Arbor Vitae

By Gemme_4

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Attaquée par des démons lors d'une soirée de Noël, Amandine Orfévri découvre qu'elle n'est pas humaine, du sa... More

Avant-propos
Prologue
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Chapitre 28
Chapitre 29
Chapitre 30
Chapitre 31
Chapitre 32
Chapitre 33
Chapitre 34
Chapitre 35
Chapitre 36
Chapitre 37
Chapitre 38
Chapitre 39
Chapitre 40
Chapitre 41
Chapitre 42
Chapitre 43
Chapitre 44
Chapitre 45
Chapitre 46
Chapitre 47
Chapitre 48
Épilogue

Chapitre 13

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By Gemme_4

26. 12. 2015

Je récupérai notre mission auprès du boss aux alentours de 15h13 et partis m'abriter sous le chêne, et cette fois, Derek n'allait pas pouvoir m'éviter plus longtemps, il serait bien obligé de me parler. Il s'assit sur une des énormes racines et continua d'éluder mon regard.

Sérieusement ? Je soupirai et ouvris l'enveloppe d'où je tirai les informations. À peine la première ligne fut-elle lue, que je pâlis.

Pomme de vie  à récupérer à la soirée mondaine du ministre des affaires étrangères, ci-joints les invitations sous un faux nom. Démon de niveau un. Début de mission 19h00.

Je sortis les deux cartons d'invitation de l'enveloppe et tendis l'ordre de mission à Derek. Ce qui me mettait mal, c'était de me rendre à un gala avec Derek, mais surtout l'organisateur : le beau-père de Derek.

Comment trouver une pomme de vie là-bas sans que M. Lavaine ne reconnaisse son beau-fils ?

Mon partenaire soupira et me rendit le papier sans pour autant me regarder. Ça aussi, ça allait être problématique. Normalement, j'étais réservée et je ne disais pas grand chose, surtout à des garçons comme Derek, mais là ça suffisait !

— Tu vas arrêter de m'éviter et de faire la gueule, t'as quel âge ? Dix-sept ans non ? lui dis-je. J'avoue que j'aurais dû te parler de ma vision en premier. Je comprends que tu m'en veuilles, mais ce n'est pas avec cette réaction de gamin que les choses vont avancer ! Surtout avec la mission qu'on a !

Je me trouvai immédiatement trop dure. Une vague de culpabilité menaça de s'abattre sur moi, mais lorsque je vis le visage résigné de Derek, je compris que j'avais touché un point sensible. Je me radoucis et dis :

— Quand on aura fini cette mission, tu pourras faire la gueule autant que tu veux.

— Bref...

Derek mettait fin au problème avec un simple mot. Il n'avait probablement pas l'habitude d'être remis à l'ordre par une fille... Pianotant d'un ongle sur le bois, il dit :

— On a un léger problème. Même sous de fausses identités, mon beau-père va me reconnaitre.

— Notre mission commence à 19h00, on va passer chez le coiffeur, ensuite on va acheter des lentilles de couleur. Pour les habits, on a ce qu'il faut.

Derek approuva. Nous allâmes chercher les tenues dans la chambre ainsi que de l'argent, avant d'utiliser la clé pour atterrir devant un salon de coiffure. Je commençais à prendre le coup de main. D'une voix polie, je demandai à la dame de nous colorer les cheveux en noir, sous le regard consterné de Derek. Hors de question de prendre une perruque, on risquerait d'avoir des problèmes.

Après presque deux heures dans le salon, durant lesquelles nous étions les seuls clients, les coiffeuses firent leur possible pour obtenir un noir naturel par coloration et j'avoue être assez satisfaite du résultat, mais Derek ne semblait pas du tout ravi de sa nouvelle coupe. La coiffeuse le rassura en disant que la teinture partirait dès le premier lavage, ce n'était pas une décoloration.

Après avoir payé et remercié les coiffeuses, nous partîmes chercher des lentilles de couleurs. J'achetai deux paires de lentilles bruns clairs. Nous avions tout ce qu'il fallait.

Je regardai ma montre, 17h38. Je proposai à Derek d'aller dans un café pour nous changer et mettre les lentilles. Il approuva et nous entrâmes dans le premier resto que nous vîmes.

