FIGHT FOR US 3

By AWriterAtHeart01

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À COEUR OUVERT Smith a réussi à sauver Lucie des griffes d'Alban, son persécuteur. L'état physique et moral d... More

TOUTES MES EXCUSES
AVERTISSEMENT
Prologue
1. LUCIE
2. SMITH
3. LUCIE
4. SMITH
5. LUCIE
6. SMITH
7. LUCIE
8. SMITH
9. LUCIE
10. SMITH
Paroles de Safe Inside de James Arthur
11. LUCIE (EXPLICITE)
12. SMITH
13. LUCIE
14. LUCIE
15. SMITH
16. LUCIE
17. SMITH
18. LUCIE
19. LUCIE (EXPLICITE)
21. LUCIE
22. SMITH
23. LUCIE
24. SMITH
25. SMITH (EXPLICITE)
26. LUCIE
27. SMITH
28. LUCIE
29. SMITH
30. LUCIE
31. LUCIE
32. SMITH
33. LUCIE
34. LUCIE
35.SMITH
36. LUCIE
37. SMITH (fin)
DÉBRIEFING
NOTE IMPORTANTE

20. SMITH

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By AWriterAtHeart01

« Les yeux parlent »

**************

Je dois passer au moins une semaine à partir à droite et à gauche pour des interventions. Tantôt en maison de retraite, tantôt en usine où le matériels est très coupants, et tantôt pour un ramonage. Je multiplie les heures avec Lucas — qui d'ailleurs ne parle plus de son groupe de soutien et l'éventualité d'y faire un tour — Léna et Dany. A vrai dire, je crois que Lucas est perturbé par Léna et par les dernières paroles qu'ils se sont dîtes. Pendant quelques jours, les deux jeunes recrues avec qui nous avons fait connaissance, nous suivent pour mieux évaluer les différentes situations en terrain. Je n'ai pas à m'en plaindre, ils sont sympas.

Cette semaine passée, c'est aussi une semaine à passer sans voir ni même parler à Lucie. Léna m'a raconté hier, puisque apparemment elles se seraient donné rendez-vous pour prendre un verre ensemble, que Lucie a l'air plutôt triste. Comme toujours. Au fond, j'espère que sa tristesse a un lien avec moi. Je joue encore les égoïstes, mais voir le nom de celui qui l'a fait souffrir s'afficher sur son téléphone m'a donné envie de vomir, ou même pire, casser quelque chose.

J'ai conscience d'y être aller un peu fort sur le ton et ma froideur, en la laissant rentrer chez son père après une si bonne journée. Mais j'ai préféré  la fermer que dire quelque chose que je regretterai encore.

Aujourd'hui, il fait étrangement chaud, lourd même. Nous sommes le neuf juin et l'été approche à grands pas. J'aime cette saison. J'aime le soleil et ses couleurs. Si bien, qu'aujourd'hui, comme nous sommes samedi, je me mets courir pendant un temps plus long que d'habitude. Je ne m'arrête pas au petit marchand de glace comme la dernière fois, de risque de rencontrer mon ennemie juré. Non, je vais plus loin. Je repousse mes limites, toujours.

En arrivant sur un carrefour, je sens mon portable vibrer contre ma peau. Oui, aujourd'hui, j'ai essayé quelque chose de nouveau. J'ai accroché mon téléphone à mon biceps droit et j'ai téléchargé une application qui me permet de savoir le nombre de pas que je fais, mon rythme cardiaque, combien d'énergie je dépense, et pleins de détails de ce genre.

Je regarde qui est l'auteur de mon nouveau message tout en continuant de courir et vérifier devant moi. Mais vérifier ne fait pas tout, la preuve, je percute quelqu'un de plein fouet. Tandis que je me préparer à devoir faire des excuses, je reconnais cette voix familière.

— Putain mec, je pensais pas que tu avais pris autant, jure Paul.

Je reprends mon souffle, en tentant d'analyser la scène. En regardant attentivement le moindre détail, je m'aperçois que Paul respire d'une façon beaucoup trop rapide, et il tient son manteau déchiré tout contre son abdomen. Sans même attendre une minute, qu'il ne me l'autorise ou pas, je retire de force son manteau. Son t-shirt est tâché de sang et sa main aussi. Son torse se soulève anormalement et j'arrive à en déduire qu'il a été touché à l'abdomen. Putain de merde !

