Faëra ▬ Tome ✯ © (Les 9 Royau...

By SawyerElla

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"Il y a à peine vingt-quatre heures, Elyne était sur Midgard, avec sa mère. Aujourd'hui, elle traverse les... More

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Thirty Five
Tome 2 !
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Nine

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By SawyerElla

Outch.

Ça, c'est la première chose.

Je n'ai pas encore ouvert les yeux et je n'ai pas besoin de ça pour remarquer à quel point ma tête me lance. J'ai d'ailleurs tellement peur de me mettre à vomir, la douleur s'étant subitement propagée jusqu'à mon ventre.

Mais qu'est-ce qu'il s'est pas...

Ah oui, je me souviens : je me suis évanouie.

Ce qui est d'ailleurs, en partie, ma faute. J'aurais dû me rassasier un peu plus quand j'en ai eu l'occasion. Quant à l'autre élément qui a provoqué tout ça, je parierai sur toutes ces émotions que j'essaie de contenir depuis mon arrivée sur ces terres. La peur, bien évidemment en tout premier lieu. Celle d'un tas de choses que mon esprit a du mal à assimiler et qu'il a essayé de rejeter au mieux. Celle de me trouver dans un endroit inconnu avec des gens qui ne peuvent normalement pas exister. Et puis... Celle de ne jamais retrouver ma vie.

Vient ensuite la tristesse d'être séparée de la personne la plus importante à mes yeux, ma mère. Et puis la colère, à l'égard de cette dernière qui connait sans aucun doute l'existence de tout ce petit monde et qui n'a jamais pensé qu'il serait bon de tout me dire. Ah oui, je suis en colère qu'elle ne m'ait rien dit ! Maintenant je me retrouve ici, sans savoir quoi faire et seule, en quelque sorte.

Ça fait beaucoup à encaisser, surtout le ventre presque vide.

— Je crois qu'elle est en train d'émerger, j'entends une voix un peu éloignée.

Je suis toujours là. Ô désespoir, j'espérais tant me réveiller dans mon lit bien chaud. À la place, je suis allongée sur quelque chose de peu très confortable, d'un peu froid, de dur et qui, en plus de cela, me trimballe dans tous les sens au grès de la route que nous empruntons.

— Elle a repris quelques couleurs, dit une autre voix avant d'appeler, Robin ! Je crois que notre invitée est toujours vivante.

— Pas si fort, conseille ce dernier à son interlocuteur, si elle a encore besoin de repos, elle aurait du mal à se rendormir avec ta grosse voix !

J'entends quelques rires avant que le silence ne revienne. Je n'ai pas encore ouvert les yeux, j'ai peur que la douleur ne s'accroisse. Alors j'attends, analysant le moindre pic douloureux et jaugeant le meilleur moment pour signaler au monde qui m'entoure que, oui, je suis bien réveillée.

Ça me prend au moins une vingtaine de minutes, peut-être plus ou même moins, je n'ai vraiment pas la notion du temps. Encore moins quand je suis dans cet état. Une fois les yeux ouverts, les quelques suppositions que je m'étais faites ces dernières minutes se révélèrent être exactes : j'avais bien senti le soleil sur ma peau. J'ai donc dû dormir toute la nuit et n'ai rien vu des grottes du point d'Arkhar. Je n'ai sûrement pas raté grand-chose de toute façon.

— Comment vous sentez-vous ? me questionne-t-on à peine ai-je pu donner signe de vie.

— J'ai l'impression qu'un...

Mais je m'arrête net. Il va falloir que j'apprenne à tourner sept fois ma langue dans ma bouche, surtout quand j'ai loupé toute une nuit, au minimum, de route et que j'ignore si d'autres petits compagnons nous ont rejoints durant ces heures où j'étais inconsciente. Sortir une expression telle « un camion m'est passé dessus » pour faire comprendre à mes nouveaux amis que j'ai la tête en vrac et que je me sens lourde, n'est donc pas la meilleure des idées. Je devrais leur expliquer ce qu'est un camion, j'ai déjà galéré à trouver les mots justes pour la montre, alors un camion...

— J'ai très mal à la tête, je me contente de dire après une hésitation qui a éveillé les soupçons de Robin. Qu'est-ce qui s'est passé ?

