Journal d'une détraquée...

By EmyaBh

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Un peu de moi, mon ancien moi... Peut-être pas tout, mais un aperçu de mon passé, mon passé de détraquée... U... More

L'art de la manipulation.
Stratégie...
Les pensées...
Une famille brisée...
Pour un sourire
Une journée à la mer... Ou mon orgueil imaginaire.
La Mort...
MAMAN...
L'instinct...
Le déclic.
La suite #1: Conditionnée...
La suite #2: Foutue étincelle de Vie.
Un voyage déterminant
LONDRES...
Etape 1: LA RAGE...
Etape 3: Confrontation.
MON NOM.
Cauchemars et Lumière.
LE PARDON
Lettre à la petite Myriam
Ma soeur, mon Âme soeur... Lettre à Dalila.
J'écris Ton Nom, LIBERTE.

Etape 2: Le Trou Noir...

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By EmyaBh


Un an après "ma sortie officielle" de la secte...

Papa en est sorti... ENFIN.

Maintenant, je peux relâcher la pression...

Et m'écrouler.

Toute cette énergie dépensée à "le sauver".

Comme nous avons bataillé avec Maman !

Mais je suis allée au-dessus de mes forces. 

Maintenant j'ai besoin de m'effondrer et pleurer...

Pleurer ma soeur perdue, mes années perdues...

Pleurer toute cette souffrance...

***

Le trou noir... On l'appelle aussi dépression...

A mon sens le mot est faible... Parfois les gens ne s'imaginent pas vraiment ce qu'est une dépression... Peut-on seulement leur en vouloir ? La réponse est non, bien sur que non.

Mais il est difficile de se sentir seul(e) et incompris(e).

Souvent on pense que ce n'est qu'une question de volonté... Si seulement... Ou encore que dépressif = égocentrique... La dépression n'est pas une petite déprime passagère en raison de caprices non assouvis... Non c'est quelque chose de bien plus profond... Bien plus sombre aussi... Un gouffre dans lequel vous tombez de jour en jour jusqu'à toucher le fond...

Et une fois au fond que se passe-t-il?

Ca dépend... Ca dépend de qui vous êtes, du pourquoi vous y êtes, mais aussi du fait de recevoir de l'aide et d'accepter cette aide...

Du moins, c'est mon humble avis...

Mais une chose est sure, c'est que la remontée est toujours possible et qu'elle peut même être spectaculaire.


Mon trou noir...

J'écrivais qu'une fois sortie de la secte j'aurais du retrouver ma liberté... J'aurais pu... Mais ce n'est pas ainsi que ça s'est passé...

Bien au contraire...

J'étais prisonnière d'un passé que je n'arrivais pas à accepter...

Comment toute cette histoire avait pu m'arriver ?

Pourquoi mes parents ne l'avaient pas empêché ? Après tout c'était bien leur rôle de me protéger, non ?

Même si je savais bien qu'ils étaient tous deux victimes, de façon différente certes, Maman brisée et Papa subjugué ignorant tout de ce qu'on subissait, quelque part je leur en voulais... Je leur en voulais de n'avoir pas su me protéger, nous protéger...

Comment allais-je pouvoir à nouveau leur faire confiance ? Eux qui m'avaient tant donné mais qui avaient aussi permis à cet être de détruire ma vie...

Comment faire lorsqu'on perd tous ses repères ?

Sur qui compter ?

Le Créateur ? Non même pas, puisque je me sentais condamnée... L'oncle m'ayant complétement détraqué, tout en se servant de ma foi en Dieu, j'assimilais ce Dieu à la peur, la terreur, la colère et le châtiment...

Alors vers qui se tourner ?

PERSONNE, JE N'AVAIS PLUS PERSONNE.

Mon mari était dépassé, quant à mes filles... Et bien ce n'était tout simplement pas leur rôle...

Mes parents ayant leurs propres soucis à gérer... Sans compter que je leur en voulais... pas vraiment consciemment, ni même volontairement, mais tout de même...

