« Mon père disait, que la pire décision de toutes est celle que l'on n'a pas prise. J'ai longtemps réfléchis et en dépit de tous les avantages et inconvénients qu'entraînerait la signature de ces accords, j'ai décidé de me ranger du côté de Tony, Natasha, Rhodey et Vision. Si la vie m'a apprise quelque chose, c'est bien le fait que nous ne pouvons pas être juge, juré et bourreau à la fois. Peut-être suis-je en train de faire une erreur mais dans tous les cas j'aurai la conscience tranquille, quoi qu'il arrive, car ce choix m'appartient. Loin de toutes ces idées de préférences ou de choisir un camp, je choisis de suivre mon instinct, mon cœur et mes convictions. - Thalia »
Elle referma son carnet de note et le rangea dans sa table de chevet.
- Thalia, on décolle dans 10 minutes, annonça Natasha à travers l'oreillette.
- Je suis prête.
Vienne, 9 heures de vol plus tard.
Les deux femmes posèrent enfin le pied sur le sol Autrichien et furent conduites au complexe des Nations Unies, situé en plein centre ville.
Le soleil brillait sur la grand ville européenne et malgré la raison de sa venue, Thalia profitait du paysage et des avantages de cette visite dans un pays étranger. Après trois quart d'heure de route, elles finirent par arriver. L'immense bâtiment qui se dressait devant elle était cerné par les médias, journalistes, paparazzis et autres affamés de scoop.
Elles passèrent devant les caméras à vitesse grand V et finirent par rejoindre l'assemblée située au dernier étage. Beaucoup de représentants des nations étaient déjà installés dans la vaste salle. Une organisatrice s'approcha des deux femmes, un livret à la main.
- S'il vous plaît mesdames, il me faut vos signatures.
- C'est ta dernière chance de faire machine arrière, plaisanta Natasha gentiment.
Thalia esquissa un sourire amusé.
- Tu penses que je fais le mauvais choix ?
- Je ne pense pas qu'il y en est de mauvais. La vie entière est faite de choix, oui ou non, continuer ou abandonner, se relever ou rester à terre ... Certains comptent plus que d'autres. Je veux simplement m'assurer que tu saches, que ce choix qu'il soit bon ou mauvais, aura forcément des conséquences auxquelles nous ne sommes pas préparés.
- C'est là tout le risque de prendre une décision, affirma Thalia.
Tandis qu'elles discutaient pour patienter, un homme métisse, grand et à la carrure imposante s'approcha d'elles.
Thalia reconnut alors le prince héritier du Wakanda, T'Challa.
- Vous n'avez pas plus l'habitude des projecteurs que moi j'imagine.
- Non pas vraiment. D'autant qu'ils ne sont pas toujours aussi flatteurs.
- Jusqu'à maintenant vous vous en sortez très bien, assura l'homme. Surtout si on songe à votre dernière visite à Washington, je ne pensais pas que vous seriez si à l'aise dans cet environnement.
- Je ne le suis pas, sourit-elle.
- Rien que pour ça je me félicite que vous soyez là mademoiselle Romanoff.
- Pourquoi ? vous n'approuvez pas cette réunion ?
- Les accords si. La politique, moins. J'ai toujours pensé qu'à deux on a de meilleurs résultats qu'à une centaine.
- Sauf si il s'agit de déplacer un piano, intervint un homme plus âgé mais dont la ressemblance ne trompait guère. Il s'agissait du roi Wakandais, T'Chaka.
- Papa, salua le fils.
- Mon fils, prononça t-il en Wakandais. Mademoiselle Romanoff et ...
Il posa son regard sur Thalia et plissa les yeux, sans doute surpris par sa présence.
- Pardon je ne pense pas vous avoir déjà rencontré, dit-il poliment en tendant sa main que la jeune femme saisit, légèrement impressionnée.
- Majesté, je vous présente mademoiselle Thalia Connor. L'agent Connor est notre nouvelle recrue depuis peu.
- C'est un réel honneur de faire votre connaissance, balbutia Thalia intimidée.
- Le plaisir est pour moi.
- Majesté permettez moi de vous présenter mes excuses pour ce qui s'est passé au Nigeria, reprit Natasha.
- Merci et merci d'avoir accepté ces nouvelles dispositions. J'ai appris avec tristesse que Captain Rogers ne serait pas des nôtres aujourd'hui.
- Moi aussi j'en suis navrée.
Une annonce microphonique déclara le début de la séance, invitant les représentants à bien vouloir s'asseoir.
- Ça c'est l'avenir qui nous appelle, répondit T'Challa. Mesdames, c'était un plaisir.
Les deux jeunes femmes les saluèrent et partirent s'asseoir à quelques rangées de là afin de prendre part au discours et à la ratification des accords. T'Challa et son père échangèrent encore quelques mots, puis, sous le regard attentif de la méta-humaine, T'Chaka prit place derrière le pupitre afin de discourir.
Tout la salle se tût afin de laisser libre court à la parole du Wakandais.