Je jette un coup d'œil circulaire et remarque que je me trouve dans une charrette, un long drap étendu sur moi. Nous sommes, pour ne pas changer, encore dans une forêt. Mais je m'attendais à quoi ? À des gratte-ciels peut-être ?

— Vous vous êtes évanouie, m'informe-t-il avec un sourire compatissant. Nous avons décidé de demander à ce gentil marchand si nous pouvions utiliser sa charrette le temps que vous repreniez connaissance.

Je le vois jeter un sourire à une personne au-dessus de moi, sûrement le marchand en question.

— Merci, je dis autant à ce dernier qu'à mon interlocuteur. Ai-je dormi longtemps ?

— Près de douze heures, m'informe-t-il.

— Je suis désolée, je dis très sincèrement en tentant de me redresser.

Mais je finis par retrouver la position allongée, ma tête ayant tourné légèrement.

— Il faut que vous mangiez un peu, me conseille-t-il de faire en positionnant son cheval juste à côté de la charrette. Tenez, mangez, me dit-il en me tendant un petit sac en cuir. Mangez ce que vous voulez. Il nous reste une dizaine d'heures avant d'arriver au château du Grand Roi. Nous chasserons entre temps, mais pour le moment, reprenez des forces.

J'acquiesce de la tête avant d'ouvrir le sac en question. S'offre à moi une gourde d'eau (enfin, j'espère bien qu'il ne s'agisse pas de vin, je ne supporte pas ça), ainsi que divers fruits comme des pommes, des poires, des cerises et des baies. Il y a également du pain et des brioches. J'opte pour l'une de ces dernières, après avoir consommé quelques gorgées d'eau fraiche qui m'ont fait le plus grand bien.

— Comment allez-vous mademoiselle Elyne ? m'a ensuite demandé Kaël qui avait pris la place de Robin, juste en face de moi.

— Un peu mieux, je réponds sincèrement en arrivant enfin à être assisse. Désolée, je dis de nouveau, pour le désagrément.

— Ce n'est rien, m'assure-t-il. Vous pourrez mieux vous reposer et manger, une fois à Camelot.

J'hoche la tête, un vent de panique s'installe en moi : nous ne sommes plus très loin du Grand Roi. De la personne qui pourrait m'aider. D'un homme si légendaire dans un autre monde. Avec une épée magique qui sauvegarde la paix.

Mais j'ai tout de même peur... Et s'il ne pouvait rien faire pour moi après tout ?

Non, Robin ne me ferait pas de faux espoirs... Son épée a probablement d'autres effets magiques, comme ouvrir un portail à travers les mondes peut-être ? Oui, je ne doute pas qu'il pourra m'aider...

— On s'arrête ! j'entends mon protecteur annoncer d'une voix forte. Cado, Manor et Allistaire, vous vous chargez de la chasse. John et Rhieler s'occuperont du feu. Merci pour votre aide monsieur, je vous souhaite les meilleurs présages pour votre journée. All', aide Elyne à descendre de là avant de t'en aller.

Je n'entends pas de râlements de la part de ce dernier, que c'est étonnant ! Ou alors, c'est peut-être les bruits des autres compagnons qui ont couvert sa réaction. En tout cas, il arrive rapidement à mes côtés, visiblement de meilleure humeur que ces derniers jours et la main tendue vers moi.

— Vous êtes sûre que vous pouvez vous relever ? me demande-t-il sans la moindre émotion.

Je n'arrive pas à savoir s'il s'agit d'une gentillesse que je n'avais pas encore décelée chez lui ou simplement une précaution de sa part pour ne pas devoir me rattraper si mes jambes me lâchent...

— Ça ira, j'affirme d'un mouvement de la tête en saisissant sa main de celle que j'ai de libre, l'autre tenant le sac que Robin m'avait confié dix minutes plus tôt.

Je me laisse glisser jusqu'au bord de la carriole et dépose délicatement mes pieds sur le sol, Allistaire me soutenant et prêt à me rattraper avec son autre bras. Je finis par me mettre debout et laisse un « oh » s'échapper. Je ferme les yeux quelques instants, le temps de m'habituer à cette nouvelle posture et un ventre gargouillant et en pleine digestion.

— Je pensais que ça allait...

— Il me faut juste quelques secondes, je dis doucement. Mon corps a subi un peu ces derniers temps.

