La force du Destin (sous cont...

By cathycat911

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Les âmes jumelles - Tome 3 Calvin vient à peine de découvrir le goût de la liberté grâce à la meute de la Lun... More

Prologue
Chapitre 1

Chapitre 2

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By cathycat911

Après avoir passé plusieurs minutes bloqué dans l'entrée, je finis par monter à l'étage et trouver la chambre qu'il m'a indiqué. Effectivement, elle fait vide. Seul un lit, une table de chevet et une commode sont présents. Et le matelas nu confirme que ce lit n'a pas servi depuis des lustres. Très certainement depuis le jour où Gabriel a rencontré Basile et Andrew.

Je me mets donc en quête de draps propre. À défaut d'être doué pour autre chose, je sais au moins faire mon lit. Ça va m'occuper pendant quelques heures cette histoire. Tant mieux, parce que je sens que ma vie a pris un tournant assez étrange et que je vais m'emmerder durant les prochains mois.

J'ouvre donc l'armoire posée contre un mur, pour la trouver presque vide. Seule une couverture et deux oreillers sont posés sur une étagère. Je les sors pour les poser sur le lit, avant de me tourner vers la commode. J'ouvre tous les tiroirs, mais à l'encontre de l'armoire, ils se révèlent tous vides. Je souffle de découragement.

Peut-être que je ferais mieux d'attendre que Raphaël ne rentre pour lui demander où il range les draps ? Je me remémore alors le visage sans expression de l'homme qui m'a fait face tout à l'heure, et je me dis que je risque de l'énerver si je lui pose cette question.

Je sors donc de la chambre et ouvre doucement la porte en face. Cette fois-ci, la pièce semble un peu plus habitée. Au moins, le lit est fait, et une veste est délicatement drapée sur le dossier d'une chaise. Je pénètre plus en avant dans la pièce, avant de m'arrêter net tandis que le parfum de la guimauve et de la violette me frappe de plein fouet. Je ne sais pas si Raphaël sera d'accord avec le fait que j'ai fouillé dans ses affaires.

Mon regard parcourt avidement l'espace, me demandant si je peux découvrir quelque chose sur mon compagnon, sans avoir besoin de fourrer les mains dans ses affaires. Mais en dehors des photos posées sur les meubles, il n'y a rien d'exceptionnel dans cette chambre.

Malgré tout, les photos m'interpellent. Je m'avance donc, et un sourire tendre étire mes lèvres en voyant sur la première, trois hommes absolument semblables se tenant par les épaules, un énorme sourire aux lèvres. Ils semblent tellement tous heureux. Et excessivement jeunes. Je me demande quel âge ils pouvaient avoir sur cette photo. Il faudra que je pense à lui poser la question.

Je parcours le reste des photos, mais elles se ressemblent un peu toutes. Le plus souvent, il s'agit d'une photo de famille. Soit les triplés sont tous les trois, soit, il en manque un. Certainement celui qui prend la photo.

Je ressors de la chambre, sans fouiller plus en avant, et descend le couloir pour ouvrir la porte à côté de ma chambre.

Il doit s'agit de la chambre de Vincent, car dans celle-là également, on sent que quelqu'un y a vécu il n'y a pas si longtemps que ça. Le lit est fait correctement, et aucun vêtement ne traîne, mais une légère sensation de vie rampe dans l'air.

Comme dans la chambre de Raphaël, je n'ose pas fouiller plus en avant et ressors aussi rapidement que je suis entré. Si les draps étaient dans l'une ou l'autre chambre, j'expliquerais à Raphaël que je n'ai pas voulu me montrer indiscret.

Je continue mon exploration, tombant sur une salle de bains géniale. Je crois que je viens de tomber amoureux. Elle est absolument immense. Une cabine de douche capable de contenir au minimum cinq personnes, avec des buses qui sortent des murs un peu partout. Je suis persuadé qu'on peut voir les étoiles briller dans mes yeux alors que je contemple cette merveille. Je ne résiste pas et tends la main pour ouvrir les robinets. Presque aussitôt, l'eau se met à dégouliner de partout, se mêlant à une lumière douce diffusée par les différentes buses. Une légère musique se fait également entendre, et mon sourire ne fait que s'accentuer.

