Point de vue Harry
Tout est flou et toutes mes actions sont vagues. Je ne peux pas tout à fait le décrire, mais je n'ai conscience de rien depuis mon arrivée ici. C'est comme si ce n'était pas moi qui passais tous les feux rouges, mais quelqu'un d'autre que j'observais de loin.
Je gare ma voiture et sors, fermant à peine la porte derrière moi. Mes jambes marchent toujours sans même que j'y pense ou que je contrôle ça.
À travers mes larmes, je parviens à repérer l'entrée des urgences. Autant que je sache, je dois franchir cette porte, je m'arrête de nouveau.
Je suis littéralement à un centimètre de la porte, mais je ne peux pas me résoudre à l'ouvrir. Je penche mon corps contre elle, mon front touchant l'acier froid.
Je dois voir Louis et m'assurer qu'il aille bien. Je dois être là pour lui, je le sais et je le veux. Mais d'un autre côté, je ne le fais pas. Je ne veux pas entrer du tout. J'ai peur que toute cette situation soit bien pire que ce que je pense. Et je ne suis pas prêt à entendre ou à voir quoi que ce soit qui puisse m'échapper.
Je prends une respiration profonde et tremblante. Pourquoi suis-je si stressé ? Ça va aller. Louis ira bien. Je veux dire, il l'a toujours été. Il est la personne la plus énergique, heureuse et aimante que je connaisse. Il est littéralement un soleil et Louis rigole toujours. Donc ce ne sera qu'une autre de ses farces stupides, n'est-ce pas ?
La porte s'ouvre très soudainement et je tombe presque à l'intérieur. J'appuyais de tout mon poids dessus et je ne pensais pas que la porte allait s'ouvrir. Je parviens à rester debout en trébuchant quelque peu avant de trouver un certain équilibre. Un homme passe les portes, passe devant moi et me regarde bizarrement.
— Merde, désolé, dit-il, réalisant qu'il m'a pratiquement fait tomber à travers le cadre de la porte. Tu vas bien, mon pote ?
Mais je ne lui réponds pas et ne le regarde pas, attendant simplement qu'il s'en aille. Je ne me concentre que sur la longue salle grise et froide devant moi. Et une fois que je vais enfin faire un pas en avant, l'odeur de l'hôpital me remplit les narines.
Mon dieu, je déteste cette odeur.
Je me dirige directement vers le comptoir d'information, essayant de ne pas regarder autour de moi.
Une femme me sourit et je lui parle de Louis. Elle commence à taper sur son ordinateur, puis me regarde, son sourire s'estompe et me dit d'attendre dans la salle d'attente au bout du couloir. Sa famille est censée être là aussi.
La boule réapparaît dans ma gorge. Pourquoi ne me laissent-ils pas le voir maintenant?
Je remercie la dame et commence à marcher dans le couloir comme elle me l'a indiqué. Je tourne un coin et entre dans une salle d'attente trop colorée, mais ennuyeuse, vide de toute vie, triste. Et à ma grande surprise, il y a déjà beaucoup de monde ici. Et ils ont tous un lien avec Louis.
Je repère Niall et Zayn dans le coin, parlant ensemble, l'air triste et inconscient de tout ce qui les entoure. Lou, notre coiffeuse, est ici avec d'autres personnes du mannagement. Louis les déteste. Que font-ils ici même ? Johannah est là aussi, essayant de réconforter les sœurs les plus âgées de Louis : Lottie et Fizzy.
Mon ventre se retourne à la vue de tous ses gens ici et je me demande pourquoi je suis arrivé si tard. Pourquoi y a-t-il déjà autant de monde ici ? Je suis la dernière personne à arriver alors que moi, en tant que fiancé de Louis, je devais être la première personne à pénétrer dans ce bâtiment.
— Oh, Harry, Johanna pleure une fois qu'elle me voit, faisant que tout le monde dans la pièce me remarque aussi maintenant.