J'arrive enfin à redresser la tête et croise le regard d'Allistaire. Il ne semble pas particulièrement inquiet, mais plutôt sceptique. Par quoi, ça je n'en sais trop rien, mais ça me pousse à lâcher sa main tout en le remerciant.

— Tu vois, ça va mieux.

— Bien, dit-il d'une voix pourtant hésitante.

Il met quelques secondes avant de se décider à me laisser, alors que la plupart de la petite troupe se met en action pour exécuter les différentes taches confiées par Robin et que le marchand met au trot ses chevaux. Et puis, je me retrouve seule au milieu de ce qu'il ressemble à une route, tracée dans la boue, la terre et les milliers de feuilles.

Et c'est là que je le vois. Ou la vois. Qu'importe le déterminant choisi, cette petite chose d'à peine dix centimètres et voletant derrière un arbre ne peut être réelle...

Mon regard n'arrive pourtant pas à s'orienter vers autre chose tant je suis confuse. Des ailes comme des papillons, d'un bleu translucide, aux jambes fines et au sourire espiègle, avec des yeux vifs ou bien est-ce seulement sa façon de voler ?

Je crains avoir aperçu un très petit humanoïde virevoltant non loin de moi. Voilà que je commence à avoir des hallucinations. J'espère que la nourriture que j'ai ingurgitée va m'aider à retrouver un état normal, parce que là je commence à me faire peur.

Je fais quelques pas en arrière, me laissant guider par les voix de Robin et Kaël, sans pour autant quitter des yeux l'endroit où j'ai cru apercevoir la créature.

— Vous semblez aller bien mieux, me gratifie Robin.

— Je crois que j'ai encore besoin de repos, je le contredis en me tournant vers lui, le teint probablement pâle.

— Vous auriez dû rester encore un peu allongée ! se culpabilise-t-il en s'approchant.

— Je crois que je vois des hallucinations, je confesse à voix basse. Ou pas. C'est peut-être réel, mais mon esprit a du mal à l'accepter. Je crois que j'ai besoin de m'asseoir...

Je regarde autour de moi et m'installe sur la première chose que je vois : une grosse pierre avec un peu de mousse en guise de couverture. Je prends ensuite une profonde respiration tout en mettant ma tête entre mes jambes, c'est ce que j'ai trouvé de plus pratique si je devais me mettre à vomir, ma tête recommençant à tourner.

— Qu'avez-vous vu ? me demande calmement Robin en s'agenouillant à mes côtés. Rassurez-vous, il ne s'agit pas d'une sorcière, elles ne peuvent entrer dans le royaume du Roi Arthur.

— Je ne suis pas sûre de ce que j'ai cru voir, je lui fais savoir en levant légèrement la tête. Je crois que, j'hésite un moment avant de prononcer faiblement, j'imagine que ça devait être une fée ou quelque chose comme ça. On aurait dit un petit être humain avec des ailes...

— Vous avez vu une fée ? s'étonne-t-il avec émerveillement.

— Laissez-moi un moment pour réaliser, je lui prie la main sur le ventre.

— Bien sûr, mais c'est une chose fabuleuse, me confie-t-il beaucoup plus euphorique que moi. Kael, tu as entendu ? s'adresse-t-il à son ami en s'éloignant de moi. Elle a aperçu une fée.

— Tu en es certain ? s'exclame ce dernier.

— Pratiquement, lui répond Robin. Je crois que c'est la première fois qu'elle en voyait une. Il n'en existe pas dans son monde, c'est ce que j'en déduis en la voyant ainsi. Je crois donc qu'elle n'a pas pu la confondre avec autre chose. De toute façon, aucune autre créature ne ressemble à une fée.

— C'est une excellente nouvelle mon ami. Excellente, répète-t-il plus qu'heureux. Le Grand Roi sera heureux d'entendre cette nouvelle. Nous en avons des choses à lui raconter !

— Il risque de ne pas nous croire, plaisante Robin, trop de choses à lui rapporter d'une seule fois.

— D'autant que, reprend Kaël avant de continuer d'une voix inaudible.

J'essaie de jeter un coup d'œil en leur direction, de lire sur leurs lèvres, d'essayer de comprendre ce qu'ils peuvent bien vouloir me cacher, mais Robin me tourne le dos et cache son ami par la même occasion. Pourquoi avoir baissé la voix ? Que ne voulait-il pas que j'entende ?

