C'était un jour d'été II

De Chloepchronique

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C'était un jour d'été II : Ne m'oublie pas Deux ans. Cela fait deux ans que Nathan n'a plus de nouvelles de... Mais

CEUJDE IS BACK (ou pas)
CEUJDE SE REFAIT UNE BEAUTÉ
Prologue
Première partie
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Deuxième partie
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Epilogue
REMERCIEMENTS
ET LES ÉTOILES BRILLENT ENCORE
ZEKE, J'AI RATÉ L'AVION

Chapitre 12

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De Chloepchronique

Nathan

Il y a du bruit dans ma chambre. J'ai mal à la tête.

Et une immense envie de vomir.

Et... Oh. Mon. Dieu.

Pourquoi est-ce que j'ai l'air totalement nu ? Et pourquoi ce n'est pas ma chambre ?

Je... Oh putain de merde.

J'ouvre les yeux rapidement – trop rapidement d'ailleurs. Pourquoi est-ce qu'il y a une blonde qui en est en train de se rhabiller dans ma chambre ?

Et... Oh merde.

Ça y est. Je me souviens.

J'ai fait le con. Mais jusqu'au bout.

Ça ne m'était jamais arrivé.

J'AI COUCHÉ AVEC MON EX. Alors qu'on était tous les deux déchirés par l'alcool.

Ex que j'aime éperdument, cela va sans dire.

Mais ex quand même.

Alors que je lui avais promis de la reconquérir, d'avoir des explications avant toute chose.

Comme on dit, rien ne se passe jamais comme on le souhaite.

Oh mon Dieu, je veux mourir tellement j'ai honte.

Fait chier, fait chier, fait chier !

Soléa est en train de mettre les manches de sa combi-short tout en me tournant le dos.

Est-ce que je rêve ?

— Soléa ?

Je la vois sursauter et se tendre quelques instants, puis, sans se retourner, elle se dépêche d'enfiler ses converses et ouvre la porte.

Je me redresse pour essayer de la retenir, mais je suis totalement nu et je ne sais pas où j'ai mis mes foutues affaires.

— Soléa attend !

Elle ne m'écoute pas, merde ! Je ne veux pas qu'on s'éloigne à nouveau ! Mais pourquoi est-ce que j'ai autant bu putain !

La jolie blonde se touche les cheveux nerveusement. Elle hésite, elle hésite à se retourner vers moi.

Bon Dieu mais qu'est-ce que j'ai fait ?! J'ai tout foutu en l'air, merde !

Elle a la main sur la poignée de la porte, et je sais que si je dis un mot de travers, elle s'enfuira à jamais loin de moi. Et je ne veux pas.

Je ne sais pas quoi dire, alors je préfère attraper son poignet. Je la sens frissonner, mais elle ne dit rien.

— Attends, deux... deux secondes.

En réalité, j'ai besoin de plus de deux secondes.

Je me souviens de tout. Et étrangement, j'ai honte de  ce que j'ai fait. Je me souviens de ses courbes sous mon corps, de la façon dont elle soupirait mon nom, de ses doigts terriblement doux sur mon corps et dans mes cheveux. De nos baisers enfiévrés et enflammés.

Et merde, je bande rien qu'à y penser.

Et merde. Si Aria ou Gabin venait à apprendre que j'avais remis le couvert avec ma jolie blonde, ils me tueraient.

— Laisse-moi le temps de m'habiller, je... s'il te plaît on peut parler ?

Elle baisse la tête et soupire.

— Je... Ecoute, j'ai juste besoin de temps... de comp... de vo... OK j'ai juste besoin de temps, Nathan. Seule. Je...

Je lui lâche son poignet doucement et elle se précipite à ouvrir la poignée. Pourtant, elle ne sort pas.

— On a... on avait bu tous les deux.

La blonde finit par sortir sans que je ne dise quelque chose. Merde.

Je me laisse retomber sur l'oreiller.

Je ne sais même pas à qui est cette chambre, mais en tout cas, il faudra qu'elle change ses draps.

***

Je suis stressé comme pas possible. Je n'ai pas reparlé à Soléa depuis notre réveil post « beuverie et plus » et ça me fou un peu la pression, je dois avouer.

On travaille tous les deux ce soir et j'imagine déjà la gêne et les tensions qui vont exister. Ça va être un calvaire. Pourtant, dans mon fort intérieur, une toute petite partie de ma tête est impatiente à l'idée de la revoir.

