Résilience

By VaninaLbs

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Résilience : capacité à surmonter un choc émotionnel, traumatique. Arya est une gamine paumée quand elle emmé... More

Pourquoi il ne faut pas s'arrêter au chapitre 1
Chapitre 1 : LE revoir
Chapitre 2 : LA revoir
Chapitre 3 : Incorrigible Alice
Chapitre 5 : Mercy

Chapitre 4 : L'enfoiré

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By VaninaLbs

Sam

Arrivé au milieu des escaliers je repérai Arya avec ce crétin de Martin Lestache, se tenant vraiment très près d'elle. Elle n'avait pas l'air ravie de cette proximité, pour mon plus grand bonheur. Je savais que Lestache était son patron, j'allais souvent à sa galerie acheter des oeuvres pour mes clients qui voulaient leur villa déjà décorée. Mais jamais je n'avais aperçu Arya, au contraire Lestache me collait des escorts dans son bureau. Comme si j'allais acheter plus parce qu'il invite des putes à nos entrevues. Quel sous-merde !

Mon attention fut retenue par des amis qui me saluèrent, le temps de me retourner j'avais perdu Arya de vue.

- Me revoilà bébé, susurra une vois criarde dans mon oreille.

Je me retournai et me retrouvai face à Clara. Encore et toujours elle. Elle sourit à mes amis en se présentant comme ma copine.

- Oui c'est très sérieux entre nous, ça fait déjà un moment que nous sommes ensemble. C'est l'amour fou, un coup de foudre comme dans les films.

Bon Dieu que j'avais honte. Mais je ne voulais pas l'humilier devant eux alors je m'excusai et l'emmenai dans la jardin loin du brouhaha de la fête.

- Clara. Pour la dernière foutu fois : nous ne sommes pas ensemble. Nous ne l'avons jamais été. Et nous ne le serons jamais. Tu me dégoutes, toi et tes allures de fille facile ultra superficielle. En plus d'être insupportable tu n'as rien dans le crâne. Je ne veux plus jamais te revoir ici.

- Mais Sammy, mon bébé, tu ne penses pas ce que tu dis. Tu as trop bu. Tu veux une petite pipe pour te détendre ? Parce que tu à l'air à cran là tout de suite.

Je reculai en serrant les poings. Elle ne comprenait rien ! Je ne voulais pas être violent envers elle alors je retournais dans la maison. Mais cette trainée me crispais !

- Eh bien alors qu'est-ce qu'il se passe ? Me demanda Marc en me voyant renfrogné.

- Devine. Je viens de déballer à Clara tout ce que je pensais d'elle, et elle me répond qu'elle va me sucer pour me détendre !

- Tu es sûr de ne pas vouloir accepter ? Se moqua Marc. Ce n'est pas une proposition que l'on refuse quand même !

Je lui donnais une bourrade en le traitant de con et il passa un bras autour de mes épaules en m'amenant vers le bar.

- Un Glenfiddich, commandai-je au barman que j'avais engagé pour la soirée.

- Monsieur je ne peux pas vous servir ce whisky, j'ai du Dalmore ou du...

- Je suis Samuel Coddington. C'est moi qui vous ai engagé.

J'avais délégué à mon assistante l'organisation de cette soirée, et les consignes attribuées au barman, notamment de ne pas servir certaines bouteilles de ma collection personnelle dont le Glenfiddich faisait partie.

- Oh bien sûr monsieur, excusez-moi, avec toutes les personnes je n'ai pas fait attention que c'était vous, se confondit en excuse le jeune tout affolé.

- Il n'y a pas de mal. J'attends mon verre.

- Je vous sers de suite.

Il descendit dans la cave et revint avec un verre. Il ajouta un glaçon et me le tendit.

Je m'empressai de boire une gorgée. La brûlure réconfortante du whisky m'apaisa. Marc me regarda et sourit.

- Et tu ne trinques même plus ? Décidément Clara a le don de te faire perdre la tête.

