Livre interactif - CLEM {T...

By analia3210

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📢🖋️ LIVRE INTERACTIF : Vos choix influent sur l'histoire !!! Vous êtes dans la peau de Clementine, une ad... More

Informations pour commencer
⛔Début⛔
⛔Chapitre 2⛔
⛔Chapitre 3⛔
⛔Chapitre 4⛔
⛔Chapitre 5⛔
⛔Chapitre 6⛔
⛔Chapitre 7⛔
⛔Chapitre 8⛔
⛔Chapitre 9⛔
⛔Chapitre 10⛔
⛔Chapitre 11⛔
⛔Chapitre 12⛔
⛔Chapitre 13⛔
⛔Chapitre 14⛔
⛔Chapitre 15⛔
⛔Chapitre 16⛔
⛔Chapitre 17⛔
⛔Chapitre 18⛔
⛔Chapitre 20⛔
✔️Début de l'histoire selon vos votes
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Chapitre 28
📖 Choisissez la nouvelle couverture ! 📖
Chapitre 29
Chapitre 30
Chapitre 31
🎉 Wattys 2017 🎉
Chapitre 32
Chapitre 33
Chapitre 34
Chapitre 35
Chapitre 36
Chapitre 37
Chapitre 38
⭐⭐⭐Annonce Très Spéciale⭐⭐⭐
Chapitre 39
Chapitre 40
Chapitre 42
Chapitre 43
Chapitre 44
Chapitre 45 - PARTIE I -
Chapitre 45 - PARTIE II -
EPILOGUE
❤️ REMERCIEMENTS ❤️
🌟Nouveau Livre Interactif !🌟

Chapitre 41

485 50 224
By analia3210

Résultats des votes :

1 – Abandonner Adrian en lui laissant une arme

2 – Se ferme

3 – Parler de Joyce et Owen

4 – En apprendre plus sur Rémi

Merci à   BestFriendForever45 , angel-183  , Younee23  ,  -rrrose- , XxsyleaxX  , ZilverPapegaai  ,  Xenogardgame78 , nallyaa  , South_swimmer  , Millie234love  , watermelice  , Shinorah  , TheNightInYourEyes  , Neliora  ,  XxNeverland_WriterxX , petite_fleur_fuchsia  , oce1909  , Asclepios29  , Lynnette42  , Asheilla  , Megami_Neko  , Clearcenciel  , Nad_Amana  , millouche4  , Quitquit03  , chaaat03  , slh2004  , fleursdecerisiers  , Maanon2309  , Licorne_Ecrivaine  , Az-Arya  , Nini-Val  , LaitueBleue  ,  mim99pomme , Heaavy  , lucugaray64 , vroniqueV  et lapotatoes   d'avoir participé !!!



*****************************

La route était chaotique sous les pneus de la voiture. La tête appuyée contre la vitre, j'absorbai les chocs sans rien dire. J'ignorai où Rémi nous conduisait. Gaël, assit à l'arrière, restait lui aussi muet. Il n'y avait que le ronronnement du moteur trop chaud et le crissement des graviers sous les roues pour combler le silence pesant.

Le regard perdu au loin, je ne reconnaissais plus rien. Un paysage apocalyptique s'étendait sur des kilomètres. Peut-être sur tout le pays. Au-delà des frontières et des océans... Qui pouvait nous dire ce qu'il en était du reste du monde ?

— Fait chier ! pesta Rémi en enclenchant la marche arrière.

Un carambolage entre deux vans nous obligeait à faire demi-tour.

Un nuage de poussière flottait dans l'air, tintant les rues d'une couleur jaune suffocante. Au travers de la brume, on distinguait des silhouettes se mouvoir plus ou moins vite. Elles ne s'approchaient pas de la voiture, ou bien Rémi parvenait à les semer d'un coup sur l'accélérateur.

Leurs grognements bestiaux s'élevaient entre les immeubles. Une symphonie lugubre qui hantait à présent toute la ville. Les monstres avaient investi chaque endroit. Nous étions chez eux. Sur leur territoire. Nos vies leur étaient bien insignifiantes. Nous étions devenus des proies. Jamais rien ne nous avait préparés à endosser ce nouveau statut. Nous ne pouvions nous fier qu'à notre instinct. Et mon instinct me disait de me battre. De m'accrocher. De faire tout ce qu'il faudrait pour rester en vie. De tuer s'il le fallait. De commettre l'irréparable.

