Faëra ▬ Tome ✯ © (Les 9 Royau...

By SawyerElla

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"Il y a à peine vingt-quatre heures, Elyne était sur Midgard, avec sa mère. Aujourd'hui, elle traverse les... More

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Tome 2 !
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Two

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By SawyerElla

Ma tête heurte le sol... Comme tout mon corps d'ailleurs. Malgré le choc et la douleur passagère, je comprends rapidement que quelque chose cloche. Plusieurs indices me mettent sur une piste terrifiante : le mélange de feuilles et de terre que je sens sous mes doigts, la légère brise qui émet un faible bruit au contact des branches ou alors la substance vaseuse sur laquelle ma joue gauche est tombée il y a quelques secondes. De la boue, sans le moindre doute.

Je ne suis plus dans la chambre de maman et encore moins chez moi.

La surprise et l'anxiété font me relever plus vite que je ne devrais : ma tête se met à tourner et il me faut poser genou à terre le temps de reprendre ma respiration. Tout redevient net après quelques respirations et je me fais une première idée de l'endroit où je suis. Entourée d'arbres et de fleurs en tout genre, je me trouve dans une forêt.

« Une forêt ? » je m'étonne avec effroi en pensée.

Comment ai-je bien pu atterrir dans un tel endroit ? Qu'est-ce qui s'est passé ?

Seule, et désormais effrayée, je baisse la tête et pose mes mains sur mon front. Je sens la crise de panique arriver et je dois l'éviter à tout prix si je veux comprendre quelque chose à la situation.

« Réfléchis Elyne » m'ordonné-je en lâchant une courte respiration. « Tu étais en train de fouiller dans les affaires de maman... Bon d'accord, tu n'aurais pas dû. Ensuite tu... tu... »

L'image de la fumée, d'une couleur bleue, me revient à l'esprit. Trouver un début de réponse aurait probablement dû m'apaiser, mais c'est tout le contraire qui se produit : je suis encore plus terrifiée maintenant. Comment est-ce possible ?

D'un geste rapide, j'arrache le collier et le lance aussi loin que je le peux, cassant probablement le fermoir. La fumée n'est pas responsable. Le collier l'est.

Wouah. Là, je suis en train de délirer. Qu'est-ce que je viens de dire ? Qu'un collier est responsable ? Qu'il m'a amenée ici ? C'est de la folie ! Ce n'est pas possible. Si je me retrouve dans cette forêt, il y a sûrement une raison logique. Sauf que celle qui me vient naturellement en tête est plus terrifiante que le collier téléporteur.

M'a-t-on kidnappée et administré quelque chose pour me droguer ?

C'est la seule possibilité qui pourrait expliquer ce que je fais ici... Et c'est effrayant. Dans l'optique où on m'aurait enlevée, pourquoi aurais-je atterri dans une forêt ? C'est une sorte de jeu pervers de mon potentiel assaillant ?

Je commence à paniquer à cause de cette idée, il faut que j'arrête d'imaginer tout et n'importe quoi et que je me concentre sur l'environnement qui m'entoure. Je fais doucement le tour sur moi-même et examine tout ce que j'arrive à discerner. Il me faut quelques minutes d'observation, mais je suis sûr que, à ma gauche se tient une rangée de tilleuls et, à ma droite, des châtaigniers. Merci, maman, pour son amour de la nature. Mais, savoir ça ne m'aide pas vraiment. Je m'apprête à abandonner, quand quelque chose attire mon regard. Chaque châtaignier est aligné avec son voisin et forme une ligne parfaite. Ça ne me semble pas naturel, surtout quand je vois que les tilleuls ont subi le même traitement. Derrière ces deux types d'arbres, constituant une sorte de... frontière, se trouvent tout un tas de pins et autres conifères.

