en média: You say -> Lauren Daigle
Quelques jours passèrent depuis cette bouleversante révélation concernant mes origines maternelles. La glaçante voix masculine n'avait pas refait surface et cela allégeait mes pensées. Une partie tout du moins. Je restai constamment obnubilée par ce qu'Anastasia m'avait appris. J'avais l'impression que la vérité était de plus en plus proche. De plus en plus accessible mais de plus en plus effrayante.
Cela faisait plusieurs jours également qu'une peur nouvelle et inconnue m'habitait. Elle rongeait petit à petit chaque parcelle de mon corps et de mon esprit, devenant davantage incontrôlable. J'avais peur de moi. De ce que j'étais. Du danger que je pouvais représenter pour mes proches, les gens que j'aimais le plus au monde. J'avais peur de ma véritable nature mais m'accrochai pour ne pas sombrer.
Mes journées étaient rythmées par les horaires du lycée mais le soir, tout changeait. Je me couchai avec une étrange boule au ventre, effrayée à l'idée que quelque chose me pousse à me dévoiler vraiment. La nuit, tout s'animait pour les créatures de mon genre. C'était le moment où elles sortaient se divertir et se nourrir. Rien qu'au souvenir de la soirée de Thibaud, je priais pour que cela ne se reproduise plus.
Pour éviter cela, j'avais esquivé ou refusé un bon nombre de soirées où de sorties entre amis, improvisant à chaque fois une excuse quelconque pour me justifier. Je n'aimais pas mentir mais seule Linda savait pourquoi j'agissais ainsi et faisait tout pour me protéger. Lorsque je lui avais fait part de mes craintes en lui disant que dorénavant, je refusais de sortir de chez nous la nuit, par peur de ne plus arriver à me contrôler et blesser quelqu'un, elle m'avait réconforté et avait décrété que je savais ce que je faisais et que, si j'avais pris cette décision, elle se devait de la respecter.
Anastasia m'avait dit de m'accepter tel que j'étais. J'essayais d'aboutir à sa requête mais cela s'avérait plus difficile à faire qu'à promettre. Étant réellement l'enfant de la prophétie, j'allai devoir apprendre à me contrôler. Il était de mon devoir de réussir ma mission et de réparer les erreurs du passé sans pour autant compromettre la sécurité de mes proches. J'étouffai un bâillement et regardai l'heure. Il se faisait tard et, même si j'étais une créature de la nuit, ma vie de lycéenne m'obligeait à aller me coucher. Les cernes commençaient déjà à se voir et j'étais obligée de les camoufler de fond de teint, l'anti cernes étant inefficace.
Mes pensées divaguèrent soudain sur Lee-Lou. Je soupirai, tout en laissant mon regard parcourir ma chambre. Même si je la voyais tous les jours au lycée, nos discussions, nos appels téléphoniques tard dans la nuit, nos soirées secrets comme elle les surnommaient, me manquaient atrocement. Mes secrets qui me pesaient m'avait éloigné d'elle et j'avais l'impression de devenir étrangère à notre amitié. Tôt ou tard, j'allais devoir lui en parler. Tout cela était nouveau pour moi. Lee-Lou qui me connaissait depuis longtemps désormais, savait que je n'étais pas du genre à me confier. Je m'assis sur mon lit, hésitante.
J'avais grandi pendant seize années sans mes parents et voilà que désormais, j'apprenais que ma mère faisait partie d'un clan de vampires très puissants et qu'elle avait des pouvoirs qu'elle m'avait pour la plupart légué. J'avais aussi appris par Linda puis par Anastasia que mon père et ma mère n'avaient pas le droit de s'aimer et que ma naissance était un semblant de fin du monde pour la famille de ma génitrice.