— C'est rien, t'inquiète. J'ai de la chance d'être tombé sur toi, il murmure.

Je le regarde en fixant mes yeux dans les siens, qui commencent à faiblir. Son équilibre vacille et je ne réfléchis pas une seconde de plus. Je passe un bras autour de sa taille, pendant que lui, passe son bras autour de mes épaules pour s'y appuyer.

— Tu te sens prêt pour au moins dix kilomètres de marche ? je lui demande.

— Tu ne peux pas m'emmener à l'hôpital, les médecins vont trouver ça louche et ils vont me poser un tas de questions auxquelles ils ne doivent pas avoir la réponse. Alors, je te suis, il conclue.

J'amorce quelques pas, puis, en voyant qu'il réagit plutôt bien à ma vitesse de marche, je continue jusqu'à ce qu'on atteigne mon appartement. Heureusement, personne ne m'attend en bas, et aucune personne habitant dans mon immeuble ne semblent y rentrer ou en sortir. La voie est libre.

— Accroche-toi, je lui intime.

Une fois le code tapé, je le prends dans mes bras pour monter les escaliers et le repose pour pouvoir ouvrir mon appartement. A l'intérieur, je le pose sur le canapé. Paul grimace sous l'impact, mais il ne me fait rien savoir.

— Je reviens Paul. Je vais chercher beaucoup d'alcool, des cotons et des serviettes. Hum, arme blanche ? je le questionne.

Il hoche vigoureusement la tête pendant que je jure dans ma barbe. A coup sûr, il va falloir recoudre la plaie, et je n'ai aucune idée de ce qu'il faut faire. Je me retrouve comme un con, au milieu d'un merdier pas possible. Pourquoi diable Paul s'est-il fait agressé ? Peut-être qu'il a encore fouiné mais que cette fois, il s'est fait chopé et bien amoché. Bordel !

Je me précipite vers ma salle de bain pour prendre ma trousse de secours, que je pose sur la table basse du salon. Puis, je repars pour trouver une bouteille d'alcool. Je respire un bon coup, et j'aide Paul à enlever son manteau et son haut. La plaie n'est pas belle à voir. Le sang coule à flot et j'avoue que ça me dérange un peu.

Je réprime un haut le coeur, en m'asseyant sur la table basse, tout en tendant une serviette à Paul, pour qu'il l'appuie sur sa plaie, le temps que je puisse faire le tour dans ma tête.

— Putain, pourquoi tu t'es fait agressé ?

Paul soupire tout en tenant bien sa serviette. Je vois à quel point la douleur se peint sur son visage, presque livide.

— J'ai appris qui était le mec qui poursuivait Lucie, la dernière fois. Il s'appelle Victor et il a deux acolytes qui lui obéissent au doigt et à l'oeil. C'est un vrai malade, et il est franchement très intéressé par Lucie. Il a dit qu'il devait régler quelque chose avec elle, et qu'elle méritait bien de mourir. En plus, il a rétorqué vouloir lui faire peur en premier lieu pour minimiser les actes. Ils savent que tu existes Smith, et Victor préfère être silencieux et prudent. Il préfère ne pas passer à l'action tout de suite.

Je serre les dents. Il faut vraiment que j'ai une discussion avec Lucie, à propos de ce qui s'est passé avant que je vienne la reprendre. Elle a forcément rencontré ce Victor, et j'aimerai bien savoir qui il est et à quoi il correspond dans ce schéma.

— Très bien. Bouge pas, je vais trouver une solution. Je suppose qu'ils t'ont pris la main dans le sac, et que maintenant, tu es viré ?

Paul opine, en gémissant.

— Ce fumier de Carter m'a rayé de la carte, les informations risquent d'être à sec pendant un petit moment. Il faut au moins que tu me donnes quelque temps et le tour est joué. J'y arriverai Smith. On arrivera à la sauver, déclare t-il, en se relevant brusquement.

Je pose une de mes mains sur son torse, tout en le repoussant à se coucher, tranquillement.

— Calme-toi, on doit d'abord te soigner. Bon, je vais commencer par nettoyer la plaie avec de l'alcool, je lui explique. Tu veux quelque chose à coincer entre tes dents pour calmer la douleur ?