Je riais de bon coeur et trinquai avec mon meilleur ami.

- Au nom du verre, du vice et du Saint Whisky !

Nous bûmes une gorgée.

- Ah que c'est bon ! S'extasia Marc.

- Dalmore contre Glenfiddich ? Il n'y a pas de comparaison le deuxième l'emporte haut-la-main ! Même si j'avoue que le Dalmore est plutôt bon.

- Nous les avons tous goutés, ce sont les deux meilleurs pour ma part.

- Sur ce point nous sommes d'accord.

Adossé au bar j'observais mes invités déambuler et danser. Les enceintes crachaient du Bruno Mars. Uptown Funk me semblait-il. Je m'amusais de voir filles sauter partout en chantant à tue-tête en sachant que dans une heure elles ne supporteraient plus leurs escarpins. C'était l'heure où l'on commençait à se déchainer, plus question de petits groupes en cercle, l'alcool aidant les esprits se débridaient et tout le monde se mélangeait. De toute façon tout le monde se connaissait plus ou moins. La plupart étaient avec moi en classe. D'autres venaient de soirées arrosées auxquelles j'aimais me prêter il n'y a pas encore si longtemps. Beaucoup étaient des relations de travail. Mais tous, sans exception, venaient de la haute société, des élites, des petits bourgeois, des sang bleu. Pas une seule de leur réaction n'était vraie. Je le voyais. Tout était calculé, millimétré pour être sous leur meilleur jour, manipuler. Et je méprisais cela. Je voulais du réel, de l'inée, du spontané. Du Arya. Sans fard ni mensonge.

Perdu dans mes pensées je ne vis pas la fille alcoolisée qui renversa son verre sur Marc en dansant.

- Merde putain ma chemise ! Je vais empester la téquila !

Il tenta de s'éponger avec un torchon que lui tendait le jeune barman, mais tout le devant restait trempé d'alcool.

- Viens je vais te prêter une chemise, tu me fais pitié comme ça mon poivrot, l'asticotai-je.

- Coddington, ne me cherche pas.

Il me suivit dans les escaliers.

- Elle ne s'est même pas excusé cette gourde, fulminait-il en traversant le couloir jusqu'à ma chambre.

- Je crois qu'elle ne s'en est même pas rendu compte, surenchéris-je en déverrouillant la porte.

Je me dirigeai vers le placard de verre.

- Noire ?

- Si tu as je veux bien. J'aime être tout en noir.

Je ricanai, Marc était si coquet. Toujours dans son costume deux pièces noir, sa chemise noire et ses chaussures noires. « All blacks », comme il disait souvent, en référence à son équipe de rugby préférée.

- Eh bien si Jonah Lomu veut bien se magner de s'habiller j'aimerais bien descendre profiter de ma soirée !

Sans aucune gêne, il ôta sa chemise imbibée de tequila devant moi et enfila celle que je lui tendais. Nous avions à peu près une corpulence identique même si j'étais un peu plus grand que lui. Différence que je tenais à souligner le plus souvent possible, ce qui avait le don de l'énerver.

Ajustant son col par dessus sa veste il alla juger sa tenue dans la salle de bain attenante à ma chambre. Ses mimiques devant le miroir me faisait sourire.

- C'est bon princesse ?

- Oui ! Tu es impatient dis-donc ! Qui as-tu tant hâte de retrouver comme ça ?

Avant d'avoir pu répondre quoi que ce soit il me coupa.

- Je connais une petite aux yeux vairons qui va finir dans ton lit ce soir.

- Marc ne commence pas, tu es lourd.