Pour rester vivante, pour rester humaine, je devais renoncer à cette dernière part d'humanité que je sentais glisser si facilement hors de moi. 


— On va où ? demanda finalement Rémi.

Je croyais qu'il avait une destination en tête. Ses mains, recouvertes de sang séché, agrippaient le volant avec tellement de poigne qu'il aurait pu l'arracher.

— Clem ? appela Gaël derrière nous. Est-ce que ça va ?


Est-ce que ça va ? 


Sa question résonna dans ma tête.


— Oh ! m'interpella Rémi, un peu fort.
 

Je sursautai, sortant de ma boucle mentale sans avoir pu trouver de réponse.

Le brun souffla en redémarrant la voiture. Il dérapa dans le rond-point, manquant de renverser une femme enceinte au visage arraché.

— Bordel de merde ! jura-t-il.

La créature nous regarda quelques secondes, avant de planter ses dents dans son avant-bras. D'un geste sec, elle décrocha son membre de son épaule. Gaël poussa un cri d'horreur. J'observai la scène en silence, presque en proie à une certaine lassitude.

 
— Démarre ! implora le garçon, coincé derrière la grille de la voiture de police.

— Quoi ? s'amusa Rémi. T'es pas fan du spectacle ?

Il rit à sa blague. Ses ricanements ébranlèrent mon crâne et je serrai les dents.

 
La créature se tourna à nouveau vers nous. Je crus qu'elle allait se jeter dans notre direction, mais elle se contenta de mâchonner le bout de ses doigts en nous scrutant de ses yeux percés.

 
Elle n'avait pas l'air de souffrir.

Peut-être que ces choses ne sentaient plus rien. Aucune peur. Aucune douleur. Elles ne se posaient pas de questions, n'attendaient aucun secours, aucune aide extérieure. Elles étaient juste... . Avec nous. Attendant patiemment que sonne notre dernière heure pour enfin régner en maître sur la ville.

À chaque seconde écoulée, toujours plus de vivants rejoignaient les rangs des morts. Leur armée ne s'essoufflerait pas. Contrairement à la nôtre...

Rémi contourna la femme enceinte et s'élança à nouveau à travers les rues désolées. Son regard se déposa sur l'étui vide à ma ceinture et il finit par poser la question :

— Tu l'as fait ?









— Clem, non ! Pitié !

Ses larmes déchirantes inondaient son visage. Il était terrifié. Par moi et par cette arme braquée sur lui.

— Je suis désolée.... Tellement désolée... Je ne voulais pas... Pardonne-moi, pleurais-je en stabilisant le revolver dans mes mains.

Il avait essayé de se relever, mais la douleur cuisante dans son épaule l'en avait empêché.

Il se savait condamné. C'était son instinct qui tentait de le maintenir en vie, dans un dernier effort.

— Ne fais pas ça ! Non ! Pitié !

Ses mots me poignardaient, m'arrachaient les tripes, me tranchaient la gorge. J'avais voulu les ignorer, baisser la main implorante qu'il tendait vers moi, le faire taire pour pouvoir en finir, abréger ce moment terrible.

 
— Je ne veux pas mourir... sanglotait-il en griffant mes bras pour me faire lâcher l'arme.

Mes doigts étaient verrouillés sur la crosse dure et froide. Je n'aurais jamais pensé qu'une arme puisse peser aussi lourde. Je n'avais jamais tiré.

Mais j'avais déjà tué.

 
Puisant dans ses dernières forces, il avait agrippé une poignée de mes cheveux :

— Laisse-moi ici, avait-il supplié d'une voix brisée.

— Adrian...

— Laisse-moi, répétait-il en laissant doucement sa main glisser vers le revolver.

— Mais... sanglotais-je. Tu te transformeras... Tu deviendras comme eux !

Ses doigts s'étaient enroulés autour du canon. J'avais lâché prise.

— Je suis tellement désolée, Adrian. Je suis désolée. Pardonne-moi !