Elle est en retard. De deux minutes, oui, mais de deux minutes quand même. Et moi, je suis une boule de nerfs ambulante.

Je trépigne d'impatience à l'idée de la voir, et je crois que William, un habitué, le remarque. Il a une bonne soixantaine d'année, et il a la sagesse marquée sur son visage.

— Eh bien, mon petit. Tu m'as l'air bien préoccupé.

Je me frotte le front puis tends deux bières à un petit couple. Je finis par me retourner à nouveau vers William et lâche un petit sourire nerveux :

— Je crois que j'ai fait une belle erreur, et je ne sais même pas si je la regrette. C'est grave ?

— Eh bien, ça dépend. Elle est jolie ?

J'écarquille les yeux tout en sentant mes joues chauffer légèrement. Il hausse les épaules en me faisant un clin d'œil, puis il boit une gorgée de son café :

— Si elle est belle, c'est pardonnable.

— Qu'est-ce qui est pardonnable ?

Nous sursautons tous les deux, et je lève les yeux vers... ma jolie blonde. Et j'ai envie de me cacher sous une table.

— Ah, Soléa chérie.

William lui tapote le bras et lui sourit :

— Comment vas-tu ? Hier Hailey m'a dit que tu étais sortie ?

Elle grogne, puis me jette un bref coup d'œil.

— Je suis content pour toi ma petite, après tout ce qui t'es...

Je fronce les sourcils en voyant Soléa s'agiter. Mais qu'est-ce qu'il lui prend ?

— Oui, je sais, merci Will, soupire-t-elle.

Elle lui tapote l'épaule à son tour et finit par s'enfuir en direction des vestiaires. Je la suis du regard, jusqu'à ce que la voix rocailleuse du client ne me surprenne :

— Oh non.

Je détourne le regard :

— Quoi ?

— Ne me dis pas que ton erreur a un rapport avec Soléa ?

Oui.

— Non. Non. Pourquoi ?

— Parce que même si je t'aime bien, je...

— Salut William.

Je relève la tête face à cette voix.

Tête de gland.

Mais qu'est-ce qu'il fou ici lui ?

Je sens une présence à côté de moi, et je me demande si je vais pouvoir me retenir de l'embrasser. Parce que je sens dans toutes les parcelles de mon corps, des milliers d'étincelles. Je la sens elle, et je la veux plus proche de moi.

— Salut, B, j'avais oublié qu'on était vendredi et que tu travaillais ce soir.

Trava-quoi ???

Pause. Tête de gland travaille ici ? Non mais c'est une blague ?

Je vais me taper la tête contre un mur si ça continue.

— Bon les enfants, j'arrête de vous embêter, vous devez avoir du travail.

***

J'ai passé la soirée à essayer de frôler Soléa, j'avais  besoin d'être proche d'elle, de ressentir toutes les vibrations de son corps. Mais elle m'évitait. Elle n'osait même pas me regarder.

On était revenu au point de départ. Pourquoi est-ce que j'avais bu à ce point à cette soirée ! Je ne buvais presque jamais d'habitude.

J'ai rapidement compris pourquoi Blake était là aujourd'hui finalement. C'est rempli de monde ce soir, et Tête de Gland est obligé de sortir deux mecs carrément bourrés. Le bar grouille de personnes, qui rient, qui boivent, qui sont là juste pour passer un moment entre amis.

Il y avait tellement de monde que je n'arrivais même pas à jeter un coup d'œil à Soléa et Hailey pour voir si elles ne se faisaient pas importuner par des lourdingues tellement il y avait de monde au bar.

Pendant une légère accalmie, Blake s'était approché de moi pour me demander un verre d'eau – que je lui ai servi sans verser de mort aux rats, promis. Il s'était accoudé au bar, l'air éreinté, et m'avait proposé de but en blanc ce que je faisais après le boulot. On finissait à deux heures du matin, et il me demandait ce que je faisais après ? Je ne sais pas, dormir me semblait une bonne idée.

Mais il avait autre chose en tête. Apparemment le vendredi soir, Sam rentrait plus tôt chez lui et nous confiait la fermeture. Et en faisant cela, les employés pouvaient en profiter pour boire un verre et ainsi bien entamer le week-end.

Alors me voilà, une canette de soda dans la main, à faire ami-ami avec une tête de gland, et à dévorer Soléa des yeux alors qu'elle parle avec Hailey et une autre serveuse, Mia je crois.

