Les Hooper

By Nore_9

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Cébren. Hope. Cébren. Hope? Qui sont ces deux personnages étrangement liés? Hope, un chien. Cébren, une fil... More

Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Chapitre 28
Chapitre 29
Chapitre 30
Chapitre 31
Chapitre 32
Chapitre 33
7 ans plus tard

Chapitre 22

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By Nore_9

Trois semaines passées dans la solitude. Trois semaines intenses avec les missions. Trois semaines à essayer de déchiffrer la vision que m'envoie Hope avec tous ses monstres. Trois semaines à observer Aloyse sans grand succès. Plus je la vois, plus je désespère. Pour le moment, je n'ai pas découvert des choses anormales chez elle.

Blanche se remet petit à petit et moi aussi après notre mésaventure dans le monde à l'envers. Elle continue d'y aller contre son gré. Et moi, je continue à essayer de contacter Bruno qui n'est pas venu en cours durant les trois semaines et pourtant, il venait aux missions avec moi. Je ne sais pas pourquoi il fait ça, mais ça m'agace.

- Vous pouvez y aller les enfants, déclare notre professeur au moment où la sonnerie retenti.

Tout le monde ranges ses affaires. Je regarde la table où est censé être Bruno. Suivant mon regard, la professeur soupir.

- Tu veux bien essayer de lui donner les devoirs ? lâche-t-elle.

Je fais les yeux ronds. Pendant un instant, j'ai cru qu'elle me demandait de me suicider. Puis, je me rends compte qu'elle s'inquiète.

- Madame, j'essaye mais...

- Il a beaucoup de retard, me coupe-t-elle.

Je baisse les yeux. Elle me tend les feuilles mais au moment où je les prends, Bruno apparaît à la porte. La professeur penche la tête de côté.

- Excusez-moi madame, souffle-t-il sans me jeter un regard. Mais j'avais une angine.

- Oh, ce n'est rien. Mais tu as beaucoup de retard Bruno. Tiens.

Elle lui tend les feuilles.

- Tu les collera dans ton cahier. Maintenant, filez à la cantine.

Sans protester, je sors, la mine noire. Il trouve une excuse pour ne pas venir en cours. Il le fait exprès ou quoi ? Moi, j'essaie de faire le premier pas, mais lui préfère continuer sa vie comme si de rien n'était. Je peux entendre ses pas timides dans le couloir derrière moi. Au moment où nous sortons dans la cour, je me retourne mais il a déjà disparu avec ses amis à l'autre bout. Je soupir et me mets dans le rang de la cantine...

##

Assise, je lis un livre dans un coin de la cour à l'ombre contre la pierre froide. Je lisais un passage où mes deux personnages préférés se réconcilies. Une petite larme vient s'écraser contre le livre. Mais je m'arrête aussitôt en entendant des bruits de pas venir à moi. Je lève les yeux et voit Bruno avec sa bande d'imbécile constituée de Jean, Bastien, Max et Bill.

- C'est elle ? ricane le grand blond, c'est à dire, Bastien.

Bruno hausse les épaules. Je me lève lentement, mon regard collé à mon meilleur ami de toujours. Qu'est ce qu'il trafic encore ?

- Elle est mignonne, lance Jean, un brun aux yeux bleus.

- Elle se cache derrière ce masque, enchaîne Bill en me donnant un coup de pied au ventre. C'est ce que tu nous a dit, hein Bruno ?

Ils se mettent à rire tandis que je m'effondre. C'est bizarre, mais je n'entends pas celui de Bruno. Sans broncher, je me relève.

- Laissez-moi tranquille.

Ça fait drôle quand ton meilleur ami n'est pas là pour t'aider... Très drôle même.

- Oh, elle va pleurer, rit Jean en me donnant une claque à la joue.

Je lui décoche un regard noir et sans hésiter, je lui rend l'appareil en lui donnant un claque à mon tour. Il ferme les yeux et pendant un instant, on peut voir une marque rouge.

- Dégage, murmuré-je en reculant.

- Oh-oh, t'aurais pas dû, couine Bill.

- Ouais, ajoute Bastien. Tu l'as énervé.