Jay se lève de sa chaise en plastique et s'approche de moi. Ses yeux sont injectés de sang, enflés et fatigués. Elle me prend dans ses bras et pose sa tête sur mon épaule en pleurant doucement. Je peux sentir ses yeux mouiller humidifié ma chemise.
— Je suis vraiment désolée pour le mariage, elle chuchote et je fronce mes sourcils
Je m'éloigne légèrement. Je me sens plutôt confus à propos de tout ça. Pourquoi pleure-t-elle comme si elle ne le reverrait jamais ?
— Oh ça ira, dis-je, il faudra juste le reprogrammer.
Jay s'éloigne complètement de moi maintenant, ses yeux sont emplis de sympathie.
— Je ne suis pas sûr, Harry, chuchote-t-elle, prenant ma main dans la sienne. Mais je me détache d'elle en secouant la tête.
— Pourquoi pas ? Je demande. Nous pourrons nous marier plus tard. Tout ira bien.
Je parviens même à sourire alors que ses mots quittent mes lèvres, mais Jay ne parvient pas à me regarder dans les yeux. Plus de larmes coulent sur ses joues et sa lèvre inférieure commence à trembler.
Quoi ? Est-ce que je sonne vraiment stupide dans cette situation ? Parce que honnêtement, je ne comprends pas pourquoi tout le monde pleure autant. Je ne crois pas que Louis soit dans un état aussi mauvais. Je ne comprends pas.
Lottie apparaît derrière sa mère et prend son bras. Elle me chuchote un « Salut » avant de tirer sa mère. Elles reprennent toutes les deux leur place, me laissant dans une confusion beaucoup plus grande.
Zayn s'approche immédiatement avec Niall. Ils me tirent tous les deux dans un gros câlin, mais seulement, ils ne disent rien, ils restent silencieux.
— Pourquoi ne pouvons-nous pas aller le voir ? Je demande, brisant le silence après notre câlin. Je me fous de paraître naïf ou quelque chose comme ça. Je ne comprends tout simplement pas.
Zayn secoue la tête et se détourne de moi. Quel est son problème? Je regarde Niall à la place. La douleur est claire dans ses yeux.
— Nous allons nous assoir, d'accord ? Il demande mais je lui répond que je ne le ferai pas.
Je ne peux pas m'asseoir et attendre, tout de suite. Pas encore. Je veux savoir ce qui se passe et comment Louis se porte. Je ne me soucie plus du tout du mariage. Tout ce qui m'intéresse, c'est le bien-être de mon fiancé. Je jure que je pourrais frapper quelque chose ou quelqu'un maintenant. Pourquoi personne ne veux me répondre ?
Quelques minutes plus tard, des bruits de pas retentissent derrière moi. Pendant une seconde, je suis sûr que c'est un médecin, mais quand je me tourne, je ne vois que Liam.
Ses yeux sont rouges et gonflés, tout comme ceux de Johannah et la vue d'un Liam qui court vers nous me glace le sang. En général, Liam ne pleure pas aussi facilement ou ne court pas. C'est sérieux.
Un homme se lève et l'attire immédiatement contre sa poitrine.
Liam pleure, tenant l'homme fermement comme s'il était la seule chose qui l'empêchait de se noyer.
Quelques autres personnes entrent dans la pièce peu après Liam. Je reconnais certains d'entre eux, mais je n'ai aucune idée de qui sont les autres. De toute évidence, ils me connaissent, car ils m'embrassent tous un à un et me disent d'avoir la foi, de rester forts et d'autres chose.
Tout le monde s'assoit au bout d'un moment, ce qui fait de moi le seul qui reste debout.
J'ai appelé ma mère à quelques reprises, mais elle a seulement répondu une fois et m'a dit qu'elle devait s'occuper du mariage. Elle se rendra à l'hôpital le plus tôt possible, mais j'aimerais que ma mère soit avec moi maintenant.
