Au bout d'un moment, ils arrivèrent à une trappe, que James ouvrit. Tous les trois sortirent du tunnel et Regulus regarda autours de lui. Ils se trouvaient dans une maison en bois à l'aspect délabré. Les meubles étaient abîmés et il y avait des griffures sur les murs. Les chaises étaient cassées, les tables renversées, les fauteuils défoncés... On aurait dit qu'une bagarre particulièrement violente avait eut lieu.
– On est où là les gars ? Demanda Regulus.
– A la cabane hurlante. Répondit simplement James.
– La cabane hurlante ? Elle est pas censée être hantée cette baraque ?
– Si. Mais ce n'est pas vrai. Il est vrai que de temps en temps, on entends des hurlements sinistres sortir de cette maison, mais il ne s'agit en aucun cas de fantômes. Continua d'expliquer James.
Remus n'avait pas bougé depuis qu'ils étaient entrés dans la cabane. Il regardait les traces de griffures au mur en tremblant. Tout à son observation, Regulus ne l'avait pas remarqué.
– Si c'est pas des fantômes, c'est quoi qui fait tout ce boucan ?
– Il n'y a du bruit qu'une seule fois par mois. Dit James en regardant Remus.
A ce moment, Regulus remarqua l'attitude étrange de son ami et fit le lien immédiatement. C'était ici que Remus venait pour ses transformations. Les hurlements étaient les siens, les traces de griffures étaient les siennes et les meubles détruits étaient son œuvre. Ou plutôt l'œuvre du loup qui sommeillait en lui, car Regulus se refusait à dire que Remus et le loup était la même personne.
Regulus posa donc une main sur l'épaule de Remus, le faisant sursauter.
– C'est ici que tu viens Rem', n'est ce pas ? Demanda doucement Regulus.
Remus ne répondit pas tout de suite, se contentant de regarder son jeune ami. Puis il hocha la tête.
– Oui. Souffla-t-il. C'est là que je viens tout détruire, effrayer les gens, détruire tout ce que je vois... Je fais tout ce que fais un monstre ...
La pression sur son épaule se raffermit et Remus releva la tête, qu'il avait baissée, pour regarder Regulus.
Les yeux gris clair de Regulus étaient couleur orage et une lueur de colère brillait au fond de ses yeux. Un instant, Remus crut se retrouver devant Sirius tant les deux frères avaient une expression similaire parfois.
– Ecoute moi bien Remus John Lupin, si tu dis, penses, ou sous-entend encore une fois devant moi que tu es un monstre, je vais m'énerver. Non, tu n'est pas un monstre, en aucun cas. La bête qui vie en toi est incontrôlable, c'est différent. Tout ça, dit Regulus en montrant la pièce d'un large geste de la main, ce n'est pas toi qui l'a fait. C'est le loup-garou !
– Je suis le loup-garou Regulus. C'est moi qui fait tout ça. C'est moi la bête sanguinaire. C'est moi qui ait réduit à néant cette cabane. C'est moi qui tuerai mon meilleur ami si je le croisait. C'est moi le monstre !
Et comme il l'avait dit, Regulus s'énerva. Il foutu une claque monumentale à Remus, qui, surpris, tomba au sol.
– Moi aussi je suis capable de frapper. Dit le Black, les dents serrées, ses yeux lui lançant des éclairs. Tu veux savoir la définition d'un monstre ? Un monstre c'est quelqu'un qui est capable de regarder quelqu'un dans les yeux, et conscient de ce qu'il fait, le tuer ou le torturer de sang-froid. Simplement parce qu'il en a envie. C'est quelqu'un qui est capable de torturer son fils déjà malade. C'est quelqu'un qui serait capable de tuer son fils simplement parce qu'il est faible. C'est quelqu'un qui est capable de faire ça ! Ajouta Regulus en relevant sa manche droite, montrant sa cicatrice de brûlure. C'est quelqu'un qui utilise la magie noire sur ses enfants de 10 ans ! Un monstre c'est aussi quelqu'un qui est capable de pourrir la vie d'un enfant de 5 ans simplement parce qu'il en a envie. Et tout ça, un monstre le fait consciemment, de son plein gré. Un monstre est une brute sanguinaire, qui est heureux de faire le mal. Quelqu'un d'aussi gentil, compréhensif et protecteur que toi n'est pas, n'a jamais été et ne sera jamais un monstre Remus Lupin !
Regulus avait presque crié sa dernière phrase. Remus ne répondit pas, resta au sol et baissa la tête.
Regulus se calma immédiatement et s'agenouilla à côté de son ami, le forçant à relever la tête.
