L'eau froide ruisselle sur ma peau blafarde, les yeux fermés je n'écoute que son bruit. Il y a une vingtaine de minutes j'étais morte, à mes yeux, à leurs yeux. A ses yeux, j'étais morte. Je n'avais laissé derrière moi qu'un souvenir, ni fait ni geste marquant, seulement le souvenir de ma présence entre les murs du QG.
Des spasmes prennent soudainement le contrôle de mon corps. Mes yeux s'emplissent de larmes, qui finissent par passer la barrière de ceux-ci. Recroquevillée, la tête dans les genoux les perles salées se mélange à l'eau froide de la douche.
Sanglotante, je me retrouve dans un monde que j'avais quitté plus tôt que prévu. Je ne sais pas pourquoi je suis encore là, je ne sais pas pourquoi moi on m'avait ramené, pourquoi je ne pouvais pas être en paix.
—J'en ai pas encore assez chier pour que tu ne veuilles plus de moi ?!
Entre mes sanglots et l'eau de la douche je n'entends pas que quelqu'un rentre dans ma salle de bain. L'eau de coupe soudainement, arrêtant la torture que ces gouttes glaciales infligeaient à mon dos.
Je relève brusquement la tête voulant voir qui ose interrompre le dialogue de sourd que j'entretiens avec... avec quoi d'ailleurs ? La vie ? La mort ? L'existence ? Le Karma ? Même moi je ne sais plus...
Des iris vertes accompagnées de mèches noires et roses me regardent, moi la petite créature vide de sens. Karenn attrape une serviette et la dépose sur mes épaules fluettes, avant de me soulever et de m'emmener dans la chambre.
Elle me dépose sur le lit et cherche dans mes placards de quoi m'habiller. Elle n'essaye même pas de faire comme si tout était normal, pas de discussion puérile ou de ragots comme avant, juste un silence. Pesant, royal, religieux.
Elle m'aide à enfiler le short et le haut large qu'elle a choisi avant d'aller ouvrir mes rideaux, laissant la lumière de la fin de soirée envahir la pièce. Ne savant sûrement pas quoi faire d'autre, elle m'enlace de toutes ses forces.
Encore une fois, je fonds en larmes répondant à son étreinte avec toute la force qu'il me reste. Je ne sais plus ce que je fais là, ni pourquoi j'y suis. Je suis perdue, dévastée et vide.
— Karenn je...
— Ne dis rien... s'il te plaît, ne dit rien...
— Tu... Tu peux l'appeler...? Dis-je hésitante.
Elle s'écarte de moi, caresse ma joue tendrement et avec affection. Elle s'est pertinemment de qui je parle, un petit sourire habille ses lèvres. Elle se lève, et se dirige vers la porte. A peine a t-elle passé sa tête a travers l'entre bâillement de celle-ci qu'il arrive dans la pièce.
Ses cheveux bruns, ses yeux améthyste, sa mâchoire carré, ses canines à peine apparentes. Magnifique... Il est juste... Parfait.
Je reste assise sur mon lit, admirant le vampire qui se tiens devant moi. Je me perds dans ses iris violettes, un océan de douceur et de réconfort. Accroupit, sa main viens rejoindre la joue, essuyant mes dernières larmes du tendre caresse.
Je ne rêves pas, il est bien là devant moi, en chair et en os, plus vrai que nature. Qu'est-ce que j'ai pu rêvé de lui dans mon sommeil éternel. Pas si éternel que ça finalement...
PDV Nevra
Ses yeux rouges sang, ses lèvres délicates, ses cheveux bruns, son doux visage. Cette frimousse, je n'aurais jamais put l'oublier. Je n'aurais jamais put l'oublier. Elle m'aurait hanté, elle m'a déjà hanté... Un mois, un seul et unique mois. Et ça m'a suffit.
— T'attendais derrière la porte tout ce temps...? Demande t-elle faiblement.
— J'allais pas te laisser Princesse...
N'y tenant plus je la prends dans les bras et enfouit ma tête dans le creux de son cou. Son odeur... Qu'elle m'avait manqué. Je la serre de toutes mes forces, ayant peur qu'elle m'échappe, qu'elle se défile, qu'elle s'en aille. Et cette fois-ci, pour toujours et à jamais.
Elle ne partira pas, pas tant que je serais là. Son rire continuera à résonner dans les couloirs, son sourire continuera à apparaître sur son doux visage, elle continuera à déployer ses ailes, à faire les quatre-cents coups avec Ezarel, à provoquer Valkyon on duel, à faire la course avec Karenn, à étudier avec Ykar, à se balader avec Alagéa.
Elle continuera tout ça, elle continuera à vivre, à rêver. Tant que je serais là, tant que je la protègerais, elle vivra.
Elle se recule me regardant de ses yeux larmoyants, j'aurais tout fait pour qu'elle ne sois pas partie il y a un mois. Et maintenant qu'elle est là, face à moi, il n'y a plus aucuns doutes.
C'est clair comme de l'eau de roche, aussi beau que son sourire, aussi doux que son rire et aussi effrayant que ce dernier mois.
Je l'aime.
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Hello ! Désolé chapitre beaucoup plus court que d'habitude mais je n'avais plus tellement d'inspiration et je voulais éviter d'écrire quelque chose d'on je ne suis pas fière ou qui n'avais aucun intérêt.
Voilà sur ce désolé pour l'attente et la publication assez tard, je vous fais plein de bisous 😘 N'hésitez pas à me laisser vos avis !