More Than Best Friends

By Neydia

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Lunely et Brian sont meilleurs amis depuis toujours et vivent dans l'enceinte de l'AtoM, une unité secrète du... More

Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 6

Chapitre 5

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By Neydia

Les jours qui suivirent je passais mes journées à l'éviter. C'était un combat quotidien, parce que nous avions les mêmes habitudes, les mêmes réflexes, les mêmes amis, nous avions les mêmes loisirs et il était mon supérieur hiérarchique au travail. Je prenais toujours deux parts à la cafétéria sans m'en rendre compte puis je la laissais à Julia pour qu'elle lui donne. C'était devenu un automatisme. Je crois que je l'énervais, car il me dévisageait à chaque fois que je passais près de lui sans m'arrêter. Ou que je faisais semblant de ne pas l'entendre. Mais en vérité, il était de plus en plus dur de rester près de lui et encore plus de ne pas l'être.

C'était comme si je me désintoxiquais d'une drogue dure. Ses mains me manquaient, sa chaleur, son rire, ses blagues... Contre toute attente sa manie de tout manger dans mon frigo et de me contredire constamment me manquait également. Je pensais à nos débats et nos fous rires. Je n'arrivais pas à croire que même son côté bordélique provoquait une absence. Et pourtant c'était bien la chose qui me rendais folle chez lui. Je devais bien l'admettre, j'étais dépendante et me sevrer faisais très mal.

-BRIAN -

Lun' m'évitait, dès que je m'approchais elle s'en allait dans la direction inverse. Quand je lui parlais elle devenait subitement sourde. Elle n'ouvrait pas lorsque je frappais à sa porte. Elle mangeait à des heures décalées juste pour ne pas me croiser et me faisait passer les parts supplémentaires qu'elle prenait par ses amies. Je détestais cette situation. Au début je l'avais laissé tranquille car je voulais lui donner du temps. Mais là j'en avais marre, j'étais déconcentré. Je faisais des erreurs, ce qui ne m'arrivais pratiquement jamais. Et je perdais des combats, ce qui était impossible. En temps normal.

J'étais à l'entrainement journalier de la Katru. Dixe était l'un de mes amis les plus proches et mon partenaire d'armes. Nous nous tournions autour cherchant le meilleur moyen de prendre la garde sur l'autre.

-Qu'est-ce qu'il se passe avec ta fiancée en ce moment ?

C'était également un imbécile fini.

-Elle n'est pas ma fiancée, assenai-je en écartant la main qu'il avait essayé de poser

-Si tu le dis, plaisantait-il, pourquoi ta siamoise te fuit alors ?

Je réussis à attraper son bras, le tira vers moi pour lui faire perdre son point d'ancrage et le fit voltiger de l'autre côté de ma jambe tendue. Il chuta bruyamment, mais se releva en un clin d'œil.

- Ta gueule Dixe, répondit-je d'une voix froide, je ne te parle pas de Lola moi

-Elle t'en veut ? évitait-il

Il saisit mon épaule. Je me dégageai.

-Je n'en sais rien, avouai-je, moi-même perdu dans cette situation

-Elle nous regarde

Je tournai la tête et croisai effectivement ses yeux inquisiteurs. Mais cette seconde d'inattention me coutai cher. Il me saisit et me fit basculer sur sa hanche tête la première. Je sus réagir vite et amorça une chute contrôlée, je roulai et me retrouva sur mes pieds. Je tournai encore une fois ma tête et elle m'envoya un regard furibond avant de lever les yeux au ciel et de partir.

***

Lors d'un des entraînements obligatoires pour tout le monde, je m'arrangeai enfin pour me retrouver en face de Lun'. Je n'eus pas le temps d'ouvrir la bouche qu'elle m'attaqua comme une tigresse. J'esquivai un coup de pied qui aurait pu décrocher ma tête et enchaîna en balayant ses jambes. Elle se rattrapa de justesse, me frappa sous les genoux tout en me déséquilibrant de tout son poids sur mes épaules. Je tombai en l'entrainant avec moi et la retourna dès que son corps eu toucher le sol. Je bloquai ses bras et ses jambes avant de lui parler.

