Tu m'as changée

top_im_lor tarafından

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Marie est une fille élancée qui croque la vie à pleine dents, jusqu'à la mort de son père. Sa mère ne pouvant... Daha Fazla

1. On est arrivé
2. La chambre numéro 127
3. Le café d'en-bas
4. Le soutien-gorge
5. L'invitation
6. Thomas
7. Le feu
8. Le destin
9. Marine c'est ça ?
10. Le balcon
11. Les somnifères
12. Les lundis
13. Le dilème
14. L'attirance
15. La proposition
16. Il faut qu'on parle
17. On est fait pour être ensemble
18. Je t'ai menti
19. La télé et des glaces
20. T'aurais pu me le dire
21. Changement de repères
22. "Ok"
23. La peur
24. Malentendu
25. Le pot de miel
26. La dolce vita
27. Explications
28. Bon courage !
29. Un crayon et une feuille
30. Resserrer les liens
31. Tu te souviens ?
32. "Pour ton retour"
33. Quand tu n'es pas là
34. Pas de nouvelle, bonne nouvelle ?
35. Savoir mentir
37. Acide
38. Tu ne sais pas tout
39. Tu ne sais pas ce que tu veux
40. Tu m'as changée
REMERCIMENTS
SUITE PARALLÈLE : Maxime
SUITE PARALLÈLE : Mélissa

36. Les silences

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top_im_lor tarafından

J'y étais. Devant moi, le portail du lycée paraissait encore plus impressionnant qu'auparavant, il m'intimidait, me faisait presque peur.

J'étais dans un tel état face à ce fichu bloc de ferraille car il symbolisait la délimitation, non-seulement du lycée, mais surtout d'un espace où je ne pourrais plus faire marche arrière.

Après ce portail, pas de retour possible. Après ce portail, la discussion avec Thomas serait inévitable. Et cette discussion, j'en avais autant envie que peur. J'appréhendais, je doutais de lui, mais surtout de moi. De ma réaction à ce qu'il me dirait, de ce que moi j'allais lui dire.

~~~

Ça n'avait pas manqué, je n'étais pas dans l'enceinte du lycée depuis cinq minutes que j'avais senti une main, celle de Thomas, retenir mon poignet.

J'avais cherché quelques instants dans ses yeux quelles intentions l'animaient à ce moment précis, de la colère, de l'angoisse, de l'envie, de la joie, quoi que ce soit, mais je n'avais rien perçu. Son visage semblait fermé, il n'était pour autant pas sévère, on aurait plutôt dit une personne en pleine concentration, et dont l'indifférence extérieure referme un intérieur en ébullition.

Il s'était contenté de sourire, chose que j'avais aussi faite en retour, et avait simplement déclaré que nous serions bien mieux dans un endroit plus calme. Il nous était impossible de sortir de lycée mais Thomas semblait avoir déjà réfléchi à tout cela car il emprunta rapidement un couloir que je n'avais jamais pris. Et moi, évidemment, je l'avais suivi.

Après quelques couloirs de moins en moins remplis et une enfilade d'escaliers, j'avais compris où il m'avait emmenée. Nous étions sur le toit.

~~~

La plupart des gens qualifie un silence selon sa durée. Un court silence, que l'on remarque à peine, est un silence insignifiant. Tandis qu'un long silence, lui, est étrange, il rend mal à l'aise, c'est malsain, c'est mauvais.

Je ne pense pas comme ça. Tout au long de ma courte vie, j'ai eu l'occasion de connaître un tas de silences, avec un tas de personnes, dans un tas de situations. Suffisamment pour savoir que la durée ne joue en rien sur le silence lui même.

La plupart de ceux que j'ai vécu étaient paisibles, réconfortants, car la majeure partie du temps, un silence réconforte plus que des mots, un silence multiplie la sensation d'être avec la personne avec laquelle on le partage.

Bien-sûr, personne n'est à l'abri d'un instant où l'on n'a rien à dire, que la personne en face de nous non plus, et que vous estimez que le silence à cet instant, bien qu'il soit inévitable, n'est pas bon signe.

Un des pires silences que l'on peut vivre à mon avis, c'est celui que l'on vit seul, celui-là, que ce soit en pleine après-midi dans un parc ou le soir dans notre lit, est toujours plein de mélancolie et, bien souvent aussi, de regrets.

On se repasse notre journée, notre semaine, notre année, et on regrette. On ne se rappelle pas les éclats de rires, mais on revoit en détails chaque échec, chaque chose que l'on aurait pu mieux faire. Et on regrette encore plus. Alors, enfin, on se rappelle que l'on ne peut toujours pas remonter le temps et que la meilleur façon de réparer ses erreurs est de faire mieux demain. Et on sourit, même en sachant qu'on y repensera demain, et dans une semaine, et sûrement l'année prochaine aussi.