— Je vais prendre une autre serviette, s'il te plaît.

Je lui passe une autre de mes serviettes, qu'il glisse entre ses dents et serre activement. Pendant ce temps là, je ne traine pas, je verse un peu d'alcool sur la plaie et sur un coton, que je passe sur chaque extrémités. J'entends Paul étouffer des jurons et des grognements de douleur. Je compatis en lui souriant faiblement.

Quand vient le tour de la ficelle et de l'aiguille, je panique. Ma mère le faisait parfois, mais je n'ai pas la moindre idée du commencement. Je n'ai jamais été habile de mes mains pour ce genre de chose. Par chance, ou par malheur, j'entends qu'on sonne à la porte. Méfiant, j'accroche le cran de sécurité et ouvre un peu la porte. Lorsque je reconnais les cheveux blonds de Lucie, je soupire de soulagement. Mais pas pour très longtemps. S'il elle voit Paul dans ce piteux état, elle va se poser des tonnes de questions. Je suis encore plus dans la mouise.

— Écoute Samuel, je voulais t'expliquer pour l'autre soir. Je n'aime pas la façon dont on s'est quitté. Pour une semaine sans nouvelles de toi en plus.

Elle explose en sanglot. J'ouvre immédiatement la porte en la refermant derrière moi, pour prendre Lucie dans mes bras. Moi aussi, je déteste ça, mais la seule vue du nom d'Alban me donne la rage. Une grosse rage au ventre qui dévore tout sur son passage.

— Je m'excuse, Lucie. Je t'invite à manger un petit truc en ville, ce soir, OK ? je propose, en essayant de gagner du temps.

Sans me répondre, Lucie se recule pour me jauger de la tête aux pieds, les yeux plissés. Elle se doute déjà de quelque chose. Serait-ce les gouttes d'angoisse et de pression qui coulent sur mon front, qui m'ont démasqué ?

— Dis-moi tout de suite ce qui ne tourne pas rond chez toi, Samuel.

J'inspire un grand coup. Elle n'est pas obligée de tout savoir, et puis au moins, en voyant Paul dans cet état, cela me facilitera la tâche pour en savoir plus sur ce mystérieux Victor.

— Tu sais recoudre une plaie ?

Elle écarquille les yeux, en se précipitant vers moi. Lucie passe ses mains sur moi, dans les moindres recoins pour vérifier mon état de santé.

— Je vais bien, je souffle pour la rassurer.

Elle relève la tête vivement, sa main attrape la poignée de porte, mais je l'empêche de rentrer, en me plaquant dessus.

— Tu m'en as trop dit, elle bouille.

— Oui ou non ? j'insiste.

J'ai vraiment besoin de quelqu'un qui s'y connaît un peu plus que moi, dans ce genre de chose. Lucie se mord nerveusement la lèvre jusqu'à s'arracher un petit bout de peau.

— Bon voilà, pendant mes études, enfin plutôt des vacances, j'ai passé quelques tests dans le médical. Les premiers soins mais aussi quelques interventions. Bien sûr, je l'ai fait librement, parce que j'avais envie d'en apprendre plus et puis je sais que dans mon futur métier, les gens atteints de problèmes psychologiques peuvent agir dans l'action et par exemple se blesser grièvement. Je voulais juste être au point et savoir quoi faire au cas où, elle m'avoue.

Putain, je tombe encore plus amoureux d'elle en voyant à quel point elle veut se dévouer aux gens. Mon dieu, elle est parfaite, et elle ne s'en rend même pas compte.

— Donc, tu sais ? je me risque.

— Recoudre une plaie faisait partie d'un des ateliers, oui.

Ouf.

— Suis-moi, alors.

Lorsque nous rentrons dans l'appartement, Paul ne répond plus à nos appels ni à nos secousses. Lucie me jette un regard inquiétant avant de me pousser à partir vers l'hôpital. Elle sait pertinemment que cette blessure n'est pas anodine, qu'elle n'est pas le fruit du hasard. C'est pour ça que quand quelques médecins nous demandent d'expliquer la cause, en arrivant à l'hôpital avec lui, elle ment.