— Pars, avait-il murmuré du bout des lèvres, dans un souffle agonisant. Retrouve tes cousins...

Sa bouche s'était tordue dans une grimace douloureuse. Le souffle court, il s'était mis à cracher du sang.

— Pars, Clem, répétait-il à bout de forces.

Mes jambes restaient clouées au sol. Une violente quinte de toux avait secoué son corps meurtri et un grognement féroce était monté dans sa gorge.

— Adrian ? m'étais-je étranglée.

— Je... Te... Pardonne...Clem ...

— Non ! Adrian...

Il avait levé une dernière fois les yeux vers moi, la main cramponnée sur le revolver, son doigt dangereusement tendu vers la gâchette.

— Pars...

Les marques violettes avaient envahi ses joues creuses. C'était déjà trop tard...

Je m'étais résolu à l'abandonner. À faire ce qu'il me demandait, sans savoir vraiment si c'était lui qui parlait, ou bien le monstre qu'il était en train de devenir. J'avais quitté le bureau, marché jusqu'à la porte, sans me retourner.

 
Un coup de feu.

C'est tout ce que j'avais entendu.

Un seul.

Éclatant mon cœur en un millier de morceaux qui jamais plus ne se rassembleraient.











— Attention !

Rémi ne parvint pas à tourner le volant assez vite. Les deux pneus avant éclatèrent dans un bruit tonnant.

— Tu pouvais pas le dire plus tôt ? s'énerva l'homme.

— C'est pas moi qui conduis ! se défendit l'autre.

Rémi commença à l'insulter, mais je n'écoutais plus. Sur la route devant nous, des centaines de petits bouts d'os parsemaient la chaussée. Intriguée, je sortis de la voiture sans rien ajouter.

On aurait dit que quelque chose les avait taillés pour qu'ils soient plus tranchants aux extrémités. Je me baissai pour en ramasser un. Il y avait également des dents, toutes aussi coupantes.

— À quoi tu joues ? me cria Rémi en passant la tête par la fenêtre.

Je lui tournais le dos, observant les façades autour de nous. Il y avait quelques boutiques saccagées et deux immeubles aux portes closes. Les os craquaient sous mes pieds alors que je remontai la rue.

— Où tu vas Clem ? m'interpella Gaël qui sortait à son tour.

Rémi récupéra son sac d'arme et mon sac à dos. Ils me rejoignirent en cinq enjambées.

— La voiture est foutue ! s'énerva l'homme en tapant dans un tas d'os, les faisant voler à quelques mètres.

— On ne devrait pas rester à découvert, suggéra Gaël d'une voix tremblante.

— Vraiment ? ironisa Rémi.

Il était plus que désagréable avec le garçon. 


Oui, Gaël avait l'air terrorisé.

Oui, à le voir comme ça, avec ses entailles sur les joues et son pantalon souillé, on ne misait pas grand-chose sur sa survie.

Mais ce n'était pas une raison pour s'en prendre à lui. Il me faisait penser à un ami de la Fac. Lui aussi avait les mêmes cheveux bouclés et les mêmes sourcils épais. Je me demandais bien où il était maintenant... S'il était, tout court.

La réponse ne changerait pourtant rien à mon propre sort. Il valait mieux ne pas y penser.

 
— On n'a qu'à avancer un peu à pied, déclarai-je sur un ton monotone qui les surpris tous les deux.

Je n'avais pas décroché un mot depuis que nous avions quitté le poste de police.

— ... On trouvera peut-être une voiture, là-bas.

Gaël pinça les lèvres, peu emballé par mon idée. Au même instant, une ombre nous survola en poussant un avertissement sonore.

— À l'intérieur ! Vite ! nous pressa Rémi en se dépêchant de rejoindre l'immeuble le plus proche.




Nous ne nous étions pas aventurés dans les étages. Personne ne pouvait savoir ce qui se trouvait dans les appartements. Nous avions laissé Rémi inspecter la loge du concierge, au rez-de chaussé, avant de le rejoindre.

 
Gaël, épuisé, s'était endormi dans la chambre. Assise sur le canapé, je regardai la rue à travers les rideaux et les barreaux en fer. Nous serions en sécurité pendant quelques minutes, peut-être quelques heures. À condition de ne pas se faire remarquer.