Et impossible de m'en remettre au Créateur, puisque j'étais fâché envers ce qu'IL m'avait infligé... Du moins c'est ainsi que je le concevais...

J'estimais en avoir assez fait pour devoir faire un pas de plus vers LUI... Non, c'était à son tour de venir vers moi. (quelle arrogance n'est-ce pas ? )

Je ne voulais plus de LUI dans ma vie, j'estimais que j'avais assez subi par SA faute...

Oh je croyais toujours en LUI, mais j'étais en quelque sorte fâchée avec LUI, pour ne pas dire carrément en froid.

Alors j'attendais... J'attendais...  Je ne sais pas... Un miracle peut-être ?

Mais je sais que j'attendais... Et je LUI disais "Dieu j'en ai assez fait,et surtout j'ai accepté beaucoup de choses pour TOI, jusqu'à me faire frapper soi disant en TON nom, ce qui prouve bien que je T'aimais non ? Alors maintenant, ça suffit, j'ai fais ma part, à TON tour de faire quelque chose pour moi, à TON tour de me prouver que tu aimes TES créatures dont moi !!"


Quelle ingrate!!

Comme si c'était LUI qui m'avait infligé tout ça...

Non, ce n'était pas LUI mais bien une de SES créatures, qui prétendait de plus agir pour LUI voire en SON nom,  donc pour moi ça revenait au même...

Après tout, c'est LUI qui avait mis "l'oncle" sur mon chemin...

Et donc je me suis figée je ne voulais plus avancer, tout ce que je pouvais faire était rester là et attendre une sorte de miracle...

Et donc pendant tout ce temps ?

J'ai fais semblant de vivre... Je voulais m'en sortir et donc j'ai donné l'illusion que je vivais quand en fait je survivais à peine...

Mais les moments où j'étais seule chez moi, juste entourée de mon mari, de mes enfants, étaient des moments où il m'était impossible de cacher l'état dans lequel j'étais...

Je pouvais bien faire semblant quelques heures, voire quelques jours devant mes proches... Mais une fois rentrée chez moi, le masque tombait...

Même si autour de moi, certains savaient que j'étais loin d'être en bon état, je pense que peu s'imaginent à quel point je suis tombée bas...

Et je ne leur en veux pas... Ou peut-être devrais-je dire je ne leur en veux plus...

Après tout, j'ai fais tout ce que je pouvais pour cacher mon état...

JE voulais surtout éviter que tous sachent que je devenais en fait une sorte de "cas psychiatrique".

"Bonne à enfermer".

Voilà ce que je me disais.

Et bien sur ça me faisait flipper, car même au fond du trou, ma priorité restait mes filles...

Je voulais m'en sortir, si ce n'était pour moi, au moins pour elles...

Elles méritaient mieux que ça.

Mieux qu'une mère complètement névrosée, dévorée par l'anxiété, doublée d'une hypocondriaque, en proie constamment à la terreur d'une catastrophe imminente...

Alors de temps en temps, je parvenais à prendre sur moi, et je sortais avec elles, pour elles, car dehors c'était non pas plus facile, mais en tout cas je m'obligeais à faire semblant... Histoire de "paraître normale"...

Je partais en vacances, en week-end, en sorties...  Tout en y étant pas vraiment...

Je me débrouillais pour donner l'illusion d'être une personne "normale"...

Mais une fois chez moi... Il m'était tout bonnement impossible de simuler plus longtemps...

La terreur, l'angoisse, l'anxiété, la peur, la détresse, le désespoir... Tout ça me revenait en pleine face.

Et plus je luttais, plus ces émotions s'intensifiaient.

Parfois je me réfugiais dans le sommeil, une des rares choses qui me permettaiant d'oublier ma détresse... Alors je dormais... Matin, après-midi, soir et nuit...

Parfois au contraire, la terreur devenait plus qu'intense, et il m'était alors impossible de dormir... Alors j'attendais, apeurée, une catastrophe, je ne sais laquelle, recroquevillée au fond de mon lit persuadée de l'imminence d'un malheur...

