Le Feu Et La Cendre

By CollectifOrthographe

3.2K 569 745

Un univers. Une infinité de mondes. À Wattpadia, terre sacrée de la littérature, l'esprit créatif est roi, et... More

Préface
Note
Note numéro deux
Prologue*
Chapitre 1 : Edit royal*
Chapitre 2 : Affichage en perspective*
Chapitre 3 : La Légende*
Chapitre 4 : Première soirée*
Chapitre 5 : Mission commencée*
Chapitre 6 : Ecrire son histoire*
Chapitre 7 : Elément perturbateur*
Chapitre 8 : Mission d'infiltration*
Chapitre 9 : Désastre écailleux*
Chapitre 10 : Terribles nouvelles*
Chapitre 11 : Légendes et vérités*
Chapitre 12 : Serments de vie*
Chapitre 13 : Présage de fin*
Chapitre 14 : La Chute d'un Titan*
Point de repère
Prologue
Chapitre 1, partie 1
Chapitre 1, partie 2
Chapitre 2, partie 1
Chapitre 2, partie 2
Chapitre 3, partie 1
Chapitre 3, partie 2
Chapitre 3, partie 3
Chapitre 4, partie 1
Chapitre 4, partie 2
Chapitre 4, partie 3
Chapitre 4, partie 4
Chapitre 5, partie 1
Chapitre 5, partie 2
Chapitre 5, partie 3
Chapitre 6, partie 1
Chapitre 6, partie 2
Chapitre 6, partie 3
Chapitre 7, partie 1
Chapitre 7, partie 2
Chapitre 8, partie 1
Chapitre 8, partie 2
Chapitre 9, partie 1
Chapitre 9, partie 2
Chapitre 9, partie 3
Chapitre 10, partie 1
Chapitre 10, partie 2
Chapitre 10, partie 3
Chapitre 11, partie 1
Chapitre 11, partie 2
Chapitre 11, partie 3
Chapitre 12, partie 1
Chapitre 12, partie 2
Chapitre 12, partie 3
Chapitre 13, partie 1
Chapitre 13, partie 2
Chapitre 13, partie 3
Chapitre 14, partie 1
Chapitre 14, partie 2
Chapitre 14, partie 3
Partie de transition et questions (lisez, c'est important)
Chapitre 15, partie 1
Chapitre 15, partie 2
Chapitre 15, partie 3
Chapitre 16, partie 1
Chapitre 16, partie 2
Chapitre 16, partie 3
Chapitre 17, partie 1
Chapitre 17, partie 2
Chapitre 17, partie 3
Chapitre 18, partie 1
Chapitre 18, partie 2
Chapitre 18, partie 3
Chapitre 19, partie 1
Chapitre 19, partie 2
Chapitre 19, partie 3
Chapitre 20, partie 1
Chapitre 20, partie 2
Chapitre 20, partie 3
Chapitre 21, partie 1
Chapitre 21, partie 2
Chapitre 22, partie 1
Chapitre 22, partie 2
Chapitre 23, partie 1
Chapitre 23, partie 2
Chapitre 23, partie 3
Chapitre 24, partie 2
Chapitre 24, partie 3
Chapitre 25, partie 1
Chapitre 25, partie 2
Chapitre 26, partie 1
Chapitre 26, partie 2
Chapitre 27, partie 1
Chapitre 27, partie 2
Chapitre 27, partie 3
Chapitre 28, partie 1
Chapitre 28, partie 2
Chapitre 28, partie 3
Chapitre 29, partie 1
Chapitre 29, partie 2
Chapitre 29, partie 3
Chapitre 30, partie 1
Chapitre 30, partie 2
Chapitre 30, partie 3
Chapitre 31, partie 1
Chapitre 31, partie 2
Chapitre 31, partie 3
Chapitre 32, partie 1
Chapitre 32, partie 2
Chapitre 32, partie 3
Chapitre 32, partie 4
Chapitre 33, partie 1
Chapitre 33, partie 2
Chapitre 33, partie 3
Chapitre 33, partie 4
Epilogue
Le petit mot de la fin

Chapitre 24, partie 1

14 4 1
By CollectifOrthographe

Le couloir vers la salle du trône était long et vide, sans la moindre tenture ou le moindre tableau. Lina, ébahie, ne pouvait s'empêcher de faire le lien avec Sretaz et son bastion de l'Est, rempli de dorures et de tapisseries, encore plus chargé que le palais. Là... C'était étrangement vide. Un méchant cliché n'était-il pas censé laisser libre cours à sa folie des grandeurs ?

