Comment se créer un faux peti...

By justforlive

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Vous savez bien qu'Internet, ce vaste réseau mondial accessible au public, regorge de bêtises en tout genre... More

Chapitre 2 : Feeling Myself
Chapitre 3 : Sous pression
Chapitre 4 : Menteuse, menteuse !
Chapitre 5 : La loi de l'attraction
Chapitre 6 : Excuse-moi, mais ... on se connait ?
Chapitre 7 : Le hasard n'existe pas !
Chapitre 8 : À ma façon.
Chapitre 9 : Work, Work, Work
Chapitre 10 : Première tension
Chapitre 11 : Allez ! J'abandonne.
Chapitre 12 : Eaux troubles.
Chapitre 13 : Il était temps.
Chapitre 14 : Démarche à suivre.
Chapitre 15 : Baignade dans le bobard.
Chapitre 16 : Souffle d'air frais.
Chapitre 17 : La composition de l'universalité
Chapitre 18 : Ouais, je crois bien que je t'aime.
Chapitre 19 : Le cri de mon cœur.

Chapitre 1 : Cas concret

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By justforlive

J'imagine que je vous dois des présentations en bonne et du forme, parce que ça commence comme ça partout, quand bien même ce n'est pas original...

En fait, je ne le ferai pas. Vous me découvrirez au fur et à mesure de mon histoire d'une  fantasmagorie étouffante dont je suis la seule et unique responsable. 

Oui, je m'accuse, je suis coupable de tout ce qu'il m'est arrivé, à cause de ce piètre mensonge dans lequel je me suis embourbée pour satisfaire mon public, qui est mon entourage. 

D'accord, je n'avais pas à céder, mais c'était tellement tentant de si laisser tenter...

Bon, entrons dans le cas concret. 

Imaginez que vous avez 19 ans, un âge particulièrement difficile, même s'il nous bourre d'étoiles pleins les yeux, alors que l'on reste toujours des bébés et que cette dualité entre la vie d'adulte et d'adolescent mène une bataille sanguinaire dans notre esprit. Ajoutons à cela le fait que cette personne est à l'université et qu'elle est brillante et qu'elle se destine à une profession culinaire, parce que c'est sa passion. D'ailleurs, elle est très douée dans ce domaine et espère ouvrir son propre restaurant, bien que la concurrence est rude, mais ça ne lui fait pas peur. Malheureusement, la petite pointe de tristesse dans cette histoire, c'est qu'elle n'est jamais sortie avec un garçon. 

Je tiens à préciser et à insister que ce n'est pas triste en soi et ce n'est pas une finalité non plus. 

En vérité, après le "non" catégorique d'un garçon dont elle était amoureuse en cinquième, où sa propre apparence n'était pas flatteuse - même si je n'étais pas au top, il n'avait pas à faire ça, ce salopard, il m'a brisé le cœur- elle a perdu toute confiance en sa féminité - que j'ai fini par retrouver, bien sûr - et s'est protégée de ce type de public. 

Ainsi, la problématique qui se pose est la suivante : comment une jeune femme talentueuse de mon âge, plutôt jolie en fonction des jours, a réussi à éviter cette pression de la société et de la scolarité, d'avoir un petit-ami, alors qu'autour d'elle, beaucoup de ses amis étaient en couple et avaient pitié d'elle, alors qu'elle vivait sa meilleure vie ? 

La réponse n'est pas très compliquée. Je me suis tout simplement consacrée à mes cours et ma passion. Je sais ! Pas besoin de le crier, ça sonne cliché, mais c'est la réalité. Et pour ma gouverne, je ne suis pas la seule fille à avoir agi comme ça.  

Bon. Il est clair que si je suis là, c'est que j'ai cédé - c'est ce que j'ai dit quelques lignes plus haut... 

Je pense que je deviens légèrement lourde, alors que je vais commencer à vous partager mon histoire. 

***

Tout a commencé au tout début de mon quatrième semestre au Culinary Institute of America, qui se trouvait à Hyde Park, à plus d'une heure de New-York. 