Je sais qu'elle préfèrerai être là pour moi aussi et je comprends qu'il y a beaucoup de choses qu'elle ne peut pas laisser tomber maintenant. Il y a juste beaucoup de choses qui ont été faites pour ce mariage. Tellement de planification, d'organisation, de commandes et de personnes, de traiteurs, de musique et de tout ce qui va avec. Quelqu'un doit s'occuper de ça, sinon, ça sera un gros bordel. Ça craint.
Je pense en quelque sorte à Louis et moi. J'essaie d'imaginer à quoi ressemblera notre mariage plus tard. Lors de notre mariage reporté. Je veux dire. Peut-être pourrions-nous toujours nous marier d'ici à la fin de la journée ! Nous pourrions toujours le faire une fois que Louis sera sorti d'ici. Nous avons réservé la chapelle pour 24 heures, alors ça devrait marcher.
Je souris légèrement et je sens que mon corps se détend un peu. Ça me fait du bien d'imaginer notre vie ensemble.
Du coin de l'oeil, je vois un homme en blouse blanche qui s'approche de nous. C'est comme si mon corps me dirigeait sans que je puisse contrôler quoi que ce soit parce que je me dirige immédiatement vers lui.
Il a des nouvelles de Louis, je le sens.
Johannah se joint à moi, saisissant ma main alors que nous sommes ensemble devant l'homme.
— Vous êtes sa mère, non ? Il demande. Johannah ?
Jay hoche la tête avec les larmes aux yeux, elle est incapable de former des mots et je la comprends, les mots sont coincé dans notre gorge.
— Désolé de vous avoir fait attendre, continue-t-il. Louis a de la chance de respirer. Il a vécu un grave accident.
Un sanglot traverse les lèvres de Jay et je commence à avoir la tête qui tourne. Que veut-il dire par accident grave ? Pourquoi Louis aurait-il de la chance de respirer ?
— Mais il va bien maintenant, non ? Lottie parle, soudainement debout à côté de nous.
L'homme la regarde et je remarque que la douleur est inscrite sur tout son visage. Il secoue légèrement la tête avant de retourner son attention vers Jay.
Pour la première fois depuis mon arrivé ici, je me rends compte que quelque chose ne va pas et Louis est peut-être en très mauvais état.
Je tiens la main de Johanna encore plus serrée, dans la mesure du possible. Je ne sais pas si je suis prêt à entendre ce qu'il va dire.
— Écoutez, madame, ses blessures sont très grave, et il a subi un grave traumatisme à la poitrine et à la tête. Plusieurs côtes sont cassées, il a une rupture de la rate et une possible destruction aortique traumatique. Je déteste vraiment le dire, mais nous ne savons pas si Louis survivra. Il est en danger de mort.
— Mais vous pouvez arrangez ça ? Je demande. Il va aller mieux?
— Et bien, ce que nous devons faire en premier, c'est le soigner, mais si cela ne règle pas le problème ... Alors il ne nous reste plus grand chose à faire.
Mon cœur se serre et mon estomac se tord, tout commence à tourner autour de moi. Il ne reste plus grand chose à faire ? Comment c'est possible ? Qu'est-ce qu'il se passe ? Et comment Louis a-t-il eu un accident ? A quoi ressemble-t-il même en ce moment ? Il est probablement tout endolori et meurtri. Rempli de blessures de partout.
Mon esprit réfléchit trop rapidement et je ne peux pas l'arrêter.
Mes mains lâchent Jay et montent à mon visage. Je me mords la main pour m'empêcher de pleurer ou de crier, je ne sais pas. Mais ce que je sais, c'est que je ne veux pas pleurer. Parce que si je pleure, cela signifie que tout cela est réel.
Je ne peux pas laisser cela arriver, parce qu' une fois que j'aurais laissé tomber mes larmes, je ne pense pas pouvoir m'arrêter.
Néanmoins, je pleure déjà intérieurement.
Je tombe à genoux, claque mes mains au sol et demande à Dieu pourquoi il a laissé cela arriver. Je me brise de l'intérieur et je ne sais pas pendant combien de temps je vais pouvoir retenir tout ça.
