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Havana, Cole, Mellony et moi sommes actuellement à la plage. Tantôt mon merveilleux collègue a proposé une sortie afin de faire du surf. Il m'avait promis qu'on y retournerait et nous y voilà ! Pendant que Cole fait une petite initiation à mes deux amies, moi je plonge directement à l'eau. Des souvenirs des premiers jours font immédiatement surface quand je monte sur ma planche. Que c'est si bon ! Me retrouver avec mes amis, avec moi-même en harmonie avec la nature.
Havana vient me rejoindre dans l'eau une quinzaine de minutes plus-tard. Je la vois arriver vers moi dans sa combinaison qui la rend tout simplement divine. Je me perds durant ce qui me semble être de longues secondes dans mes pensées les plus perverses que je puisse être capable d'imaginer.
– Tu as l'air de bien t'en sortir, me dit-elle en passant une main dans ses cheveux.
– Cole m'avait apprit à en faire à son arrivée, c'est seulement la deuxième fois que j'en fais. Mais j'aime tellement ça, que ça glisse tout seul !
– Tu en as de la chance ! Je ne pense pas que je vais faire mieux. Mais il faut se jeter à l'eau ! s'exclame-t-elle en souriant face au jeu de mot qu'elle vient de faire.
Cole et Mellony nous rejoignent et tout le monde est maintenant dans l'eau. Nous nous mettons à surfer, Cole nous donne des conseils, tout en profitant de son sport préféré.
Après cette séance un peu fatigante, je propose à tout le monde d'aller manger un bout. A l'unisson nous sautons dans la voiture direction un bon restaurant. Une fois sur place nous demandons une table, un serveur vient prendre notre commande puis s'éclipse rapidement.
– Ça vous dit qu'on regarde combien vous avez de vues sur la chanson ? demande Mellony avec un grand sourire.
Celle-ci est assise à côté de Havana afin d'être en face de Cole. Ce qui fait que je me retrouve en tête a tête avec celle que je dois séduire.
– Bonne idée, ça fait un moment que nous n'avons pas suivi de près ce sujet.
Le label avait mis en ligne la vidéo animée de notre chanson une semaine auparavant. Tous ensemble nous avions fêté cette nouvelle au Palmas Club. Shane mon ami-serveur m'avait félicité avec un gros câlin, il avait ajouté en chuchotant à mon oreille qu'il était fier de moi.
Shane, c'est un peu comme le grand frère que je n'ai jamais eu. Il a subi ma crise d'adolescence, il m'a vu devenir une vraie femme, et j'ai honte de le dire, mais il m'a aussi vu devenir une pute dans mes jours les plus sombres.
Il m'a écouté quand j'étais triste, déçue, énervée alors qu'il n'avait aucun compte à me rendre. Il m'a prise sous son aile, moi la jeune femme complètement perdue que j'étais. Je lui suis très redevable, il a essayé de me remettre sur le droit chemin. Je me suis toujours demandée pourquoi il s'était occupé de moi alors qu'il était seulement un membre du personnel. Shane m'a répondu qu'il avait vu en moi quelque chose de précieux, en aucun cas je devais le briser.
– Bien, allons voir tout ça ! s'exclame Havana me faisant sortir de mes pensées.
Mellony présente le téléphone afin que la table entière puisse regarder l'écran. Elle tape le nom de la chanson dans la barre de recherche et clique sur la vidéo.
- Waouh ! Nous sommes à deux millions de vues déjà ! Lâche Cole avec une mine choquée. Il passe une main dans ses cheveux et se tourne vers moi. C'est génial les gens ont l'air d'apprécier.
– Tu peux nous lire quelques commentaires ? demandé-je pour connaître l'avis des personnes qui ont visionné la vidéo.
– « J'adore votre style », « Ils dégagent un réel talent », « À quand un clip », cite Havana. Je pense que le pays est conquis !
– Tu exagères, peut-être pas à ce point, je lui réponds en jouant avec ma fourchette.
– En tout cas, tu ne peux pas nier que les gens apprécient notre musique, et c'est un bon point. Depuis le temps que l'on cherche à montrer ce qu'on vaut. Moi je trouve que c'est un bon début, s'exprime Cole.
– Oui c'est vrai, et nous allons continuer à travailler dur et donner le meilleur ! On ne peut pas arrêter ou relâcher en pleine ascension.
– Et si on trinquait d'abord ? propose Mellony.
Tout le monde lève son verre et nous trinquons à notre video. J'espère vraiment que l'engouement autour de nous n'est pas que temporaire ou superficiel. J'aimerais vraiment que les gens apprécient nos musiques comme ils apprécient leur plat préféré, et non pas juste pour nous faire plaisir ou parce qu'on a un beau regard.