Je ferme l'eau, avant de me tourner de l'autre côté, pour regarder les trois vasques alignées le long du mur, un grand miroir les surplombant. Tout est absolument magnifique. Cette salle de bains à été faite avec beaucoup de goût.

Je laisse un soupir de bonheur m'échapper avant de trouver le courage de sortir de cette pièce, pour continuer mon exploration. J'ai toujours des draps à trouver.

Je fais donc demi-tour pour me rendre dans l'autre sens, et redescends les escaliers. Je visite le bas de la maison, m'émerveillant une fois de plus face à la télévision énorme qui est posée au mur, ou les canapés en cuir qui semblent m'appeler de toutes leurs voix. La seule véritable envie que j'ai actuellement, c'est de me vautrer dedans et ne plus en bouger de la journée. Mais j'arrive à m'arracher à ce violent désir, et fait à nouveau demi-tour, pour me rendre dans ce qui ressemble à une salle à manger.

C'est un peu dépité que j'ouvre les placards, pensant trouver des assiettes et des plats de service, mais me retrouve face à des draps de toutes les couleurs, et de toutes les tailles. J'ouvre grand les yeux, surpris de les trouver à cet endroit.

Je finis par hausser les épaules. Après tout, Raphaël range sa maison comme il veut. S'il préfère que les draps propres se retrouvent dans les placards de la salle à manger, c'est son droit. Même si c'est hyper bizarre.

Je remonte donc les escaliers avec mes précieux dans les bras pour faire mon lit. Au moins, j'aurais un endroit où dormir cette nuit. J'enfile la couette dans la housse comme un pro, avant de tendre le drap housse sur le matelas et de me redresser, fier de moi.

Pour une première fois, je trouve qu'elle est réussie. Bon ! J'avoue je suis totalement en sueur et à bout de souffle à force de farfouiller dans la housse pour mettre la couette. À un moment donné, j'ai même réussi à rentrer totalement dans le tissu. Malgré tout, j'ai tout de même de quoi dormir pour ce soir. Mais je suis crevé.

Je jette un rapide coup d'œil à l'heure, et sursaute en voyant que la journée est bien avancée. Je descends au rez-de-chaussée et me dirige vers la cuisine pour avaler un petit quelque chose. Une fois ma soif apaisée, et ma faim rassasiée, je vais me jeter dans les canapés qui m'ont fait de l'oeil toute la journée, et m'allonge de tout mon long dans le cuir doux et moelleux. Étant donné que je ne me souviens de pas grand-chose, je n'ai pas dû mettre très longtemps à m'endormir.

Je me réveille brusquement en entendant la porte d'entrée claquer violemment. Je me redresse pour regarder Raphaël pénétrer dans la maison, son regard froid braqué sur moi. Étrangement, depuis qu'il s'est à nouveau transformé en humain, j'ai le sentiment de le gêner plus qu'autre chose. Comme s'il ne voulait pas de moi dans sa vie.

Il s'arrête sur le seuil du salon, les pieds écartés bien ancrés au sol, les bras croisés sur sa poitrine, son visage impénétrable. Un long frisson de peur descend le long de mon échine, et je me crispe sur le canapé.

– Ce n'est pas prêt à manger ?

Sa question me glace plus qu'autre chose. Ce n'est pas du tout ce à quoi je m'attendais venant de lui. Mais visiblement, il s'attendait à ce que je prépare à manger. Il a pas peur dans ce cas. Je n'ai jamais fait une telle chose de toute ma vie.

Concrètement, la seule chose que je sache réellement faire, c'est donner du plaisir à un vampire. On ne m'a appris que ça durant ses dernières années. Comment veut-il que je sache préparer à manger ? J'ai déjà eu du mal à allumer la télévision, je me voyais mal m'approcher de la cuisinière.

– Qu'est-ce que tu as foutu de ta journée ?

La colère m'envahit lentement, et je prends plusieurs inspirations lentes pour la calmer. Ce n'est pas le moment pour m'énerver contre lui. Nous avons tous les deux subit des changements aujourd'hui. Il est normal qu'il ne soit pas à l'aise en ma présence.

Je le regarde pendre son manteau dans l'entrée, avant de se diriger vers ce que je sais être la cuisine. Et encore, je le sais parce que j'ai visité. Tout seul !

