Dans la nuit du dimanche au lundi, Mila se réveilla en sursaut aux alentours de minuit. Plusieurs effrayantes images à l'allure de cauchemar réel défilaient devant ses yeux. Mila voyait un homme roux qu'elle réussit à reconnaitre tant bien que mal : Arthur Weasley. L'homme semblait se faire attaquer par un serpent, et dans cet horrible cauchemar, Mila était le serpent.
Les mêmes douleurs et sensations qu'elle avait ressenti la première fois que ces cauchemars avaient eu lieu au 12 square grimmaud reprirent et cette voix de serpent se remit à lui siffler dans les oreilles.
Tant bien que mal, Mila réussit à pénétrer dans la salle d'eau et à allumer la lumière en tâtant le mur. Pourtant, elle n'eut pas le temps d'allumer le robinet qu'elle tituba et s'effondra sur elle-même en emportant avant elle les affaires présentes sur le lavabo dans un énorme fracas.
- Mila, tout va bien ? lança une voix à moitié endormie non loin.
Tout était trouble. Tout était flou et confus. La vue de Mila était brouillée mais elle réussit à distinguer la silhouette de Pansy s'accroupir à ses côtés.
- Non, je ne me sens pas bien du tout.
- Tu es brulante, s'exclama Pansy en déposant sa main sur le front de Mila. Tu dois aller à l'infirmerie ! Tu peux te lever ?
C'était compliqué, mais en se tenant au mur et en s'arrêtant tous les mètres pour éviter de tomber dans les pommes et chasser l'horrible voix de ses oreilles, Mila réussit à atteindre l'infirmerie avec l'aide de Pansy.
Vêtue de sa chemise de nuit, Madame Pomfresh enfila une veste en voyant les deux filles arriver et aider Mila à s'asseoir sur un lit.
- Que lui arrive t-il ?!
- Je n'en sais rien, je l'ai trouvée comme ça. Elle est brulante et ne se sent pas bien.
Mila ne réussit pas à lutter contre soi-même et s'évanouit. Pomona l'étendit sur son lit et ordonna à Pansy d'aller chercher le professeur Dumbledore.
De leurs côtés, Ron s'efforçait de tirer Harry jusqu'au bureau du professeur Dumbledore. Le jeune homme venait de faire un cauchemar effroyable, le même que sa sœur.
À peine eut-il le temps d'expliquer son cauchemar à Albus que quelqu'un toqua et entra dans le bureau.
- Mlle Parkinson ?
Pansy était si essoufflée qu'elle ne fit pas attention aux trois garçons.
- Pro...professeur, Mila va mal. Elle est à l'infirmerie et madame Pomfresh m'a ordonné de venir vous chercher.
Albus demanda sagement à Pansy de retourner se coucher et à Ron d'aller avertir ses frères et sœur de se rendre dans son bureau. Quant à Harry, il l'accompagna à l'infirmerie.
Madame Pomfresh semblait presque en colère contre tout le monde tant le cas de Mila était surprenant à ses yeux.
- Cela dépasse mes compétences, dit-elle en pointant son élève évanouie du doigt. Son corps est brulant, je n'ai jamais vu ça. C'est surnaturel, improbable même. Elle doit impérativement se rendre à Saint Mangouste.
Elle se tourna vers Harry.
- Ne la touchez surtout pas. Je comprends mieux l'origine de la blessure de monsieur Malefoy. Moi qui refusais de le croire...
- Ce n'est pas la première fois, fit Dumbledore. Elle va rester ici et demain, elle ira mieux. Faites-moi confiance, Pomona.
L'infirmière ne sembla pas convaincu mais respecta tout de même sa décision et retourna dans sa réserve.
- Qu'est ce qu'elle a, professeur ? demanda Harry.
Mais contre toute attente, le professeur Dumbledore ne semblait toujours pas vouloir décrocher le moindre mot à Harry.
- Professeur ! Vous savez surement quelque chose ! insista celui-ci
- Je sais beaucoup de choses, en effet, dit-il froidement.
C'était la première fois qu'il parlait à Harry de cette façon, et le jeune homme fut tellement troublé qu'il ne réussit pas à décrocher un mot de plus.
- Je pense qu'il vaut mieux laisser Mila se reposer à présent.
Harry l'accompagna jusque dans son bureau où le professeur Mcgonagall et tous les enfants Weasley les attendaient.
- Une équipe a été envoyée pour secourir Arthur Weasley au Ministère. Les enfants, vous allez être envoyés par porte au loin jusque Saint mangouste où vous retrouverez votre père.
Les enfants étaient très inquiets pour leur père. Au même moment, le professeur Rogue entra dans le bureau.
- Vous vouliez me voir, professeur ?
- Severus, ça ne peut pas attendre. Pas même le levé du jour.
Severus entraina Harry par la manche jusqu'à la sortie, il allait lui donner à partir de maintenant, des cours d'occlumancie afin de permettre à Harry d'empêcher Voldemort de lui envoyer des visions.
