusement le livre volumineux recouvert de poussière et de toiles d'araignées, referma doucement le couvercle, reprit sa lampe, et s'assit sur la malle pour consulter sa découverte. L'ouvrage, relié en cuir marron, paraissait ancien. Phoebe en chassa la poussière d'un revers de la main, taisant apparaître un sigle étrange frappé dans le cuir –trois anneaux entrelacés dans un cercle.

☆         ★         ☆

   Elle éprouva un choc en découvrant ce dessin qu'elle avait déjà vu quelque part. Un court instant lui suffit pour s'en rappeler. Elle avait vu ce symbole aux informations du soir. La femme assassinée portait exactement le même, tatoué sous la clavicule !

☆          ★         ☆

   Phoebe ouvrit le livre pour en lire le titre. Le Livre des Ombres. Elle frissonna. De quoi pouvait-il bien s'agir ? Elle dirigea le faisceau de lumière sur la page de garde calligraphiée. Les lettres L et O étaient ornées comme dans les manuscrits historiés du Moyen-Age.

☆          ★         ☆

   Ce Livre des Ombres troublait Phoebe, qui se concentra sur ces simples mots. Enfin, par association d'idées, elle comprit ! La planche aux esprits au dos de laquelle sa mère avait écrit : 

                 « Que cet objet vous offre la Lumière pour atteindre les Ténèbres »,
                                                                                                            l'avait dirigée vers le grenier.

☆          ★           ☆

   Ce livre avait-il appartenu à sa mère ? Elle n'en possédait qu'une image imprécise, puisqu'elle était morte lorsqu'elle n'était encore qu'une petite fille. Phoebe referma le livre pour bien examiner le sigle gravé sur la couverture. Quel rapport pouvait-il exister entre sa mère et ces femmes assassinées ? Car toutes portaient un tatouage identique. Phoebe soupira. Sa mère avait-elle fait partie d'une secte ? Elle voulut en savoir davantage sur le contenu de ce livre. 

   En le feuilletant rapidement, elle rencontra une illustration intéressante – une gravure sur bois représentant trois femmes qui dormaient. D'après leurs vêtements et le décor, ce dessin devait remonter à l'époque médiévale. En tournant la page, elle découvrit une autre gravure sur bois, qui figurait également trois femmes, se battant contre d'horribles créatures. L'illustration suivante les représentait rassemblées au milieu d'un cercle dans lequel elles dansaient et chantaient. Les gravures faisaient penser à une assemblée de sorcières. Ces femmes jetaient-elles des sorts ? S'agissait-il d'une sorte de traité de sorcellerie ? d'un grimoire ?

☆         ★           ☆

   Un coup de tonnerre la fit sursauter. Depuis combien de temps se trouvait-elle là ? Son cœur battit à tout rompre lorsqu'elle serra contre elle Le Livre des Ombres. Il aurait été plus simple pour elle de le remettre à sa place et d'oublier son existence. Mais Phoebe se sentait incapable de le faire. Des perspectives insoupçonnées s'ouvraient à elle.

   Ce livre avait un rapport avec sa mère, et elle se devait de savoir de quoi il s'agissait. Il semblait détenir une puissance qui l'attirait irrésistiblement, et elle éprouvait le sentiment que sa destinée avait un lien avec lui – peut-être même pouvait-il lui fournir une explication sur ses échecs de ces deux dernières années.

☆         ★         ☆

   En l'ouvrant de nouveau au hasard, elle tomba sur une enluminure torsadée. La page d'en face comportait des lettres peintes à la main, et rehaussées de feuilles d'or. L'ensemble évoquait les paroles d'une incantation, que Phoebe se mit à lire lentement à haute voix.

Phoebe :
— « Écoutez à présent les vocables des sorcières. Les secrets que nous cachons dans la nuit. »

   Un éclair zébra le ciel, suivi d'un roulement de tonnerre.

   Phoebe sursauta et laissa échapper le livre. Était-il possible que les mots de cette incantation eussent déclenché l'éclair et le tonnerre ? Elle secoua la tête, s'efforçant de chasser cette idée saugrenue de ses pensées. Elle ramassa le livre et en continua la lecture.

Phoebe :
— « Les plus anciens des dieux sont ici invoqués. »

   Un nouvel éclair déchira le ciel, et un craquement sonore retentit à l'extérieur de la maison. Se retournant vivement pour regarder au travers de la verrière, elle aperçut une branche frappée par l'éclair, qui s'était abattue sur le sol et brûlait. Étourdie, elle s'éloigna et vit une étrange lueur étincelant au milieu de la pièce, dont la source semblait sortie de nulle part.

☆         ★         ☆

   Phoebe faisait tout son possible pour maîtriser le tremblement de ses mains. Ce livre avait appartenu à sa mère. Maman n'aurait jamais pu commettre le mal, et jeter des maléfices. En tout cas, elle s'efforçait de s'en convaincre. En même temps, elle ne pouvait détacher son regard de cette lumière, à la fois extraordinaire et peut-être redoutable. Il s'agissait probablement d'un phénomène naturel lié à la tempête.

☆         ★           ☆

   Phoebe posa les mains sur le grimoire, se demandant si elle avait provoqué l'apparition de cette lumière en lisant ces incantations. Sa curiosité était à son comble. Il fallait qu'elle sache !

   Elle reprit son souffle et, avec émotion, poursuivit sa lecture.

Phoebe :
— « Cette nuit et à cette heure, je vais faire appel au Pouvoir Ancien. »

   Un courant d'air traversa la pièce, et raviva l'intensité lumineuse de la lueur.

Phoebe :
— « Apportez vos pouvoirs, à nous les trois sœurs, psalmodiait-elle d'une voix tremblante. Nous voulons le pouvoir. Donnez-nous... le pouvoir ! »

   Dès qu'elle eut prononcé ces paroles, le courant d'air frais se transforma en un vent violent qui tournoya autour du grenier, autour de Phoebe, autour de la table, tourbillonnant en spirale comme une tornade. Des étincelles ressemblant à des poussières d'étoiles scintillaient dans l'ouragan, tel un feu d'artifice. Les cheveux de Phoebe s'enroulaient autour de son visage. 

   Cramponnée au livre, elle se sentait pourtant parfaitement calme et sereine, ne tremblant plus du tout. Son corps paraissait curieusement détendu, tranquille. Mais dans sa tête, les pensées tournoyaient, tel ce souffle mystérieux qui l'enveloppait. Elle baissa les yeux vers ses genoux sur lesquels était posé le livre.

Phoebe :
— C'est un ouvrage de sorcellerie, murmura-t-elle. Je l'ai lu à haute voix, et j'ai déclenché une force obscure. Peut-être quelque chose d'horrible.

Comme hypnotisée, Phoebe s'assit au centre de la tornade, les yeux fixés sur les pages du livre qui défilaient de plus en plus vite sous l'effet du vent. Dorénavant, elle ne pouvait plus mesurer les conséquences de cette révélation.




À SUIVRE

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DANS LE PROCHAIN ÉPISODE : 
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[ CHAPITRE TROIS ]
Maître de soi
« Darkness »

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