Je regarde un instant l'endroit où j'ai hypothétiquement jeté le collier. Il m'est difficile de comprendre ce qui a bien pu se produire ou, en tout cas, d'assimiler le côté surnaturel de l'expérience que je viens de vivre. J'aperçois un gros rocher juste à quelques pas de moi et je décide d'aller m'y installer. J'ai du mal à respirer et je suis au bord de la crise d'angoisse. Je suis seule, dans un endroit que je ne connais pas et je viens de vivre une expérience que je ne peux expliquer. Pourtant, plus les minutes passent, plus je commence à croire que cet objet est probablement la cause de mes problèmes. L'envie de le garder près de moi est forte, mais je suis trop terrorisée à l'idée de subir une nouvelle... expérience désagréable.

Je vais devoir faire quelque chose, car, après un bref coup d'œil vers le ciel, il ne me faut pas longtemps pour comprendre que la nuit ne va pas tarder à tomber. L'obscurité et le froid pourraient m'être redoutables.

Mais où aller ? Je n'ai aucune idée de l'endroit où je me trouve et j'ignore où sont les différents points cardinaux. De toute façon, même si je le savais, ça ne me serait d'aucune utilité : je n'ai jamais eu le sens de l'orientation, avec ou sans l'aide d'une carte.

« Maman » pensé-je au bord des larmes. « Dans quoi est-ce que je me suis fourrée ? D'où tiens-tu cet objet si bizarre ? Où suis-je ? Que m'as-tu caché d'autre ? »

Le mot pour désigner ce qui vient de m'arriver frôle mes lèvres, mais je m'interdis de le dire tant ça semble... abracadabrant. Cette hypothèse est grotesque et casse différentes croyances que j'ai acquises en grandissant.

Je ferme les yeux un instant et prends une profonde respiration. Il ne sert à rien de paniquer : ça pourrait me faire perdre la tête et je n'arriverais à rien. Je me dois de rester calme pour... pour... tenter de trouver une solution, ou, tout du moins, rester en vie encore quelques heures. Qui sait quel genre d'animaux peuvent rôder dans les environs ? Ou même, où est-ce que je vais bien pouvoir trouver une source d'eau ainsi que de la nourriture ?

À l'idée que je ne puisse pas trouver une ville toute proche, j'ai un haut-le-cœur : je serais incapable de tuer un animal pour pouvoir me nourrir !

Je grimace avant de reprendre un semblant de calme. Je dois me mettre un objectif à la fois, me poser des tonnes de questions ne me fait que paniquer et ne m'apporte rien de bon.

En premier lieu, il faut que je récupère ce maudit collier, impossible de partir sans lui. Il semble être la clé pour comprendre ce qui a bien pu arriver. Je fais quelques pas en direction de l'endroit où il a atterri et le vois, niché au creux d'une feuille. Un fin sourire naît sur mon visage tandis que je m'empare de la feuille et que j'emballe le collier à l'intérieur. Je fais ensuite glisser le tout dans la poche de mon pantalon. Un souci en moins à régler.

Il ne me reste plus qu'à choisir une direction...

Je pivote plusieurs fois sur moi-même, la panique prête à revenir, et regarde attentivement tout ce qui m'entoure. Rien de concret ne m'aide à choisir la voie à prendre. Il n'y a aucun bruit, aucune trace de pas ou même d'empreinte d'animaux. Aucun signe de vie.

Alors que le désespoir commence à s'emparer de moi, je suis irrévocablement attirée par un des tilleuls. Je ne comprends pas vraiment ce qui se passe à l'intérieur de moi, mais j'ai comme une petite voix qui me pousse à m'approcher de ces arbres. C'est d'ailleurs ce que je fais, quelques minutes plus tard par des pas lents, des pas apeurés. Ma main gauche se lève doucement vers l'un des troncs. Toucher n'importe quel objet ou plante me fait désormais peur. Si un collier a pu me téléporter ici, je ne préfère même pas imaginer ce qui peut se passer avec un arbre...

Ma main n'est plus qu'à quelques centimètres, tremblante comme jamais. C'est plus fort que moi, je ne peux pas m'arrêter.

- Non ! crie alors quelqu'un dans mon dos.

Par réflexe, je sursaute et me recule avant de me tourner vers mon interlocuteur, la main droite désormais sur mon cœur. Ce dernier tambourine dans ma poitrine, je suis à la fois surprise que quelqu'un ait surgi et terrifiée par la même raison.

