Le temps qu'il faut

By Marydiote

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L'idée même de se rendre à un bal semblait tout à fait stupide aux yeux de la jeune fille. Pourquoi aller per... More

ATTENTION !!!
Prologue
Chapitre 1: La robe parfaite
Chapitre 2: Oh non
Chapitre 3: Sourire joyeux
Chapitre 4: Le jour J
Chapitre 5: Le palais
Chapitre 6: Le bal
Chapitre 7: Café pour trois
Chapitre 8 Pourquoi pas?
Chapitre 9 : Première date
Chapitre 10 : L'invitation
Chapitre 11 : Sortie entre amis
Chapitre 12 : Petits groupes
Chapitre 13 : L'après-midi
Chapitre 14 : Encore moi
Chapitre 15 : Options
Chapitre 16 : Élizabeth?
Chapitre 17 : Jour de congé
Chapitre 19 : L'invitation 2.0
Chapitre 20 : Ça va bien aller
Chapitre 21 : Anecdotes
Chapitre 22 : Princesse
Chapitre 23 : Discussion
Chapitre 24 : Réponses
Chapitre 25 : Kaïla
Chapitre 26 : C'est ça alors
Chapitre 27 : Comment dire?
Chapitre 28 : Balade en auto
Chapitre 29 : Toi et moi
Chapitre 30 : J'y crois
Épilogue

Chapitre 18 : Maman!

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By Marydiote

PDV Olivier

Je reste assis là, accoté sur son arbre, à la regarder partir. Je n'esquisse même pas un mouvement pour la suivre, trop désorienté pour la rattraper.

J'ai l'impression qu'elle va me rendre fou. Je ne sais pas dans quel monde je vivais à penser qu'il y aurait une raison valable à son évitement de la journée d'hier. Il faut croire que rien ne fait vraiment de sens en ce moment. Mon esprit est en contant ébullition, à la recherche de solution, mais chaque fois que je pense en avoir trouvé une, je réalise que tout ce que j'arrive à faire c'est d'augmenter la quantité de mes tourments.

Une légère brise vient me fouetter le visage alors que je me lève pour me mettre à marcher. Le soleil est déjà bien bas dans le ciel et la noirceur ne tarde pas à se joindre à la partie. Je n'aurais pas dû venir aujourd'hui, j'aurais dû laisser le temps filer et me concentrer sur le problème qui nécessite une solution plus rapidement que les autres.

Je ne me presse pas pour retourner à ma voiture, laissant mes pensées se rassembler un peu avant de retourner dans ma demeure. Je marche simplement, laissant mes pas me guider jusqu'au sable de la plage. Je longe l'étendu d'eau en observant les vagues qui frappe la paroi rocheuse de la montagne en face de moi.

Je ne pensais pas que c'était possible qu'une personne vienne à prendre autant de place dans une vie en si peu de temps. Je ne sais pas encore comment je vais faire, mais je dois trouver un moyen pour m'assurer qu'Élizabeth ne sorte pas de ma vie comme elle semble en avoir l'intention.

Ces derniers jours, je passe beaucoup de temps seul en dehors du château à essayer de démêler ce que je pense, il est peut-être temps que je me décide à aller voir ma mère pour qu'elle m'aide à faire le tri. Je lui en veux toujours un peu de s'être ralliée à la décision de mon père concernant le bal, mais je ne peux pas la bouder toute ma vie pour une stupidité pareille alors je décide d'aller lui parler.

Au moment où je franchis la porte d'entrée, je ne perds pas plus de temps et me mets en route vers le salon de thé de ma génitrice. Je ne dois pas me permettre de changer d'avis avant de lui avoir raconté au moins une partie de ma dernière semaine. Il s'est tellement passé de chose en une semaine que j'ai peur d'en oublier.

J'entre dans la pièce et je la vois, comme je l'espérais, seule avec un livre dans les mains. Elle relève la tête au son de mes pas, un grand sourire étirant son visage en me voyant.

-Olivier! Elle s'exclame. Que me vaut le plaisir d'une telle visite? J'ai l'impression de ne pas t'avoir vu depuis des semaines.

Elle n'a pas tout à fait tort, je n'ai pas pris de temps avec depuis l'annonce du bal.

-Si seulement je le savais, je lui réponds tristement.

Je m'écrase sur le divan en face d'elle et attends qu'elle me pose une autre question, mais elle reste en silence, me regardant simplement comme si elle tentait de me déchiffrer.

-Je pensais que j'arriverais à m'en sortir sans venir te voir, je lui annonce simplement. Il faut croire que je m'étais trompé si je me trouve ici en ce moment.