Elle ment délibérément, en disant que Paul s'est fait agressé à l'arme blanche par une bande de voyous alors qu'il tentait de la protéger elle et son sac. La police arrive ensuite et elle appuie son argument en disant qu'elle m'a appelé pour que je l'aide à l'amener à l'hôpital. Les faits se sont déroulés aux pieds de notre immeuble. Elle me présente comme son copain. Pour mon plus grand bonheur, la police trouve sa disposition juste et m'interroge par la suite. Mais les choses sont presque trop faciles.

— Les éléments sont clairs, mademoiselle, glisse l'agent. Nous ne donnerons pas suite à cette agression puisque l'agresseur en question n'est rien d'autre qu'un adolescent qui tentait un nouveau pari avec ses copains, j'en suis sûr. Toute fois nous veillerons à contacter les services juridiques pour cet incident qui se fait de plus en plus fréquemment. Bonne journée à vous et saluer votre sauveur avec honneur.

L'équipe de police part enfin, et j'en profite pour tirer Lucie dans la salle d'attente qui est vide et plaquer mes lèvres sur les siennes. Elle se laisse faire, vide de tout sens, elle aussi. Quelle journée éprouvante !

— Merci, je chuchote, en calant mon front contre le sien.

— Il va falloir que tu m'expliques.

Je hume son odeur de rose, en me réfugiant dans le creux de sa nuque, puis j'embrasse toujours cette même veine qui palpite.

— Toi aussi, je contre-attaque.

Lucie se détend contre le mur, et laisse glisser ses mains jusqu'à mes fesses prisonnières de mon jean bleu.

— Tu m'invites toujours à grignoter un petit quelque chose ce soir, en ville ?

Je ris doucement contre sa peau, avant de l'embrasser encore.

— Affirmatif. En plus, c'est le premier jour de la fête foraine. On va s'amuser comme des petits fous en se goinfrant de chichis et en faisant notre tour dans la grande roue, je plaisante. Oh et après, je t'amènerai chez moi, pour te faire l'amour. Une semaine sans tes adorables seins c'est long.

Elle rit à son tour en venant coller un peu plus mon bassin au sien, d'une légère pression sur mon fessier. Je geins tout contre son cou. J'aime qu'elle me tienne par les fesses.

— On échappera pas à cette conversation, Samuel. Si on veut bâtir un minimum de relation, on doit être honnête.

— Je sais, je sais.

En se détachant l'un de l'autre, le moment intime que l'on vient de passer se brise et la réalité vient nous percuter à nouveau de plein fouet. Nous sortons de la salle d'attente et aussitôt le médecin responsable de l'opération de Paul, vient nous avertir de son état est stable.

— Il était moins une, lorsque vous êtes arrivés. Quelques minutes en plus, et votre sauveur mourrait, mademoiselle. Comme un héro, cela dit, mais il vaut mieux éviter ce genre de chose. Pour l'instant il dort, mais vous pourrez passer demain pour le voir.

Lucie hoche la tête et remercie le médecin. Celui-ci lui sourit d'une façon charmante que je ne peux pas louper. Cependant, je reste calme, mais je passe tout de même un bras protecteur et possessif autour de sa taille. Je ne me connaissais pas jaloux pour si peu. Il faut dire que depuis que Lucie est apparue dans ma vie, les choses sont différentes. Le danger court toujours, mais j'en tire enfin le bonheur. Avec sa présence, ses sourires, sa voix envoûtante, j'arrive à surmonter la perte de ma mère avec beaucoup moins de peine que je l'aurais imaginé.

— Il est parti, tu peux arrêter ton petit élan de mâle, Samuel, plaisante Lucie.

Je hausse les sourcils, surpris.

— C'est pas croyable !

Tout en riant, elle se dirige vers la sortie puis vers ma voiture. Je la suis tranquillement en faisant face une dernière fois à ce lieu qui abrite tant de mauvais jours et de mauvaises nouvelles. J'espère que la prochaine où nous passerons ses portes, ce sera pour une bonne nouvelle et dans la joie et la bonne humeur. Ça changerait pour une fois.

Soudain, la voix de Lucie me sort de ma contemplation bizarroïde. Je secoue la tête pour planter mes yeux dans les siens, toujours aussi beaux.