Je déplace mes mains sur mes cheveux et les tire de toutes mes forces, avec frustration.
Je suis supposé être aux côtés de Louis, pour toujours et à jamais. Je devrais être à l'intérieur de sa chambre, assis à côté de lui, lui tenant la main pour le garder en sécurité. Mais je ne suis pas là et il est tout seul, ressentant la douleur qu'il ressent. Et il a probablement très peur.
— Je comprends que c'est dur pour vous tous, mais madame, il faut que vous signiez ces formulaires pour que nous puissions commencer l'intervention, j'entends le docteur dire.
Sa voix résonne comme s'il se trouvait à des kilomètres mais il se tient juste devant moi.
Jay prend le papier en se serrant la main. Les larmes coulent sur ses joues maintenant, plus qu'avant.
Lottie s'est rassise. Ses yeux sont fixé sur la chaise en face d'elle, seulement il n'y a aucune quelconque émotion que ce soit sur son visage.
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Félicité tient cependant sa sœur serrée, mais plus dans un besoin de réconfort envers elle même, qu'envers sa soeur.
Le médecin marmonne un petit merci et s'en va.
Nous sommes repartis seuls. Je me sens comme si il nous avait jeté une brique sur nos visages et tordu nos tripes.
Je pense que des heures sont passé et je me suis finalement assis. Cette opération prend toute la journée. Je ne sais pas quand je peux enfin aller voir mon petit ami, mais je continue à espérer. Je veux dire, ils doivent me laisser le voir éventuellement. Il est l'amour de ma vie. Ils ne peuvent pas me tenir loin de lui.
Mais est-ce un mauvais signe que Louis est toujours en chirurgie?
Dieu, c'est comme si quelque chose me dévorait de l'intérieur. C'est horrible.
Trois heures de plus sont passées. Trois heures supplémentaires d'attente, de câlins et de pleurs. Je n'ai jamais vu autant de larmes, les gens s'embrassant et les tasses de café dans ma vie auparavant. Nous ne comptons plus que sur la « foi ».
Nous devons également ressembler à un désordre complet. Tous tristes, nos joues mouillées et entassées dans cette petite pièce. La plupart des gens ici sont en tenue de mariage. Je suis trop... Nous avons tous l'air fatigué et nous regardons ces murs sans émotion sur nos visages.
Il y a encore plus d'attente ...
Encore quelques larmes ...
Plus d'embrassade ...
Il commence à faire noir dehors maintenant, et nous ne sommes toujours pas autorisés à voir Louis.
Encore plus d'attente ...
Il est vingt et une heure maintenant.
Niall et Lou, notre coiffeuse, viennent tout juste de quitter la pièce pour nous chercher un peu de café et quelques sandwiches à manger.
Lottie et Fizzy sont rentrés chez elles il y a environ une heure. C'est trop pour elles de rester ici et d'attendre et ils ont école demain. Elles ne voulaient pas rentrer chez eux mais Johannah les a forcées.
Certaines des autres personnes que je n'avais jamais vues auparavant sont également parties. Ils ont fait promettre à Jay d'appeler immédiatement une fois qu'elle aura eu des nouvelles.
Cela fait qu'il ne reste plus que Jay, Zayn, Liam et moi maintenant. Niall et Lou reviendront bientôt.
Je suis content qu'il n'y ai plus autant de monde dans la pièce et que je suis juste avec les gens avec qui je suis proche. J'ai enfin l'impression de pouvoir respirer - juste un peu.
Mais ma mère n'est toujours pas là ...
Une autre demi-heure passe.
Je commence à perdre espoir de le voir aujourd'hui, mais soudain, une porte s'ouvre.
Le même médecin que tout à l'heure sort et s'approche de nous.
Il scrute la pièce jusqu'à ce que ses yeux rencontrent Jay.
Elle se lève. Zayn et Liam aussi, et moi aussi.
Mais l'homme nous empêche de nous rapprocher. Il a l'air absent et quand il regarde Jay, leurs yeux ne se croisent même pas.