Les filles parlent de la soirée de Thalia, et Blake saute sur l'occasion pour entrer dans le sujet lui aussi :

— T'es partie tôt d'ailleurs, Soléa ?

Elle se frotte le nez et me jette un rapide coup d'œil.

— Ouais, j'étais fatiguée.

— D'ailleurs t'as des nouvelles du type avec qui t'as passé la soirée ? demande Hailey.

J'ai envie de dire qu'elle a passé la soirée avec moi, mais c'est impossible. Et puis, de toute façon, la jolie blonde ne répond absolument pas ce à quoi je m'attendais :

— Dean ? Non. Et je ne pense pas en avoir...

— Dean ? Qui est Dean ? s'exclame Mia.

— Dean Tremblay, le joueur de hockey de la fac, soupire Hailey.

— Oh ! Tu veux dire, Dean ! Tu l'as embrassé ? Il embrasse comme un dieu apparemment ! Ah. Ce mec est un mannequin.

— Oui, bah c'est bon, grogne Blake.

Je ne parle pas. Je me contente seulement de fixer Soléa, en attendant vainement qu'elle ne me regarde en retour. Quand elle ouvre la bouche pour parler à nouveau, elle ne me lâche pas du regard.

— Il embrasse divinement bien. Je ne doute pas qu'il doit savoir faire de magnifiques choses avec sa bouche.

Elle me chauffe.

Non mais je rêve elle me chauffe carrément là. La blonde hausse un sourcil avant de retourner à sa conversation avec les filles.

Sauf que ça m'énerve plus qu'autre chose, sa réaction, elle, ce bar, la tête de gland, tout. Elle ne sait pas ce qu'elle veut et elle fait la girouette avec moi. Un jour elle m'ignore, me faisant presque douter de mon existence, un autre jour, on couche ensemble. Et là je n'arrive même pas à déterminer si elle m'ignore, si elle me chauffe ou si juste elle tolère ma présence. Je n'y comprends plus rien et je ne suis pas sûr de vouloir accepter ça.

Je veux dire, oui je veux la récupérer. Mais je veux surtout qu'elle sache ce qu'elle veut. Je n'ai pas envie d'être un jeu ou une roue de secours pour elle. Je veux la faire vibrer autant qu'elle me fait sentir vivant.

Mais je ne suis pas sûr qu'elle soit prête.

Je secoue la tête imperceptiblement, et me lève de ma chaise. Ils me regardent tous, et c'est Soléa, la première qui ouvre la bouche pour demander :

— Qu'est-ce que tu fais ?

J'ai envie de la foudroyer du regard, mais même pour ça je suis trop fatigué.

Las, je réponds :

— J'ai un coup de fil à passer.

Elle hoche la tête, les sourcils froncés.

Je sors du bar en passant par la porte de derrière, pour aller dans la petite ruelle isolée. C'est vingt-et-une heure en France, et je ne pense pas qu'Aria dorme à cette heure-ci. J'ai besoin d'entendre sa voix au même stade que j'ai besoin d'avoir de ses nouvelles.

Je compose son numéro, et après deux sonneries, elle me répond.

— Oui mon lapin.

Je lève les yeux au ciel, mais au moins, j'entends qu'elle a une bonne voix, et je sais qu'elle sourit.

— J'ai pas eu de nouvelles de toi hier, dis-donc.

Je soupire.

— Je sais, j'étais occupé.

Elle émet un petit grognement, mais je n'y prête pas attention.

— Ça va aujourd'hui ?

— Ouais, il a frappé à l'appartement toute la soirée.

Je me crispe. Bon Dieu je lui avais dit de ne pas y rester. Mais comme d'habitude, elle n'en fait qu'à sa tête.

— Je sais ce que tu vas me dire. Mais je n'avais pas envie de bouger, je voulais rester sous ma couette. Les lumières étaient éteintes, je ne faisais aucun bruit. Et promis, je n'ai pas cédé à la tentation de lui ouvrir.

Je soupire à nouveau. Pourquoi est-ce que je suis venu ici encore.

— Tu as parlé avec Soléa récemment ?

Je fais une petite grimace. Heureusement qu'elle n'est pas en face de moi. Elle m'aurait affreusement grillé je pense.

Face à mon absence de réaction, Aria semble comprendre, enfin légèrement :

— Nathan Muller, qu'est-ce que tu as fait ?!

Je marmonne quelque chose que je ne comprends pas moi-même.

— Je devrais m'expliquer avec elle tu crois ?