Je soupirai et commençai à méditer. Il fallait que je découvre la vraie raison de l'amour interdit de mes parents. J'inspirai calmement et ouvris mon tiroir de table de chevet, là où était glissé le précieux journal de ma mère. Je le pris délicatement pour ne pas abîmer la couverture en cuir, déjà râpée par le temps à quelques endroits. Comme lorsque je l'avais eu dans la main la première fois, je ressentis une sensation de chaleur qui fourmillait dans mon corps. Loin d'être douloureuse, cette impression était plutôt agréable, réconfortante. Je choisis une page au hasard, puis, en fermant les yeux, j'essayais de reproduire ce qui m'était arrivé inconsciemment la première fois que j'avais touché le carnet, quelques semaines auparavant.
Les paupières closes, je me concentrai afin de réussir à visualiser une scène de ce journal. Les paumes collées au fin papier, je sentais mon esprit tomber, comme dans un grand trou. Cette sensation de chute libre me dévoila une nouvelle facette de mes pouvoirs, comme si je pouvais me téléporter dans la scène décrite du journal.
Toujours en gardant mes yeux clos, je souris, fière d'avoir réussi à reproduire cette situation passée incontrôlée. Je voyais une jeune femme blonde, ma mère, assise à un bureau en train d'écrire dans ce fameux cahier. Ses lèvres remuèrent en silence, comme si elle fredonnait une chanson. Elle avait l'air heureuse et mon cœur se gonfla de joie à cette pensée.
Je rouvris les paupières, tournai plusieurs pages et m'arrêtai sur l'une d'entre elles, au hasard. Traçant de la pulpe de mon index les contours des lettres cursives de ma mère, je recommençais l'expérience et découvris cette fois ma mère, en train de rire avec un jeune homme. J'en déduisis qu'il s'agissait du dénommé Simon, qui apparaissait plusieurs fois depuis ma dernière lecture.
Voulant quand même garder un peu de surprise pour la suite de ma lecture, je rouvris les yeux, mettant fin à cette démonstration de mon pouvoir.
Je souris. J'espérais, tout comme ma mère, trouver un jour le garçon idéal avec qui passer ce temps et qui ferait battre mon cœur. Qui m'aimerait tel que je suis, pour ce que je suis, avec mes origines et mes pouvoirs, qui font désormais parti de intégrante de moi. Qui aimerait ma vraie nature et m'apprendra à l'aimer moi aussi. Je rêvais d'un amour aussi passionné que celui de mes parents, même si celui-ci avait une fin des plus tragiques.
Je m'allongeai dans mon lit, allumant ma lampe de chevet. Je calai mon oreiller contre ma nuque et ouvris à l'endroit où était disposé mon marque-page. Étonnement, celle ci ne comportait pas de date ou d'événements retranscrits mais seulement des citations. Un dessin au feutre noir représentant des roses entrelacées dans un croissant de lune s'étalait sur la page voisine. Je laissais mon doigt se promener sur l'encre sèche. Linda m'avait révélé que ma mère aimait beaucoup dessiner et je fus éblouie par la simplicité de son talent.
Je me penchai de plus près sur les citations écrites. Elles étaient toutes plus poétiques les unes que les autres et révélaient le romantisme de la personnalité de ma génitrice.
J'entendis un bruit furtif de pas et Linda passa la tête dans l'embrasure de ma porte.
- Bonne nuit ma chérie. Dors bien et fais de beaux rêves, me dit-elle de sa voix claire et enjouée.
Je la remerciai, lui souhaitant de même et me replongeai dans ma lecture, lorsqu'elle eut refermé la porte. Quelques pages plus loin, je sursautai et clignai des yeux, relisant même le paragraphe une seconde fois, pour être sûre de ne pas halluciner. Sur la page de gauche, la vérité au sujet de la relation de mes parents s'étalait...
~🌙~
Coucou les plumes <3
J'espère que tout va bien pour vous :)
Je suis vraiment navrée de ne pas avoir posté la semaine dernière, j'ai eu un petit coup de mou et mon chapitre n'était pas prêt...
Je sais que ce chapitre n'a pas beaucoup d'action, c'est plutôt un chapitre transitif pour la suite qui est très importante.
• Qu'en avez vous pensé ?
• Des idées sur les raisons de l'amour interdit de ses parents ?
• Aimez vous la musique en média ?
• Des remarques à me faire ?
Gros bisous ♡