- Lorsque le Vibranium volé au Wakanda fut utilisé pour construire une arme terriblement meurtrière, nous les Wakandais, nous avons été amené à remettre en question notre héritage. Les hommes et les femmes qui ont perdus la vie au Nigeria étaient les émissaires de bonne volonté d'un pays demeuré trop longtemps dans l'ombre. Mais nous ne nous laisserons pas ramener en arrière par les fantômes du passé, bien au contraire nous nous battrons pour rendre meilleur ce monde que nous voulons rejoindre, et je suis reconnaissant aux Avengers d'apporter leur soutien à cette initiative.
Absorbée par le discours du roi, Thalia ne prêta guère attention à T'Challa qui semblait soudainement être sur la défensive.
Natasha donna un léger coup de coude à la jeune femme et désigna du regard le prince héritier qui scrutait l'extérieur du bâtiment avec inquiétude et insistance.
- Le Wakanda est fier de tendre la main à la paix.
À peine avait-il achevé à phrase que son fils, T'Challa se mit à bondir en sa direction tout en hurlant :
- Attention couchez vous !
Sans crier gare les deux femmes se jetèrent au sol quand l'effroyable explosion retentit. Le souffle si puissant projeta Thalia à des mètres en arrière, heurtant son dos sur le recoin d'un bureau, elle hurla de douleur mais son cri passait inaperçu entre tous ceux des personnes présentes. Les vitres avaient été pulvérisées et des millions de bouts de verre et autre débris blessants, jonchaient à présent le sol de la salle anéantie.
Thalia secoua sa tête de gauche à droite afin d'essayer de faire taire l'horrible sifflement dans ses oreilles. Elle cherchait du regard son équipière mais ne la trouva point. À la place elle fut confrontée à la dure vision de la mort de T'Chaka, allongé parmi les débris, le visage en sang, son fils penché au dessus de lui.
Les sirènes retentissaient déjà à l'extérieur du bâtiment et en quelques minutes, les survivants furent évacués.
Instinctivement la jeune femme voulut presser son oreillette afin d'essayer de communiquer avec Natasha mais elle était hors service, folle de rage et toujours abattue par la douleur irradiante dans son dos, elle jeta l'objet et se força tant bien que mal à se relever. Non sans peine elle réussit à rejoindre un groupe de rescapés puis fut transportée et prise en charge par l'un des innombrables postes de secours installés à l'extérieur, tout autour du bâtiment en proie aux flammes.
- Lâchez moi je vais bien, vous ne voyez pas qu'il y en a d'autres qui ont besoin de soin ? gémit-elle en repoussant le secouriste qui tentait de soigner ses plaies du visage.
Elle jeta l'immonde couverture de survie qu'on lui avait déposé sur les épaules contre son gré et s'en alla à la recherche de sa partenaire.
Elle marcha quelques instants tout autour du périmètre de sécurité qui avait été installé et fut soulagée de voir Natasha au loin, saine et sauve, assise sur un banc en train de téléphoner. Tandis qu'elle approchait en boitant elle distingua également T'Challa, assit tout seul, le regard figé et la mâchoire crispée, en train de triturer nerveusement une bague entre ses mains.
Natasha raccrocha au bout de quelques minutes et remarqua enfin la présence de la jeune femme. Elle se leva et vint la soutenir.
- Thalia, souffla t-elle soulagée en l'aidant à s'asseoir. Comment tu te sens ? Tu es blessée ?
- Comme si on m'avait roulé dessus avec un camion mais ... je ne suis pas là plus à plaindre, dit-elle en désignant le prince héritier encore tétanisé du regard.
Natasha se tourna légèrement et contempla l'homme avec tristesse.
- Je suis ... vraiment désolée.
Il contempla la bague de son défunt père et répondit solennellement.
- La mort, dans notre culture, n'est pas la fin. Pour nous c'est plutôt, un point de départ. Le défunt n'a qu'à tendre les bras et Bast et Sekhmet, le guident jusqu'à l'entrée de la Grande Vallée, où il résidera à tout jamais.
- C'est une vision très pacifique.
- À l'image de mon père, répondit l'homme. Mais je ne suis pas mon père.
- T'Challa, l'Antiterrorisme va décider qui doit capturer Barnes.
Ils se leva, plus décidé que jamais.
- Ce ne sera pas nécessaire mademoiselle Romanoff. Je le tuerai de mes propres mains.
L'homme désormais implacable, s'en alla furieusement. Pour la première fois depuis qu'elle la connaissait, Thalia remarqua que sa coéquipière semblait avoir perdu le contrôle sur tout ce qui l'entourait. Elle n'avait pas empêché Steve de se mettre à la poursuite de son meilleur ami et n'avait pas su retenir T'Challa non plus d'accomplir sa vengeance personnelle.
- Laisses moi deviner, c'était Steve au téléphone et il veut se charger personnellement de Barnes.
Elle hocha la tête en guise de réponse.
- De mieux en mieux ... souffla Thalia. Et nous ? On fait quoi maintenant ?