– Remus, il faut que tu arrêtes de croire que tu es un monstre. Ce n'est pas vrai. Lui dit-il doucement en le regardant dans les yeux. Mon père est un monstre. Greyback est un monstre. Face-de-Serpent est un monstre. Mais toi, tu es tout le contraire d'un monstre. Arrêtes de croire à toutes conneries que disent les gens. Tu vaux autant, voir plus qu'un autre sorcier.
– Pourquoi ? Souffla Remus.
– Simplement parce que tous les mois, tu te transformes. Je ne prétends pas connaître ce que tu endures à toutes les pleines lune, mais je sais que c'est extrêmement douloureux. Et qu'il faut un grand courage pour affronter tout ça en silence, sans se plaindre, et ce depuis sa plus tendre enfance. La vie est suffisamment compliquée avec Face-de-Serpent pour se la compliquer, tu ne crois pas ?
– Si, mais c'est une réalité.
– De quoi ?
– Les loup-garou sont rejetés mis au banc de la société. Si je trouve un logement à la fin de mes études, je serait déjà content. Et jamais je ne pourrais trouver un emploi stable.
– Si tu ne trouves pas de logement, alors je t'aiderai. Et si personne ne veut te donner de travail, moi je t'en donnerai. Dit Regulus, sérieusement.
– Pourquoi ? Pourquoi tu ferais ça Reg' ?
– Parce que je suis un Maraudeur. Et qu'entre nous, c'est à la vie à la mort. Et plus simplement parce que tu as accepté de m'accueillir chez toi gratuitement.
– C'est normal. Je ne peux pas te laisser retourner chez toi.
– Et pour moi, c'est normal d'aider mon ami. Sourit Regulus.
Remus resta silencieux un moment, avant que Regulus ne se relève et lui tende la main pour l'aider à faire de même.
Remus hésita un moment, puis, avec un sourire, saisit la main de son ami, qui le releva d'un coup.
– Merci Reg'. Lui dit-il.
– De rien Lunard. Fit Regulus avec un clin d'œil.
James, qui n'était pas intervenu, sourit à ses amis.
– Bon on y va ? Fit Regulus.
James et Remus hochèrent la tête et tous les trois se recouvrirent de la cape d'invisibilité pour sortir de la cabane et pour gagner Pré-au-lard.
Là bas, James leva sa baguette pour appeler le magicobus. Ils montèrent dans le bus violet à double impériale, qui les déposa dans la ruelle derrière l'hôpital.
Là, Remus agita sa baguette en direction de Regulus et James.
– Qu'est ce que t'as fait ? S'intrigua James.
– Comme on va aller chez les moldus, j'ai prit quelques précautions. Comme les tenues que nous portons sont tout ce qu'il y a de plus sorciers, je nous ait jeté un sort pour que les moldus ne remarquent rien. Pareil, si nous laissons échapper un mot sorcier, les moldus ne comprendront pas, ou comprendront autre chose.
– Ingénieux. Sourit Regulus.
– J'ai mit les même sorts sur la chambre de Pat'. Je me suis dit que ça serait plus simple.
– En effet. Admit James.
Ils commencèrent à sortir mais Remus retint Regulus par le bras.
– Qu'est ce qu'il y a Rem' ?
– Ça te dit de faire une surprise à ton frère ? Lui proposa-t-il en lui tendant la cape d'invisibilité.
Regulus sourit et prit le tissus. Il s'en recouvrit et disparut.
– Pour éviter qu'on t'écrases, reste entre nous. Lui dit James. Et dans les portes, tu n'auras qu'à me toucher le bras pour me dire que t'es passé.
– D'accord. Répondit Regulus.
– Allez Rem', on te suis. Dit James.
Le loup-garou hocha la tête et sortit de la ruelle.
Il les guida dans l'hôpital et croisa sa mère, qui était au courant de leur petit manège.
– Salut maman. Dit Remus.
– Bonjour Remus. James, ça fait plaisir de te voir.
– Bonjour Mrs Lupin.
– Vous pouvez y aller, il ne se doute de rien.
– Merci Mrs Lupin.
– Oh, je t'en prie James, appelle-moi Hope. Fit l'infirmière en souriant.
James hocha la tête et Remus reprit sa route.
En arrivant près de la chambre de Sirius, Remus jeta un coup d'œil à ses amis et frappa à la porte.
– Oui ? Fit la voix de Sirius dans la chambre.
Il était en train de lire un livre sur le Quidditch, assis en tailleur sur son lit, la perfusion qui lui transmettait son traitement à côté du lit.
Remus sourit et ouvrit la porte.
– Salut Siri' ! Fit-t-il en entrant.
– Remus ! James ! S'écria Sirius, un grand sourire éclairant son visage.
