Il était là.
Il en était sûr, c'était lui.
Là, debout sur le trottoir en face.
Les mains dans les poches, la capuche remontée sur sa tête, le regard encré dans celui de Donghyuck.
Les deux hommes au cœur brisé s'étaient regardés fixement pendant bien 2 minutes sans bouger.
120 secondes à s'observer, séparés par la route où certaines voitures venaient rompre durant quelques secondes leur contemplation.
Le brun avait déglutit et en entendant un klaxon, se réveilla. Il regarda ailleurs quelques secondes avant de retrouver Mark.
Il avait terriblement besoin de lui parler. De le prendre dans ses bras. De sentir à nouveau cette chaleur lorsque les deux amis s'étreignaient.
Sa gorge était serrée. Il avait envie de pleurer autant que de rire.
Mark était là, à côté de la maison de Donghyuck et attendait son retour des cours.
En traversant, Donghyuck se mit à pleurer.
De soulagement ou d'inquiétude, d'appréhension ou de bonheur.
Mark était là, il était venu pour le voir.
Mark allait bien.
D'apparence, il semblait aller bien.
Alors il pleura. Sûrement parce qu'il repensa à toutes ces dernières semaines de calvaire sans Mark.
Ces jours sombres, ces pensées funestes et ces envies suicidaires, tout ça qui étaient passés par sa tête.
Il s'approcha de son meilleur ami et laissa son sac tomber par terre.
Les joues trempées, il regarda Mark qui finalement, n'était pas en meilleur état. Il renifla et s'approcha de lui encore un peu plus.
Le noiraud enleva ses mains de ses poches et retira sa capuche. Les deux déglutirent en même temps.
Donghyuck leva les mains jusqu'aux joues de son ami.
C'était comme un rêve.
Il les posa sur les joues roses de Mark, toujours pleurant à chaudes larmes.
Mark était bien là, devant lui. Il avait froid vu la chaleur de son épiderme.
Maintenant ils en étaient sûr, ça n'est pas un rêve.
— Qu'est-ce que tu fais là ? Renifla le plus jeune.
— Tu m'as tellement manqué.
Le canadien lui fit un sourire triste. Donghyuck retira ses mains et passa sa manche de son uniforme sous ses yeux.
— T'étais où ? Tu faisais quoi ? Putain après tout ça tu peux pas simplement revenir et me dire que je t'ai manqué ! S'énerva le brun, essayant parallèlement de calmer ses pleurs.
— Je sais. J'avais même préparé un petit texte. Mais je m'en souviens plus. Tu m'as tellement manqué.
— Ça fait quatre jours que t'ai introuvable. Tu es spectateur de mon harcèlement, tu m'ignores depuis des semaines. Et tu me dis que je t'ai manqué ?! Tu cherches quoi au juste ?!
Mark baissa la tête. Même revoir son meilleur ami il n'y arrivait pas. C'était définitivement un bon à rien. Il méritait d'être à la place du brun.
Après tout, il était comme lui.
Il ouvrit la bouche mais aucun son n'en sortit. Ses lèvres se mirent à trembler. Encore une fois, il s'insulta mentalement. Quel incapable il faisait. Il n'était bon à rien.
Il releva la tête, Donghyuck vu ses yeux brillants. Mark voulait pleurer aussi.
Le canadien soupira et passa ses doigts sur ses yeux fermés.
— Je suis désolé. Je reviens demain.
Donghyuck écarquilla les yeux. Alors il allait réellement l'abandonner une fois encore ? Non, il avait dit qu'il reviendrait le lendemain. Il le regarda partir, s'hurlant intérieurement de le rattraper.
Mais Donghyuck n'avait pas la force de se battre encore une fois.
Il n'avait plus la force de rien.