-Lun' dis-moi ce qui...

Elle dégagea rapidement une de ses mains, la passait entre nos deux corps et retournai le haut de son torse. Tel une anguille, ses jambes suivirent le reste de son corps avec une puissance étonnante. Elle sortit de mon emprise.

-Laisse-moi Ban', dit-elle essoufflée

Elle s'en alla.

J'étais ailleurs et ça faisait deux jours que ce manège continuait. Autant dire que pour elle et moi, c'était une éternité. Un record même. Habituellement quelques heures suffisaient à nous réconcilier. Une demi-journée tout au plus. Et même dans ce cas, les jours qui suivirent, nous avions passé une semaine à être collé l'un à l'autre. Et c'était beaucoup dire, parce que je passais le plus clair de mon temps avec elle, si ce n'était tout mon temps.

Je la connaissais par cœur, je savais qu'elle déglutissait très subtilement et que sa voix montait dans les aigu dès qu'elle mentait. J'étais certain que son film préféré était un film romantique alors qu'elle voulait me faire croire qu'elle détestait ça. Qu'elle mettait toujours deux sucres et demi dans son café au lait et qu'elle détestait le café pur. C'était une maniaque presque obsessionnelle, mais elle adorait que je la rendes dingue avec mon bazar. Elle n'avait pas confiance en elle alors qu'elle était sublime. Lorsqu'elle parlait de sa mère, dont elle conservait pourtant que de brefs souvenirs, ses yeux brillaient un petit peu. Et que malgré qu'elle soit la personne la plus forte que je n'ai jamais rencontré, elle avait un cœur en or. Elle adorait les enfants. J'avais un dictionnaire entier d'anecdotes sur elle. Et j'en avais marre que ma meilleure amie m'évite, surtout quand je n'en connaissais pas les raisons. Pourquoi agissait-elle ainsi ? Elle savait qu'elle pouvait tout me dire.

Je ne profitais jamais de mon pouvoir hiérarchique sur elle mais elle ne me laissait pas le choix.

-LUNELY -

Lorsque l'interphone sonna pour me dire qu'un de mes supérieurs voulait me voir je savais que c'était Ban'. Je cherchai par tous les moyens à l'éviter mais, je ne pouvais pas y arriver éternellement. Pas au travail. Habituellement il me traitait surtout comme son égale, il ne m'avait encore jamais « convoqué ». Tous mes collègues furent choqués, beaucoup trop à mon goût. Je trouvais que leurs réactions étaient exagérées. Julia me serra le bras en signe de soutien avant que j'y aille.

Quand j'arrivai dans son bureau, je restai devant la porte, figée.

-Ferme la porte, m'intima-t-il appuyer contre son bureau les bras croisés.

Ça commençait mal mais je fis ce qu'il me dit.

-J'ai terminé les analyses, il faut juste que je finisse de rédiger. Elles seront sur ton bureau dans une heure

J'essayais de mettre le plus de formalité entre nous.

-Je m'en tape de tes analyses, sa voix était chargée comme s'il se retenait à peine de ne pas tout casser

Et je me dis mentalement que j'avais de la chance qu'il ne mette pas toute sa force lorsqu'il se battait contre moi.

-Dans ce cas j'ai du travail à faire, je me retournai pour saisir la poignée

Il bougea si vite que je n'eus pas le temps de m'en apercevoir. Il verrouilla la porte et me plaqua contre celle-ci, les deux mains de chaque côté de ma tête.

-Je ne crois pas, arrête de faire ça, arrête de me rejeter, criait-il

-Mais tu ne comprends pas que je le dois, lâchais-je d'une voix sourde, tu t'es engagé dans la Katru et ne vas pas revenir. Plus de 53 % des jeunes recrues ne reviennent pas, les chiffres sont clairs. Et tu sais que je crois aux chiffres. Tu vas mourir et je ne te dis pas ça pour te dissuader, mais parce que c'est ce qui va se passer ! Tu perds même des combats maintenant et ça m'exaspère. Tu penses une seconde qu'ils vont te laisser une chance là-bas si tu es à terre ? Non !