Devant elle, le majordome faisait le guide, silencieux comme jamais. Ses seuls mouvements avaient pour but d'empêcher Baku de toucher un vase, ou Phila de s'appuyer contre le mur, ou même Corbeau de traîner derrière. Il semblait avoir un sixième sens pour ce genre de choses, à tel point que Lina en était impressionnée. Et puis, il fallait bien admettre que ça la distrayait de voir sa canne voler dans tous les sens, même si les doigts rougis de Phila et Baku qui se frottait la main, l'air coupable, n'étaient sans doute pas de cet avis. Ça lui permettait d'oublier l'épouvantable aura du cliché, et le risque non négligeable de la présence de Mairù sur les lieux.

D'immenses portes interrompirent leur course alors que Lina était plongée dans ses réflexions, et Baku dut l'attraper par le col pour l'empêcher de se cogner au mur. Phila pouffa. Pas longtemps. Le majordome avait ouvert les portes.

Une immense salle du trône se tenait derrière les battants, décorée avec sobriété dans des tons bleus et noirs. Lina voyait juste quelques tentures, un ou deux vases soigneusement astiqués, et un trône de bois de taille normale, tout juste un peu ouvragé, qui dégageait une quantité impressionnante de magie. Elle ferma les yeux, et se concentra pour tenter d'en deviner la nature. Mais la salle du trône était dénuée de l'aura clichée, et même les relents du majordome non loin ne pénétraient pas les lieux. Elle ne sentait que la pureté de la magie créationniste, avec peut-être quelques traces de celle dégagée habituellement par Mairù.

Corbeau lui donna un petit coup de coude et désigna, sur le trône, Kikoolol, assis négligemment sur le bois dur, fixant une de ses mains avec une étrange nostalgie. Lina se frotta les yeux, avant de se tourner vers son ami, les yeux remplis d'étonnement. Ce dernier fit une petite moue. Oui, il avait bien vu comme elle. La main de Kikoolol était bien blanche et squelettique, complètement dénuée de chair et de sang. À ses côtés, Baku chuchota :

« – Alors soit c'est une liche, soit il a une maladie qui lui fait pourrir la chair... Et je penche plutôt pour la première option vu à quel point il semble en forme. »

Une liche ? L'hypothèse fit froncer les sourcils à Lina. Une liche ne grandissait pas, ne vieillissait pas, vu qu'elle était morte. Si Kikoolol était vraiment une liche, le changement datait d'il y a très peu de temps. Peut-être même qu'il était encore vivant alors qu'il lui tranchait la gorge.

Un raclement de gorge de Corbeau détourna l'attention de Kikoolol de sa main, et il sursauta en les voyant dans la pièce. Sa manche retomba aussitôt sur son bras. Akai plissa les yeux.

« – Qu'est-ce qu'il essaie de cacher avec cette main morte ?

– J'aimerais bien le savoir, grogna Phila. L'ami Kikoolol est plein de surprises. C'est rare pour un cliché. »

Lina se prit le menton entre les mains. Elle avait raison. Les clichés étaient habituellement pleins de surprises prévisibles. Elle aurait pu s'attendre à Sretaz qui revenait à la vie, au plan diabolique qui cachait un autre plan diabolique encore plus grand, à pas mal d'autres choses encore. Mais Kikoolol qui entreprenait un rituel de lichification ? Ça c'était plutôt inattendu. Surtout vu à quel point ces rituels étaient risqués pour un mage.

