La rage du loup

By loops-h

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Tout est parti en vrille à ce moment-là. On l'a tous senti, de toute façon, on était tous relié les uns autre... More

Prologue
"Les souvenirs oubliés ne sont pas perdus."
Les époques dégueulasses sont propices aux chefs-d'oeuvre.
Nous sommes de l'étoffe dont les songes sont fait
Peu importe l'ampleur du sacrifice ....
Les départs donnent souvent l'illusion d'une renaissance.
La liberté a parfois les mains rouges de sang
Quiconque est loup, agisse en loup.
Tous les sentiments guerriers viennent d'ambition, non de haine.
"L'action est déjà le début d'un engagement."
Où que j'aille, je suis un morceau du paysage de mon pays
L'homme progresse tant qu'il accepte les épreuves
Ce ne sont pas les pierres qui batissent la maison, mais les hôtes
Qui sait endurer connaît le tranquilité.
Le souvenir, ce n'est qu'un regret apaisé
Une lettre c'est magnifique et précieux comme un morceau d'âme
L'hiver de ta vie est un second printemps.
On a toujours le choix. On est la somme de ces choix.
Les vrais chefs doivent savoir désobéir.
Nous sommes des oiseaux de passage, demain nous serons loin.
L'inconnu est porteur d'angoisse
pas un chapitre
"C'est le coeur et non le corps qui rend l'union inaltérable."
j'aime la règle qui corrige l'émotion. J'aime l'émotion qui corrige la règle.
En imposer pour ne pas avoir à imposer, voilà en quoi consiste le Charisme
Je ne suis pas bête pour deux sous...
Les plus belles passions ne sont que la rencontre de deux égoïsmes.
Le véritable respect connaît le courage du risque.
La tendresse et le ridicule ont parfois un air de famille
L'heure de le fin des découvertes ne sonne jamais.
Le loup perd les dents, mais non pas la mémoire
Attention, on n'est jamais à l'abris d'une découverte.
Il y a dans les meilleurs conseils de quoi déplaire.
La prohibition renforce toujours ce qu'elle interdit.
Entre une gifle et une indélicatesse, on supporte toujours mieux la gifle.
L'âme n'a pas de secret que la conduite ne révèle
j'ai fait mes plans avec les rêves de mes soldats endormis
La vengeance est une justice sauvage
Qui vit d'illusions meurt de désillusion
La souffrance survit à toutes les excuses
Un miracle, c'est un événement qui crée la foi.
Le réel, ça finit toujours par revenir.
Le voyage est un retour vers l'essentiel.
La magie existe encore
Rien n'est meilleur à l'âme que de faire une âme moins triste.
L'art de la réussite est celui des réconciliations.
L'humanité est fondamentalement faite des rencontres.
La vie n'est qu'un grand tourbillon avec au centre un noyau de silence.
La souffrance ne mène pas à la révélation.
N'oubliez pas, on vit juste pour quelques rencontres.
La bêtise insiste toujours
L'émerveillement ouvre ce qui est fermé.
Lorsque vous lui ouvrez la porte, la magie est partout.
Le parfum des Déesses berce la paresse des défunts.
L'amour est la seule passion qui ne souffre ni passé ni avenir
épilogue
suite

Remède contre le mal de mer : asseyez-vous sous un arbre.

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By loops-h


Remède contre le mal de mer : asseyez-vous sous un arbre.
Spike Miligan.

À un moment donné, il faut se rendre à l'évidence.

On a le mal de mer. Mes deux mains bien accrochées sur la rambarde blanche peinte à la va-vite je nourris les poissons depuis un bon quart d'heure. Trois pattes, le français et Dixon me suivent. On fait pas franchement nos fières. Au fond de moi Myst frissonne et partage mes hauts de cœur tout en grondant à chaque vague.

— Je vais pas survivre au voyage... Se plaint Dave en se penchant en avant.
— Si seulement, lui répond notre second en plaquant son demi-bras contre son ventre.
— Tu le veux toujours ton putain de Mars ? Grogne l'entraîneur en fermant les yeux pour se concentrer sur sa respiration.

L'Omega grogne comme il peut je ne sais quoi pendant qu'on subit une autre vague.

— 'Vais pas survivre. Qu'il grommelle une nouvelle fois juste avant de geindre et vomir ce qui lui reste dans l'estomac.