Ses mâchoires se contractèrent, signe de son énervement, mais je continuais.

-Tu vas me laisser seule contre le monde et je ne veux pas te perdre comme cela, alors je prends les devants sinon ça va m'achever. Les choses ont...

J'allais lui révéler que les choses avaient changé pour moi, parce que j'étais amoureuse de lui. Mais je me ravisai, ça n'aurait servi à rien.

-Les choses ont quoi ? Me pressa-t-il d'un ton sec

-Rien, dit-je aussi buté que lui

Ses yeux me scrutèrent puis s'attendrirent.

-Je ne compte pas mourir, Lun', il devint plus doux, et toi et moi savons que tu peux tout encaisser

-Tu n'en sais rien, je supporte à peine quand tu te fais prendre des coups de fouet

Le règlement de notre établissement était très strict et il était impossible de ne pas avoir goûté une fois au fouet. En l'occurrence Ban' était une vraie tête brulée et la plupart du temps en plus de se prendre les conséquences de ses bêtises, il prenait aussi celles des miennes contre ma volonté. Nous étions tous forcés de voir cet horrible spectacle et il fallait toujours deux gardes pour me retenir d'aller trucidé le tortionnaire.

Après ce calvaire, on déposait Ban' à l'infirmerie et je prenais soin de lui. Je le calmais, le soignais et je passais des jours sans dormir. Ces souvenirs étaient parmi les douloureux dont je me souvenais. Pire encore que ceux où je recevais ces coups de fouet moi-même, parce que le voir souffrir était tout bonnement encore pire que de souffrir moi-même. C'était insupportable. Tout comme le fait qu'il s'engage dans la KatrU - une organisation qui donnait des missions dont très peu revenait - m'était insurmontable.

-Tu devras le surmonter parce que je pars dans quatre jours, me révéla-t-il

Sans rien contrôlé ou peut-être que j'avais passé trop de temps à le faire, je me jetais à son cou, en le serrant contre moi le plus fort possible. Toute ma colère s'était envolée. Et il resserra mon étreinte à m'en faire presque mal. Je pleurais à chaude larmes contre lui, il me caressa les cheveux. Mes bras s'accrochaient à son dos, à ses épaules tendues sur lesquelles je pouvais toujours compter. Et qui ne seraient bientôt plus là.

-BRIAN -

Elle fondit en larmes dans mes bras et cela me glaça le sang. Elle ne pleurait pas beaucoup. Je pouvais compter sur les doigts de mes mains les fois où je l'avais vu pleurer. Lunely était l'une des personnes les plus forte que je connaissais et sentir ses larmes me déchirais le cœur. Savoir que ses larmes étaient pour moi m'atteignaient encore plus. Mais que pouvais-je faire, tout abandonner ? Rien que le fait d'y penser prouvait que je tenais bien plus à elle que je ne devrais. La KatrU était mon rêve, celui pour lequel je m'étais entrainé toute ma vie. Je voulais protéger la population et mettre ceux qui le méritaient dans de vraies prisons. Les nôtres. Et pourtant je me demandais comment est-ce que j'allais faire quand je ne la verrais pas tous les jours, que je n'entendrais plus sa voix, sentirais son odeur. En fait je me voilais la face et préférais ne pas y penser.

Pendant les quatre derniers jours Lun' ne me lâchait pas d'un pouce, elle me suivait partout. Je pense qu'elle aurait même dormi avec moi si ce n'était pas interdis. Et pour dire vrai, ça ne me dérangeait pas en fait j'aimais ça, beaucoup trop. Et la chute n'en serait que plus soudaine.

Le jour du départ était enfin arrivé.

-

N'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez et de voter si vous appréciez 😉

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