Noah
Grenouille-taureau ! Je n'arrivais pas à croire que Alessa venait de se faire enlever sous nos yeux ! Je vous jure que je ferai brûler Celdia dès que je l'aurai retrouvé...
En attendant, Aramis était complètement paniquée, alors que Danalieth et moi essayons de garder notre sang-froid. Par contre, il était visiblement énervé. Nous nous devions de trouver rapidement un plan pour la récupérer. Seule Claira savait où elle était....
- Dis Aldago, tu n'aurais pas entendu parlé d'un nouveau pacte, par hasard ?
- Avec Ccceldia, tu veux dire ?
- Oui.
- Eh bien... Pas depuis qu'il a été maudit.
- Maudit ?
- Oui. Il n'est pas né démon.
- Tu veux dire qu'au fond... il est humain.
- Exact, mon princcce.
- En sais-tu plus sur son passé ?
- Pas vraiment. Je crois qu'il s'appelait James.
- James..., fit Danalieth en pâlissant à vue d'œil.
- Quoi ? Qu'est-ce qu'il y a ?
Il nous fit signe de nous approcher. Puis, il déclara, sa voix tremblant presque:
- Ce que je sais que vous ne savez pas, c'est que le père d'Alessa s'appelait ainsi.
Alessa
- NON ! m'écriai-je. VOUS MENTEZ ! SI ÇA SERAIT MON PÈRE, IL NE M'AURAIS PAS ENLEVÉ ET JE NE SERAI PAS ICI !
C'est impossible... non, je ne peux pas y croire. Cet homme, cette chose, ce démon... Zénaelle devait se tromper de personne.
- Aie !!! hurlai-je à pleins poumons.
Venant de nulle part, Zénaelle venait de sortir un couteau de sacrifice à double tranchant et m'avait entaillé la joue.
- Lorsqu'il a reprit du service, l'homme qu'était ton père a oublié tout ses souvenirs provenant de son passé. Il a ainsi acquis une toute autre personnalité. Quant à sa parole, Westley lui a coupé la langue car il parlait trop. Cela le fatiguait et...
- Ne touche pas à ma fille ! s'écria ma mère.
- Sinon quoi ? Qu'est-ce que tu vas faire ?
- Tu ne sais pas ce dont je suis capable, tant que j'aurai le don de la parole ! Chien de l'ombre, loup de l'enfer, bête des ténèbres ! À mon appel, répondez ! Damos, Daara et Dialga, je vous invoque !
Suite à ses paroles, nous entendîmes un grondement, un hurlement ainsi que des claquements de dents. À ma droite sortie un animal qui se valait sauvage, à ma gauche, un autre semblable et un dernier par la porte par où étaient entrés les démons.
(Damos)
(Daara)
(Dialga)
- Vous nous avez appelés, maîtresse ? fit alors une voix sombre dans ma tête.
- Oui, Dialga. Par pitié, sortez-nous d'ici, ma fille et moi !
- Vos désirs sont des ordres pour nous.
Les trois canidés se placèrent devant Zénaelle et Celdia en grognant et en montrant les crocs, Dialga en tête. J'en déduisis que c'était le chef du trio.
- Sorcière ! hurla la démone. Gardes ! Des intrus dans la salle de...
Elle n'eut jamais le temps de finir sa phrase, puisque Damos venait de lui sauter dessus. La dernière chose qu'elle émit fut un cri d'épouvante, avant que la bête au-dessus d'elle enfonce sa mâchoire profondément dans son cou, l'étouffant et la tuant sur le champ. Pendant ce temps, les deux autres créatures surnaturelles commençaient à couper nos liens à coup de crocs.
- N'aie pas peur de moi, fit doucement Daara, tout en me libérant.
Étrangement, l'énergie qu'il dégageait me rassurais.
Une fois libre, je me frottai légèrement les poignets en adoptant une position défensive. Celdia s'était enfui.
- Merci. Nous devons partir au plus vite, déclara ma mère.
- Par ici, maîtresse, informa Damos, en poussant un petite lucarne, en haut de l'escalier du couloir.
- Je passe devant, lâcha le loup noir comme la nuit.
Il sauta et atterrit dans l'herbe en contre-bas.
- Alessa, dépêche-toi ! s'époumona ma mère.
Je me mis à gravir l'escalier à toute vitesse. Je manquai une marche.
- Tout va bien, élue ?, s'informa le canidé aux couleurs chatoyantes.
- Oui, ne t'inquiète pas. J'ai simplement trébuché...
Je laissai ma phrase en suspens en apercevant un éclat étincelant sur une des marches. Je me penchai et ramassai rapidement l'objet et reprit ma course effrénée. J'imitai Daara et les deux autres animaux firent pareil.
- À toi maman, l'appelai-je.
Elle se prépara à sauter, lorsque je vis une ombre apparaître sous mes yeux. Cette forme de suie était... Celdia. Il attrapa ma mère par le collet et la souleva de terre.
- NON !!! m'écriai-je en chargeant mes paumes d'énergie lumineuse. LÂCHES-LÀ !!!
Pétrifiée, je ne pus que regarder la scène. Les gardiens de ma mère grognaient et sifflaient à qui voulait bien l'entendre, aussi impuissants que moi. Je vis les ongles de Celdia s'allonger jusqu'à devenir des griffes. Il leva la main bien haut et... je ne pus voir la suite (mais la devinai assez facilement en entendant le cri de douleur et d'agonie de ma tendre mère) car Daara sauta sur moi et me plaqua au sol, alors qu'une patte puissante se déposa sur mes yeux, m'évitant l'horrible scène de film d'horreur qui se déroulait. La seconde d'après, on me tira par une manche de ma tunique et on me lança haut dans les airs. J'atterris à califourchon sur la créature d'ébène.
- Accroche-toi, m'ordonna-t-elle.
- Fuyons ! renchérit le chef du trio.
En deux temps trois mouvements, les loups poussèrent un hurlement et partirent au pas de course. Étrangement, le fait que Daara avait une charge à porter ne le dérangeait point sur son rythme. J'avais agrippé son pelage sombre en essayant de garder tant bien que mal mon équilibre. Je dus m'endormir avant l'arrivée de notre destination, puisque je ne me souviens plus que d'un noir total après cette série d'événements aussi tragiques les uns que les autres.