Je me retourne et me laisse glisser au sol, le dos bien appuie contre la carlingue du bateau. Ce bâtiment ressemble en tout point à un chalutier, immense, dégueulasse et puant. Quoique je crois que l'odeur nauséabonde vient en grande partie de nous.


— Il a quoi mon foutu œil ?! Je rage tout seul en me le frottant une fois de plus comme un grand malade. Faut pas que je remue de trop je me donne la nausée.
— Fais voir. Le français se penche vers nous, une vague un peu plus forte lui fait perdre un peu l'équilibre. Il se retrouve sur les genoux rapidement, il tire la tronche. Ton œil change de couleur.
— Quoi ?
— Il est pratiquement doré chef.

Je reste interdit le temps que l'information entre dans mon crâne. Des frissons nous cloue sur place avant qu'on ne percute vraiment.

Comme mon père... Merde.

Je ne sais pas si je lui réponds, tout ce que je sais c'est que j'ai eu un mouvement de recul et l'arrière de mon crâne se cogne contre la rambarde en fer blanc qui s'écaille un peu partout. Du bout de mes doigts je touche cet œil qui me dérange depuis que mon loup et moi sommes de nouveau ensemble. Notre second s'agenouille devant nous. Il a déjà le teint cireux et les yeux gonflés à force d'avoir la nausée.

Il se maintient avec sa main valide en l'appuyant derrière nous et il avance doucement son moignon de mon visage.

— Doré chef, comme ceux de ton loup. Il valide avec sérieux en nous scrutant. Un petit sourire adoucit ses traits, quand il se relève il s'aide en posant sa main sur mon épaule puis il s'éloigne de nous.

Seul Dixon n'a rien dit, il laisse tomber sa tête entre ses bras tendus pour nous regarder.

— Hoi ? Demande Yaps quand il se rend compte qu'on le regarde tous les trois quand il passe devant nous en sifflotant comme un bien heureux et surtout en bouffant des bonbons colorés. Il s'arrête de marcher et nous tend son paquet rouge. Le français et son cousin nourrissent une nouvelle fois les poissons en se penchant vers l'océan. J'avoue que j'en suis à deux doigts aussi

— Ha va pas ? Qu'il nous demande en enfournant, de manière assez sadique, une poignée de cochonnerie d'un coup.

Je finis par lui grogner dessus, bien sûr il se casse en se moquant de nous.

— Petit con. Gronde son cousin en reprenant sa respiration. Je souris un peu en laissant de nouveau tomber ma tête contre la paroi. Je me frotte encore l'œil même si je n'ai presque plus mal. Je suis aussi pas mal fatigué. Je me sens sal en plus d'avoir mal partout. Il me faut du repos. Du temps aussi pour réfléchir a ce nouveau merdier.

— Fred tu gères ? je demande a mon loup mentalement en fermant les yeux.
— Tout va bien pour moi chef. La mer est calme, qu'il rajoute un peu trop joyeusement a notre goût.
— S'il y a quoi que ce soit, vois avec quelqu'un qui n'est pas malade. Je lui souffle en me levant péniblement. Une nouvelle vague remue la carlingue... calme qu'il a dit...

Notre estomac se soulève encore une fois, quelque part par là il y en a un autre qui se vide aussi.
20 jours de traversées... Putain de bordel...

— Ho... J'ai à peine le temps de me pencher une nouvelle fois que je rends comme un malade.
— 'Vais pas survivre... Soupire tant bien que mal Myst en s'étalant comme une loque dans son antre.

On finit par trouver les cabines sans repeindre les couloirs, elles ont toutes plusieurs couchettes avec un petit bureau en métal et une petite lampe. Il y a aussi trois salles de bains dans le couloir, tout est plus ou moins blanc. Ça me gonfle le blanc. Je ne ferme pas la porte de la salle d'eau quand je rentre dedans, les chiottes sont à côté. Avant de nous regarder dans le miroir, je me nettoie un peu la tronche.