Un pentacle surgit à ses pieds, entourant la zone dans laquelle se trouvait le groupe et le trône d'une aura impénétrable. Elle ne voyait plus le majordome, juste Kikoolol devant elle qui psalmodiait. Il n'y avait plus rien d'autre dans son champ de perception. Sans aucun doute, Kikoolol ne voulait que personne d'autre entende ce qu'il avait à dire.

Elle se racla la gorge avant de lancer avec ironie :

« – Alors mon vieux, on ne dit plus bonjour à ses vieux ennemis ? »

Kikoolol releva les yeux, fixés sur Lina, et soupira.

« – Bonjour. Vous devez sûrement vous demander pourquoi je vous ai aidé, et pourquoi vous avez vos armes...

– Eh bien ça me semble évident qu'on se pose la question. Aux dernières nouvelles, tu as tranché la gorge de Lina, que je sache. »

Baku hocha la tête, l'air d'accord avec les paroles de Phila. Et Kikoolol soupira de nouveau, en ressortant sa main de sa manche. Une main qui semblait tout à fait normale. Lina plissa les yeux. Décidément, elle comprenait de moins en moins.

« – C'est une très longue histoire, qui commence par deux questions assez simples.

– Eh ben vas-y, balance, grogna Lina. Vite, j'ai pas que ça à faire et cet endroit me file les chocottes.

– Mairù, hein ? Soupira Kikoolol. Je crois que c'est bien le seul qui a réussi à te faire peur. Mais passons. Première question, que pensez-vous savoir de moi ? »

Lina se tut. Elle se contenta d'écouter les autres raconter ce qu'ils savaient, de la plus succincte au plus long discours. Elle écouta Akai expliquer brièvement ce qu'elle avait entendu, Corbeau raconter une longue histoire, Baku cracher son venin aussi violemment que possible. Et Kikoolol se taisait. Il les écoutait, l'un après l'autre, avec un regard désolé à l'adresse de Corbeau et un, plus compatissant, à celle de Baku. Ce dernier serra les dents, et attrapa la main de Lina entre ses doigts, avant de la presser à intervalles réguliers, comme elle l'avait vu faire avec ses morceaux de pâte à mémoire, conçues pour diminuer son stress. Elle soupira, et accompagna doucement les pressions, jusqu'à ce qu'il se calme.

Kikoolol pinça ses lèvres, et continua d'écouter les récits des autres. C'était maintenant Phila qui parlait.

« – Ce que je sais ? Que tu nous as attaqués à plusieurs reprises, que tu es responsable de la mort de pas mal de mondes, dont, indirectement, d'une des générales, que tu as manqué de tuer Lina... Tout ce joli bordel, quoi. »

Kikoolol soupira.

« – Manquer de tuer Lina, ce que j'ai le plus regretté de toute ma vie... Ma deuxième question sera plus... Vague. Est-ce que vous vous souvenez de votre premier meurtre ? »

Baku pâlit, et se remit à presser les doigts de Lina à intervalles réguliers. Cette dernière tenta de se concentrer sur la pression. Mais rien à faire. Lorsque Kikoolol avait prononcé les mots « premier meurtre », son esprit s'était fixé à ce jour-là, son dernier jour dans les rues de Londres.

Son premier meurtre. Oui, elle s'en souvenait.

C'était ce moment où elle rentrait du collège pour aller à son orphelinat, après avoir été collée, prenant un raccourci dans l'espoir d'arriver à temps pour son entraînement au combat. Un raccourci dans les ruelles de Londres. Idée du siècle, pas vrai. Surtout pour une jeune fille de treize ans, incapable de savoir que ce genre de ruelles grouillait de gens très mal intentionnés qui la verraient comme une proie.

Depuis son enfance solitaire, elle gardait toujours un petit couteau dans sa poche, un canif, pour pouvoir se défendre en cas de besoin. Elle en avait souvent eu besoin, et ce jour-là elle n'avait jamais été aussi contente de le sentir dans sa poche. Elle avait pu ainsi se défendre pendant longtemps contre la bande de types souriants qui l'avaient accostée et tenté de la traîner dans un endroit encore plus sombre.