Je n'étais pas très à l'aise avec cette coloration, même si le travail de la coiffeuse était parfait.

— Je vais me changer en premier, commande quelque chose, dis-je.

— Du café ?

— Comme tu veux, mais pas d'alcool !

— T'inquiète pas, répondit-il en levant les yeux au ciel.

Je l'abandonnai pour pouvoir aller aux toilettes me changer. M'enfermant dans l'une des cabines, passablement exigüe, je sortis la robe verte et les escarpins de mon sac, et réussis, après maintes contorsions, à enfiler la robe.

J'ouvris le verrou et me posai devant le miroir afin de mettre les lentilles, je me lavai les mains et après plusieurs minutes de cafouillage, je parvins à mettre le verre de contact en place. Quand je fus prête, je soufflai un bon coup et sortis des toilettes. Il me fallait du courage.

À une table, en train de boire un café, je reconnus Derek. Avec ses cheveux noirs, j'avais failli ne pas le reconnaître...

— Je peux y aller ? demanda-t-il en relevant la tête.

Un long silence s'étira entre nous jusqu'à ce qu'il dise :

— Tu es très belle... Les yeux bruns te vont bien.

Une simple remarque qui me mit dans tous mes états. Derek ne perdit pas une seconde et partit se changer.

Il était très charmant dans son costard noir de soirée. Une vague de chaleur me transperça lorsqu'il braqua ses yeux, à présents bruns, sur moi. Mais qu'est-ce qui m'arrivait ? Je secouai la tête en essayant tant bien que mal de reprendre mes esprits et avalai le reste de mon café.

— Amy, ça va ? me demanda-t-il subitement.

— Euh oui... juste un léger vertige, mentis-je.

Derek haussa les épaules et déposa quelques pièces sur la table. Il m'attrapa le bras et m'entraina ver la sortie. Au passage, je hélai un taxi et nous payâmes avec l'argent qui nous restait.

— J'vous dépose où jeunes gens ?

— Au Casinos Reed, répondit Derek après avoir regardé les invitations.

— Ah vous allez à l'inauguration du casino, s'exclama le chauffeur.

— Oui, dis-je avec un petit rire.

— Vous êtes de la famille ?

— Non. C'est indiscret comme question ! s'énerva Derek.

Mon partenaire avait l'air passablement irrité par la curiosité du chauffeur. Celui-ci se tut, en pensant probablement que mon ami était impoli, et mit le moteur en route. Derek s'appuya contre le fauteuil et croisa les bras sur sa poitrine. La soirée s'annonçait prometteuse.

Après les questions que le chauffeur avait posées, Derek était resté silencieux le reste du trajet. Mon malaise augmenta encore davantage lorsque le chauffeur prit un virage sur deux roues et me projeta sur les genoux de mon partenaire.

Nous arrivâmes enfin à destination du Casinos Reed, et immédiatement, je me sentis propulsée à Los Angeles.

L'inscription en néons rouges du casino se reflétait sur la façade noire et sur le tapis carmin qui recouvrait les marches de l'entrée. L'image du Casino Lotus, que j'avais lue dans Percy Jackson de Rick Riordan, s'imposa dans mon esprit.

Derek me tendit son bras droit et,bras-dessus bras-dessous, il tendit les invitations à l'homme. Heureusement, il avait arrêté de faire la gueule et le videur nous laissa entrer sans problème.

À l'intérieur, une multitude de gens, flûtes de champagne à la main, discutaient avec vivacité. J'observai les tenues de cocktail de plusieurs femmes qui pariaient autour des tables de jeux en compagnie de leur époux.

Derek me tira vers un escalier qui menait à l'étage, je le suivis. Sur le palier, il ouvrit une porte qui donnait sur un petit salon, il vérifia que la pièce était vide, puis me poussa à l'intérieur sans aucune douceur.

— Hé, m'écriai-je.

— 'Scuse, j'ai absolument pas envie de rester en bas où je connais un tas de personnes.

En parlant, les yeux de Derek clignaient de façon incontrôlée. Je pouvais comprendre qu'il était nerveux, mais tout de même. Était-ce à cause des lentilles ?

— Il y a visiblement une pomme de vie cachée ici, sauf que je n'ai aucune idée d'où elle pourrait être, analysa Derek.