Tout se passait très bien - et se passe toujours très bien - dans cette école. J'avais réussi mes examens du troisième semestre avec succès. Je m'étais faite quelques amis, mais mon meilleur ami venait - et vient - toujours me chercher que ça soit en fin de journée ou le vendredi soir lorsque nous retournons voir nos parents à Brooklyn. Nos campus universitaires n'étaient pas très éloignés ainsi que nos chambres étudiantes, donc c'était parfait. 

Ce soir-là, un mercredi soir, après une longue journée de cours, je n'avais qu'une envie : prendre une douche et m'endormir comme une masse sans penser au lendemain, dans ma chambre universitaire à 10 minutes du campus. 

Bien évidement, mon cher Romeo m'attendait de pied ferme à la sortie, non loin du parking à vélos. Roulant des yeux et en balançant ma tête vers l'arrière, je m'étais dirigée vers lui. Il m'attendait, les bras tendus et m'embrassa sur le front tandis que je l'étreignais rapidement. 

— Qu'est-ce que tu fiches ici ?  

— C'est toujours le même accueil avec toi, répondit-il en me suivant vers mon vélo. En tant que meilleur ami qui t'aime et qui vient te chercher après ses cours, pour que nous rentrions ensemble sous le froid de ce mois de janvier, je te trouve bien agressive ma chère, ajouta-t-il de manière mélodramatique.

Je ne lui répondis pas et je détachai mon vélo tandis qu'il me racontait sa journée dans son université qui est le Dutchess Community College. Il fait des études pour être infirmier. 

— Franchement, j'ai hâte de commencer à travailler, même si ce n'est pas facile tous les jours. J'adore mon stage et j'adore l'équipe avec laquelle je travaille, dit-il avec un large sourire.

Je lui souris aussi, même si cela fait des milliards de fois qu'il me l'a confié. J'admets que moi aussi, je lui ai dit de nombreuses fois que j'étais satisfaite de mes études, bien qu'elles soient épuisantes. 

Nous nous dirigeâmes vers sa voiture où j'accrochai mon vélo et la chaleur de son habitacle me fit du bien, je devais l'avouer. 

— Le pire, c'est que tu te plains de ma venue et là, je sais bien que tu es contente que j'ai du chauffage dans ma voiture.

— C'est vrai, confessai-je. On va chez toi ? J'aimerais manger une pizza.

— Cela tombe bien que tu proposes ce type de soirée, parce que j'ai quelques amis qui vont passer. Peut-être que tu y trouveras ton compte et que tu auras enfin, insista-t-il, un gars. Ça me fend le cœur de te savoir célibataire. 

Bien sûr, mon humeur joyeuse chuta. Le problème n'était pas le fait que je n'aimais pas ses amis, mais son obsession de me voir me caser m'agaçait beaucoup. 

— Même Eve le pense, ajouta-t-il en démarrant.

— Parce qu'Eve est ta petite amie et que tu es un sorcier. C'est super la vie de célibataire ! 

— Tu n'as jamais embrassé de garçon ! s'exclama-t-il pour la énième à ce sujet. 

— Si ! Toi ! Et j'ai même embrassé des filles, dont Eve et Diana, répétai-je d'un ton las. 

— Je ne compte pas, ma chérie ne compte pas et ta grande-sœur aussi, répliqua-t-il. Et, ce n'était même pas des baisers. Je te trouve dégueulasse de sortir cet argument. Tu devrais avoir honte. 

Je roulai des yeux, excédée comme toujours, par ses propos et sa force d'exagération. Comme par hasard, il reçut un appel d'Eve auquel il décrocha d'un clic avec son doigt sur le volant.

Babe, balancèrent-ils en même temps. 

J'avais envie de gerber, peu importe l'amour que j'avais pour eux. 

— Tu m'as manqué, ajouta-t-elle avec un petit gloussement. 

Mes yeux devaient probablement être révulsés par tant de mièvreries de leur part. Romeo sourit comme un crétin. 