L'eau qui coule dans le lavabo est teintée de rouge et de noir, je suis un crasseux en sang. Charmant. Je recommence plusieurs fois d'affilées jusqu'à que l'eau devienne claire. Je pose mes deux mains sur chaque côté de la vasque un peu plus crasseuse que tout à l'heure. Je garde la tête baissée, faut que je me décrasse un minimum avant de trouver le courage de me regarder. Une fois de plus l'eau est bien sombre quand je commence à me laver. L'eau n'est pas vraiment chaude, elle une drôle d'odeur aussi, mais ça nous fait un bien fou.

— Mon père avait les deux yeux dorés et nous juste un... Tu penses que c'est aussi une question de pouvoir ?
— Le Premier avait un pouvoir hors normes, commence mon alter ego en prenant sur lui pour se redresser un peu sur ses pattes. Je n'en ai pas autant que lui. Il termine en laissant tomber sa tentative de s'asseoir.
— j'dis pas comme toi. Je le reprends un peu plus sévèrement que je l'aurais voulu. On est peut-être aussi fort que lui, mais on est capable de faire des choses de malade quand même. Je ne cache pas la fierté qui gagne mes tripes.
—...
— Tu penses qu'on devra le refaire ? Je lui demande en me lavant les cheveux pour la troisième fois au moins, au passage je touche mon visage. Ma peau est toujours aussi bousillée, ma barbe me mange les joues aussi. Je finis par regarder mes mains. Je les retourne et mon ventre se serre. Mes paumes sont tout aussi bousillées que ma tronche, sur chacune d'elles une cicatrice presque ronde et plus claire que le reste de ma peau se dessine. On dirait su steak. Je reprends mon shampoing sans regarder le reste de mon corps. C'est presque trop violent pour moi, tout me revient par vague. Je me suis sentie mourir je crois que je le suis un peu et y'a rien après. Strictement rien, même pas le vide, juste rien.
— 'Sais pas. J'espère pas en tout cas... Je ne sais pas vraiment de quoi on est capable, au final je ne sais même pas si on pourra le refaire...
— Tu arrives bien à faire couler ton pouvoir à travers moi, je le coupe en levant mon visage vers la paume de douche. L'eau qui coule sur nous nous laisse une drôle d'impression. Ça fait souvent une vague noire à mes pieds. Je complète en coupant l'eau qui commence à peine devenir chaude.
— Je sais, c'est comme si on pouvait le matérialiser.
— Tu pouvais le matérialiser. Je le reprends une nouvelle fois, merde j'ai pas de serviette.
— On, il insiste avant de continuer, sans toi il me manquerait beaucoup de force. Fais pas chier avec tes coquetteries d'humain. Il rajoute en grondant pour la forme.

Ce qu'il ne dit pas, mais que je comprends facilement c'est que sa nature profonde lui dicte de tuer un max pour mettre à l'abri les nôtres et notre femelle. L'humain apporte de l'empathie au loup et l'animal de la force à son hôte. C'est la loi du loup.

Debout, à poil, devant le miroir je me décide enfin de nous regarder. Je sais qu'il ne va rien se passer de spécial quand je le ferais, mais dans le fond c'est un changement radical. Un peu plus comme mon père, toujours plus animal qu'autre chose et ce signe c'est aussi une promesse et donc une dette pour nous. Ça jure qu'on est assez fort pour toutes les épreuves qui vont nous barrer le passage... On n'a pas le droit a l'erreur, comme ci on y avait eu le droit un jour.

La blague, ouais la bonne blague ! Je prends une grande inspiration avant de relever le nez.

Ma tronche est toujours là même, toujours aussi défoncée, mes joues sont creusées et j'ai des cernes à faire pâlir le diable... Mon œil... Mon putain d'œil droit est entièrement dorée. Comme ceux de mon père et de Nautoo et de Myst. Je touche doucement ma paupière. Putain j'y crois pas. Je m'approche de mon reflet comme ci, me voir de plus près allait changer quelque chose. Je le frotte un peu, mais rien ne change, ma peau à juste un peu rougie c'est tout.

— C'est quoi ce foutu nouveau merdier ? Je souffle dans le vide sans cesser de nous regarder.
— O a de la gueule comme ça, intervient Myst avec une pointe de fierté dans la voix.

Je soupire un rire en continuant de nous regarder, je comprends mieux pourquoi mon père se regardait dans un miroir quand il parlait au Premier.

— Au moins t'as une tronche reconnaissable. Qu'il rajoute avec un sourire pointu. Cette fois je me marre, c'est un enfoiré, mais il n'a pas tort.