Ce n'est qu'à neuf-heures que Mila rouvrit les yeux. Madame Pomfresh accourut chercher le professeur Dumbledore. L'homme vint accompagné de l'imperturbable Severus Rogue.
Aucun des deux hommes n'eut le temps de parler car Mila se releva et cria presque :
- Mr Weasley ! J'ai vue des choses horribles hier soir ! Je crois qu'il est en danger...
- Il l'était, rectifia Albus. Il est à présent sain et sauf. Vous n'avez plus à vous en faire, maintenant.
Mila souffla, soulagée qu'ils aient été sauvés à temps.
- Je...enfin...hier soir j'ai vu...s'affola Mila, j'ai fait un cauchemar où je voyais monsieur Weasley et...qu'est-ce qu'il m'arrive ?! Est-ce que je deviens folle ?
La rouquine était affolée. Toutes ces choses nouvelles avaient déjà chamboulé sa vie, et elle apprenait en plus qu'elle était capable de faire des choses que les autres ne pouvaient pas faire.
- Ne vous inquiétez pas Mila, s'il vous plait calmez-vous, dit le vieillard. Tout va bien, d'accord ? Chaque chose en son temps. Vous saurez pourquoi, quand le temps viendra.
Les phrases à énigmes mystérieuses et sans aucun sens du professeur Dumbledore commençaient à agacer sérieusement Mila qui n'attendait que de savoir la vérité.
- Tu es dispensée de cours pour ce matin, dit madame Pomfresh en regardant Albus d'un mauvais œil car selon elle, l'intervention d'un médecin aurait été une évidence. Profites-en pour te reposer.
À peine les professeurs furent-ils partis que Pansy Parkinson débarqua en trombe dans l'infirmerie.
- Comment vas-tu ?! Si tu savais comme j'ai eu peur hier soir !
- Ne t'en fais pas, rit Mila en se redressant. Je vais bien maintenant.
Pansy souffla, soulagée.
- Je suis passée te voir maintenant, car j'ai entendu dire que Potter et compagnie allaient passer, eux aussi. D'ailleurs, maintenant que je sais que tu vas bien, je vais y aller, elle se rapprocha d'elle et chuchota, j'ai dit à Pomfresh que je ne restais que dix secondes.
- Passe une bonne journée, Pansy et merci d'être passée.
- C'est normal, dit-elle en lui faisant un clin d'œil. On est amies, non ?
- Bien-sûr que oui !
Pansy n'avait pas menti. Trente seconde après qu'elle soit partie, Harry entra dans l'infirmerie aux côtés de Ron et Hermione. Pomona les insulta presque, mais Harry n'eut qu'à dire que Dumbledore leur avait autorisé venir voir Mila pour qu'elle accepte de les laisser entrer.
Après être sûrs qu'elle allait bien, Hermione semblait vouloir demander quelque chose à Mila mais n'osait pas.
- Mila, il s'est passé quelque chose d'horrible hier. Monsieur Weasley et Percy ont été attaqués par un serpent.
Hermione la regardait d'un air grave.
- Harry a fait un cauchemar hier soir, reprit-elle, et il a vu ce qu'il s'est passé.
- Ce qu'Hermione ne te dit pas, c'est qu'elle aimerait savoir si tu as vu la même chose que moi, la coupa Harry pour aller droit au but.
Mila devint aussi blanche qu'une Malefoy.
- J'ai tout vu...
Hermione lança un vif regard à ses deux meilleurs amis, et celui aux lunettes secoua la tête de haut en bas.
- Je ne comprends pas... Pourquoi Mila ? demanda Harry. Pourquoi pas toi Hermione, ou Ginny, ou le professeur Mcgonagall... Pourquoi elle, est-ce que quelque chose la lie à vous savez qui ?
Personne ne semblait avoir la réponse.
- J'ai essayé d'avoir des informations auprès de Dumbledore, chuchota Mila, mais il n'a rien voulu me dire.
Harry grogna.
Plus tard, lorsque Mila put sortir de l'infirmerie pour prendre part aux cours de l'après-midi, Ron semblait toujours gamberger au sujet de la santé de son père. Mila, tout comme Harry, se sentait un peu coupable d'avoir été le serpent dans cet effroyable vision.
- Tu crois que Tu-Sais-Qui était là-bas, hier soir ? demanda Mila à Harry.
- Oui, Voldemort y était.
- Pris sur le fait ! siffla une voix cinglante derrière eux.
Dolores Ombrage avait tout entendu.
- Il est interdit de mentir au sein de cet établissement. Vous viendrez en heure de colle, ce soir, à vingt-heure.
Lorsque la professeur repartir en couinant d'extase, Mila manqua d'envoyer un coup de pied dans le mur.
- Quel poison cette vipère !
- Je sens que cette année va être très longue, souffla Ron. On apprend rien pour se défendre avec elle, en plus.
Hermione resta silencieuse, elle semblait avoir une idée derrière la tête.