Pour information, ça faisait deux ans qu'ils étaient ensemble. Ils comptaient se marier et fondaient une famille dont je serai certainement marraine d'une de leurs bambins, puisqu'Eve a fini par ne plus ressentir de méfiance envers moi, dès lors qu'on lui avait soutenu qu'entre Romeo et toi, ce n'était juste qu'une amitié qui s'était transformée en fraternité de parents différents. 

Oui, l'amitié fille-garçon peut exister. Nous en sommes la preuve vivante. Même ma sœur Diana qui n'y croit pas réellement, tend à y croire en nous voyant ensemble depuis la crèche.

— Toi aussi, mon amour. On se voit ce week-end si tu as le temps.

— Toujours pour toi. Salut Kenzie ! lança-t-elle.

Tout portait à croire qu'elle avait installé une caméra dans cette voiture, car à chaque fois que nous étions ensemble ou ailleurs et qu'elle lui passait un coup de fil, elle me saluait. Eve me faisait flipper, légèrement sur les bords. 

— Hey Eve ! 

— Bon, je te rappelle après, Rom. Et passez une bonne soirée. Surveille-le de ma part Ken et essaye de laisser une chance à ce Paul. Il a l'air de t'apprécier. 

Je dévisageai mon meilleur ami qui haussa les épaules et envoya plein de love à sa dulcinée qui raccrocha. 

— Quoi ? On a vraiment hâte de pouvoir faire des double-date avec toi. Tu tiens toujours la chandelle, Mackenzie. 

Ah ! Je suis supposée ressentir de la douleur à cet instant ? 

Que nenni ! J'aimais bien tenir la chandelle, puis c'était eux qui m'invitaient à leurs sorties en duo pour que ça finisse en trio. Ces idiots savaient bien que je ne dirais jamais non, car ils me payaient toujours des trucs et parce qu'ils se sentaient coupable de me savoir seule. En conclusion, j'étais la grande gagnante. 

— J'ai mal au cœur Rom. Tu n'as pas à me balancer des tels propos à la figure. 

Ce fut à son tour de rouler des yeux.

— Paul t'apprécie beaucoup. Tu sais, le futur neurochirurgien. Il n'a fait que de discuter avec toi, il y a deux semaines lorsqu'on est partis boire un verre. 

Je finis par ne plus l'écouter et allumai la radio pour me mettre à chanter -ou plutôt à crier- les paroles d'une des chansons de Cardi B. Il continua à parler, même si je ne l'écoutais plus. Il savait qu'il me gonflait avec leur lubie de me voir en couple. Parfois, j'imaginais juste la possibilité d'aller au supermarché et de choisir ce gars en question, histoire qu'on me laisse respirer. 

Nous finîmes par arriver chez lui.  L'appartement en question, qu'il partageait avec d'autres étudiants, était assez grand pour trois étudiants infirmiers. En tout cas, tout était nickel et de tout façon, Romeo était un sacré maniaque. Il s'était bien trouvé avec ses collègues et voisins de chambre. 

D'ailleurs, nous en trouvâmes un sur le canapé en train de réviser. Il s'appelait Zack et il était sans plus. Il ne parlait pas beaucoup, mais ne dérangeait personne. Nous le saluâmes et il nous le rendit en faisant un signe de main.

— Il y a Paul et la clique qui se ramène, l'informa Romeo.

— Putain les gars ! lâcha-t-il en râlant. On est pas vendredi et vous voulez faire la fête. 

Il ramassa ses affaires et s'en alla vers sa chambre dont il claqua la porte. Mon meilleur ami haussa les épaules se moquer du pauvre commentaire de son colocataire et j'allai déposer mes affaires dans sa chambre pendant qu'il commandait les pizzas. Evidemment, cette pièce est d'une propreté alarmante. J'en profitai donc pour m'allonger sur son lit, après avoir retiré mes chaussures, histoire de fermer les yeux quelques minutes ...

— Mackenzie ? Mackenzie ? 

Je me sentis doucement, secouée et ouvris les yeux. Je découvris le visage de ce Paul qui me donna envie de me décomposer, mais je me retins et lui souris doucement après m'être redressée. 

— Désolé de te réveiller. Mais, les pizzas sont arrivés et il en reste peu, donc Romeo m'a dit de te réveiller pour pouvoir manger.