Ce qui arriverait ensuite dépendrait de moi. Fallait-il continuer avec les deux garçons ? Partir seule ? Une chose n'avait pour l'instant pas changé : mon objectif. Je devais retrouver mes cousins. Ils étaient toujours vivants, c'était pour moi une certitude inébranlable.

Les quartiers Nord, Pablo... J'ignorai dans quoi je mettais les pieds, mais ça n'avait pas d'importance.

C'était ma seule raison de vivre.

Réussir ou mourir. Survire ou me transformer.

Rester humaine ou devenir un monstre.

Peut-être avais-je déjà franchis la frontière...

 
— Y a des Granola, lança Rémi en s'affalant sur les coussins à côté de moi.

Son poids me fit basculer vers lui. Il s'empiffrait de son paquet sans m'en proposer. Je n'en demandai pas. Je ne pouvais rien avaler.

 
— Tu fais grave flipper, me dit-il la bouche pleine.

Des miettes restaient accrochées dans sa barbe. Je restai silencieuse.

— L'autre gringalet s'est endormi direct ! continua-t-il. Il s'est même pas changé. C'est dégueulasse.

— Qu'est-ce que tu fais encore là ? finis-je par lui demander sans détourner les yeux de la fenêtre.

— On a plus de voiture, je te rappelle.

— Non, je veux dire, pourquoi tu nous as aidés au poste de police. Pourquoi tu es resté ?

Il rit en se léchant les doigts.

— Tu sais pourquoi !

Je ne comprenais pas où il voulait en venir.

— Comment ça ?

— Allons, Clem ! Pour la même raison qui a fait que vous m'avez gardé en vie tout ce temps. Tu aurais pu y aller toute seule à ton foutu poste ! Vous auriez certes tourné un peu au début, mais vous auriez fini par tomber sur des panneaux.

Je le laisser parler.

— Tu crois que je suis con ? demanda-t-il. Si tu m'as gardé, c'était pour servir d'appât. Ça m'a vexé, c'est vrai, j'avoue ! Mais je comprends l'idée. Tout seul, j'avais peu de chance de survivre. Tandis qu'avec deux autres proies potentielles...

Il haussa un sourcil comme pour appuyer la légitimité de sa théorie.

— J'avais juste pas prévu que ton mec se ferait grailler... Mais bon, on a trouvé Gringalet donc tout va bien pour moi !

Je ne relevai même pas. Son plan était logique, mathématique. J'avais eu la même réflexion à peine une heure avant, dans le vestiaire.

— Tu dis plus rien ?

Je n'avais rien à lui dire. Ni a lui, ni a personne d'ailleurs.
 

Ce n'était qu'un inconnu qui avait tenté de me tuer. Que j'avais pris en otage. Qui m'avait sauvé la vie.

— T'es terrifiante... Je sais pas qui tu étais il y a encore deux jours, mais la Clem d'aujourd'hui est effrayante.

— Tu as raison, finis-je par lui répondre en le regardant. Tu ne sais pas qui j'étais. Tu ne sais pas qui je suis, ni ce que je deviendrais.

Il me fusilla de son œil intact.

— Tu resteras pour toujours la fille qui a tué mon cousin, répliqua-t-il en serrant les dents.

Je fus presque surprise qu'il ramène ça sur le tapis. Devant mes sourcils froncés, il se pencha en avant.

— Tu crois que j'oublie ce que tu as fait ? Tout est calculé, tu sais, m'assura-t-il en se tapotant la tempe de son index.

— Ton cousin est mort, déclarai-je en soutenant son regard. Les miens sont toujours en danger.

Cette révélation piqua sa curiosité.

— Ils étaient avec moi quand on est arrivé en ville, racontai-je. Quelqu'un les a attaqués. Ils les ont emmenés dans les quartiers Nord...

— Ah ! fit-il en ouvrant grand la bouche. Voilà pourquoi Pablo t'intéressait tant !

Je n'aurai pas pensé qu'il s'en souviendrait.

— Tu le connais, insistai-je.