Et souvent je restais là, perdue en silence, le regard dans le vague..

D'autres fois je tentais d'anésthésier ma souffrance en prenant des douches bouillantes ou au contraire glacées ... Comme si la douleur physique prendrait le dessus sur ma folie...

Quelques fois  j'avais un élan d'espoir et je me relevais... Pour ensuite mieux m'écrouler...

Jamais je ne pensais que j'en sortirais même si je l'espérais ...

J'avais surtout constamment besoin d'etre rassurée...

Je ne sais pas si personne n'a trouvé les mots ou si je n'ai pas su écouter...

Toujours est-il que toutes mes crises de névroses d'hypocondriaques étaient des appels à l'aide...

Seule une personne a su me rassurer... "Une toute petite personne."

Mais tellement grande déjà.

Ma Sissi, ma petite Sirine, pas même encore 10ans à l'époque et pourtant si forte.

-"Mami comme elle m'appelle, ne t'inquiétes pas, t'est pas malade, t'es juste fatiguée et stressée."

Ce qu'elle a pu me le répéter avec toute la tendresse du monde dans ses petites mains qui caressaient mon visage et tant d'amour dans son regard qui me couvait...

A peine rentrée de l'école, elle s'empressait de venir me rassurer...

Je n'oublie pas ma Lamia, qui un peu plus grande alors, a géré autrement... Comme elle pouvait... Elle s'est occupée de sa petite soeur lorsque je n'étais plus qu'une épave qui sortait à peine de son lit...

Au fil des mois, je m'intimais que ça ne pouvait plus durer, que je ne pouvais plus infliger ça à ma famille.

Alors je me suis relevée et ai repris un semblant de vie.

Même si j'étais toujours aussi flippée, aussi détraquée...

Persuadée à tout instant qu'une catastrophe imminente allait me tomber dessus...

Je ne savais plus qui j'étais, ni où j'allais...

Je me contentais de survivre et de faire bonne figure quand il le fallait...

Et c'était déjà pas mal.

Malgré tout, ça ma aidé de faire semblant, car je me suis peu à peu, raccrochée à des choses que j'aimais... Des choses futiles certes, mais au moins je reprenais goût à la vie, du moins je souhaitais y reprendre goût.

En avançant dans le temps, je me suis rendue compte que même si j'étais toujours dans ce trou noir, je n'étais plus au fond.

Et c'était déjà une grande avancée.

Parfois toucher le fond est la seule solution.

C'est ce qui nous permet ensuite de mieux remonter.

Parfois. Et Dieu merci, ce fut le cas pour moi.

Je savais que plus jamais, je ne voudrais retomber aussi bas.

Et c'était déjà un grand pas.

***

Même à terre, toujours se relever.

Toujours avancer, même en rampant.

Tout ce qui ne te tues pas, te rends plus fort. Peut-être pas tout de suite certes... Mais toute épreuve, tôt ou tard, fait grandir.

***

Dans ces moments sombres, la seule chose qui peut aider est l'espoir.

L'espoir qu'un jour tout ira mieux.

Les "il faut", les "tu dois" ,  les "tu n'as qu'à..."  ou les "tu devrais" ne sont d'aucune utilité...

Ni les "ça va te changer les idées..."

Rien ne peut nous changer les idées quand nous sommes dans cet état d'immense détresse.

Soit on s'abrutit de cachets...

Soit on endure en espérant voir un jour le bout du tunnel.

Et si on espère... Tôt ou tard la lumière reviendra... voire apparaîtra.

On dit que tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir... L'inverse est aussi vrai.

Tant qu'il y a de l'espoir, il y a de La Vie.

Toujours croire en soi.

Rien n'est facile mais tout en vaut la peine.

Alors répandez tant que vous le pouvez l'amour, la paix mais aussi et surtout: l'Espoir.

Peace, Love & Hope, Emya.

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