Il acheva sa phrase avec un petit sourire, tandis que je rattachai mes tresses que ma mère m'avait faites le week-end dernier. D'ailleurs, il se sent obligé de commenter. 

— C'est joli cette coiffure. Ça te va bien. Tu es toujours si ravissante. 

Je m'arrêtai dans mon action et le fixai. Qu'est-ce que je pouvais répondre à cela ? Paul je ne sais quoi, ne me plaisait pas vraiment. Rien ne m'attirait chez lui, à part son intelligence et sa gentillesse, mais il lui manquait quelque chose. Pourtant, c'était un joli garçon dans son genre. Il était brun, aux yeux bruns, assez grand et assez bien bâti ... Vous l'aurez compris, je ne mettais pas du cœur à l'ouvrage pour le décrire. 

— Merci Paul. Allons-y avant qu'ils ne s'imaginent des choses. 

Il acquiesça et nous quittâmes la chambre dans un silence religieux. En quelques secondes, nous gagnâmes le salon où des rires et des discussions alimentaient l'espace. Je croisai le regard de Romeo vers lequel je me dirigeai en vitesse et saluai ses amis. 

— Bien dormi ? me questionna-t-il. Plutôt sympa le réveil, non ?

Ce salaud me sourit et je préférai l'ignorer. Je me servis d'une part de pizza hawaïenne. Son amie Melissa vint s'asseoir à mes côtés et nous commençâmes à discuter des cours. Elle était très sympa et savait parfaitement que ce n'était jamais facile pour moi de me retrouver avec tous les amis de Romeo. 

— Alors, vous faites quoi ce week-end ? Vous descendez sur Jersey City pour voir vos familles ? me questionna-t-elle.

— Ouais, répondis-je. Rom a des choses de prévues avec Eve. 

— Ah oui, c'est vrai. Et toi ? Toujours pas de copain ? Tu es tellement jolie Mackenzie. Tu m'as dit que ton père était coréen et ta mère, afro-américaine, c'est ça ? 

— C'est exactement ça, affirmai-je en détournant mon regard. 

Surprise ! Mes parents, Joe et Tracy s'étaient connus au lycée où à l'époque, il y avait peu de minorités ethniques. Se sentant seuls face contre tous, dans un établissement où le racisme était présent, eux et quelques autres, s'étaient liés d'amitié désirant faire bouger les choses. Ce qui fit qu'ils finirent par tomber amoureux, se marier bien que des deux côtés de la famille, ce n'était pas la joie et avoir ma grande-sœur Diana, âgée de 23 ans et moi, Mackenzie Wang-Jones. Avec le temps, les deux familles finirent par s'apprécier, même si parfois, c'était teinté d'hypocrisie. 

En tout cas, mes parents s'aimaient comme au premier jour et ça, c'était le plus important. 

— Si je peux me permettre, tu plais beaucoup à Paul, renchérit-elle. 

Je me retins de grimacer mais cédai et elle éclata de rire. 

— C'est bien ce que je pensais. Toi, tu t'en fiches.

— C'est tout à fait ça ! J'aime bien mon célibat, me justifiai-je. C'est cool de n'avoir de compte à rendre à personne, sauf à soi-même. Avoir quelqu'un, c'est plus qu'un fardeau à mon goût. 

— Je sais bien, meuf ! A croire qu'on a tous envie de se coltiner quelqu'un. 

Nous rigolâmes et mon téléphone en profita pour faire acte de présence. Je m'excusai auprès d'elle et allai répondre dans la chambre de Romeo, après avoir fermé la porte. 

— Hey Maman ! 

— Mon trésor ! lança ma mère d'une voix chantante. Ça va ? Je n'ai pas eu de messages de ta part, aujourd'hui. Je me suis dis que j'allais t'appeler. Ton père est avec moi.

— Ken, comment tu vas ma puce ? Vous venez ce week-end avec Rom ? T'es avec lui ? 

— Je ne peux jamais en placer une dans cette famille ! Vous me mitraillez de questions à la seconde, répondis-je en souriant. Oui, je vais bien et oui, nous serons là ce week-end. Pourquoi ? 