Il ricana en léchant les dernières miettes de gâteau sur ses doigts.

— Si je le connais ? Cet enfoiré est responsable de la disparition de ma sœur !

— Ta sœur ?

— Ça fait deux ans qu'elle est partie. Tout ça, c'est de sa faute !


Rémi connaissait bien Pablo, mais la nature de leur relation n'avait rien à voir avec ce que j'aurais pu penser.


— Responsable comment ? voulus-je essayer de creuser.

L'homme ne mordit pas à l'hameçon.

— Tu crois que je vais te déballer ma vie juste parce qu'on est assis sur un putain de canapé, s'énerva-t-il. Tu t'es prise pour ma psy ?

Il se releva brusquement pour partir en direction de la cuisine.

— Adrian n'était pas mon petit-ami ! lançais-je à travers le salon pour le retenir.

Rémi se retourna vers moi.

— On l'a trouvé sur la route, le premier jour.

On ? releva-t-il. Toi et tes cousins ?

— Oui.

La porte du fond s'ouvrit, et Gaël apparut en reboutonnant sa chemise. Il s'était changé avec des affaires trouvées dans un placard.

— Y a un tiroir avec des trucs de fille, si tu veux, me proposa-t-il en regardant mon tee-shirt taché de sang.

Je me retournai vers Rémi :

— Viens avec moi dans les quartiers Nord. Je récupère mes cousins. Tu auras ta vengeance sur Pablo.

Sur ces mots, je disparus à l'intérieur de la chambre pour le laisser réfléchir à ma proposition.

 
 
La haine était un sentiment puissant. Capable de souder les pires ennemis. Nous avions tous deux des raisons différentes de nous en prendre à ce mystérieux Pablo. Toutes les histoires de cette ville semblaient graviter autour de lui. Il était peut-être bien entouré dans ses quartiers Nord, mais partout ailleurs, il n'y avait que des gens comme Rémi et comme moi, ayant un besoin viscérale de faire couler du sang. Notre famille motivait cette haine qui me consumait chaque seconde un peu plus.

Ils seraient peut-être plus nombreux, plus armés, mieux préparés, qu'importe ! Ils n'avaient aucune idée de ce qui venait pour eux...

 
— Ok, fit Rémi quand je ressortis.

— Ok ? répétai-je, faisant mine de ne pas comprendre.

— Je vais venir avec toi. Mais à une seule condition, posa-t-il.

— Je t'écoute.

— Pablo est à moi, et à moi seul !

Je ne pus retenir le petit sourire qui fendit mes lèvres. J'avais gagné. Rémi m'aiderait. La haine était plus forte que sa propre survie. Cette opportunité de vengeance, trop douce à ses oreilles, trop pure pour son cœur. Elle occultait tout le reste. Jusqu'à sa propre existence.




Nous quittâmes l'immeuble avec une extrême prudence, pour partir en quête d'un nouveau véhicule dans lequel nous réfugier. J'avais récupéré une arme dans le sac de Rémi, et me tenais prête à presser la détente en cas d'attaque.


— Quel âge ils ont ? Tes cousins ? me demanda le brun alors que nous cherchions une voiture ouverte sur le parking d'un petit magasin.

— Joyce a sept ans. Owen en a six.

— C'est des gosses... marmonna-t-il en essayant de forcer une portière.

Gaël nous suivait en silence. Il se cramponnait à son arme, sursautant au moindre bruit.

— Et le gringalet ? lança le brun en désignant le garçon du canon de son arme. On en fait quoi ?

— Moi ? releva Gaël.

— Il va mourir s'il vient avec nous.

— Quoi ? s'étrangla-t-il.

— Il fera comme il voudra, décidais-je.

— De quoi est-ce que vous parlez ? s'inquiéta le concerné.

Rémi lui lança un regard mauvais.

— Il va juste nous faire tuer ! s'énerva-t-il.

Un bruit cassant nous fit tourner la tête vers le petit magasin.


Devant nos yeux écarquillés se tenait une fillette à peine plus grande que Joyce. Elle serrait dans ses bras des boites de conserves et une bouteille de coca. Elle nous regarda sans bouger, retenant sa respiration. Ses yeux tombèrent sur l'arme que j'avais à la main.