Je dévisage pendant quelques secondes la personne qui se tient devant moi et près des châtaigniers. La première impression qui me vient est la suivante : qui peut encore s'habiller de la sorte au vingt-et-unième siècle ?

Face à moi, un jeune homme qui doit probablement avoir mon âge et qui est habillé tel un homme de l'époque du Moyen-Âge : une chemise en toile surmontée d'une cotte de couleur marron, la même couleur que pour le pantalon en tissu.

La situation que je suis en train de vivre est déjà forte intrigante... c'est sans compter sur l'objet que l'inconnu pointe sur moi : un arc.

« Où est-ce que je suis tombée bordel ? » pensé-je épouvantée par l'idée d'être transpercée par une flèche et en repensant à l'hypothèse du kidnappeur. Finalement, l'idée qu'un psychopathe veuille reconstituer une sorte d'Hunger Games médiévale n'est pas si folle...

Le jeune homme me regarde, tout aussi perplexe que moi. Mes nerfs sont en train de lâcher et j'ai du mal à ne pas rire, bien malgré moi. Pense-t-il que je vais le tuer ? Avec quoi ?

Je suis à cran, prête à me mettre à courir, même si je ne suis pas sûre que mes jambes m'aideraient à échapper à des flèches.

Nous nous regardons dans les yeux une bonne minute et je me demande combien de temps nous allons rester là, à nous dévisager. Si son but est de me tuer, pourquoi ne l'a-t-il déjà pas fait ?

- Qui es-tu ? m'exclamé finalement avec une voix pleine de désarroi.

- Allistaire, se présent-il après quelques secondes de silence et sans baisser son arc à flèche.

Je me sens idiote d'avoir posé cette question, car la réponse ne me rassure pas le moins du monde.

- Tu vas me tuer ? demandé-je.

- Non.

- Pourquoi pointes-tu ton arc sur moi alors ?

Le dénommé Allistaire ne cille pas et ne me répond pas. Qu'attend-il de moi ? Pourquoi a-t-il tant l'air effrayé alors que c'est lui qui est en possession d'une arme ?

Au moment où je m'apprête à reprendre la parole, je le vois finalement baisser son arc et se détendre légèrement. Le sentiment de soulagement qui aurait dû m'envahir n'est que de courte durée quand je sens quelque chose agripper ma jambe droite et me tirer vers l'arrière. Je tombe lourdement et violemment sur le ventre, tandis que je me fais traîner vers les tilleuls. Je me mets à hurler, à me débattre à ramper du mieux que je peux vers Allistaire. Ce dernier n'est plus là où il était : en moins de deux secondes, je le vois à mes côtés, ses mains attrapant les miennes et me tirant vers lui.

- Ne me lâchez pas ! m'ordonne-t-il sévèrement.

Malgré nos efforts, la force qui me tire semble avoir plus de puissance. Je vois dans le regard d'Allistaire une lueur que je n'arrive pas à expliquer. Et puis il me lâche, ce qui me fait pousser un cri. Je me fais encore traîner sur une dizaine de centimètres et soudain, tout s'arrête. Ou, en tout cas, je m'arrête. Je me tourne frénétiquement, me remettant légèrement debout et aperçois ma jambe droite : une liane épaisse de plusieurs centimètres me l'entoure. L'un des bouts est coupé et l'autre gît à quelques centimètres de moi, près du tilleul et... elle gigote. Comme si elle était en vie.

Mon réflexe est de me lever, de me reculer le plus loin possible de l'endroit où je suis, d'arracher la liane de ma jambe et d'attraper l'arc qu'Allistaire a laissé tomber pour venir me secourir. L'arme en main, je ne me sens pourtant pas en sécurité. Allistaire se relève à son tour et s'approche de moi, mais, me voyant ainsi, terrifiée et armée, il s'arrête et lève les mains.

- Au cas où tu l'aurais oublié, je t'ai sauvé la vie, me rappelle-t-il froidement.

Ses propos auraient certainement dû me faire baisser la garde, mais ce que je viens de vivre me met sur ma défensive. Allistaire fait un pas vers moi, j'en fais un en arrière. Nous continuons comme ça et nous finissons par former un cercle. Les deux types d'arbres se trouvent désormais sur les côtés.