— Tu vas me trouver d'humeur changeante et sûrement chiante, mais tout compte fait, je préfère passer une soirée à la fête foraine demain, et manger tranquillement chez toi, pour ce soir.

Je fais la moue pendant quelques secondes. Elle a totalement raison. En même pas dix minutes, elle change d'avis sur nos plans.

— Avant qu'on entame cette journée comme il le faut, on va manger bien tranquillement en s'arrêtant dans un petit coin, et après tu passeras voir quelqu'un avec moi.

Lucie fronce les sourcils, intriguée.

— Aller, monte !

Je prends place derrière mon volant, une idée précise de la destination idéale pour notre repas du midi. Les souvenirs y sont pleins là-bas et quelque chose me dit qu'on aura bien besoin de se remémorer les bons moments avant de nous lancer dans cette conversation où tous les coups seront permis.

***

— La nourriture est aussi bonne que dans mon souvenir. Merci pour ce bon repas, Samuel, me susurre Lucie tout près de mon oreille.

Pour simple réponse, je l'embrasse sur la tempe, tandis que nous rebroussons chemins vers ma voiture, l'estomac bien rempli.

— Je ne te propose pas une petite baignade ? je la taquine.

Elle me donne une petite tape sur l'épaule, avant de me tirer la langue. Je lui souris, et prend ma place du côté conducteur, pendant qu'elle clipse sa ceinture de sécurité. Sans plus tarder, je démarre, tout en capturant ses doigts dans les miens. Le contact de sa froideur contre ma chaleur, me donne des frissons, qui découlent de mon épine dorsale.

— Tu as froid ? je fronce les sourcils.

— Je suis bizarre Samuel. Il m'arrive parfois d'avoir les doigts froids sans raison, tu sais. Toi, tu en as de la chance, tu es tout le temps chaud comme la braise.

Elle se mord maladroitement la lèvre, avant de me sourire d'une façon coquine. Je décide de continuer sur cette lancée, tout en continuant mes petits cercles sur sa peau avec mon pouce.

— Surtout quand tu es dans les parages, en fait.

Ses joues prennent une teinte rosée, j'arrive à le voir du coin de l'oeil, alors que je suis concentrée sur la route. Comme pour faire redescendre la chaleur enivrante, Lucie se replace tranquillement sur son siège en croisant les jambes. Puis, vivement, elle tire sur sa robe pour qu'elle cesse de monter trop haut sur ses cuisses. Dommage pour moi, j'aimais la vue.

— Alors, tu vas te décider à me dire où tu m'amènes ? elle demande, d'une voix curieuse.

— J'aimerai te présenter à ma mère comme étant véritablement ma petite amie, cette fois. Tu penses aimer l'idée ?

Elle ne répond pas, si bien que je sens un petit coup de stresse m'envahir tout entièrement. L'autre jour à la salle de sport, ça n'a pas semblé la déranger — bien au contraire — que je la présente comme étant ma copine devant Ivan et ses amis. Aussitôt arrêtés à un feu rouge, je me tourne vers elle. Mon coeur se réchauffe lorsque je vois l'immense sourire qu'elle affiche sur ses lèvres.

— Je crois que j'adorerai.

Elle se penche pour sceller mes lèvres aux siennes pendant l'espace de quelques secondes, qui suffisent à me conforter sur tous mes futurs choix. Ce baiser me donne raison à mes projets. Celui avec Ivan et ses amis, mais pas seulement. Celui, où Lucie fait partie de ma vie et pas seulement pour quelques mois ou pour quelques années comme ça, mais pour toujours.

— Et moi, je crois que toi, Lucie, associée au mot petite-amie, va devenir une habitude maintenant.

— Alors, je vais ça adorer aussi, elle conclue en serrant plus fort nos mains.

Je souris comme un idiot avant de passer le feu vert et nous diriger tout droit vers le cimetière. Je me gare près des arbres qui encerclent ce lieu de repos. Puis, une fois descendus, ma main se glisse instinctivement dans celle de Lucie. J'aime beaucoup l'idée que ce geste devienne familier et habituel. Sans un bruit, nous nous approchons de la tombe de ma mère. Lucie dépose légèrement ses lèvres sur mon épaule en me serrant fortement près d'elle.