Dans un regain d'énergie, Natasha se leva hâtivement et reprit le contrôle sur ses émotions.
- Tout d'abord, il te faut des soins, regardes comment tu te tiens, ton dos à besoin d'être soigné et ton inhibiteur a besoin d'être contrôlé. Un tel choc peut avoir endommagé ses fonctions. Pour la suite ce n'est pas à nous d'en décider. Le secrétaire d'état a également appelé, nous allons être rapatriées dans un centre de détention à Berlin. Stark est déjà sur place.
- Et pour ce qui est de Steve ? Et Sam ?
- Ils ont fait leur choix, on ne peut rien pour eux désormais.
Même si la réponse lui déplaisait, elle devait se contenter d'accepter et suivre les directives ordres de son équipière.
Berlin 16h34.
Comme prévu elles furent rapatriées en Allemagne quelques heures plus tard. Le voyage ne fut pas des plus faciles. Dès leur arrivée elles furent accueillies par un certain Everett Ross, agent de la CIA et commissaire exécutif à l'Antiterrorisme qui vint afin de les conduire auprès de Stark, déjà présent sur les lieux depuis l'annonce de l'attentat à la bombe.
Mal en point, Thalia fut elle, emmenée au centre de soin, tandis que Natasha s'occupait de faire un rapport des faits survenus à Vienne.
Elle se vit recevoir une splendide blouse de patient d'hôpital et fut allongée sur un brancard, attendant patiemment qu'un médecin vienne l'ausculter. Alors qu'elle jouait avec sa perfusion de morphine qu'on lui avait gentiment administrée, elle entendit un homme hurler sur l'un des médecins à l'autre bout du couloir. Curieuse elle releva légèrement la tête et se rallongea aussitôt que son regard croisa celui de l'homme en colère.
- Et mince, murmura t-elle en fermant les yeux, espérant qu'il ne l'ait pas vu.
Le bruit des pas se rapprochait à toute vitesse; les yeux toujours clos elle attendait patiemment, en silence.
- Agent Connor, grommela une voix rauque. Vous vous doutez bien que ce n'est pas parce que vous fermez les yeux, que je ne peux pas vous voir. Quand cesserez-vous d'être aussi éreintante ? Souffla t-il désespéré.
Elle rouvrit les yeux à contrecœur.
- Bonjour Tony.
- Et voilà qu'elle me dit bonjour maintenant, ça n'a rien d'un bon jour agent Connor. Je me tue à expliquer à cet énergumène que l'on ose appeler « un médecin », cet être complément sous-développé en terme de quotient intellectuel et de connaissances scientifiques, que je suis le seul à pouvoir vous ausculter sans risquer de faire exploser le bâtiment ! Répéta t-il en élevant bien la voix.
- Vous m'avez l'air un peu sur les nerfs.
Il contempla la jeune femme d'un regard noir.
- Je ne suis pas d'humeur à plaisanter agent Connor. Je suis excédé par tout ça, toute été situation, tout cet immense bordel que Steve et son super ami soldat ont provoqué. Et cerise sur la gâteau, vous voilà désormais blessée et complément amorphe à cause de ça, dit-il en arrachant la perfusion de morphine du bras de la jeune femme.
- Aïe ! S'écria t-elle. Mais vous êtes malade !
- Qui de nous deux est petit 1 : dans un brancard et petit 2 : à besoin d'une auscultation ? Cette morphine ne vous sert à rien, ce ne sont que des coups traumatiques, la douleur disparaîtra vite. Maintenant relevez vous que je puisse contrôler l'inhibiteur.
Elle s'exécuta difficilement et s'assit en tailleurs sur le brancard. Tony écarta délicatement sa longue chevelure sur le côté et tapota l'inhibiteur qui semblait intact.
A travers la mince ouverture de la blouse il aperçut la zone du dos rougit par le choc qu'il avait encaissé.
- Vous permettez ? Demanda t-il plus calmement.
Elle acquiesça d'un hochement de tête.
Il défit alors le noeud du vêtement et contempla la blessure, il passa son doigt le long de chaque vertèbre afin de s'assurer qu'aucunes d'entres elles n'ai été endommagés.
- L'inhibiteur n'a rien. Quand à votre dos il est clair que vous aurez un sacré hématome mais je ne vois pas de séquelles importantes. Je vais demander une radio au médecin dont l'étroitesse d'esprit est désespérante, ne bougez pas.
Thalia se rallongea sur le côté et attendit patiemment que quelqu'un vienne la chercher. Tony quitta le bâtiment, cachant tant bien que mal son soulagement.
L'examen radiographique n'objectiva aucunes fêlures ni fractures au niveau du dos, la jeune femme fut donc autorisée à sortir et à regagner le bureau où Stark et Natasha s'entretenaient avec Everett Ross.
Le téléphone de la jeune femme de mit à sonner tandis qu'elle parcourait les étages du complexe de détention. C'était Natasha.
- Thalia, ils ont trouvés Steve et Sam, annonça son équipière.