-Allô ?
-ALLEGRA ! s'exclama la voix de Medellín au bout du fil, et Allegra enfonça sa tête dans son oreiller.
Elle ne savait pas quelle heure il était, mais elle était fatiguée, et elle n'était certainement pas d'attaque à écouter les hurlements de sa meilleure amie dans cet état.
-Salut, Med.
-Comment ça, « salut, Med », sans sel ni poivre ? T'es vraiment une amie indigne, Allegra !
-Qui est-ce qui crie dans tes oreilles comme ça ? demanda Rafael en se frottant les yeux, et évidemment, sa question ne passa pas inaperçu à l'autre bout du fil.
-Oh mon Dieu, est-ce que c'est ton brésilien qui a parlé ? T'as dormi avec lui ? Enfin, dormi, ahaha—
-Tu parles trop, Medellín, soupira Allegra, et Rafael éclata de rire.
-Hey, je ne vous permets pas de vous payer ma tête, tous les deux. Bon, comme il est à côté, je suppose que tu ne vas rien vouloir me raconter, hein ? Quand est-ce que je peux te rappeler pour que tu me racontes ? Puis d'ailleurs, si je n'avais pas appelé, tu ne l'aurais jamais fait, ça fait une semaine demain que vous êtes partis, et jamais tu ne cherches à me joindre, je—
-C'est pas vrai, je t'ai appelé une fois, tu n'as pas répondu.
-Merci pour l'effort, Allegra, j'apprécie vraiment. C'est quoi ton excuse suivante, le décalage horaire ?
-Mmh. Je veux vous laisser profiter de vos vacances sans penser à Andy ou à moi.
-Ça fait vraiment du bien d'être ici, avoua Medellín. J'ai l'impression que son absence me pèse moins sur les épaules.
-Je suis contente de l'entendre, Allegra sourit, les yeux toujours fermés. Vous rentrez demain à Barcelone ?
-Dimanche, corrigea Medellín. Je veux pas rentrer, Alle.
-Alors reste, qu'est-ce qui t'en empêche ? Prends une semaine de vacances en plus, tu le mérites. Je serais là quand tu rentreras la semaine d'après et on fera notre brunch du dimanche.
-Tu vas ramener ton brésilien ?
-Il s'appelle Rafael, Med.
-Tu vas ramener Rafael ?
Allegra soupira avant de regarder le principal intéressé, qui la fixait avec les sourcils froncés depuis qu'il avait entendu son prénom sortir de la bouche de la journaliste.
-Tu veux bien venir bruncher avec ma meilleure amie et moi le lendemain de notre retour à Barcelone ? elle l'interrogea.
-Mmh, bien sûr, il répondit avant de se lever.
-Dis-lui merci mille fois de ma part ! s'exclama Medellín, toute excitée. Je te rappelle dans la semaine, j'espère que tu auras pécho d'ici là, je ne te laisse pas rentrer pour le brunch si Allegrael n'existe toujours pas.
-C'est ça, bisous, Med ! elle répondit avant de raccrocher et de balancer son téléphone à la place de Rafael—qui heureusement, n'était plus sur le lit—avant d'enfoncer sa tête dans son oreiller.
-Elle a beaucoup d'énergie dès le matin, remarqua Rafael en rigolant.
-Elle est comme ça tout le temps. Et comme elle nous ship, c'est encore pire quand elle parle de toi et moi.
Rafael soupira avant de s'asseoir à côté du téléphone de l'Espagnole.
-Je sais qu'il est écrit dans le contrat que tu ne dois en parler à personne, mais...c'est ta meilleure amie et si tu veux lui en parler, je ne serai pas celui qui t'en empêchera.
Allegra se redressa avant de secouer la tête.
-Son mari est parti en mission pour la première fois depuis qu'ils sont ensemble et c'est très difficile pour elle et ses enfants. La seule chose qui l'occupe, en ce moment, c'est notre histoire à toi et moi, alors c'est peut-être stupide, mais je ne veux pas lui avouer que sa seule distraction est en fait un mensonge.
-C'est pas stupide, je comprends. Et je jouerai la comédie quand il le faudra.
-Merci, Raf, sourit Allegra. Elle va t'adorer.
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allegragonzales dernier jour à Naxos 😣
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-Dernier jour à Naxos, journée plage oblige, sourit Dani une fois le petit—grand—groupe réunit devant l'hôtel. Personne ne contredit le brésilien, probablement parce que tout le monde voulait profiter de la mer une dernière fois avant de rejoindre Athènes en avion le lendemain.
Allegra et Samuel furent les seules à être assez motivés pour suivre Dani dans l'eau, ce matin-là, ce qui ne dérangeait pas tant que ça l'Espagnole. Même si Dani avait surtout passé la semaine à traîner avec la « team couple », Allegra s'entendait bien avec lui. Quant à Samuel, elle avait passé assez de temps avec lui pour savoir que c'était presque autant un numéro que Dani. Elle était bien entourée, ce matin, et elle était sûre et certaine qu'elle allait bien rigoler.
-Regardezzz, ils font de la banane de mer, moi aussi, je veux en faire ! s'exclama Dani en montrant du doigt comme un enfant un groupe sur une banane géante.
-Pourquoi je sens que c'est une mauvaise idée ? demanda Allegra, et Samuel hocha la tête.