En sortant de ma chambre j'aperçu une porte légèrement entrouverte que je n'avais pas remarquée en montant. Je me retournai vers Marc, il fronça les sourcils en me la montrant de la tête. Ce n'était pas la clé de cette chambre que j'avais donné à Alice. Nous nous approchâmes pour écouter. Ce que j'entendis me glaça. Mon sang ne fit qu'un tour et j'entrai en furie dans la pièce. Un pauvre mec était en train de déshabiller une nana qui semblait inconsciente en lui parlant salement. Je le soulevai et le jetai à terre, Marc et moi le tabassâmes. Le gars, abasourdi, se protégeait mollement. Ce fumier n'était vraiment qu'une sale merde sans aucun respect pour sa personne. Je ne retenais pas mes coups et Marc non plus. Profiter d'une fille sans défense est sûrement un des actes les plus dégueulasses.

Je me retournai pour jeter un coup d'oeil à la demoiselle, et je reconnu avec horreur Arya. MON Arya.

Je la pris dans mes bras en la recouvrant d'un drap et l'emmenai vite dans ma chambre. Putain ce salaud l'avait entièrement déshabillée, elle n'était qu'en culotte.

Je passai dans la salle de bain attenante à ma chambre et allumai l'eau chaude. J'attendis qu'elle soit à bonne température et m'assis dans la douche avec Arya sur mes genoux. Je la débarrassai du drap dans lequel je l'avais enroulée et la serrai fort contre moi. Elle leva ses yeux vers moi. Ses pupilles étaient ultra dilatées, je ne distinguais presque plus le bleu de son oeil droit. Elle avait été droguée, ça se voyait. De plus sa joue était toute rouge, il avait dû la gifler.

Mais quel enculé putain !

La rage montait en moi, je n'avais envie que de retourner dans la chambre pour finir ce mec, lui refaire le portrait jusqu'à ce qu'on ne le reconnaisse plus. Mais deux yeux effrayés me fixaient. Une petite bouche me suppliait en silence de rester ici.

Je serrai Arya d'autant plus fort.

Mon ange.

Nous restâmes longtemps dans cette position, sous l'eau chaude, sans dire un mot.

Malgré sa quasi nudité je n'étais aucunement excité, la scène était trop morbide pour que je puisse bander. Je caressais doucement ses cheveux. Elle releva la tête, elle commençait à redescendre, ses pupilles étaient presque redevenues normales. Elle était si belle. Même avec son maquillage étalé sur ses joues elle restait magnifique. Ses lèvres aspiraient à être embrassées, rebondies et rouges comme elles étaient.

Marc frappa à la porte, interrompant mes pensées.

Je lui donnai des instructions pour retrouver le salaud qui avait touché Arya. Je savais que je pouvais compter sur lui pour faire le maximum.

J'enrageais. Il l'aurait violée si nous n'étions pas montés ! Rien que de penser à ce salopard poser ses mains sur son corps... Je serrai les poings.

Arya m'appela, ce qui me calma presque instantanément. Elle avait besoin de moi maintenant, besoin que je la protège. Elle devait être fatiguée avec tout cette histoire, je la fit sortir de la douche et l'enroulai dans une grosse serviette moelleuse. Je me déshabillai, étant donné que j'étais entré habillé dans la douche et que mes vêtements étaient désormais trempés. La pauvre rougissait, je me moquais d'elle gentiment puis l'installai dans mon lit.

Clara frappa à la porte, je la congédiai rapidement alors qu'elle me faisait une scène. Cette fois je crois qu'elle ne reviendra jamais. Ce qui n'était pas pour me déplaire.

Je serrais Arya dans mes bras. Maintenant qu'elle avait repris ses esprits je ne pouvais m'empêcher de bander en sachant qu'elle ne portait qu'un caleçon et un t-shirt à moi. C'était étrangement plaisant de la savoir dans mes affaires. Mais je ne pouvais pas céder à mes désirs ce soir, même en voyant ses yeux loucher sur mes lèvres et la voir s'en rapprocher. Je la repoussai à contre-coeur mais en ne la serrant que plus fort contre moi. Elle s'endormi très vite, soufflant sa respiration régulière dans mon cou. On aurait dit un bébé.