Avant même que je ne puisse faire quoi que ce soit, Jean me prend par le colle et me donna un coup à l'œil. Une douleur intense anime la partie où il m'a frappé. Puis, je sens un autre coup porté à la bouche et du sang dégouline. Je me débat mais un autre vient me tenir fermement. Je peux voir la petite tête rousse de Bill. Des coups viennent de nulle-part pour me faire mal. Je suffoque en sentant un coup au thorax. J'ai l'impression qu'une éternité passe pendant qu'ils me frappent.

- Ça, c'est pour avoir menti à Bruno, s'écrie Bastien en me faisant une balayette.

- Et ça, pour l'avoir laissé tomber.

Quoi ?! QUOI ?! Je rêve. Bruno a réellement dit ça sur moi ?

Un petit cri monte de la gorge de Max.

- Vous allez la tuer !

- Mais non, débile, grogne Jean. On lui donne une correction.

Il tape gentiment la tête de Max.

- Laissez-là ! continue Max. Où je le dis à la prof !

- Ouais c'est ça... Et tu crois... Oh punaise !

La voix de Bastien se termine en hoquet affolé.

- Le directeur ! Cassez-vous les gars ! hurle Bill en me lâchant.

J'entends leurs pas précipités partir au loin. Je sens une main sur mon dos et, pendant un instant, j'aurai pensé que c'était Bruno mais en entendant la voix de Max, je me contracte.

- Ça va aller, je vais t'emmener à l'infirmerie.

Je le remercie du regard et il m'aide à me relever en prenant mon bras en le mettant autour de son cou.

##

De la glace sur le coin de la bouche et un bandage autour de la taille, j'attends que papa vienne me chercher. Max avait été gentil : il avait appelé l'infirmière et était resté avec moi jusqu'à la sonnerie. Il avait même dénoncé Bastien, Bill et Jean. J'aurai aimé qu'il dénonce aussi Bruno mais il m'a expliqué qu'il ne pouvait pas faire ça car ce n'était pas son genre.

- Il compte pour moi, m'avait-il dit. On se connaît depuis un bon moment mais je crois que quelque chose ne va pas.

J'avais grogné.

- Ça va pas avec Bruno, c'est ça ?

Il m'avait regardé d'un air triste mais sincère. Ses yeux bleus étaient plantés dans les miens.

- Passe lui un message, j'avais annoncé au bout d'une minute.

- Oui ?

- Dit-lui de me rejoindre au parc ce soir, vers cinq heures. Il faut qu'on discute. Même si il ne veut pas, force-le, j'avais ajouté avant qu'il ne proteste.

- Mais si j'y arrive pas ?

Je m'étais tu un instant et avait répondu :

- Dit-lui que c'est à propos du flacon.

J'aimerai lui dire la vérité. Ce qu'il venait de me faire m'avait brisée. Cassée. J'aurai souhaité que ça n'arrive jamais. Et pourtant, ça l'est. Et je vais devoir tout lui dévoiler, peut importe les conséquences. Au moins, il sera au courant.

Il est trois heures de l'après-midi quand papa vient me chercher. J'entends le directeur parler avec lui. Je le vois franchir le seuil et se précipiter vers moi. Il m'a couvert de bisous et de câlins.

- Je vais bien, murmuré-je pour le rassurer.

- On va rentrer, dit-il comme si il ne m'avait pas entendue. Je vais te donner ce qu'il faut. Merci monsieur, ajoute-t-il à l'adresse du directeur. Madame.

L'infirmière hoche la tête et nous nous en allons vers la sortie pour monter dans la voiture. Avant de sortir, j'avais vu une tête nous regarder faire des câlins, papa et moi.

Un tête à la mine triste, mais dure.

Bruno m'avait regardé. Il avait vu mon état et avait sans doute reçu le message.

##

J'ai mis un temps fous pour dire à papa que j'allais bien et que je pouvais sortir seule. Au départ, il ne me trouvait pas en bonne état pour pouvoir sortir. Mais le téléphone a sonné et il m'a demandé de filer. Alors je me retrouve sur le banc, à attendre mon meilleur ami pour pouvoir tout lui expliquer.

Je reg arde ma montre : cinq heures cinq. Je commence à croire qu'il ne viendra pas.

Je regarde les voitures défiler devant mes yeux, des chiens en laisse, des gens... Et le temps s'écoule et pas le moindre signe de Bruno. Je me lève lentement pour faire attention à mes blessures lorsque je vois une tête blonde apparaître derrière la grille. Bruno pousse la porte, la referme et se dirige vers moi, tête baissée. Il s'arrête à quelques mètres de moi et marmonne :

- Si t'as trouvé une excuse pour ce réconcilier, ça marche pas.