La tension me tue et ce silence est assourdissant.Il a juste besoin de parler pour que tout cela cesse, je ne pense pas que je puisse gérer cela plus longtemps.
— Nous avons fait tout ce que nous avons pu, l'homme parle. Mais nous ne pouvons pas le ramener à l'état de conscience et il ne répond à aucune des incitations que nous lui avons administrer.
— Qu'est-ce que ça veut dire ? Demande Liam. Avez-vous soigner ses blessures?
— Nous avons fait tout notre possible, répète le médecin. Mais il ne répond pas aux inci-
— Que voulez vous dire exactement ? Zayn intervient.
— Alors, dit l'homme en soupirant. Il est dans le coma.
Mon cœur s'arrête et tout mon corps s'est engourdi comme quand Zayn m'a appelé plutôt.
Au moindre instant, je craignais que cet homme dise que Louis était mort. Et maintenant je ne peux pas tout à fait comprendre ce que je ressens. Je suis soulagé, mais je ne peux pas réaliser que Louis est dans le coma.
— Le coma a été causé par de graves lésions cérébrales, continue l'homme.
Il a l'air d'annoncer aux gens des nouvelles comme celle-ci toute la journée. C'est comme s'il ne voyait pas qu'il nous brisait littéralement à l'intérieur.
— Il est stable pour le moment, mais ses chances de sortir de son coma sont extrêmement faibles. Je suis terriblement désolé de devoir vous le dire, mais je pense que vous devriez vous préparer au pire.
Je fais un pas en arrière. Mes mains remontent dans mes cheveux et je ne sais pas quoi faire de moi-même.
Je prends soudainement conscience du fait que je pourrais perdre Louis. C'est comme un coup au visage. Je n'y avais pas pensé auparavant. Je ne peux pas imaginer un monde sans Louis. Tout ce temps, je pensais qu'il allait bien. Je pensais que rien de grave ne pouvait lui arriver, mais il se trouve que si.
Je ne peux pas avoir la vision de Louis tout seul et froide dans une pièce sans vie. Il serai étendu là, blessé et avec des contusions et des coupures sur tout le corps. Je ne sais pas s'il peut entendre ou ressentir des choses et s'il est même conscient de son environnement. Peut-être qu'il n'est pas du tout là, inconscient du monde, mais néanmoins, ça me fait peur comme un enfer.
Ça me tue de ne pas savoir et ça me tue de ne pas être avec lui maintenant.
— Monsieur, je parle, mais ma voix sort à peine. Puis-je aller le voir?
— Vous êtes de la famille? Le médecin demande.
— Oui, je dis sans réfléchir. Eh bien non, mais je suis supposé l'être. Nous allions nous marier
— Seule la famille peut aller à l'intérieur pour le voir.
— Quoi ? Non ! Dis-je en me rapprochant de l'homme. Je suis pratiquement sa famille!
— Vous n'êtes pas lié. Je suis vraiment désolé, mais je ne peux pas vous laisser entrer.
— Jay! Je crie et me tourne vers la mère de Louis.
Elle doit m'aider. J'ai l'impression que je vais vomir. Ils ne peuvent pas me tenir éloigné de mon propre fiancé putain !
Des larmes coulent sur mon visage alors que je fais le tour de la petite zone. Je pense que j'hyperventile à nouveau et ma vision est floue.
Liam essaie de me calmer, mais je le repousse.
Je fais un pas de plus vers le médecin, essayant de garder ma respiration aussi régulière que possible.
— Monsieur, je vous en supplie. Louis est mon fiancé. Je dois être avec lui. Vous ne pouvez pas m'empêcher de le voir. Ma gorge se contracte, me privant presque d'air. S'il vous plaît, il est la personne la plus importante de ma vie.
— Oui, s'il vous plaît, docteur, Jay prend la parole. Je ne vois pas pourquoi ce serait un tel problème. Lui et Louis n'ont pas été séparés depuis le jour où ils se sont rencontrés. Il est plus avec mon fils que moi.