— Peut-être parmi les bouteilles de cocktail, suggérai-je.

— Je pense pas. T'imagine si le barman la servait... Le démon n'aurait rien à y gagner si le contenu de la pomme disparaissait.

— Pas faux, peut-être dans les jeux.

— On n'est pas dans Percy Jackson, s'énerva-t-il.

— Oh mais ça va, pas la peine de crier !

Sa réplique m'avait vexée. J'essayais juste d'aider en donnant des idées. Derek fit les cent pas, cherchant vainement une solution. Finalement, il regarda sa montre et dit :

— J'te propose un compromis...

— Lequel ?

— Il est bientôt 19h00. On cherche chacun de notre côté, si à 19h45 on ne trouve rien, on se retrouve ici et on avisera alors. Ça te va ?

— Visiblement on n'a pas d'autre option.

Derek opina du chef et par unique précaution, me donna son numéro de téléphone portable, qu'il n'avait jamais voulu me donner jusqu'à présent, si au cas où j'avais un problème. En sortant dans le couloir, nous tombâmes sur un petit garçon qui pleurait. Qu'est-ce qu'on devait faire ? Derek s'approcha de lui et s'accroupit à son niveau.

— Qu'est-ce qui se passe bonhomme ?

— J'ai...j'ai perdu ma maman !!!

— Du calme, je vais t'aider à la retrouver.

J'étais impressionnée. Derek parlait d'une voix calme et apaisante. Aussitôt les pleurs du garçon se calmèrent. Je n'aurais jamais pensé que Derek, un mec si froid et souvent distant, puisse agir avec une telle douceur. Le môme regarda mon partenaire et demanda :

— Dites Monsieur, vous êtes aveugle ?

Il y eut un grand silence, si bien que le brouhaha du dessous nous parvint. En cinq mots, ce gosse venait d'évoquer le regard vide et sans émotion de Derek. Mon acolyte mit quelques secondes avant de répondre.

— Non, je ne suis pas aveugle, mais juste triste.

— Pourquoi ?

— Ah, c'est un secret, je peux pas te le dire. On va chercher ta maman ? demanda Derek pour détourner le sujet.

— Ouiiii !!!

Le bambin attrapa la main de mon acolyte, mais ne bougea pourtant pas lorsque mon coéquipier essaya de partir.

— Qu'est-ce qui a bonhomme ?

— Pourquoi tu embrasses pas ta petite amie ?

Je m'étouffai en même temps que Derek. Ce môme ne devait pas avoir plus de huit ans. Et voilà qu'il nous croyait amoureux, alors qu'il n'y avait rien entre nous deux.

— C'est pas ma petite amie, c'est ma soeur.

— Ahh !

J'étais presque soulagée, heureusement que le goss avait cru Derek. Mais alors pourquoi je ressentis une vague de déception à l'instant où il avait dit que j'étais sa soeur ? Derek se pencha et fit mine de m'embrasser sur la joue.

— Oublie pas, si à 19h45 tu trouves rien, tu reviens. S'il y a le moindre soucis, tu m'appelles. Moi je m'occupe du gosse.

— T'inquiète il arrivera rien.

Derek recula et approuva du chef, avant de partir avec le bambin. J'eus un pincement au coeur lorsque je les vis tourner à l'angle du couloir. Mais qu'est-ce qui m'arrivait ?

Ma conscience me suggéra quelque chose, mais je chassai aussitôt cette pensée en secouant la tête. J'avais une mission, retrouver cette pomme de vie, ce n'était pas le moment de penser à des choses futiles !

Je me mis en marche et commençai par fouiller l'étage où j'étais, rien. J'enchainai avec les deux étages au dessus de celui-ci, toujours rien. Je désespérais quand soudainement mon portable se mit à vibrer dans mon sac, c'était un SMS de Derek.

De Derek : Amy, j'ai un gros souci, ramène-toi !!

Qu'est-ce qu'il avait encore foutu ?! Je lui demandai où il était.

De Derek : À la porte arrière !! Bouge !!

Mon inquiétude grimpa d'un cran. Je soulevai ma longue robe et descendis les marches deux par deux. Je remarquai en arrivant au rez-de-chaussée que rien n'avait changé, l'agitation était toujours à son apogée. Je demandai à un serveur où se trouvait la porte arrière.