Lui m'a abandonné dès qu'il l'a pu. J'ai été obligé de me débrouiller tout seul dans un endroit que je ne connaissais absolument pas, à devoir faire des choses dont j'ignorais même l'existence.

Et moi qui pensais qu'il serait content d'apprendre que j'avais réussi à trouver les draps et à faire mon lit tout seul. Un rire amer passe dans ma tête, et je vois mon loup pencher la tête sur le côté, visiblement étonné par le son produit par mon regret.

Je serre et desserre les poings sur mes côtés, essayant de retrouver mon calme. Je ne suis pourtant pas du genre nerveux en temps normal, mais ses répliques m'ont mis hors de moi. Je ferme les yeux en entendant les portes de placards claquer dans tous les sens, tandis que je l'entends marmonner dans sa barbe.

Je m'approche donc pour savoir exactement ce qu'il dit, et sens la rage monter encore en moi. Il ne sait strictement rien de moi ni de ma vie. Il ignore ce que j'ai dû faire et subir pour rester en vie. Même si j'ai pris du plaisir dans les bras d'Artémus, cela ne veut pas dire que j'étais totalement consentant. On ne m'a laissé aucun choix.

En naissant dans cet endroit de malheur, ma vie était déjà toute tracée. Je devais obéissance aux vampires. Eux seuls avaient le droit de vie ou de mort sur moi. Et dès l'instant où le proprio m'a désigné pour être un esclave de sang, j'ai su ce qui m'attendait. J'ignorais simplement que j'y prendrais autant de plaisir.

Les quelques mois passés dans les bras d'Artémus ont été les plus beaux de ma vie jusqu'à présent. Et vu comment c'est parti avec Raphaël, j'ai un peu peur qu'ils ne soient les seuls.

Ma patience ayant atteint ses limites, je fais demi-tour, et me précipite sur la porte d'entrée. La rage obscurcit ma vision, et c'est d'un pas rapide que je parcours le chemin fait le matin même. Je n'aurais jamais dû croire Basile lorsqu'il me disait que trouver son âme jumelle était un véritable bonheur. Ce n'était que de la publicité mensongère pour que j'accepte son ami.

S'il y a bien une chose que j'ai retenue, c'est que Raphaël est un ami intime de celui qui est mon géniteur. Et que de toute évidence, il ferait tout pour lui. Comme mentir, par exemple.

Parce que l'homme qui me fait face depuis tout à l'heure n'a absolument rien à voir avec celui dont m'a parlé l'Oméga ce matin. Bien au contraire. Ce sont deux personnes totalement différentes.

Je laisse un cri de douleur m'échapper lorsqu'une main à la poigne forte s'enroule autour de mon bras, et me force à me stopper en plein élan. Je me retourne d'un bond pour faire face au Delta. Il a vraiment l'air furieux, et me fait un peu peur.

– Tu comptes allez où comme ça ?

J'avale ma salive et tente de me dégager, mais il ne me lâche pas, me rapprochant même de son corps. Ma température corporelle augmente soudain, et je m'en veux de réagir à sa présence de cette façon. Je comprends que c'est mon côté loup qui a dû reconnaître son compagnon qui interagit avec lui. Et je déteste cette partie de moi.

Je ferme donc les yeux, et vois effectivement mon animal dans ma tête, bondir dans tous les sens en sentant le parfum si envoûtant de son compagnon. Je serre les mâchoires presque à en grincer des dents, avant d'ouvrir brusquement les yeux. Raphaël me secoue comme un prunier, mes dents s'entrechoquant brutalement.

– Tu vas me répondre !

– Je rentrais chez moi !

Un rire sardonique sort de ses lèvres, et ma rage fait son grand retour dans mon corps. Une fois de plus, je tente de le repousser, mais il est nettement plus fort que moi. Lui a passé ses dernières années à s'entraîner pour devenir un loup fort, capable de protéger sa meute. Alors que le seul sport que j'ai fait, n'était que du sport en chambre. Pas vraiment de quoi lui tenir tête.

Raphaël me traîne derrière lui comme si je n'étais rien de plus qu'un vulgaire sac, et referme la porte de chez lui d'un coup de pied, avant de m'asseoir de force sur une chaise dans la cuisine. Je grogne doucement de douleur, en frottant mon bras martyrisé, et retiens les larmes qui montent en moi.