— Eh bien, oui. Ça te permettrait sans doute d'avancer et de tourner la page.

Mais je ne veux pas tourner la page ! Enfin si, mais seulement si je peux en écrire une nouvelle avec elle. Je ne sais plus en fait, et si je me penche un peu plus sur nous deux, je sens le mal de tête arriver. C'est beaucoup trop compliqué, ça l'a toujours été.

— Elle m'évite, je bougonne. Et quand enfin, on arrive à se parler, c'est pour se hurler et se taper dessus. Qu'est-ce que je suis sensé faire ?

— Tu l'enfermes dans une pièce jusqu'à ce que vous arriviez à parler correctement.

C'est si tentant. Et pas seulement pour avoir une discussion.

— J'espère que t'as pas des trucs bizarres qui te passent par la tête, Muller.

J'ai envie de rire. Absoluuuument pas.

— Nathan. On vient de sonner à la porte.

L'envie de rire me passe aussi vite qu'elle est apparue. Je suis tendu à l'extrême en imaginant Aria toute seule avec ce taré. Et moi je ne suis même pas là.

— Ne lui ouvre pas, je tonne.

— Attends, je vais voir si c'est bien lui.

— Aria !

Je fais les cents pas en attendant qu'elle me réponde. Merde alors, elle me fait peur !

— Aria ! je répète à nouveau.

— Tais-to... Oh, merde ! Je te rappelle !

— Qu... ?

Elle raccroche.

Elle a raccroché.

ARIA A OSÉ RACCROCHER.

Oh putain de merde.

J'essaye de la rappeler mais elle ne répond pas. Putain ! J'essaye à nouveau, puis frustré, je rugis des noms d'oiseaux.

Je suis à deux doigts de lancer mon téléphone contre un mur, mais je me retiens. Parce qu'il n'y qu'avec ça que je peux essayer de joindre mon amie.

— Nathan ? Tout va bien ?

Je me frotte le front et fais face à Soléa :

— Quoi ?

Je l'agresse presque et appuie à nouveau sur « appeler ». Faites qu'elle réponde.

— Euh, marmonne la jolie blonde.

Je fais un pas vers elle alors qu'elle croise les bras sur sa poitrine.

— Je suis désolé. Je... Ce n'est pas contre toi.

Elle hoche la tête, l'air inquiet toujours gravé sur son beau visage.

J'essaye encore une fois d'appeler Aria. Mais rien n'y fait, rien. Et putain de merde ! Je me pince le nez, je dois rentrer en France. Je ne sais même pas qui appeler bordel !

Une main chaude se pose sur mon bras et sursaute.

— Tu veux en parler ? Qu'est-ce qu'il se passe ?

— Rien je...

Mon téléphone vibre dans ma main. Alléluia Aria n'est pas morte, et cette garce pense enfin à moi :

Tout va bien. C'est C. Panique pas. Je te rappelle.

Je soupir de soulagement. Elle va finir par me tuer.

— OK. Pardon. Rien de grave.

Je lui sors mon plus beau sourire et demande :

— Qu'est-ce que tu me voulais ?

Les bras croisés derrière mon dos, je me penche vers elle. Je la sens frémir, mais d'une voix légèrement chevrotante, elle dit :

— Je... On t'entendait hurler de là-dedans, et... je m'inquiétais. Tout va bien ?

J'acquiesce, range mon téléphone dans ma poche et m'appuie contre le mur derrière moi.

— Oui. Enfin... C'est Aria.

Je ne sais pas si je peux en dire plus, si je veux en dire plus. Mais je sais que Soléa tient plus que tout à Aria, j'ai bien vu comment elle s'est inquiété pour elle, lors de la soirée de Thalia.

Et je vois bien aussi son froncement de sourcils actuellement, sa façon de s'approcher de moi et comment elle tremble.

— Elle va bien ?

— Je ne sais pas.

Et c'est la vérité, je ne sais pas comment va Aria, elle a beau me dire que tout va bien, je sais très bien, au fond de moi, que ce n'est pas du tout le cas.

La jolie blonde s'approche de moi, encore plus près, les larmes aux yeux.

— Qu'est-ce qu'elle a ?

Je fronce les sourcils. Elle me fatigue, vraiment je suis épuisé de jouer à ces conneries.

— A quoi tu joues, putain ?!

— Qu... quoi ?

Elle recule en croisant les bras sur sa poitrine.