À peine m'avait-il répondu que je le remerciai et partis en courant. Je passai une porte à double battant et pénétrai dans un couloir couvert de moquette. J'aperçus un videur semblable à une armoire à glace, Derek, le goss et une femme. Le ton semblait monter.

— Puisque je vous dis qu'il a essayé d'enlever mon fils !

— Faut vous détendre, j'essayais juste de vous le ramener ! se défendit Derek.

— Qu'est-ce qui se passe ? demandai-je tandis que Derek attrapa ma main.

— Elle m'accuse d'avoir voulu enlever son môme, dis-leur que je voulais l'aider !

La main de Derek était froide et crispée. Il fallait que je dise quelque chose.

— C'est vrai Madame, nous voul...

La femme se mit à nous insulter dans une langue inconnue, mais je pensais deviner un accent russe. Le videur nous mit à la porte Derek et moi.

Mais nous n'avions rien fait ! Je regardai mon acolyte et nous décidâmes de retourner à l'entrée principale, sauf que sans nos invitations nous ne pouvions pas rentrer. Je m'assis sur les marches de l'escalier, totalement désespérée. Cette mission était un fiasco total !

— On ferait mieux de rentrer, commençai-je.

— Non attends ! m'interrompit Derek.

— Quoi encore ?

— Regarde l'ombre des néons.

— Et ?

— Il y a un trou là, remarqua-t-il en pointant l'ombre au sol.

Est-ce que ça voulait dire que...? Je me levai brusquement et regardai l'inscription rouge. À cet endroit, la fameuse pomme de vie y était logée. On l'avait enfin trouvée, mais comment la récupérer ? Elle se trouvait juste au dessus de l'entrée qui était recouverte d'un dôme de verre.

Nous avions deux problèmes, le premier, comment faisions-nous pour grimper là-haut et le deuxième, comment ne pas se faire repérer par le videur ?

— Occupe-toi du videur, je me charge de la pomme, dit-il.

— Mais je dois m'y prendre comment ?

— Je sais pas moi ! Trouve quelque chose !

— Mais....

— Amy faut qu'on se bouge !

La mâchoire de Derek était tellement crispée qu'il faisait peur, alors je n'avais pas du tout envie de le contrarier davantage !

Je partis vers le videur. Réfléchis Amy, qu'est-ce que je pourrais faire ? Essayer de le séduire ? Avec Derek tout près ? Valait mieux pas tenter le coup ! Et simuler un malaise ? Ça pourrait le faire ! Je m'approchai de l'homme en faisant mine d'être totalement soûle.

— Mademoiselle, ça va ?

— Pas trop, j'ai...j'ai la tête qui tourne, dis-je en portant ma main à ma tempe.

J'entendis un bruit violent, qu'est-ce que Derek fichait, bon sang ? Le videur avança pour chercher la provenance du choc. Merde ! Je devais réagir ! Je fis mine de tourner de l'oeil et me laissai bêtement tomber au sol. Je fermai les yeux pour plus de crédibilité.

— Mademoiselle ?

Le videur se précipita vers moi et s'agenouilla. Il me tapota la joue et je fis mine de revenir à moi.

— Ça va ? questionna-t-il l'air paniqué.

— Pourrais-je avoir un verre d'eau, s'il vous plait ?

— Ne bougez pas, j'y vais de ce pas !

Comme si j'allais bouger alors que j'étais censée être en plein malaise. Il partit et je m'assis contre le battant de la porte en verre.

Des cris dans la rue retentirent et attirèrent les gens à l'extérieur. Je me levai et suivis le mouvement de foule qui sortait du casino, sans me préoccuper du videur. Je me retrouvai en bas des marches et mon souffle se coupa brusquement lorsque je vis Derek en équilibre sur le dôme de verre, voilà pourquoi les gens avait crié. Mais comment était-il monté là-haut ?

Les videurs, dont celui avec mon verre d'eau, sortirent, sûrement attirés par le bruit et les cris de la foule. Sur leurs talons, j'aperçus le ministre, passablement énervé que quelqu'un ose ruiner l'inauguration de son casino. Toujours aussi peu sympathique celui-là.

Oh bon sang ! Cette mission prenait une tournure inattendue.

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