Des ombres me font tourner le visage vers les châtaigniers et j'aperçois trois chevaux s'arrêter près d'eux. Le cavalier du milieu, qui porte un capuchon, descend en hâte et rejoint mon « adversaire ». Sa main se dépose en tout premier lieu sur l'épaule d'Allistaire qu'il presse fraternellement avant d'avancer de quelques pas vers moi. Il est désormais devant lui et retire son capuchon. Je peux mieux le distinguer : il s'agit d'un homme dans la quarantaine. Je comprends rapidement le lien entre les deux hommes quand je vois qu'ils partagent les mêmes traits à quelques exceptions près : père et fils.

- Je suis désolée si mon fils vous a effrayée, s'adresse-t-il à moi avec une voix qui semble sincère.

- Oh non j'ai l'habitude qu'on pointe un arc sur moi et qu'une liane m'attrape la jambe et m'attire vers des arbres, bafouillé-je en voyant qu'ils étaient désormais quatre face à moi.

- Nous avons vu quelque chose dans le ciel, m'apprend-il d'une voix calme. Juste au-dessus de cet endroit. Vous êtes à la lisière du royaume d'Arkand et, pour votre sécurité, il vaut mieux que vous vous reculiez de ces arbres, me conseille-t-il en indiquant les tilleuls. Et pourquoi ne pas baisser votre arc aussi ?

- Je ne bougerai pas avant de comprendre qui vous êtes, ce que vous me voulez et ce qu'est le royaume d'Arkand.

L'homme avance d'un pas et je m'éloigne de la même distance. Il lève automatiquement ses mains en signe de paix tout en se stoppant.

- Très bien, accepte-t-il. Premièrement, je vous assure que je ne vous veux aucun mal.

- J'aimerais bien vous croire, mais votre fils a pointé une flèche sur moi pendant plusieurs minutes ! craché-je avec fureur.

- C'est au cas où il aurait dû se défendre, m'assure-t-il toujours très calmement.

- Se défendre ? répété-je en riant nerveusement. Se défendre contre une jeune fille de dix-sept ans qui n'est pas du tout armée ? Votre fils a un sens de la logique très spécial !

Je vois la personne concernée maugréer avant de retourner près des chevaux d'un pas bruyant. Son père jette un regard derrière lui avant de se focaliser de nouveau sur moi.

- Comme je vous l'ai dit juste avant, il y avait quelque chose dans le ciel. Nous avons cru à un mauvais sort et nous vous avons pris pour une sorcière.

Le plus perturbant n'est pas qu'il ait prononcé les mots « sort » et « sorcière », mais plutôt la conviction que j'entends dans sa voix. Croit-il vraiment ce qu'il vient de dire ?

- J'ai atterri dans la quatrième dimension, murmuré-je en baissant mon arme avant de reprendre une voix ferme, arrêtez de vous foutre de moi ! Vous êtes en train de parler de magie ? Sérieusement ?

Le cavalier ouvre la bouche, prêt à répondre, mais pour une raison que j'ignore, il s'abstient.

- Vos vêtements, me fait-il remarquer choqué.

- Mes vêtements ? répété-je amusée avant d'ajouter, vous ne voulez pas que l'on parle des vôtres plutôt ?

- D'où venez-vous ? me demande-t-il en passant outre ma remarque sur sa tenue vestimentaire.

- D'une petite ville à quelques kilomètres de Paris, répondé-je.

À voir sa tête, il ne semble pas comprendre le dernier mot que j'ai prononcé.

- Vous n'avez jamais entendu parler de Paris ? La France ? Le Roi Soleil ? La tour Eiffel ?

Plus je listais les choses provenant de France, plus l'homme paraît perplexe.

- Vous avec vécu dans une grotte toute votre vie ? le questionné-je en ouvrant grand les yeux.

- Tout ce que vous connaissez n'existe pas ici, finit-il par dire d'une voix très grave.

- Qu'est-ce que vous voulez dire ?

- Vous n'êtes pas dans votre monde mademoiselle et vous feriez mieux de venir avec moi.