***

Je regardai l'heure, il était déjà plus de quatre heure du matin. J'envoyai un message à Marc en essayant de ne pas réveiller ma princesse endormie. Il avait géré comme un chef les derniers invités présents.

Je regardais Ry dormir dans mes bras. Elle avait l'air tellement innocente comme ça, flottant dans mes vêtements et roulée en boule contre moi comme un chaton. Son corps se soulevait doucement au rythme de sa respiration. De temps à autre elle fronçait les sourcils ou laissait échapper un gémissement, et je ne pouvais m'empêcher alors de caresser sa joue pour l'apaiser. Cette soirée avait été éprouvante pour elle, je ruminais mon assentiment pour ce connard qui a essayé de la violer, je ne l'avais jamais vu, et il ne faisait certainement pas partie de mon entourage. J'avais pu voir ses vêtements crasseux et négligés, loin des costumes à deux milles balles des invités. Comment est-ce qu'il s'était trouvé là ? Je me posais beaucoup de questions sans avoir aucune réponse.

Puis je pensai à Mangano, le rendez-vous avait été confirmé. J'étais moins impressionnable que Marc, et j'arriverai peut être à retarder l'échéance, mais pour ça il fallait que je dorme un peu, le réveil affichait maintenant plus de cinq heure. J'embrassai doucement le front d'Arya et tombait dans les bras de Morphée.

***

Je me réveillai avant ma princesse endormie. Je contemplais ses traits à la lumière du matin, elle était si belle, un ange dans mes draps noirs.

Comme mon âme.

Je jouais gros avec des personnes dangereuses, sans avoir grands scrupules tant que j'avais du résultat.

J'appelai Mangano dans la foulée, lui donnant rendez-vous dans l'après-midi. J'avais du parler peut être un peu trop fort car Arya émit de petits bruits et ouvrit les yeux, elle semblait perdue.

- On est où ?

Elle descendit son t-shirt qui avait remonté le long de ses cuisses en me regardant horrifiée.

- Est-ce que l'on a..? Demanda-t-elle en toisant mon caleçon descendu très bas sur mes hanches.

- Non.

Elle était très agitée.

- Arya calme-toi. Est-ce que tu te souviens de ce qui s'est passé hier ?

Elle tripota un bon moment le bas du t-shirt avant de répondre les yeux pleins de larmes.

- Pas tout.

J'avais le coeur brisé de la voir comme ça, je l'attirai dans mes bras.

- Mon ange ça va tout va bien maintenant c'est fini. Est-ce que tu veux bien me raconter ce dont tu te souviens ?

En écoutant son récit je remarquai qu'elle avait oublié tout ce qui s'était passé dans la chambre jusqu'à ce que j'arrive. Elle ne se souvenait pas vraiment de la douche, du coucher non plus. Seulement des images floues.

- Tu te souviens de la tête du mec ? Tu le connaissais ?

- Non je ne sais pas du tout qui c'est, et je ne me souviens que vaguement de son visage, je ne saurais pas le reconnaitre avec certitude, j'étais tellement mal..

Elle se mit à pleurer. Je la serrai plus fort contre moi et la faisait venir à califourchon sur mes cuisses. Je sentais des larmes rouler dans mon cou. Je l'écartai un peu de mon torse et pris son visage entre mes mains en essuyant ses pleurs avec mes pouces.

- J'ai vu son visage. Je suis sûr que Marc a trouvé son nom. On va le retrouver et porter plainte à la police d'accord ? J'ai des amis au commissariat, tout va vite s'arranger d'accord mon ange ?

J'essayais d'avoir un ton rassurant, Arya semblait fragile. Mais j'étais sûr de moi, je lui disais la vérité. J'avais de sérieux contacts dans la police, des amis, mais aussi des personnes haut-placées avec qui je travaillais pour faire tomber Mangano. Mais ça Marc l'ignorait. Il a trop peur de ce type pour lui mentir, alors s'il savait que l'on agissait sous couverture il chierait dans son froc à chaque fois que nous le rencontrions.