-Tu auras toujours besoin de moi, elle rit légèrement.

-Je commence à le réaliser, je réplique.

Je n'arrive plus à me contenir et je commence à lui balancer tous les mots qui ne viennent à l'esprit. Je ne peux pas affirmer que tout ce que je lui dis fait du sens, mais je peux au moins dire que ça me fait énormément de bien de le sortir de ma tête.

Je lui parle de tout, mais je réalise, après quelques minutes de monologue, que j'enlève de l'importance à Éli dans les événements que je relate. Ça me prend un certain temps avant de trouver pourquoi, mais je comprends au moment où j'arrive à l'épisode d'hier dans mon récit. Je le sentiment que si je parle à cent pourcent honnêtement d'Élizabeth à ma mère, elle va me faire voir quelque chose que j'essaie d'éviter depuis les deux derniers jours et je ne veux pas que ça arrive, pas maintenant en tous cas.

-... C'est étrange comme la discussion était plus facile avec Ashley une fois qu'elle m'a avoué ce qu'elle avait sur le cœur, comme si un poids nous avait quitté tous les deux en laissant de côté un mariage potentielle. On est aussi aller prendre un chocolat chaud à l'endroit où travaille Kaïla et Élizabeth cette fois-là.

-Tu n'as jamais réellement crue qu'Ashley était la bonne, n'est-ce pas?

-Pas complètement non, je lui avoue, j'apprécie beaucoup sa compagnie, mais la seule vraie raison qui m'a poussé à la revoir c'est que je préférais encore me marier avec elle qu'avec Camille. Je n'arrive pas à me résoudre à un mariage arrangé.

-Alors ne t'y résous pas, me dit simplement ma mère.

Je ne suis pas sûr de comprendre ce qu'elle entend en me disant cela, je n'ai plus vraiment d'autre choix que de m'y résoudre maintenant qu'Ashley ne tient plus de l'option.

-Tu ne m'as pas dit beaucoup de chose sur cette Élizabeth, elle poursuit après une courte pause.

-Ça doit être qu'il n'y a pas grand-chose à dire, je mens.

-Tu crois? Parce que moi j'ai plus la sensation qu'elle est la raison de ta présence ici, elle me dit faussement étonnée.

Je la regarde résigné avant de me mettre à relâcher les propos que j'avais jusqu'à présent garder pour moi au sujet de cette fille étrange qui ne semble pas avoir envie de quitter mes pensées. Je n'omets rien, surtout pas la rencontre que j'ai eue aujourd'hui avec elle, celle qui est venue chambouler encore plus qu'il ne l'était déjà mon esprit.

-Oh, je comprends maintenant ce que tu voulais dire par « pas grand-chose », elle rit lorsque je finis.

Je lève les yeux au ciel, c'est clair qu'il y avait quelque chose pour que je l'efface autant dans mon

récit et j'aurais dû m'en douter que ma mère le comprendrait bien assez vite.

-Je peux te poser une question? Me demande ma mère.

-J'imagine que c'est possible, je réponds sans grande conviction.

-Si tu devais choisir un seul mot pour décrire ta relation avec cette Élizabeth, lequel choisirais-tu?

Je suis un peu pris au dépourvu par sa requête. Comment définir la relation que j'ai avec Élizabeth? Je n'en aucune idée.

-J'imagine qu'amis est le mot qui la résume le mieux, j'annonce platement.

-Le temps fait bien les choses, Olivier, ma mère me sourit. Tu le réaliseras bien plus tôt que tu le penses.

Ma mère a toujours raison, alors elle doit avoir raison là-dessus aussi, mais je trouve son conseil très insatisfaisant pour le moment. Je ne peux rien faire de concret avec un « le temps fait bien les choses » et j'aimerais beaucoup aller vers le concret à l'instant.

Je sors du salon de ma mère en prenant la décision de me laisser 48h avant de retourner voir Élizabeth pour mettre les points sur les I. Ça me laisse amplement de temps afin de faire de l'ordre dans mes idées et me confectionner une stratégie pour l'empêcher de disparaitre devant mes yeux.

J'ai également décidé d'aller parler à mon père. Ma mère m'a dit de ne pas me résoudre à un mariage forcé et c'est ce que je compte faire. Je ne peux pas dire avec certitude qu'elle insinuait que je devais parler avec mon paternel lorsqu'elle me l'a dit, mais c'est tout ce que j'ai trouvé, je dois faire avec.