Je hais ce type !

– Nous n'avons pas vraiment le choix, Calvin. Il s'avère que tu es mon âme jumelle, mon loup t'a reconnu. Tu vas donc rester ici, que tu le veuilles ou non.

Il me tourne soudain le dos, et commence à naviguer dans la cuisine, sortant des aliments du frigo, avant de prendre des casseroles et des poêles dans un placard. La colère qui ne m'a pas quitté depuis qu'il est rentré tout à l'heure n'a fait qu'enfler dans mon ventre. Surtout en comprenant que je suis maintenant prisonnier de cet homme.

Et je m'en veux d'être sorti de cette salle ce matin. Je me suis laissé embobiner par Basile et ses mots de bonheur éternel. Il semble avoir eu de la chance, mais ce n'est visiblement pas mon cas. Mon âme jumelle me déteste pour une raison que j'ignore.

Je me lève pour calmer mes nerfs à vif, et me fait brutalement plaquer au mur, la main du Delta enroulée autour de mon cou. Mon cœur se  met à tambouriner à toute allure dans ma poitrine, alors que j'ai du mal à respirer. Je pose ma main sur la sienne, pour lui indiquer que l'air ne rentre plus dans mes poumons.

– J'ai dit, tu ne pars pas d'ici.

Je hoche la tête pour lui montrer que j'ai compris, espérant qu'il va vite me relâcher. Mais il reste plusieurs secondes comme ça, à me regarder haleter, avant qu'une lueur fugace ne passe dans ses yeux, et que ses doigts ne se desserrent. La pression sur mon cou disparaît brutalement, et je me retrouve à glisser contre le mur comme une loque.

Pour le coup, je n'arrive plus à retenir mes larmes. Je les laisse couler librement sur mes joues, tandis que j'enroule mes bras autour de mes genoux levés, et que je pose ma tête dessus. Même Artémus ne m'aurait jamais traité de cette façon. Bien qu'il ne me voit pas autrement que comme une chose bonne à lui donner du plaisir ou du sang, jamais il ne m'aurait fait mal de la sorte. Il existait un certain respect entre nous.

Ce que de toute évidence je n'ai pas avec cet homme. Raphaël semble me percevoir comme une obligation. Comme quelque chose avec laquelle il est obligé de faire. Un peu comme une maladie incurable. On fait avec parce qu'on n'a pas le choix, mais on n'est pas vraiment heureux de l'avoir.

– Tu aurais quand même pu préparer à manger.

Tout mon corps tremble de fureur. Je suis vraiment hors de moi. Il ne m'est encore jamais arrivé de me sentir de cette façon, et c'est vraiment déstabilisant.

Je me lève d'un bond, poussé par les endorphines qui courent dans mon corps, et serre les poings sur le côté de mes cuisses.

– Et comment aurais-je pu faire une telle chose ? Je ne sais pas comment on fait !

Raphaël esquisse un sourire sardonique qui me retourne le ventre. Il se fout vraiment de moi. Je ne pensais pas qu'on pouvait détester une personne à ce point. Surtout en si peu de temps. Il nous aura seulement fallu quelques heures pour que la haine naisse entre nous.

– Et comment se fait-il que Basile, qui était comme toi je te le rappelle, sache comment faire à manger, lui ?

J'ouvre de grands yeux étonnés, me demandant comment mon géniteur a pu apprendre. Ce n'est pas dans le camp d'esclave en tout cas. C'est alors que je me rappelle qu'il n'est jamais passé par ce camp. De ce qu'il nous a révélé, il a été choisi pour être un reproducteur, avant d'être acheté par le gouverneur du District. Est-ce que les humains apprennent à faire à manger dans le camp nursery ?

Je n'ai rien vu de tel le temps que j'y ai passé avant d'être réparti. Ce n'est donc pas à ce moment-là qu'il a appris. Je ne vois donc qu'une seule chose. Cela doit dater de lorsqu'il s'est retrouvé chez le gouverneur. Ça ne peut être qu'à ce moment-là. Mais étant donné que je n'ai aucune preuve, je préfère biaiser.

– Je ne sais pas, et ce n'est pas à moi qu'il faut poser la question. Quoi qu'il en soit, on ne m'a pas appris ce genre de choses.