– Comment ça va Pat' ? Demanda James en souriant lui aussi.
– Beaucoup mieux depuis trente secondes. Affirma Sirius. Je savais pas que vous alliez venir aujourd'hui.
– Une surprise tu connaît Sirius ? Demanda James.
Sirius lui sourit.
– Je suis content que vous soyez là. Vous pouvez pas savoir à quel point je m'ennuie. J'ai rien à faire ici !
Remus et James se retinrent tous les deux de dire qu'il n'avait pas finit de s'ennuyer.
– Tiens, on t'a apporté quelques trucs.
Et le poursuiveur sortit quelques friandises de son sac.
– Merci James.
– Je t'ai apporté tes cours aussi. Dit Remus. Je sais que c'est moins passionnant que les chocogrenouilles mais bon.
– Merci Rem'.
Les trois amis discutèrent de choses et d'autres pendant environ 15 minutes.
Regulus se tenait debout dans un coin. Il était toujours invisible et observait son frère.
Depuis la dernière fois qu'il l'avait vu, agonisant presque dans le salon, il avait reprit un peu de poids, même s'il ne devait pas peser plus de 65kg. Sirius avait aussi les traits tirés et était assez pâle, mais rien à voir avec pendant les vacances, quand Reg' l'avait envoyé chez Remus.
Il écouta les trois amis discuter, se retenant de rire en même temps qu'eux.
– Au fait. Dit James au bout d'un moment. On t'a amené une autre surprise.
– Quoi ? Demanda Sirius.
James se tourna vers Regulus et hocha la tête.
Le cadet des Black sourit et enleva la cape.
– Reg ! S'exclama Sirius.
S'il n'avait pas eut la perfusion, nul ne doute qu'il aurait sauté sur son frère pour le serrer dans ses bras.
– Comment ça va grand-frère ? Demanda Regulus en s'approchant.
– Ça va. Dit Sirius en serrant son frère dans ses bras. Merci Reg'. Merci pour tout. Lui souffla-t-il.
– C'est normal Sirius. Tu n'as pas besoin de me remercier.
Sirius relâcha l'étreinte et sourit à son frère.
– Qu'est ce que tu fais ici ?
– Je fais partie de la bande maintenant. Sourit Regulus en montrant les trois Gryffondor de la main.
– Comment ça ?
– C'est un peu long à expliquer. Fit Regulus.
– Et j'ai tout mon temps. Lui répondit Sirius.
Voulant les laisser entre eux, Remus se leva et fit signe à James de le suivre.
– On reviens les gars. Dit le loup-garou.
– Où vous allez ? Demandèrent les frère Black d'une même voix.
– Chercher du gâteau au chocolat. Lança Remus avec un clin d'œil.
Lunard et Cornedrue sortirent ensuite de la chambre.
– Bon, assied-toi et raconte moi tout Reg'. Dit Sirius.
Regulus hocha la tête et marcha vers le fauteuil.
– Tu boites ? Remarqua Sirius, les sourcils froncés.
– Ça fait partie de l'histoire. Fit Regulus en se laissant tomber dans le fauteuil.
Sirius hocha la tête, attendant que son frère lui raconte.
– Alors, ça a commencé dans le train, pour retourner à Poudlard. Remus m'avait demandé de venir le rejoindre pour tout m'expliquer. Quand il m'a vu arriver, James n'était pas content. Mais il a finit par me sourire et m'accepter au bout de quelques minutes, quand Remus lui a dit que je t'avais sauvé la vie.
– En effet. Merci pour ça Reg'. Si t'avais pas été là...
– Oui. Mais j'étais là. Le coupa Regulus. Alors n'en parlons plus s'il te plaît.
Sirius hocha la tête, enjoignant son frère à continuer.
– Ensuite, Rem' nous a expliqué ta maladie. Et d'ailleurs, sache que je suis avec toi à fond.
Sirius lui sourit.
– Après, Remus et James se sont rendus compte d'un truc. Fit Regulus en se tortillant un peu sur son fauteuil.
– Quoi ? Demanda Sirius.
Regulus releva sa manche droite, laissant apparaître sa brûlure.
Sirius écarquilla les yeux, avant de froncer les sourcils.
– Comment t'as fait ça ? Ou plutôt qui t'as fait ça ?
Regulus ne répondit pas.
– C'est lui n'est ce pas ? C'est Père ?
Regulus hocha la tête pendant que Sirius fermait les yeux un instant sous le coup de la colère.
– Il t'a fait autre chose ? Lâcha Sirius d'une voix qui indiquait qu'il faisait tout pour se retenir.
Regulus hocha la tête.
– Quoi ?
– Il m'a cassé la jambe. Murmura Regulus.