Mes cheveux bruns sont un peu trop longs, ma barbe, aussi brune, me ronge les joues et entre les deux ma cicatrice déchire ma peau et mes yeux bruns et dorés me fixent. Une vague bouillante de rage explose en nous. Je la sens monter du plus profond de mes tripes jusqu'à notre crâne, elle explose sans aucune mise en garde ! Mon corps en entier est blindé de traces en tous genres, de marques qui ne s'effaceront jamais ! Ces mêmes merdes nous interdisent tout bonheur et nous interdisent de flancher !

Sous la colère je rogne et frappe devant nous, le miroir explose et tombe en plusieurs petits morceaux.

— Charmant accueil...
J'ai grogné. Pur réflexe quand je la vois. La blanche. Je grogne encore quand j'enlève de ma main un bout de verre.
— Tu fois quoi la ? Je lui demande en lui parlant travers le minable bout de verre qui n'est pas tombé, elle nous sourit d'une façon presque amicale. C'est flippant, j'en frissonne pendant que Myst se secoue dans tous les sens.
— C'est comme ça que tu me dis bonjour ? Elle hausse un sourcil toujours aussi fin et blanc avant de laisser glisser son regard sur mon corps. Elle se fou de moi quand je grogne une nouvelle fois. Quel recto agréable... cesse dont de grogner tu veux, je préfère quand tu es silencieux.

Salope !

Bien sûr j'ai continué en donnant plus de voix, j'ai bien envie de me cacher le cul avec mes mains, mais même moi je trouve ça ridicule.

— Tu fou quoi ici ? Je lui demande une nouvelle fois en la fixant sans bouger d'un iota.
— Je tenais juste à te rappeler certains mots de ta sœur, elle avait vu que ton loup et toi alliez faire quelque chose d'incroyable... C'est fait ? La froideur de son ton nous hérisse le poil.
— Se faire clouer vivant sur une planche en bois et manquer d'y passer c'est ça son miracle comme elle nous l'a écrit ?! Je rage en serrant mes mains sur le lavabo, il se fissure sous mes doigts.
— Répond moi loup. L'exigence que j'entends me vrille le crâne d'où cette connasse nous donne un ordre ! Je me retourne d'un coup près a lui sauter a la gorge.

Elle n'a pas bougé d'un poil, elle se contente de nous regarder.


— Loup, elle reprend d'une façon plus mesurée. Je ne suis ne aucun cas contre Myst et toi, je dois juste comprendre a quel point Assia avait raison. L'entendre le dire calme ma colère. Explique-moi, s'il te plaît.

Je finis par le faire, je lui raconte ce qu'il s'est passé avec mon loup et comment on l'a vécu.

— d'où ton œil. Elle finit par me dire en le fixant. Ne vous estimez jamais.
— Ça va donner quoi ce merdier ?
— On verra quand tout sera terminé. Ta sœur avait raison de parier sur toi...
— Comment t'as sus pour le bateau ? je lui demande en ignorant du mieux possible son regard qui court sur mon corps.
— Ta sœur était une Ayant droit d'exception.

On n'a pas le temps de lui en demander plus qu'elle disparaît sous notre regard, pourtant on a bien vu la tendresse dans ses yeux se mélanger à son habituelle folie.

— Rentre bien loup. Le son de sa voix résonne doucement dans la pièce alors qu'elle a disparu, on en frissonne.

— Au moins on sait qu'on s'est pas planté... Je dis à voix haute plus pour moi qu'autre chose en me frottant les bras.


On est vraiment naze, il faut que je dorme. On se dirige vers la première chambre qu'on voit, il y a deux lits superposés et un tas de sacs à dos. Le mien est aussi dans le tas, décidément il nous suivra partout celui-là, je passe mon doigt sur tissus troué et laisse ma carcasse s'écrouler sur la première couchette qui se trouve a porté de mon cul, toujours nu.

On sent plus qu'on ne voit notre second entrer dans la cabine, je sais qu'il se pose sur la couchette en face de nous.

— Dors chef, je veuille.

C'est instinctif, un besoin vital. On est des animaux avant tout et il a des choses dont on ne peut pas se passer, surveiller, même au milieu de la flotte en fait partie.

Ça aussi c'est la loi de la meute.

l9t*

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