– Et on peut savoir ce que toi tu as appris dans ce camp ?

J'avale la boule de stress qui m'est monté dans la gorge, et détourne le regard, mal à l'aise. Je ne peux pas lui dire que la seule chose que je sache réellement faire, c'est satisfaire sexuellement un vampire. Qu'il soit homme ou femme, je ne sais faire que ça.

La main de Raphaël se pose dans mon cou, mais moins fortement que tout à l'heure, et je me rends compte que je n'ai plus vraiment peur de lui. Bien au contraire. Si je devais faire attention aux envies de l'animal tapi en moi, je serais en train de me coller au corps vigoureux se trouvant face au mien.

Mais l'humain en moi n'est pas du tout d'accord avec ça. Bien au contraire, j'aimerais être le plus loin possible de lui. Si je pouvais me trouver à des milliers de kilomètres ce serait l'extase.

– Réponds-moi, gamin !

Je mordille ma lèvre inférieure, ne sachant pas trop comment lui amener une telle révélation, et la lueur que je vois briller dans ses yeux subitement me cloue sur place. Ses pupilles caramel se sont soudainement éclairées pour briller intensément, et me montrer le loup qui sommeille en lui, me donnant envie de lui faire plaisir.

L'animal en moi veut faire plaisir à son compagnon. Et ça me tue de le laisser faire.

– J'ai appris à faire plaisir aux vampires.

Raphaël se recule d'un pas, sa main jusque-là toujours posée sur mon cou, s'écartant brusquement comme s'il s'était brûlé à mon contact. Son regard parcourt rapidement mon corps de haut en bas, puis de bas en haut, et je peux voir exactement le moment où il comprend ce que je veux dire. L'air de dégoût qui apparaît subitement sur son visage me soulève l'estomac. Les larmes me montent lentement aux yeux, et je me détourne de lui pour ne plus voir cet air de répulsion sur son visage.

– Tu veux dire que j'ai hérité d'une putain ? Génial ! J'ai une chance folle !

Je suis obligé de me mordre l'intérieur de la joue pour ne pas me mettre à pleurer comme un gosse. Il ne faut pas oublier que je n'ai que dix-sept ans. Il pourrait se montrer un peu plus gentil avec moi.

Ce n'est pas comme si j'avais décidé de devenir une pute. Je ne me suis pas réveillé un matin en me disant que j'irais bien donner mon cul aux vampires qui traînent dans le coin. Bien au contraire. Si j'avais pu choisir librement ma vie, ce n'est certainement pas ça que j'aurais choisi de faire.

Raphaël me plaque alors de nouveau d'une main de fer contre le mur, et je vois dans ses yeux qu'une lutte s'est engagée entre son loup et lui. J'ai le sentiment qu'ils ne sont pas d'accord sur la suite à prendre tous les deux.

Le Delta pose une main dure sur mon épaule, et je crie de douleur lorsqu'il me force à me mettre à genoux devant lui. Mon cœur tambourine à toute allure dans ma poitrine, tandis qu'il me maintient de force à ses pieds.

– Alors je t'en prie, montre-moi ce qu'on t'a appris !

Mon souffle se bloque dans ma gorge alors que je comprends ce qu'il veut que je fasse. Je tente de me défaire de ses doigts qui s'enfoncent violemment dans ma peau.

Pourtant, je me retrouve à genoux devant un homme que visiblement je dégoûte, à devoir lui montrer ce qu'Artémus m'a appris. Et malgré le fait que je ne veuille pas lui montrer mes faiblesses, les larmes se mettent à couler sur mes joues.

Je vois une fois de plus cette lueur étrange passer dans son regard, et les doigts se faire moins durs sur mon épaule, avant qu'elle ne disparaisse de nouveau et que Raphaël ne plaque mon visage contre la braguette de son jean. Si je n'avais pas encore compris ce qu'il attend de moi, je n'ai plus aucun doute maintenant.

Je prends donc une courte inspiration, avant de lever le bras et de tendre une main tremblante pour ouvrir son pantalon. Je déglutis lourdement en voyant le membre qui se profile devant moi sous le coton du boxer, et prends sur moi pour continuer.