— Je vais aller chercher les fleurs que j'ai aperçus dans la voiture. Je vous laisse seuls, elle chuchote. Prenez soin de le faire sourire Pénélope, elle rajoute en effleurant la pierre froide.

Lorsque je la vois s'éloigner, je n'ai que trois mots qui clignotent dans ma tête, en gros et en large : Je t'aime Lucie. J'aimerai les lui dire, mais il est encore un peu trop tôt pour cela. Peut-être pas trop tôt pour moi, mais pour elle.

— Bonjour maman, je commence doucement. Tu l'as vu ? Elle est formidable, tu ne trouves pas ? je ris bêtement. Lucie est ma petite-amie et c'est vrai cette fois.

Je me remémore la première fois où elle a cru que Lucie était ma copine, et je souris tristement. Ses yeux brillaient de milles feux.

— Je suis amoureux d'elle et cette fois, je crois bien ne plus avoir peur d'aimer et de me laisser aller dans une relation. Tu peux être fière de moi, pour cette fois. Je sais que tu l'es, maman. Tu me manques terriblement, tu sais. Ta voix, tes mots, tes gestes et surtout tes rires, maman. Ils étaient rares, mais qu'est-ce qu'ils étaient beaux ! je m'exclame. Ils réchauffaient mon coeur, à chaque fois que Frank avait osé le refroidir.

Je respire un bon coup, submergé par l'émotion. Mes lèvres s'ouvrent vite sur des souvenirs avec ma mère que je lui raconte encore une fois. Les minutes passent et c'est lorsque je tourne la tête et que j'adresse un geste à Lucie, qu'elle arrive avec le bouquet de tulipe dans les mains. Je la regarde monter la légère colline pour venir se blottir dans mes bras et déposer le bouquet avec moi.

Je laisse sa tête reposer sur ma poitrine, nos regards tournés vers ma mère. Je sens déjà son sourire et ses larmes de joie, inonder son visage.

— Merci d'exister, je murmure.

— Non, merci à toi, d'exister.

Nous restons encore un moment sans bouger, puis par simple automatisme, je ramène Lucie chez moi. Une fois la porte de l'appartement fermée, je l'entraîne dans ma chambre, où elle me laisse lui faire l'amour, tendrement et paresseusement. Pour la deuxième fois de la journée les mots tant aimés se coincent au bout de mes lèvres sans jamais les traverser. Je me dis que pour l'instant, je n'ai pas besoin de lui dire, parce qu'elle peut le voir. Comme l'a dit Léna, tout se joue dans le regard, et je sais que mes yeux reflètent exactement ce que je ressens pour elle.

A chaque poussées, à chaque gémissements, ces mots traversent mes pupilles. Peut-être que Lucie les voit. Peut-être que c'est parce qu'elle les voit, qu'elle ferme les yeux. A cette simple pensée, mon coeur se recroqueville.

Après avoir jouis à l'unisson, je roule sur le côté, les yeux plantés sur le plafond. Lucie gigote à côté de moi, l'air mal à l'aise, je dirais. Je fronce les sourcils, inquiet. Sans avoir pu interprété l'émotion que projette son regard, elle se redresse, en plaquant la couverture sur sa poitrine.

— Lucie...

— Il faut qu'on parle, maintenant, Samuel.

*******************************

Coucou tout le monde !! Merci d'être toujours là à me soutenir, à lire et voter pour mon histoire ! Cela me fait très plaisir, et me donne le sourire aux lèvres.

Alors dîtes moi comment vous trouvez ce chapitre ? (Je m'excuse pour le retard !!) Laissez-moi vos petits commentaires !!

J'ai des infos pour vous :

— Vous avez dû voir que j'ai publié une autre histoire Fight For Him, c'est un défi avec mes amis. Eux aussi, font une histoire, allez jeter un coup d'oeil : Les Instinctifs de Riverman85 et Le secret aux yeux d'or de Almila855.

— @Diamoniaque a fait un interview sur moi, alors n'hésitez pas à y jeter un coup d'oeil, si vous voulez apprendre à me connaître à travers l'écriture. Je la remercie, parce que c'est un moment génial et que j'avoue que c'est la première fois qu'on me propose ce genre de chose. Vraiment.

Bisous bisous mes choux !!

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