Le silence m'accueillit et je devinai qu'ils avaient prévu autre chose que de voir leur fille chérie.

— On devait partir en week-end avec Manuel et Veronica, répondit-elle. Mais, on va les appeler pour annuler hein.

Je me réjouissais à l'idée de les voir, en plus Diana m'avait ambiancé pour venir ... Certes, je les avais vu la semaine dernière, mais j'aimais trop glander le week-end avec mes parents ou les parents de Romeo, qui étaient comme un oncle et une tante pour moi. Ça me faisait énormément de bien cette coupure. 

— N'annulez pas vos plans pour moi. Je me débrouillerai. Et, il y aura Diana. 

— T'es sûre ? On se voit dimanche de toute façon, ajouta ma mère. 

— Oui, nous serons rentrés pour 15 heures, dit mon père. 

— Ça marche. Je vous laisse. 

— On t'embrasse et on t'aime. 

Ils raccrochèrent, sans que je ne puisse leur dire que moi aussi, je les aimais et je soupirai légèrement dégoûtée par la tournure de ce week-end. J'allais certainement traîner avec ma folle de grande-sœur qui finirait par m'abandonner pour d'autres plans "plus fun" que de rester avec sa petite sœur. Et/ou je serai avec le couple "REve" - contraction du prénom Romeo et Eve, si vous ne l'aviez pas compris - à tenir cette chandelle et à me faire entretenir par eux. 

Je rangeai mon téléphone et retrouvai le petit groupe au salon. Je souris à Melissa vers qui je me dirigeai lorsque Romeo me saisit par le bras pour m'interroger de ma brève disparition. Je lui expliquai que mes parents ne seraient pas là ce week-end et que j'allai me retrouver seule avec Diana. 

— Tu peux rester avec Eve et moi. Tu sais que ça ne nous dérange pas.

— Je peux me débrouiller, Rome. J'ai d'autres amis et ça va être cool avec Diana. Bon, je pense que je ne vais pas trop tarder. Il faut que je révise mon cours de cuisine moléculaire. 

— Bon, d'accord, céda-t-il. Avant de partir, mange ton gâteau. Ça ne sera jamais aussi bon que les tiens, mais je sais que je ne suis pas mal. 

Il me tendit une part de gâteau au chocolat, avec un sourire espiègle, que je ne pus refuser et j'allai m'asseoir aux côtés de Melissa qui était la seule présence féminine de la pièce. 

— Qu'est-ce que j'ai raté ? la questionnai-je tout en savourant ce succulent gâteau fait par les soins de mon meilleur ami qui m'avait poussé à ma vocation dans le domaine culinaire. 

— Oh, tu sais pas grande-chose. Toujours à savoir qui pisse le plus loin, ajouta-t-elle.

Nous rimes et bien sûr, cela attira l'attention d'un certain Thomas qui avait l'air de beaucoup apprécier Melissa depuis quelques temps. Mais, je pense qu'elle préférait jouer l'autruche comme je le faisais avec Paul. 

— On peut rire avec vous les filles ? 

— Non. C'est incroyable comment, vous les hommes, vous voulez toujours vous intégrer, parmi nous les femmes, répliqua-t-elle. Vous nous avez déjà piqués beaucoup de choses, comme les salaires, alors que nous travaillons plus que vous et mieux. 

Des exclamations résonnèrent dans le salon et Thomas fit semblant d'être touché en plein cœur. 

— Je pense que je suis en arrêt cardiaque, dit-il.

— Je ne serai pas celle qui te réanimera Thomas, renchérit-elle avec le sourire.

Celui-ci tomba au sol, de façon théâtrale sous les rires des autres. Sous cette joute verbale, je décidai d'aller récupérer mes affaires pour rentrer dans mon petit chez moi.

Une fois parée contre le froid, j'allai saluer tout le monde et immédiatement, Paul proposa de me raccompagner car il faisait nuit noir et que ce n'était pas très rassurant pour une jeune femme.

— Merci de ta proposition Paul, mais ça ira, répondis-je gênée. 