Très sincèrement, comment ne pas le prendre pour un fou ? Il me parle de sort, de sorcière, d'un royaume dont je n'avais jamais entendu parler et maintenant il m'annonce que je ne suis pas sur Terre ?

Oui, il est très certainement fou.

Pourtant...

Pourquoi ai-je la sensation qu'il ne me ment pas ? Pourquoi je n'arrive pas à percevoir la moindre parcelle de charlatanisme dans ses propos ? Pourquoi ai-je l'impression de pouvoir lui faire confiance ?

- Je jure sur ma vie de vous protéger des moindres dangers que l'on pourrait rencontrer sur notre route, me certifie-t-il en me tendant la main.

Il paraît honnête, malgré tout ce qu'il a pu me raconter. Je pense alors au collier, me rappelant l'hypothèse que je n'arrive pourtant pas à intégrer malgré les circonstances. Penser au collier m'aide à remettre tout en perspective ainsi que les possibilités que j'ai.

Je peux refuser son offre et m'enfuir du côté des tilleuls, seule et sans savoir si je vais survivre. Je peux également accepter de le suivre et... peut-être vivre un peu plus longtemps.

La gentillesse de l'homme me pousse à avancer vers lui d'un pas, à baisser définitivement l'arc, mettant en veilleuse ma légère parano. Le cavalier hoche doucement de la tête, m'incitant sereinement à le rejoindre.

- Je fais peut-être une erreur, lui avoué-je quelque peu désespérée, mais je n'ai pas d'autres choix que de vous faire confiance. Je ne sais pas où je suis et ce qui se passe.

- Je vais tout vous expliquer, me promet-il tandis que j'attrape sa main. Mais il faut en tout premier lieu s'éloigner le plus loin possible de cet endroit.

Je ne comprends pas ce qui s'est passé il y a quelques minutes ni ce que ces tilleuls ont de spécial, mais je n'objecte pas et le suis vers les chevaux. Je pensais qu'il était au nombre de trois, mais j'en remarque un quatrième, caché derrière un châtaignier et monté par Allistaire. Les autres chevaux sont déjà prêts à partir avec les deux autres hommes que j'ai brièvement aperçus tout à l'heure.

- Vous allez monter avec mon fils, m'informe-t-il très gentiment en reprenant l'arc.

Est-il en train de me demander de monter à cheval ? Qui plus est avec un jeune homme qui ne m'inspire pas confiance et qui braquait une arme sur moi ?

- Je ne pense pas que ce soit une bonne idée, déclaré-je un peu peureuse face à l'animal.

Je vois Allistaire lever les yeux au ciel. Pourquoi ai-je l'impression que je le répugne ?

- Mon fils est un excellent cavalier, m'assure-t-il en souriant.

- Je ne mets pas en doute votre fils, c'est juste que... je ne suis jamais montée sur un cheval.

- Ne vous en faites pas. Tout ce que vous avez à faire est de vous asseoir et de vous accrocher à lui.

La deuxième partie ne me plait guère. Si je le répugne, c'est réciproque. Il semble assez égocentrique et froid. Et j'ai la très nette impression qu'il ne veut pas de moi sur son destrier, qu'il ne veut pas m'aider.

Son père me tend la main et, après une profonde respiration, je la saisis et l'homme me fait monter sur le cheval, derrière Allistaire.

- Prends soin d'elle Al', ordonne l'homme fermement à son fils.

Ce dernier hoche la tête sèchement.

- Nous retournons au camp, informe l'homme lorsque tout le monde est prêt.

Chacun opine et démarre au trot, hormis nous.

- Vous devriez vous accrocher à moi, me rappelle Allistaire sans la moindre compassion.

Je n'en ai absolument pas envie, mais je n'ai pas non plus envie de me retrouver par terre. Je m'approche un peu plus de lui et passe mes bras autour de sa taille en grimaçant discrètement. Avant qu'il ait pu démarrer, je jette un regard derrière moi, vers les tilleuls. Un frisson me parcourt le dos, sans savoir pourquoi. L'homme m'aurait-il donc sauvé la vie finalement ? Mais de quoi ?

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