Le docteur soupire.
Il recommence à secouer la tête et je perds tout mon espoir une fois de plus.
Puis soudain, Jay me prend la main et regarde l'homme avec un regard dur.
Elle insiste pour me prendre avec elle.
Le médecin semble toujours douter, mais il finit par marmonner :
— Oui.
Dieu merci.
— Mais vous êtes la seule exception que je fais, il parle sévèrement, envoyant un message clair pour le reste des gens dans la pièce.
— Merci beaucoup, Monsieur, je lui dis et je ne peux pas m'empêcher de pleurer doucement.
Il hoche la tête vers moi avant que Jay et moi passions devant lui, en direction de la pièce où se trouve Louis.
Lorsque nous entrons dans la pièce, je frissonne.
Louis est seul dans la chambre.
Il n'y a qu'un lit. L'atmosphère me fait peur et il fait noir ici aussi. Il n'y a qu'une petite lampe allumée dans le coin de la pièce.
Je pensais à ce moment encore et encore quand j'étais dans la salle d'attente. Je m'imaginais courir pratiquement du côté de Louis, mais maintenant, je fais les plus petits pas en avant possible. J'ai peur de voir Louis et l'état dans lequel il se trouve parce que la réalité va me frapper à nouveau et comme je l'ai dit, je ne pense pas pouvoir arrêter de pleurer une fois que j'aurais commencé.
Jay est déjà du côté de Louis.
Elle prend sa main dans la sienne alors qu'elle s'agenouille et regarde le corps inconscient de son fils. De grosses larmes coulent sur ses joues alors qu'elle embrasse la main de Louis et ferme les yeux.
Je ne sais pas si je devrais la réconforter ou non.
J'ai besoin d'un moment avec Louis, comme Jay a maintenant. Je dois dire à Louis que j'ai peur, mais pour moi, je veux être seul avec lui. C'est pourquoi je suppose que Johannah aimerait aussi un moment seul, alors je l'ai laissée.
Je suis debout, le regard dans le vide entre la porte et le lit sur lequel Louis est allongé. Je ne peux pas encore voir grand chose de lui. Mais c'est bien parce que je ne veux pas croire que c'est lui.
Il y a des tubes et des fils sortant de lui et ils entrent dans des boîtes étranges. Il y a un moniteur cardiaque et il émet un bip toutes les quelques secondes. Je ne suis ici que depuis une minute que ça me stresse déjà.
Mes yeux aperçoivent Jay. Elle se lève lentement et essuie les larmes de ses joues. Elle se dirige ensuite vers moi et me prend dans ses bras.
Je m'en réjouis
— Je vais te laisser du temps seul, chuchote-t-elle. Je vais appeler les filles et d'autres membres de la famille. Je serai dehors si vous avez besoin de moi.
Je ne fais que hocher la tête et ne la regarde même pas alors qu'elle sort. Même si Louis est juste là, je me sens soudainement seul.
Mes yeux fixent le corps inanimé devant moi. Je m'approche de lui aussi lentement que possible, mais je suis déjà près de son lit en seulement quelques secondes.
Ses yeux sont fermés, son visage est blessé et ses lèvres sont fendus.
Je peux à peine me résoudre à le regarder.
Son visage est reconnaissable, mais avec toutes les parties enflées, les coupures et les contusions, je réalise à peine que c'est lui.
Il y a un incubateur sur sa bouche. C'est probablement ça qui lui donne de l'oxygène, ce qui est bon et le maintient en vie, mais c'est un spectacle effrayant.
Plusieurs tubes et fils attirent mon attention et il y a des informations sur le petit ordinateur à côté de lui. Seulement, je ne comprends pas ce que cela signifie. Je suppose que ça aide pour suivre sa respiration ou sa tension artérielle ou quelque chose comme ça.
Je ne veux même pas y penser pour être totalement honnête.