La routine du quotidien reprend peu à peu le dessus. Je retourne au travail, avec Cole nous continuons les répétitions. Nous sommes en train de travailler sur une nouvelle chanson. C'est celle en haïkus, j'avais eu cette idée il y a un moment maintenant, et j'en ai enfin parler avec mon partenaire. Et surprise, le concept l'a séduit !
Du coup nous travaillons d'arrache pieds afin de rendre cette chanson unique et merveilleuse. Je veux que ce soit de la dynamite digitale !
Après la longue journée de travail au salon, je rentre enfin chez moi, mon nouveau chez moi. J'ai trouvé un petit appartement dans mon budget à louer dans le centre de Los Angeles. C'est cher, mais je suis prête à prendre le risque.
Je dépose mes affaires dans l'entrée et je me jette dans mon nouveau canapé, il est couleur crème et je l'ai eu à pas cher sur un site de revente, comme la plupart de mes meubles d'ailleurs. J'en profite pour observer un peu la pièce. Il y a une meuble télé, une télé d'occasion, un grand buffet et une table de basse. Pour ce qui est de la décoration, c'est plutôt vide... Je n'ai pas eu trop le temps d'y penser, et je n'ai pas envie de dépenser de l'argent pour des choses aussi futiles.
Oh ! Et j'ai finalement décidé de mettre mon piano dans ma nouvelle chambre. Il n'y avait pas assez de place dans le studio. Puis après réflexion, je me suis dit qu'il serait mieux à la maison. Comme ça je peux en jouer quand je veux !
Les murs de ma chambres sont violet pastel, j'y ai ajouté quelques photos afin de rendre la pièce plus personnelle. C'est bizarre au début de passer d'une chambre où on y a vécu toute notre enfance, d'une pièce qui nous est complètement étrangère. On ne se sent pas à l'aise, pas chez soi. Mais heureusement j'ai réussis à surmonter se sentiment étrange à présent.
Ça va bientôt faire une semaine que j'habite ici. Une semaine complètement coupée de ma mère. Je vais pas le nier, ça me fait un bien fou de ne plus habiter avec elle ! Je me sens enfin revivre, une vraie bouffée d'air frais !
J'allume mon ordinateur et je vais sur Skype. Mellony m'a prévenue tout à l'heure au travail qu'elle m'appellerait dans la soirée. Apparemment c'est pour me dire quelque chose de très important. Mais pourquoi m'en a-t-elle pas parlé quand nous étions ensembles ?
Alors que je me prépare une tisane l'ordinateur sonne, un appel de ma meilleure amie.
– Halsey ! Je ne tiens plus en place, il faut que je t'en parle !
La tête de Mellony apparaît dans le cadre à son effigie. Ses cheveux roses bonbon sont ramenés en une queue-de-cheval et un sourire surplombe sa bouche pulpeuse.
– Je t'écoute, qu'as-tu à me dire ?
– Hier, j'ai eu un autre rendez-vous avec Cole, m'annonce t-elle toute excitée.
– Oh ! Et alors, comment ça s'est passé ? lui demandé-je en souriant à mon tour.
– C'était super ! On est allé au restaurant, puis nous avons marchés longtemps sur le sable de la plage. C'était magique, peu importe ce qu'il disait, tous les mots qui sortaient de sa bouche sonnaient comme une mélodie dont on ne veut jamais se lasser...
Je vois mon amie poser son menton contre la paume de sa main, tout en me racontant cela avec des étoiles dans les yeux. Ses cils en papillonnent.
– Je suis contente pour toi Mel, apparemment ça s'est très bien passé.
– Oui, mais à un moment il s'est mis à me parler de lui. Il m'a raconté son enfance...
Mes sourcils se froncent, lui aurai-t-il enfin parlé de son passé douloureux ?
– Tu t'en rends compte Halsey ! Il s'est fait harcelé et battre ! Je n'en reviens pas... Comment une personne aussi gentille et attentionnée que lui peut-elle mériter un truc pareil ! commence à s'énerver Mellony.
– Oui, c'est vraiment triste, mais il n'est plus dans cette situation maintenant, ajouté-je.
– Attends, tu étais au courant ? me questionne-t-elle avec de gros yeux.
Je soupire, il faut que je lui avoue la vérité.
– Effectivement, il m'en a parlé un soir où nous étions allés au cinéma. Tu t'en souviens ? Je t'avais même demandé ton accord...
– Oh oui... ça me revient ! Pourquoi tu ne m'en as pas parlé ?
– Mellony, ce n'est évidemment pas contre toi. C'était à lui de t'en parler, pas à moi. C'est son histoire, sa vie. Je ne dois pas choisir pour lui tu comprends ?
Mon amie soupire à son tour, et un sourire revient sur le coin de ses lèvres.
– Tu as raison ! Je n'aurai pas dû dire ça... Je suis vraiment heureuse qu'il soit venu me parler. Maintenant je vais pouvoir faire de mon mieux pour l'aider !
Nous papotons encore un moment et la conversation prend fin.