— Tu m'ignores, tu me parles, tu m'ignores à nouveau, on baise, on se hurle dessus. Qu'est-ce que tu veux à la fin ?

A son regard, je vois que je l'ai blessé, j'imagine qu'elle va encore me fuir, mais ce n'est pas le cas. Elle soupire, à la limite de pleurer, mais au lieu de partir, elle se contente de hocher la tête. Comme si elle acceptait ce que je veux lui faire comprendre.

— Je suis fatigué de tout ça, Soléa.

Nouveau hochement de tête.

— Je n'en peux plus de ces hurlements, de ces non-dits, je veux qu'on s'explique, j'en ai besoin. Tu me dois au moins ça.

Elle acquiesce à nouveau, mais presque imperceptiblement cette fois-ci.

— OK.

Quoi ? C'est aussi simple que ça ?

— Vraiment ? On va vraiment parler, Soléa ? Pas de hurlements, pas de mensonges ? On parle calmement sans partir au quart de tour ?

— Oui. Je pense qu'on est assez grand pour pouvoir se comporter en adulte, et qu'on peut tenir une discussion sans se taper sur la gueule.

Je soupire  de soulagement. J'ai l'impression qu'on m'ôte un poids des épaules, mais en même temps, je me sentirais réellement soulagé que lorsqu'on aura parlé.

— Quand ? je demande vivement.

Elle fronce les sourcils, sans savoir de quoi je parle.

— Quand est-ce qu'on parle ?

Elle fronce le nez pour réfléchir.

— Pas ce soir, je n'ai pas la tête à avoir une discussion aussi lourde maintenant.

— Je suis d'accord. T'as des jours de congés ? Ou un truc du genre. Je pense qu'il nous faudra au moins une journée pour qu'on s'explique.

Elle grimace mais approuve d'un signe de tête :

— J'ai une semaine à partir de dimanche prochain. J'ai pas eu de vacances depuis... Je ne sais pas en fait, alors Sam m'a obligé.

J'adresse une prière silencieuse à mon patron, et parle à mon tour :

— Je travaille deux semaines, après j'ai deux semaines de congés, sauf si le bar a besoin de bras. Et après on recommence, ainsi de suite.

On s'est rapidement mis d'accord avec le patron du bar, je travaille deux semaines, et après je peux faire ce que je veux pendant les deux suivantes, visiter, me reposer, flâner. Mais si jamais il manque un des employés, ou si il y a trop de monde en salle, j'accoure et reprends mon poste derrière le comptoir. Et c'est plutôt cool. C'est même carrément génial. Surtout maintenant quand Soléa est en congé en même temps que moi.

— OK... Alors, qu'est-ce que tu proposes ?

Je me gratte la nuque, soudain gêné et bégaie :

— Euh, je ne sais pas encore, mais on fera un truc pendant cette semaine, comme ça on pourra parler tranquillement.

— OK, souffle-t-elle. Ça marche.

Je m'attends à ce qu'elle reparte à l'intérieur du bar, mais elle n'en fait rien, elle regarde autour d'elle, sans broncher. Et sa simple présence arrive à m'apaiser.

J'acquiesce presque imperceptiblement et finis par dire :

— On y retourne ?

Si je reste encore ici une minute de plus seul avec elle, je pense que je vais finir par lui sauter dessus.

Mais qu'est-ce qu'il me prend ? Vraiment je ne sais pas comment réagir avec elle. J'ai l'impression d'être un collégien. Il faut que je me reprenne en main.

Je me rassois avant Soléa avec le groupe, et Hailey se penche vers moi avant de demander :

— C'est ta copine qui t'énerve comme ça ?

J'ai envie d'exploser de rire en m'imaginant qu'Aria et moi pouvions former un couple. Non, ce n'est pas possible, inenvisageable même.

Je n'arrive pas à répondre de suite, j'ai trop peur de rire et qu'ils pensent que je me foutent de leur gueule. Et puis je suis coupé dans mes pensées quand j'entends un bruit bizarre, comme si quelqu'un – enfin non, Soléa – venait de se prendre les pieds dans une chaise. Elle me regarde bizarrement, en louchant presque et attendant ma réponse.

— Euh, non. Juste une amie, elle est seule en France et j'ai un peu peur qu'elle fasse des conneries.

Je grimace un peu, puis encore plus quand je vois la blonde ouvrir la bouche comme si elle voulait dire quelque chose. Mais elle regarde à tour de rôle ses amis et finit par s'assoir à sa place sans rien dire.