L'échange dure plusieurs minutes, bien que je me serais fait un plaisir de les couper avant si mon état l'avait permis. Mais j'ai dû attendre que mon cœur ait fini de s'emballer pour me redresser une nouvelle fois. Et quand c'est chose faite, tous les compagnons sont installés au tour du feu, non loin de moi, leur tâche achevée. L'odeur de la nourriture ne me donne pas des haut-le-cœur, comme je l'aurais pensé, mais m'ouvre l'appétit comme si je ne m'étais pas enfilée deux brioches il y a dix minutes de cela.

Je m'approche de l'endroit des réjouissances, encore un peu palot, et m'installe à même le sol. J'en profite pour jeter un œil à tous ces hommes qui m'accompagnent à Camelot et souris d'aise lorsque je me rends compte qu'il n'y a pas de nouvelles têtes et que je peux de nouveau parler sans trop de filtres.

Nous nous sommes arrêtés qu'une petite vingtaine de minutes, le temps que la viande cuise et soit mangée, et j'ai pu retrouver le cheval duquel je suis tombée hier soir. J'essaie de me consoler en me disant que ça n'a rien eu à voir avec mon sens de l'équilibre et que ce n'était pas donc pas vraiment ma faute. Mais bon, d'une façon ou d'une autre, j'ai eu le pressentiment que cela arriverait.

Je ne me suis pas précipitée pour recommencer mon interrogatoire auprès de Robin ou même d'un autre. À vrai dire, j'ai mis presque une heure à poser la première question de la journée. Et ça n'avait d'ailleurs rien de très révélateur quant à ce nouveau monde. Je lui ai simplement demandé quand nous allions arriver, ce à quoi il a répondu « oh, nous serions là-bas une bonne heure avant le coucher du soleil ». Et pendant une autre heure, je n'ai plus dit grand-chose.

Et puis nous sommes arrivés à un carrefour où j'ai aperçu quelques pancartes en bois où était indiqués des noms de villes et de villages, dont Camelot, et je me suis remise à paniquer. C'est ce que je fais de mieux, j'ai l'impression.

— Rappelez-moi les noms de ses enfants, j'ai alors prié de faire mon protecteur d'une voix peu assurée.

Je croise le regard de Robin. Je suis en train de l'inquiéter, mais j'ai du mal à contrôler mes émotions. Plus on s'approche, plus le soleil poursuit sa trajectoire dans le ciel, plus j'anticipe cette rencontre et ce qui pourrait en découler.

— Vous savez, personne ne vous demandera ce genre d'informations pour vous laisser entrer dans la cité. Ni un garde, ni le Grand Roi lui-même. Il aura d'autres questions à vous poser, dont vous connaissez les réponses car il ne concerne en rien les différents royaumes de ce monde ou les habitants qui les peuplent.

— Quelles genres de questions me posera-t-il ? je m'empresse de formuler.

— Il vous demandera sûrement comment vous êtes arrivée ici. C'est l'une des premières questions qui me viendrait à l'esprit si j'étais à sa place. Mais vous n'avez pas à craindre ce qu'il pourrait vous demander, croyez-moi.

— Pourquoi êtes-vous si sûr de vous ?

— Je le connais, c'est tout.

— J'ai la sensation que vous me cachez quelque chose, je dis d'une voix suspicieuse. Qu'est-ce ?

Robin hésite durant un très long moment et je ne le presse pas : j'ai peur que cela le fasse fuir plutôt que sa langue ne se délie. Il n'y a aucun doute que je manque d'informations quant à ce monde mais, ce qu'il essaie de me cacher, semble me toucher plus personnellement. Il sait quelque chose et son silence me confirme mes soupçons.

— Je préfère que ce soit le Roi Arthur qui vous en fasse part, me dit-il finalement.

Je suis déçue et le soupire que je laisse entendre le prouve bien à mon interlocuteur. Mais je ne peux faire autrement, car j'ai la sensation d'être passée à côté d'une information capitale comme l'a montré l'intense réflexion de Robin.

Sa réponse m'a coupé l'appétit, celle de la curiosité, si bien que j'ai à peine parler durant les dernières heures de route. Je suis restée le regard fixé devant moi jusqu'à ce que les arbres se soient écartés et qu'un impressionnant château s'offre à ma vue.

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