- C'est bon mon ange ? Réponds-moi.

Arya acquiesça. Elle était terriblement mignonne comme ça, les lèvres boudeuses et les cheveux en bataille. Sentant que je ne pourrais pas cacher longtemps mon érection naissante dans cette position, je proposai d'aller déjeuner.

***

Quand nous descendîmes, la maison était rangée et nettoyée. Suzanne, ma femme de ménage, avait fait un travail incroyable, personne n'aurait cru qu'hier le rez de chaussée accueillait une cinquantaine d'invités.

La table de la cuisine débordait de viennoiseries, de fruits et confitures de toutes sortes. Il y en avait pour un régiment.

- J'espère que tu as faim ! Dis-je à Arya.

- Je meurs de faim oui ! S'exclama-t-elle avec un grand sourire.

Elle s'étira, faisant dangereusement remonter mon t-shirt au dessus de ses fesses avant de prendre une chaise. Je devais garder mon self-control pour ne pas l'allonger sur la table et la dévorer.

- Qui a préparé tout ça ?

- Suzanne, elle régente un peu toute la maison.

- Je ne savais pas que tu avais des personnes..à ton service.

- Oh il n'y a que Suzanne et Jacques mon jardinier, sinon je suis un grand garçon.

- Grand garçon grand garçon, c'est vite dit quand même...tu ne sais même pas faire tes lacets !

- Arya fais attention à ce que tu dis..

Bon dieu ! Elle se souvenait de cette histoire ! Ma mère lui avait raconté que je n'avais pas su faire mes lacets jusqu'à mes quinze ans. Et encore même dix ans plus tard je devais avouer que j'avais encore du mal parfois. Bizarrement j'étais plutôt content qu'elle se souvienne de ça.

- C'est une menace ?

- Elle avait un sourire malicieux, je ne lui répondis que par mon sourire carnassier :

- Oh oui mon ange..

- Qu'est ce que je risque ? Demanda-t-elle, provocatrice.

Elle semblait prête à bondir de sa chaise.

- Malheureusement je vais devoir t'éliminer pour garder toute ma crédibilité.

Elle prit une mine faussement contrite.

- Ça va faire mal ?

Ce petit jeu me faisait rire.

- Beaucoup oui, tu vas hurler de douleur.

- Seulement de douleur ? Demanda-t-elle en penchant innocemment la tête sur le côté en se mordant la lèvre.

Vous êtes d'accord pour dire que c'est un affront non ?

Mais ne pouvant répondre je me levai d'un coup et me mis à la poursuivre dans la maison. Elle hurlait de rire pendant que je lui courait après, sautant sur les canapés, passant à quatre pattes sous les tables, elle s'essoufflait en riant comme une enfant. Elle monta les marches pour m'échapper et passa dans le couloir en ouvrant une porte au hasard. Elle me jeta un coup d'oeil provocateur, mais c'était elle ma proie et moi le chasseur. Je ne pouvais m'empêcher de reluquer son cul, je l'aurais bien pris en petit dej' celui-là. Arya entra dans ma chambre et sauta sur le lit pour se retrouver de l'autre côté, je fis semblant de faire pareil. Comme je m'y attendais elle essaya de passer par le bout du lit et je l'attrapai au vol en enserrant sa taille de mon bras. Nous tombâmes ensemble sur le matelas, morts de rire. Je la serrai contre moi en rigolant dans ses cheveux. Quand nous commençâmes à reprendre notre sérieux je remarquai nos bouches séparées de seulement quelques centimètres. Je décidai de tenter ma chance et m'approchai de ses lèvres. Au moment ou les miennes allaient rencontrer les siennes elle se redressa.

- Je dois y aller, me stoppa-t-elle.

Elle se détacha de moi et lissa ses vêtements, gênée.