— N'aie pas peur, soufflai-je en rangeant très lentement le revolver dans son étui. On ne va pas te faire de mal.

Elle hésita. Son regard dévia vers la route. Rémi et Gaël tenaient toujours leurs armes.

— Baissez ça ! m'énervai-je. Ce n'est qu'une petite fille !

Gaël s'exécuta. Le brun hésita. Dans un grognement mécontent, il finit par ranger son arme, sans pour autant retirer sa main de la crosse.

— Tout va bien, voulus-je rassurer la fillette. Tu peux sortir, maintenant.


Doucement, elle fit un pas dans ma direction. Cette enfant était bel et bien humaine !


— T'es seule ? interrogea Rémi, sur ses gardes.

La petite hocha la tête en dégageant ses cheveux noirs de son visage marqué.

— T'es sûre ? insista l'homme.

— Ça suffit ! l'arrêtai-je.

Gaël s'approcha à son tour.

— On ne peut pas la laisser là, déclara-t-il d'un ton grave. Il faut l'emmener avec nous.

— Non, m'empressai-je de répondre.


C'était beaucoup trop risqué. J'étais prête à me jeter corps et âme en plein cœur d'un gang pour sauver les deux enfants qu'on m'avait arraché. Je n'allais pas mettre aussi cette fillette en danger.

Un grognement hostile résonna à quelques rues seulement. La nuit tombait déjà. Nous devions trouver un endroit pour la nuit.

— Clem ? interrogea Rémi face à ma réaction.

Mais la petite fille se mit finalement à parler :

— J'habite avec ma maman, nous expliqua-t-elle d'une petite voix prudente.

— Loin d'ici ? questionna l'homme qui comme moi, savait que nous ne pouvions pas traîner dehors à cette heure tardive.

L'enfant tourna la tête vers moi. Je l'encourageai à répondre au brun défiguré qui devait l'effrayer.

— C'est juste à côté. Derrière le mur.

— Tu crois qu'on peut venir avec toi ? On a besoin de dormir quelque part pour cette nuit, enchaîna Gaël.

Il ne voulait pas rester là une minute de plus. Les grognements avaient l'air de se rapprocher.

— D'accord, répondit la fillette. Suivez-moi.

Craignant qu'elle ne change d'avis et n'essaie de nous semer, nous lui emboîtâmes le pas dans le petit chemin de terre.


Sa maison se trouvait dans un cul-de-sac, à l'écart de la rue principale.

— Tu veux qu'on t'aide à porter tes affaires ? proposai-je.

Elle resserra ses petits bras autour de ses provisions.

— Non, refusa-t-elle simplement. On est arrivé.

Elle poussa le portillon en fer et grimpa les marches du perron.

— Tu peux prendre la clé sous le paillasson ? demanda-t-elle à Gaël.

Le garçon s'exécuta.

— Ta maman n'est pas à la maison ? m'enquis-je.

— Si.

Elle nous laissa rentrer et referma à clé derrière elle.

 
— J'aime pas ça, me glissa Rémi alors que la fillette nous conduisait au salon.

— C'est juste une petite fille, tentai-je de le rassurer.

Il se dégageait une odeur nauséabonde de cette maison.

— Vous pouvez attendre là, nous dit l'enfant.

Elle disparut dans la cuisine. Je m'assis sur le canapé avec les deux garçons. Un frisson désagréable courrait dans mon dos. Rémi se releva pour tenter d'ouvrir une fenêtre.

— C'est coincé, gronda-t-il en revenant s'asseoir, encore plus sur ses gardes.

— C'est juste une petite fille, répétai-je en tachant d'ignorer l'odeur suffocante de pourriture dans laquelle baignait toute cette pièce.

Le plancher grinça derrière nous. Nous fîmes volte-face dans un même mouvement.


Mon cœur s'arrêta en découvrant le monstre au milieu du salon.

Une femme, ou plutôt ce qu'il en restait, nous toisait de toute sa hauteur. Une violente odeur de rance s'en dégageait. Elle avait le nez arraché et deux orbites noires à la place des yeux. Ses bras, beaucoup trop longs, traînaient sur le sol. Sa peau translucide était recouverte de marques violettes.