Je prends directement la direction du bureau de mon père en quittant ma mère. Il y a des chances qu'il n'y soit plus, vu l'heure tardive, mais je tente tout de même ma chance. Je vois la porte entrouverte à mon arrivé. Il est là, assit sur sa chaise à éplucher un document à la lueur d'une petite lampe poser sur sa table de travail. Il soupire de temps à autre et je me demande si c'était une si bonne idée que ça de venir le voir aujourd'hui.

Il aperçoit ma présence et m'invite d'un signe de la main à m'assoir en face de lui. J'avance lentement avant de m'installer sur la chaise devant moi.

-Il faut que je te parle, je commence sans attendre plus longtemps. Je ne peux simplement pas me résigner à marier Camille et je n'ai plus personne d'autre sur le moment. Je suis ici pour te demander de revenir sur ta décision et de me laisser trouver celle qui m'est destiné sans contrainte.

Peut-être que tout ce que je viens de dire ne modifiera en rien le choix de mon père, mais de faire valoir ce que je souhaite de la sorte me libère la poitrine et me fournit un espoir de ne pas me retrouver marier à une inconnue d'ici la fin de l'année.

-Merci, me dit mon père calmement.

Ce n'est vraiment pas la réponse que j'attendais, merci, il veut que je fasse quoi d'un merci.

-Pendant un instant j'ai cru que j'allais réellement devoir te marier avec cette Camille, il continue devant mon air interrogateur, air que je ne perds toujours pas. Comment t'annoncer ça? Lorsque mon conseiller m'a proposé d'organiser un bal pour te trouver une fiancée, je ne savais complètement plus quoi faire et j'ai accepté. J'ai réalisé, une fois que tout le monde était au courant, que ce n'était peut-être pas la meilleure solution pour te responsabiliser, mais je ne pouvais plus retourner en arrière, il était déjà trop tard. Je... Au bal, lorsque les ballons d'eau ont commencé à pleuvoir de cette petite pièce où je me réfugiais étant plus jeune, j'ai tout de suite compris que tu étais derrière cette tentative de te sortir de tout ça. J'ai vraiment ri, c'était parfaitement orchestré.

Il savait et il n'a rien dit. Plus il parle, moins je comprends ce qu'il me raconte et je commence à avoir la tête qui tourne de toutes les informations qu'il me fournit en si peu de temps.

-Ce qu'il faut que tu sache, il poursuit, c'est que je n'ai jamais eu l'intention de te marier avec Camille. Lorsque tu es venu me voir le lendemain du bal, je voulais que tu te rebelle contre moi, que tu m'oblige à voir ton point de vue et que tu prennes enfin ta place devant moi. J'ai été un peu déçu en te voyant te résigner de la sorte, mais j'ai pensé que de te donner du temps pour ce que tu me demandais te permettrait d'en avoir pour revenir me voir avec une toute autre idée en tête. Je suis conscient que ma méthode n'est pas très orthodoxe, mais au moins je peux maintenant dire qu'elle a réussi puisque tu te trouves devant moi à me demander exactement ce que j'espérais.

-Tu veux dire qu'après le bal, toute l'histoire de me marier avec Camille n'était qu'une mascarade, je réplique légèrement contrarié. Que tous mes tourments de la dernière semaine n'étaient pour rien du tout?

-Je comprends que ça puisse te mettre en colère ou même te décevoir de ma part, mais il faut que tu saches que je n'avais vraiment plus d'idées te concernant et que je devais faire quelque chose, je devais voir si tu étais en mesure de t'affirmer dans ce que tu crois, car c'est l'une des choses les plus importantes en tant que roi et c'est crucial pour moi que tu en sois capable.

Je suis sonné, mais étrangement, j'arrive à le comprendre. Je n'ai jamais vu mon père comme quelqu'un qui impose ses décisions à ses enfants et sa façon d'agir avec moi dernièrement m'étais complètement inconnu avant les dernières semaines. J'avais mis ça sur le dos de sa contrariété envers moi qui ne faisait que croitre avec le temps et je ne m'étais pas entièrement trompé. J'espère que je vais retrouver le papa que je connaissais avant après ça.

Maintenant c'est à mon tour de le remercier. Il avait raison sur au moins un point en tous cas, j'ai pris un coup de vieux avec cette histoire et je comprends mieux aujourd'hui la raison de toute la pression que mon père me mettait constamment sur le dos.

Je finis par sortir de son bureau suite à plus d'explication de sa part et de la mienne, ravi d'avoir enfin l'impression de retrouver mon père.

Je ne sais pas plus quoi faire avec le cas d'Élizabeth, mais je sais au moins maintenant que c'est tout ce dont je dois me soucier pour les prochaines 48 heures.

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