Une partie de sa peau exposée est meurtrie et contient des coupures. Il porte cette robe d'hôpital et ça lui donne une apparence encore plus pâle.
Je n'aurais jamais cru devoir voir Louis comme ça un jour.
Il ne bouge pas même un peu quand je saisis sa main et m'assois sur la chaise à côté de son lit.
Je me mords la lèvre pour m'empêcher de pleurer, mais je sens déjà les larmes couler sur mes joues. Mes lèvres tremblent sous mes dents et mes yeux commencent à brûler.
La peau de Louis sous mes doigts, est douce, comme si elle n'avait jamais eu de coupures, mais la vue devant moi me brise. Ça me fait mal au coeur. Ce n'était pas censé arriver. Pas à Louis. Il est la dernière personne sur cette planète à mériter cela.
Je laisse sortir un autre sanglot.
Doit-on me blâmer?
Je laisse ma tête tomber sur le bras de Louis avec le sanglot suivant et je continue de pleurer contre sa peau. Je ne sais pas s'il peut m'entendre ou me sentir, mais moi je peux et je suis ici. Je ne le lâche pas. Je ne peux pas.
Je ne sais pas combien de temps est passé, mais je tiens toujours Louis aussi serré que possible et je pleure toujours. J'ai probablement trempé sa robe d'hôpital mais je m'en fiche.
L'univers a pris l'amour de ma vie. Je suis tellement reconnaissant du fait que Louis respire toujours, mais dans un sens, j'ai l'impression qu'il n'est plus là.
Il n'est pas vraiment là et il ne peut pas parler avec moi.
Je me sens si impuissant. Je ne pense pas que je puisse faire quelque chose pour le sauver, mais je dois et c'est ce qui me rend fou.
— Lou, j'essaie de dire, mais ça ressemble plus à un sanglot étouffé.
Mes lèvres tremblent contre la peau mouillée de Louis, mais il ne bronche même pas.
Je lève la tête très légèrement.
Mon visage doit être rouge, mes yeux enflés et mes joues gonflés, mais je m'en fous. Je ne peux pas m'en soucier. Pas quand je peux voir les blessures de Louis à quelques centimètres. Ils ont l'air si bizarre de près.
— Lou, je le répète après m'être raclé la gorge. Je suis désolé, je crie. Cela n'aurait pas dû arriver. J'aurais dû... je ne peux pas-
Un autre sanglot s'échappe de mes lèvres. J'ai l'impression que je ne peux pas le rejoindre. Je ne peux pas le faire m'écouter. Et même s'il l'était conscient de ce que je raconte, il ne pourrait pas me le montrer.
Une fois, j'ai lu un article sur une personne qui prétendait pouvoir tout entendre quand elle était dans le coma. Vous le voyez aussi dans les films, mais il m'est difficile de le croire maintenant.
Louis ne fait pas de bruit ni ne bouge même pas le moindre muscles. C'est comme s'il dort, seulement je n'entends pas ses doux ronflements et les petites choses qu'il marmonne toujours dans son sommeil. Il ne se retourne pas et n'enfonce pas son visage dans l'oreiller.
— Louis, je parle à travers mes larmes. J'ai besoin de toi, j'ai besoin que tu te batte, d'accord? Tu dois te battre, je pleure. Non seulement pour moi mais aussi pour ta mère et tes soeurs. Lou, bat toi pour les garçons. J'ai besoin que tu sois fort, d'accord ?
Je ne peux pas continuer parce que plus de sanglots masquent ma voix. Je n'ai plus la force de le regarder dans cet état. J'enterre mon visage entre son bras et sa hanche.
Mes mots se confondent dans mon esprit et je ne me souviens même pas de ce que j'essayais de lui dire en premier lieu.
Cette journée entière est tellement surréaliste.
Mais je ne le laisserai pas partir. Je resterai et ne quitterai jamais son chevet, je ne lâcherais pas sa main, même pour une fraction de seconde. Je serai là dès que Louis se réveillera. Je serai à ses côtés.
Pour toujours et à jamais.