C'est ce que l'on m'a appris à faire. Artémus n'a eu de cesse de m'expliquer que peu importe ce dont j'ai envie, il faut juste que je fasse plaisir à mon maître. Je ferme donc les yeux pour retrouver mon amant instructeur, et descend le sous-vêtement du Delta. Il faut que je pense à Artémus, à ce qu'il aimait que je lui fasse.

Ma main s'enroule autour de la verge de Raphaël, et j'ouvre brusquement les yeux en me rendant compte qu'elle est toute molle entre mes doigts. J'ai toujours eu l'habitude d'Artémus. Et il était systématiquement dur lorsqu'il venait me voir. Alors me retrouver avec un membre mou entre mes doigts est une grande première pour moi.

Et c'est également très vexant. Car cela veut dire que je ne l'excite absolument pas. Raphaël est censé devenir mon âme jumelle dans un avenir proche. Nous sommes destinés à avoir une famille. Mais comment tout cela serait-il possible s'il n'arrive même pas à bander pour moi.

Je ravale les nouvelles larmes qui veulent se mettre à couler, et commence à masser doucement le membre dans ma main. Mais j'ai beau m'acharner, le sexe du Delta ne veut rien savoir.

Raphaël finit par me repousser brutalement, et range brusquement son engin dans ses vêtements, avant de me fusiller du regard. Comme si c'était de ma faute s'il n'avait pas réussi à bander, et je le prends personnellement. C'est vrai que normalement, le Destin a réparti notre âme dans nos deux corps. Nous sommes donc censés nous entendre sur tous les points. Et visiblement, mon compagnon ne veut pas de moi. En tout cas, pas physiquement.

Le Delta secoue doucement la tête en arborant un sourire narquois, comme s'il savait déjà qu'une telle chose allait arriver, et se retourne vers le plan de travail pour se remettre à faire à manger. Je grogne en serrant les mâchoires, et me redresse, frottant mes genoux endoloris d'avoir passé trop de temps au sol.

Je n'ai vraiment pas eu de chances à la loterie. Basile s'est vu attribué deux mâles absolument superbes et prêts à se mettre à ses pieds aux moindres de ses désirs. Alors que je me retrouve avec un connard qui semble juste vouloir faire de moi sa chose. Et moi qui pensais que la vie dans la meute serait différente de celle d'esclave de sang.

Je me détourne pour fuir à nouveau, mais me retrouve une fois de plus plaqué contre le mur. Mais cette fois-ci, ma trachée n'est pas bloquée, je peux donc respirer à peu près normalement.

– Je te l'ai déjà dit, gamin ! Tu ne pars pas d'ici. Nous devons apprendre à nous connaître si nous voulons passer le reste de nos vies ensembles.

Un rictus méprisant étire soudain mes lèvres.

– Tu crois franchement qu'avec ta manière de me traiter j'ai envie de passer ma vie avec toi ? Si c'est le cas, tu es plus con que je ne le pensais.

Je ne savais pas que je cachais autant de courage en moi. Ou alors, je suis subitement devenu suicidaire. Parce qu'il ne fait aucun doute que ce loup est cent fois plus fort que moi et qu'il pourrait me briser en bougeant seulement le petit doigt.

Mais contre toute attente, il se recule brutalement, ses yeux semblant miroiter bizarrement, et je comprends que c'est son loup qui vient de faire une apparition. Visiblement, ils ne sont pas d'accord tous les deux sur la marche à suivre à mon propos.

Je crois que je viens de comprendre que le loup de Raphaël me voulait, mais que l'homme ne me désirait absolument pas. Ce qui revient à dire que je suis dans la merde. Parce que me concernant, le loup en moi recherche le contact de son homologue, et mon corps répond sans aucun soucis à la proximité du Delta.

Je sens que le Destin a un peu cafouillé en faisant son boulot nous concernant. Je vais galérer dans les mois à venir, et je ne donne pas cher de la suite en ce qui concerne mon histoire avec le Delta. Elle n'aura peut-être pas une fin heureuse comme les autres âmes jumelles avant nous.

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Hello mes poulets !

Comment allez-vous cette semaine ? Perso, on fait aller ! Mais lire vos commentaires méfait un bien fou et me fait sourire plus souvent qu'autre chose !😁

Que pensez-vous de notre Raphaël ? A-t-il une chance de se faire pardonner un jour de Calvin ? 😤😤

Allez, haut les cœurs les amis ! 🙌🙌

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