- Non, je veux tout te dire.

Je l'avais dit tête haute, sans le vouloir. Quelque chose me pousse à ne rien dire, pourtant, il le fallait.

Une chaleur suffocante me tombe dessus tel un feu descendant le long de ma colonne vertébrale. Les mains moites, j'attends la réponse de mon ami. Une sensation de désespoir s'empare de moi comprenant que je ne pourrai jamais lui dire la vérité. Comme si une barrière m'empêchait d'être ami avec Bruno. Pourtant, le fait est que je l'aime comme un ami. Comme un frère.

Il fait comme partie de ma famille.

Il redresses enfin la tête, fait mine de parler, puis, s'installe à mes côtés. Je prends une grande inspiration et commence depuis le début.

Je lui parle de la mort de ma mère -il le savait déjà mais je voulais commencer par là. Comme si c'était une étape importante. Je lui parle de Hope, le chien horrible qui venait me voir tous les soirs de mon anniversaire depuis la mort de maman. Je lui parle de mes rêves avec Ysandre, de mes insomnies, et de ma « mort » dans le monde des rêves.

Il baisse frénétiquement des yeux, prenant soin de ne pas croiser mon regard. Je lui parle ensuite que c'était lui qui avait fait diversion chez Mr Only quand il se faisait battre, du flacon dont j'avais besoin pour renaître d'entre les morts et j'en viens maintenant au fait.

- ... Hope est un signe d'espoir et j'ai appris qu'on avait toutes un don : Ysandre peut pénétrer les rêves de n'importe qui, Blanche peut aller dans le monde à l'envers et moi, je peux voir les morts.

Il fronce les sourcils, le regard perdu dans le vague.

- Et... Aloyse ?

- Je cherche encore... soupiré-je.

Un long silence de mort s'installe entre nous. Je me demande ce qu'il va en penser que surtout, ce qu'il va dire. Je ferme les yeux, attendant une réponse.

- Alors... C'est ce chien.

Je rouvre les yeux et fronce les sourcils. Je le laisse continuer.

- C'est grâce à lui que j'ai pu te sauver à l'hôpital. Il m'a donné le flacon et m'a tiré jusqu'à l'hôpital. C'est comme ça que j'ai pu te sauver.

Sa voix était tremblante et cassée, comme si on l'avait déchiré. Je me dis que c'était peut-être une mauvaise idée de tout lui avouer, enfin de compte.

- Je suis désolée, murmuré-je en posant une main sur son épaule.

- Désolée ? Comment peux-tu t'excuser après toute mon imbécilité envers toi ? Je me suis comporter comme u idiot et toi tu trouves le courage de tout me raconter dans le moindre détail. Tu arrives à me faire confiance, comparé à moi. Je... -sa voix se termine en sanglots- Je suis un vrai salop. C'est moi qui suis désolé.

Les larmes me montent aux yeux. Un mélange de tous mes sentiments s'emparent de moi. Je n'arrive plus à parler. Un tourbillon d'images de lui et moi me reviennent en tête, des images drôles mais à la fois joyeuses... Comme si tout revenait dans l'ordre et que tout se plaçait.

Il se lève, me donne la main pour que je me lève à mon tour et marchons ensemble pour rentrer chez nous.

Nos voix sont mortes. On ne sait plus quoi penser. Ses yeux sont rouges et des larmes coulent le long de ses joues. Moi, un petit sourire s'installe sur mes lèvres, et mes yeux sont embués. J'ai réussis. Toutes ces épreuves passées... J'ai réussis. Moi qui m'en croyais incapable, me voilà soulagée. Comme si le poids du monde s'était envolé. En tournant au coin de la rue que nous connaissons si bien, Bruno s'arrête brusquement. Je me retourne et le fixe.

- Je vais t'aider, annonce-t-il en se frottant les yeux d'un revers de main. Je vais t'aider à trouver le don de ta sœur.

Je souris faiblement. Je secoue la tête.

- On va d'abord se reposer. Je crois que tout ce que tu viens d'avaler est lourd, dis-je.

Il me regarde intensément puis finit par hocher la tête. Nous nous remettons à marcher. La joie m'emporte. Je suis comme libérée.

Je venais de retrouver mon meilleur ami de toujours.

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