-C'est une très mauvaise idée. C'est pour ça que ça va être su-per-drôle.
Et c'est comme ça que, une vingtaine de minutes plus tard, Allegra se retrouva sur une banane de mer, Samuel devant elle, Rafael derrière elle.
-Arrête de m'éclabousser ! s'exclama ce dernier, et Allegra mit presque une minute pour comprendre que c'est à elle qu'il parlait.
-Tu plaisantes ? Je ne fais absolument rien à part attendre que Samuel nous fasse avancer.
-Je ne fais avancer personne, moi, j'attends que les vagues s'en chargent.
-Non mais les gars, vous réalisez qu'on est sur une banane, je veux dire, une banane quoi ! lança Rafael avant d'éclater de rire tout seul.
-Je t'avais dit que c'était pas une bonne idée de le prendre dans notre équipe, Samuel, soupira Allegra en français.
-C'était lui ou Neymar, on était foutu dans tous les cas, remarqua Marc, qui était derrière Rafael.
-Non mais arrêtez de parler une langue que je comprends pas ! râla ce dernier. Faites-nous avancer, sinon l'autre équipe va gagner.
En effet, l'autre banane, sur laquelle étaient Dani, Joana, Sergi, Coral et Neymar, était légèrement devant eux. Oui, parce qu'ils avaient décidé de faire la course.
Et, sans aucune surprise, c'était une idée des brésiliens.
-On a qu'à faire comme si nos pieds étaient des rames, proposa Rafael, et Allegra ne savait même pas si elle devait éclater de rire ou pas.
-C'est une idée complètement conne, lança Samuel. Du coup, je propose qu'on essaie.
Finalement, cette idée était plutôt efficace, puisqu'ils dépassèrent l'autre groupe en quelques secondes, et arrivèrent à la ligne d'arrivée en hurlant qu'ils étaient les meilleurs.
-Vous avez triché ! fut la première chose que leur lança Coral une fois de retour sur le sable, et après un débat animé de quelques minutes, ils furent bien obligé d'admettre leur défaite.
C'est donc sur leurs serviettes qu'ils passèrent le reste de la journée, et après trois défaites fracassantes au Uno, Allegra décida d'abandonner le jeu.
-Mauvaise perdante, chuchota Marc, qui était sur son téléphone depuis le début.
-Tu ne jouais même pas alors chut, elle répondit.
-Si ça peut te remonter le moral, mon enquête pour savoir quelle équipe tu supportes est au point mort.
-Vraiment ? elle haussa un sourcil, et Marc hocha la tête.
-J'ai épluché tous tes réseaux sociaux, il montra son téléphone du menton, et rien à faire. Tu ne laisses vraiment aucune trace.
-Stalker, elle souffla. Tu ne trouveras jamais, si j'étais toi, j'admettrais ma défaite dès maintenant.
-Je ne baisse pas les bras aussi vite. Dommage pour toi.
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-Dis Allegra, tu te souviens quand j'ai dit que je laissais tomber le fait que tu plaisais à Marc ? demanda Rafael pendant qu'ils faisaient leur valise, et celle-ci abandonna sa valise pour fusiller le brésilien du regard.
-Ça ne fait même pas 24h.
-Je veux juste faire une remarque. Une toute petite.
-Merde, Rafael, pourquoi tu—
-Mais Allegra, il laisse des indices dans toutes ses phrases ! Sérieusement, écoute ses phrases. Avec attention. Il y a des double-sens tout le temps. C'est tout ce que j'ai à dire. J'en parle plus.
-Bien. Maintenant on va parler d'un couple qui va réellement avoir lieu : toi et moi.
-J'espère que t'as jamais sorti cette phrase comme phrase d'accroche pour pécho, parce que c'est vraiment pas ça.
-Concentre-toi ! elle lui frappa le bras.
-C'est bon, c'est bon, je suis concentré. Toi et moi. Nous.
-Il faut qu'on s'embrasse.
-Ok, Rafael haussa les épaules avant d'approcher son visage de celui d'Allegra, qui recula.
-La phrase n'était pas finie. Il faut qu'on s'embrasse en public. Devant tes amis.
-Petit un, ce ne sont pas « mes amis », ce sont aussi les tiens maintenant. Petit deux, il faut qu'on s'entraîne avant.
-Bien sûr que non, il faut que ça ait l'air d'un vrai premier baiser.
-J'y crois pas, t'as peur de m'embrasser, sourit Rafael, et Allegra fronça les sourcils.
-Quoi ? Non. C'est juste que c'est bizarre. Moins on le fait, mieux c'est. Donc, embrasse-moi par surprise. Non, tu me préviens et tu m'embrasses directement, comme ça je suis au courant mais je n'ai pas le temps d'y réfléchir.
Rafael hocha la tête.
-D'accord. T'es sûre que tu veux faire ça devant Marc ?
-Va te faire voir, Rafael. C'est pas Marc qui m'inquiète, c'est Neymar.
-T'en fais pas pour lui, il agira comme s'il nous shipait, comme toujours.
Allegra hocha la tête. Parce que même si elle faisait cette histoire de beard pour aider Rafinha, et qu'elle venait bien l'admettre, elle trouvait ça drôle, elle ne pouvait s'empêcher de se sentir coupable.