La créature entrouvrit la bouche. Quelques dents s'accrochaient péniblement sur ses gencives abîmées. Sa lèvre supérieure avait été sectionnée. Au sommet de son crâne, quelques touffes de cheveux blancs pendaient salement de chaque côté de son visage terrifiant.


Je dégainai mon arme, imitée par les deux garçons, lorsque la fillette se jeta devant le monstre.

— NON ! hurla-t-elle à pleins poumons. Ne lui faites pas de mal ! C'est ma maman !

*****************************

Vous êtes arrivée à la fin du Chapitre 41 ! J'espère qu'il vous aura plu et que la disparition d'Adrian ne vous a pas trop traumatisé !!! 😅

J'ai eu du mal à écrire ce chapitre à cause de la canicule, mais j'aurais finalement réussi à le terminer. ☀️🌡️🔥

N'hésitez pas à me laisser votre avis en commentaire et a laisser une étoile si vous avez aimé, ça fait toujours plaisir
😊

Je vous laisse avec les votes et une petite annonce importante en fin de partie... 😉

Votes pour le prochain chapitre :

1 - Tirer OU Baisser son arme

2 – Prénom de l'enfant : Sana OU Nour

3 – Emmener la fillette OU Laisser la fillette

4 – Gaël : Reste OU Pars seul

5 – Creuser l'histoire de Rémi OU Laisser Rémi tranquille

Votez dans les commentaires pour influencer la suite de l'histoire, au Chapitre 42...

⬇️⬇️⬇️⬇️⬇️⬇️⬇️⬇️⬇️⬇️⬇️⬇️⬇️⬇️

🔔 Annonce importante 🔔 :

Cela fait maintenant près d'un an que j'ai commencé ce livre interactif sans savoir vraiment ce que ça allait donner. On est parti de 3 ou 4 participants au début pour finalement arriver à une trentaine à chaque nouvelle sortie de chapitre !

Je vous remercie pour vos participations actives, vos votes, vos commentaires et vos encouragements !

Je n'aurais jamais imaginé qu'on dépasserait les 30 K vues aujourd'hui, ni même que CLEM gagnerait un Wattys !!!
🙈😍😁

Je sais que je n'ai pas été très régulière dans mes publications, mais je n'ai jamais abandonné l'idée de terminer cette histoire. Même si le chemin n'est pas encore écrit, je sais maintenant de quelle manière je souhaite finir ce livre et j'espère que vous serez encore là pour voir le dénouement !

J'ai envisagé d'écrire un tome 2, mais je ne sais pas si c'est une bonne idée, ou même si c'est quelque chose que vous avez envie de voir (📢 Donnez-moi votre avis sur la question !). J'ai bien quelques pistes, mais pour le moment, j'ai besoin de me concentrer sur mon autre livre ( 📖LES ENFANTS DES SEPT 📖) et j'ignore si j'aurais assez de temps pour mener à bien ces deux projets...

Car oui, voilà, je ne sais pas vraiment quand sortira le prochain chapitre de CLEM...

Dans moins de 2 semaines, je déménage à l'autre bout du monde pour mes études et c'est un peu l'aventure ! ✈️🌎😄
Même si j'ai très envie de continuer à écrire, en pratique, je ne sais pas encore comment ça va se passer.

Alors OUI, CLEM va continuer !!! Il y aura un chapitre 42, 43, et autant qu'il en faut pour clôturer cette histoire !

Mais je ne peux pas vous dire QUAND avec certitude, car les prochaines semaines sont pour moi de grandes inconnues.

Voilà pourquoi les votes n'auront plus de dates limites de clôture. Je les fermerais lorsque je commencerais à rédiger la partie suivante, au minimum 2 semaines après la publication du dernier segment.

J'espère que vous comprendrez mon choix et que vous serez toujours là pour la suite !

Pour ceux qui ne suivent pas encore mon compte, je vous invite à venir vous abonner. C'est certainement par messages que je donnerai des infos sur la progression de l'histoire. 😉

Merci pour tout votre soutien ! 😘

J'espère vous retrouver très vite pour la suite !

❤️❤️❤️❤️❤️

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