Je me demande ce qu'elle avait en tête, mais je comprends pourquoi elle ne dit rien. Parce que si elle se mettait à parler, à parler de notre vie en France, ils auraient compris. Ils auraient su qu'on se connaissait d'avant. Et s'il y a bien une chose que j'ai compris avec Soléa, c'est qu'elle ne veut pas qu'ils sachent qu'on a un passif commun.

***

Les jours qui suivent, Soléa ne m'ignore plus. On ne rentre pas non plus dans des grandes discussions endiablées, mais lorsqu'on travaille, on arrive à se supporter l'un l'autre. On ne se dispute pas, on ne se fuit pas, et c'est tout de suite plus agréable.

J'ai passé la semaine à me demander ce qu'on pourrait faire pour parler, où on pouvait aller. Je n'avais pas envie qu'on se voit autour d'un café pour discuter. ça paraissait trop officiel dans ce cas-là, et ce n'est pas ce que je souhaitais.

Alors après m'être cassé la tête, après avoir fouillé des milliers de sites internet, et demandé à Hailey ce qu'elle en pensé - sans lui avoir expliqué dans les moindres détails - j'avais enfin trouvé.

J'étais à la fois excité à l'idée de ma trouvaille, mais également anxieux qu'elle refuse, ou que ça se passe mal. C'était quitte ou double, et j'avais espoir que ma jolie blonde accepte. Qu'elle accepte et qu'elle comprenne.

Allongé sur mon lit, j'écris et efface depuis cinq minutes le message que j'ai envie de lui envoyer pour lui soumettre mon envie. Mais je n'y arrive pas, ce n'est jamais assez bien, trop officieux ou trop con.

J'ai demandé son numéro à Hailey hier, et j'ai été surpris d'apprendre qu'elle avait déjà donné le mien à ma blonde. Je me demande pourquoi elle l'a pris alors qu'elle ne m'a pas envoyé de message. Mais ça me fait sourire quand même, parce que ça veut quand même dire qu'elle comptait me parler.

Alors j'inspire un grand coup et finis par lui envoyer le truc le plus simple au monde :

J'ai trouvé ce qu'on va faire.

Elle me répond dans la foulée, et je souris, presque inconsciemment.

Parler ?

Oui. Mais pas que.

Qu'est-ce que tu as en tête, Muller ?

Je la vois déjà froncer les sourcils en attendant ma réponse. Je ris sous cape et finis par écrire :

Camper.

———

Bonjour mes petits chats ! J'espère que vous allez bien !

Alors déjà, désolée à peine une semaine que la fac a commencé je suis déjà épuisée et débordée ! Mais j'ai eu un contre-temps dans le chapitre et j'ai préféré réécrire le début. Et oui, le « réveil » n'était pas prévu de base mais j'ai vu que vous étiez nombreuses à le demander alors le voici !

J'espère qu'il vous aura plus !

Alors ???? Vos impressions ??

• Ils ont à nouveau couché ensemble (oups)

• Nathan regrette (mais pas trop)

• Aria a encore des problèmes et.... « allez Chloé dis nous ce qu'elle aaaaaa »

• BIENTÔT UNE DISCUSSION NATHEA ??? alala vous imaginez ça comment ??? La guerre ? Ou alors ça pourrait aussi finir dans un lit 🤔

• Du camping ? Vous en pensez quoi ? Comment va réagir notre petite blonde à cette idée farfelue de Nathan ?

Vraiment j'ai hâte de lire tous vos avis !

Sinon, vous avez eu votre rentrée ou pas encore ? Comment s'est-elle passée ? Pour ma part je suis rentrée lundi et ohhh je suis déjà tellement fatiguée alors que ça n'a pas réellement commencé mdr mais c'est plutôt cool alors nickel !!

En tout cas je vais essayer de poster régulièrement et m'avancer autant que je peux dans les prochains chapitres pour continuer de poster aussi régulièrement mais je préfère vous prévenir que je ne sais absolument pas comment cela va se passer par la suite.

J'entame une licence de droit et je n'ai vraiment pas envie de la foirer ou quoi alors mes études passent avant CEUJDE2, et j'espère que vous pourrez le comprendre.

En tout cas le chapitre 13 est presque fini alors ça devrait le faire pour la semaine prochaine, mais je m'excuse par avance mais je vous tiens au courant.

Bref, je vous tiens au jus ! ❤️

À bientôt,
Café, mojito et manzana,
Love,
Chloé. 🐱☕️

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