— Ça ne m'embête pas tu sais, s'empressa-t-il d'ajouter alors que tout le monde nous regarder.

Agacée par toutes ses manières de sa part, je balançai :

— Je suis sincèrement désolée Paul, mais ... je parle avec quelqu'un qui me plaît beaucoup, alors je ne veux pas te donner de faux-espoir. Tu ne rentres définitivement pas dans ma liste d'attente qui est fermée pour le moment. 

— Oh. 

J'avais l'impression et la sensation que ce "Oh" avait été lâché par tous. C'était certainement le cas, car Romeo grimaça comme si ce qu'il venait d'apprendre, frisait la folie. C'était le moment pour moi de fuir.

Une main sur son épaule, mon regard accroché au sien, je conclus : 

— Je suis certaine qu'il y a plein de filles qui n'attendent que de toi, un signe divin. Bonne fin de soirée les gars ! 

Ni une, ni deux, je quittai les lieux. Une fois dehors, l'air frais hivernal me fit le plus grand bien.

J'allai récupérer mon vélo et en pédalant jusqu'à ma chambre étudiante que je partageai avec cette fille que je n'avais croisé que cinq fois depuis le début d'année, une brillante -stupide- idée m'est venue. 

Et si, je cherchais sur internet comment avoir un petit-ami, sans réellement en avoir un ? Peut-être que ça serait la solution ...

Pour vous la faire courte, je fus dans ma chambre en dix minutes, je me mis en pyjama et fis ma toilette, prête à me coucher au cas où je m'endormirai sur mes recherches.

Une fois installée et seule, car ma colocataire n'était pas présente, je pris mon bloc note et mon ordinateur et m'installai confortablement sur mon lit. Je tapai dans le moteur de recherche "Comment avoir un faux petit-ami ? ". En quelques secondes, je tombai sur de nombreuses recherches, mais la première m'intéressa particulièrement. C'était "Comment créer un faux ou une fausse petite-amie ? " sur WikiHow.

Ni une, ni deux, je cliquai et là, débuta la création de mon gars imaginaire pour être enfin tranquille. 

S'il fallait que je paye pour qu'une personne joue le rôle, même quelques heures, j'étais prête à le faire, du moment que ma tranquillité serait gagner. 

En tout cas, sur cette page, c'était très détaillée et je devais commencer tout simplement par créer sa vie. 

Simple ! Si j'avais un copain, j'aimerais qu'il est un prénom assez commun. Du genre, Gabriel, Adam, Noah ... Ah non ! Angelo. Angelo sonnait très bien et c'était mignon. Je me voyais bien avec un gars qui portait ce type de prénom. Ensuite, je devais lui donner un nom de famille. 

Quel était les noms de famille les plus communs aux Etats-Unis ? Je savais que celui de ma mère, qui est Jones, en faisait déjà parti. Mais, ça serait tellement marrant qu'il ait le même nom de famille que moi que je décidai de l'appeler Angelo Jones. Et puis, j'imagine que ses amis pouvaient l'appeler AJ...

Je ne voulais pas trop lui donner d'origine même si je craignais qu'on me pose la question : "C'est un quoi ?" que je trouvais ridicule. Alors, il était juste américain avec des origines qu'il connaissait lui-même vaguement. 

Bref ! Cette étape de création m'amusa énormément. Je pouvais presque visualiser le gars de mes rêves, même si c'était un bien grand mot. Mais, j'avais l'impression d'avoir un pouvoir de dingue, car je le créais de toutes pièces que ça soit au niveau de sa personnalité, de sa famille, de ses passions, de ce qu'il détestait et tout ça, à mes goûts. 

Épuisée, mais ayant la fiche descriptive détaillée de mon Angelo Jones - j'avais presque envie qu'il se matérialise devant moi - je refermai mon ordinateur et me couchai le sourire aux lèvres.

A présent, j'avais un - presque- petit ami qui se prénommait Angelo Jones, avec qui je parlais par message depuis trois mois précisément, et qui devait s'inscrire pour ce semestre à la même université que moi, car c'était un fan de cuisine aussi et qu'il rêvait d'ouvrir son propre restaurant. 

***

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