Mais de tous les silences, le pire est celui que je vivais à ce moment. Celui qui obsède.

La vue est belle d'ici.
Pourquoi ne dit-il rien ?
Il fait beau aujourd'hui en plus.
Pourquoi ne dit-il rien ?
C'est dingue qu'on puisse accéder au toit si facilement.
Pourquoi ne dit-il rien ?
Pourquoi ne...

"Marie ?" Avait-il fini par lâcher, enfin.

"Je t'écoutes Thomas."

"J'ai beaucoup de choses à te dire mais je sais pertinemment qu'avant tout, il faut que tu saches la vérité sur ce que tu penses avoir vu avec Julie. Il n'était pas dans son élément, moi non plus d'ailleurs. Quand t'es venue, elle venait elle aussi d'arriver, elle voulait absolument me parler, tu connais Julie, l'endroit où elle se sentait le plus à l'aise pour parler, c'était ma chambre."

"Et toi tu l'as laissé faire ?"

"Je savais très bien qu'elle ne lâcherait pas l'affaire, et puis vu les circonstances.."

"Quelles circonstances ?"

Il hésita un instant avant de poursuivre. Plus incertain que jamais.

"La veille, je l'avais quittée, de manière assez brutale, elle était attachée, je ne l'ai jamais été et elle l'a mal pris. Alors forcément quand elle est revenue le lendemain pour tenter de comprendre, je l'ai laissée rentrer. Elle se comportait presque comme s'il ne s'était rien passé mais je lui ai vite fait comprendre que c'était vraiment fini."

"Alors c'était vrai ces rumeurs de rupture.."

"J'ignorais qu'il y en avait mais oui, je ne suis plus avec Julie, je ne l'ai jamais vraiment été de toute façon.."

Il m'avait l'air sincère. Il n'avait de toute façon plus aucune raison de me mentir. J'étais soulagée de savoir qu'il ne s'était rien passé avec Julie mais cela me rendait la tâche encore plus difficile. Je ne pouvais pas continuer comme ça.

"Très bien, merci de m'avoir dit la vérité"

Je n'avais trouvé que ça à dire. Je savais que je n'aurais probablement pas la force de continuer cette conversation et alors que je m'avançais vers la porte qui menait à l'intérieur de l'établissement, Thomas me rattrapa et se planta devant moi, me bloquant ainsi le passage.

"Marie, reste, je t'en prie"

"J'ai entendu ce que j'avais besoin d'entendre"

"Peut-être mais moi je n'ai pas fini !"

"Y'a rien à ajouter Thomas"

"Bien-sûr que si ! Tu ne m'a même pas laisser le temps d'expliquer pourquoi j'avais quitté Julie"

"Je m'en fous de ça !"

"Tu sais très bien que c'est faux"

Il marquait un point.

"C'est peut-être faux, mais je ne veux pas t'entendre me le dire"

Au fur et à mesure de notre échange, nous nous étions un peu plus éloignés de la porte, et étions quasiment revenus là où nous nous trouvions quelques secondes auparavant.

"Marie, si j'ai largué Julie c'est uniquement pour toi, je suis incapable de penser à quoi que ce soit d'autre. Je veux passer tout mon temps avec toi, je supporterai pas de te voir avec quelqu'un d'autre. Putain ça crève les yeux non ? Je ne veux que toi Marie, tu me rends fou et je ne demande qu'à le devenir un peu plus. Je t'en pris, dis-moi que tu ressens là même chose"

Oui. Oui, oui, oui. Évidemment que je ressentais là même chose ! Évidemment que la seule chose dont j'avais envie c'était de lui sauter au cou et de l'embrasser. Mais non. Non je ne l'avais pas fait car c'était tout le temps comme ça avec lui et que je finissais constamment pas être déçue. Il fallait que je sois forte.

"Non Thomas, je ne ressens pas la même chose. Tu vois, moi je suis pas folle de toi. Je suis complètement et bêtement amoureuse. Et c'est pas ça le problème au final. Le vrai problème c'est qu'à chaque fois que je me laisse aller et que je te fais confiance, je finis toujours par souffrir. J'ai pas envie de passer mon temps dans une montagne russe."

Je pleurais à chaudes larmes, les iris de Thomas dans les miennes.

"Je suis désolée" J'avais lâché avant de partir. Et cette fois-ci, il ne m'avait pas retenue.

~~~

J'avais réussi à m'échapper du lycée en prétextant un mal de ventre et m'étais effondrée dans mon lit.

Toute seule dans ma chambre, le silence ambiant m'étouffais. J'avais chaud, et terriblement froid. J'étais heureuse et terriblement triste. J'avais faim et terriblement soif. Je suffoquais presque.

À ce moment là, j'étais incapable de savoir si ce que je venais de faire avait été la meilleure ou la pire décision de la vie.

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