Elle en avait blessé un, mis hors combat plusieurs autres, se défendant avec ses poings, ses pieds, son canif. Mais ils étaient trop nombreux. Et elle n'avait que treize ans.

Elle se souvenait de celui qui lui avait bloqué les bras, de ceux qui l'avaient bombardée de bouteilles d'alcool avant de la forcer à rouler au sol, créant ces marques indélébiles dans son dos. Elle se souvenait de la douleur qui avait petit à petit pris pas sur son cerveau alors qu'ils passaient ses mains sur son corps, cherchant à retirer ses vêtements. Elle se souvenait de son dernier recours, quelque chose qu'elle s'était promis de ne pas utiliser sur Terre, ses dons, sa métamorphose, qui lui avait valu tant de regards étranges et de coups à l'orphelinat. Et elle se souvenait de son réveil, dans les plaines de Wattpadia, les vêtements déchirés, recouverte de sang et de boyaux, sa main serrée sur le cadran de sa montre.

Elle avait compris, plus tard, que la douleur combinée à l'utilisation de magie lui avait fait perdre le contrôle de ses dons. Et que la montre qui se trouvait à son poignet était en fait une montre spatio-temporelle, dont la provenance restait inconnue. Contenant un mécanisme d'urgence qui, sentant la magie partir dans tous les sens, l'avait propulsée à Wattpadia, laissant derrière elle les corps des hommes.

Elle secoua la tête, se concentrant de nouveau sur Kikoolol. Ses meurtres n'avaient rien à voir avec cette histoire, elle le savait très bien. Elle voulait juste comprendre l'histoire de Kikoolol. Pas exposer la sienne.

Les autres, à ses côtés, affichaient sensiblement la même tête. Akai soupirait, l'air détachée. Phila avait les traits tordus, les dents montrées dans une expression de dégoût absolu. Corbeau avait le regard perdu au loin, fixé sur le trône derrière Kikoolol. Ou peut-être Kikoolol lui-même. Et Baku affichait toujours cette même expression de terreur, les doigts serrés sur la paume de Lina comme sur une bouée de sauvetage. Même leur ennemi semblait dégoûté.

« – Moi, je m'en souviens. Je fais encore des cauchemars. Erin s'en souvient sûrement. J'avais donné un faux prétexte à tout le monde. Comme avec ce maudit plan. Comme avec toute ma vie. Un beau mensonge. »

Lina releva la tête. Comment ça mensonge ? Comment avait-il pu mentir ?

Les doigts de Baku se resserrèrent encore plus sur sa main alors que Kikoolol se levait et se rapprochait d'eux, et il marmonna doucement :

« – Il est ici... »

Mais l'information ne s'imprima pas. Lina était trop concentrée sur l'ennemi. Beaucoup trop à son goût. Et elle n'arrivait pas à comprendre pourquoi elle le suivait du regard avec une telle intensité. C'était l'ennemi. Et même si ses propos étaient intéressants, son regard ne devait pas se fixer. Pas comme ça.

Kikoolol soupira. Et se lança, avec l'expression de celui prêt à lâcher une bombe.

« – Il se trouve que je hais les clichés. Je les hais à un point inimaginable. Mais la seule solution pour avoir le pouvoir de les détruire était de prendre leur tête. »

Continue Reading

You'll Also Like

1.7M 178K 143
Seule. Rejetée. Incomprise. Rubis n'a plus rien à espérer, mais une pierre précieuse va tout changer. *** Quand Rubis Brightwood, adolescente tourme...
9.9K 1.9K 51
| Urban Fantasy | MxM | 2 publications par semaine Dans l'Atrium, capitale lumière où les cinq races cohabitent presque en harmonie, la police humain...
23.9K 3.1K 43
La Province de Nauphela est divisée en quatre Ordres : Les Chevaliers, les Fées, les Sorciers et les Archers. Pour établir une harmonie entre chacun...
28.1K 3.9K 23
Tome 2. La lecture préalable du tome 1 est indispensable. Après les événements de la Tour Eiffel, Vivien fait sa rentrée à l'Institut, plus stressé...