- Je voudrais rentrer chez moi, murmura mon ange, rouge de honte, je vais appeler Alice pour qu'elle vienne me chercher.

- Ne sois pas ridicule Arya, tu sais bien qu'Alice doit être encore chez Adam à cette heure-ci. Je vais te ramener.

- Non !

Elle avait l'air complètement paniquée.

- Ry tu es sûre que tu vas bien ? Tu as l'air toute bizarre.

- Je voudrais rentrer, tout de suite.

- Oui Arya je sais, laisse-moi te raccompagner chez toi c'est tout ce que je te demande.

- Ramène-moi tout de suite alors, s'il te plait.

Elle chuchotai, m'implorait. Je ne comprenais plus rien, elle était vraiment étrange, je ne sais pas si c'était une bonne chose de la laisser seule chez elle, mais devant son air complètement affolé je cédai.

- Va prendre tes affaires et on y va.

***

Un lourd silence pesait dans la voiture. Arya avait la tête posée contre la vitre, le regard dans le vague. Je me demandais comment elle pouvait garder cette position alors que je voyais sa tête trembler contre le carreau. Je ne comprenais pas sa réaction, peut être avais-je mal interprété ses propos, je ne sais pas... Mais ça me faisait chier de la voir comme ça par ma faute. Je ne savais pas quoi dire pour engager la conversation. La radio diffusait une chanson ridicule, une bonne merde commerciale. Je changeai de station jusqu'à tomber sur du Nirvana, je laissai alors la voix de Kurt Cobain envahir l'habitacle. Je tapais les doigts sur le volant pour marquer le rythme, Hello hello hello how low ?* J'aurais aimé poser cette question à la farouche minette assise à côté de moi, mais elle ne semblait pas encline à sortir de son mutisme. En sortant de la maison elle m'avait juste donné son adresse et n'avait pas réouvert la bouche depuis. Elle avait remis son jean de la veille, mais avait gardé mon t-shirt, je lui avais prêté un sweat en plus, au couleur de mon ancien club de boxe, et mon nom, Coddington, floqué dans le dos. Bien qu'elle m'ait repoussé je me plaisais à voir Arya dans un vêtement à mon effigie, la marquant un peu comme ma propriété. En baissant le regard je remarquai ses pieds nus.

- Mais où sont tes chaussures ?

- J'ai mal aux pieds.

Son ton était sec et sans appel. Nous continuâmes la route sans dire un mot, heureusement que la musique était bonne. Le trajet me parut interminable, les gens étaient de sortie ce dimanche et certains passages bouchonnaient. De plus je n'avais qu'une envie : la serrer dans mes bras et savoir ce qui lui prenait tout d'un coup d'être aussi froide. Je mettais ça sur le compte du connard de cette nuit. Je m'arrêtais devant l'immeuble où j'étais passé la chercher, elle et ma soeur, hier soir. Elle commençait à ouvrir la portière quand je la retins par le bras.

- Tu ne vas pas y aller comme ça, dis-je, en montrant ses pieds.

- Ce n'est rien.

- Arya qu'est-ce..

- Oh mais lâche-moi Sam putain c'est bon c'est pas grave ! Tout le monde ne porte pas un costume le dimanche ! S'exclama-t-elle en se dégageant et toisant mon ensemble complet.

J'avais rendez-vous avec Mangano après, je devais être impeccable. Mais le ton hargneux d'Arya m'énerva et je lui répondis de la même manière.

- Oh et puis merde tu as raison démerde-toi.

Je lançai son sac sur le trottoir et redémarrai à toute vitesse. En quelques secondes j'étais arrivé au bout de la rue et l'aperçue dans le rétroviseur, interloquée sur le bord du trottoir à regarder la voiture s'éloigner. Je tournai à droite pour rejoindre les quais. Mangano m'attendait.

A nous deux.



*Salut, à quel point es-tu mal ? Nirvana, smell like teen spirit.

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