18 mai 2010
- C'est de ma faute, déclara Juliet à son psychologue. Ils ont dit que non et vous direz la même chose. Mais c'est de ma faute si mes parents ont divorcés. Si vous ouvrez l'album bleu qui se trouve dans le deuxième tirroir en partant du bas de la commode de ma mère et que vous l'ouvrez à la première page, vous trouverez une photo de deux jeunes aldutes souriant sincèrement. Et si vous ouvrez l'album rouge à la première page, vous tomberez sur un cliché rassemblant trois personnes. Moi, papa et maman. Ils sourient dessus. Mais c'est pas pareil qu'avant. C'est pas un sourire éclatant. Maman a des kilos en plus à cause de sa grossesse, de moi quoi. Et papa a des cernes parce que c'est lui qui me berce quand je me lève dans la nuit. Et si ils ont commencé à se disputer, c'est à propos de ma greffe. À propos de mes organes. À propos de moi. Alors s'il vous plaît, ne dîtes pas que ce n'est pas de ma faute.
30 août 2010
- Tout va bien se passer, mon amour, d'accord? Je serais là, tout le temps de l'opération. Pas dans la salle mais dans une cabine au dessus, tu vois? Bon, je vomirai certainement mes boyaux au voyant les tiens mais tant pis. Ça vaut le coup. Largement, même. Quand l'anesthésie ne fera plus effet, tu te réveilleras. Et tu sais ce que tu verras? Moi. Parce que comme je t'ai dit, je serai toujours là, je te lâcherai pas. Et..
- Est ce qu'on s'aimera, Zayn? le coupa brutalement Juliet.
- Bien sûr qu' on s'aimera. Comme aucun couple ne s'est jamais aimé, comme aucun couple ne s'aimera jamais. Comme seuls Juliet James et Zayn Malik peuvent s'aimer.
- Je veux dire dans quelques années?
- Je sais ce que tu veux dire, bébé. Alors je répète: bien sûr. Parce qu'on est Juliet et Zayn, qu'on a jamais aimé quelqu'un comme on s'aime et qu'on ne cesse jamais d'aimer son premier amour.
***
Sérénité. C'est ce que dégageaient chaque pore de la peau de Juliet. Léger soucis, les avait-on informés, lui, Kayla, Cameron, Josh et Ashley, quelques heures plus tôt. Son corps fait un rejet, il fait le difficile, avait plaisanté le chirurgien.
En observant le corps inanimé- par le coma dans lequel il était plongé- de sa petite-amie, Zayn avait l'impression qu'elle ne ressentait rien, que tout allait bien alors que lui était submergé par l'angoisse et sentait, qu'à tout moment, il pouvait s'effondrer de douleur. Il s'approcha un peu plus du lit d'hôpital, jusqu'à ce que sa hanche soit contre le bassin de Juliet.
- Je veux pas que tu t'en ailles, commença-t-il. Je sais très bien ce qui va se passer après. Je vais commencer par oublier les traits de ton visage, ces traits si délicats, si... toi. Ensuite, ce sera ta voix, Juliet. Elle deviendra de moins en moins reconnaissable pour moi. Et je veux pas. Ta voix, c'est tout pour moi. Elle me fait rire, me fait pleurer, me fait des fois du bien, des fois du mal. Elle me berce et m'accompagne. Elle m'aide quand tout va de travers. Ta voix. C'est tout pour moi. Juliet.. j'ai tellement peur de t'oublier. Tu m'as offert ton coeur et ton amour.. et moi.. je vais t'oublier. Tout va s'effacer. Ça me donne envie de vomir, de pleurer, de tout envoyer valser. Ouvres les yeux, ma jolie. On va te trouver un autre rein, un joli rein qui va te faire du bien. Mais pour ça, faut que t'ouvres les yeux. Je t'en supplie Juliet, ne me laisse pas. Ça va être tellement dur sans toi. J'ai peur, Juliet. Je suis tétanisé. Me quittes, s'il te plaît. J'y arriverai pas sans toi, mon amour. Je finirai par t'oublier, par oublier tout ce qui faisait qu'on était Juliet et Zayn, tout ce qui faisait qu'on allait ensemble. Tout ce qui faisait qu'on était heureux et amoureux. Je veux pas oublier, ça. C'était unique, c'était magique. C'était nous.
17 décembre 2009
- Zayn c'est.. Zayn. Grand, maigre, bronzé. Brun, sexy, musclé. Sûr de lui mais tellement timide. Franc. Peut-être un peu trop. On a d'ailleurs failli ne pas finir ensemble à cause de ça.
03 mars 2008
En sortant de sa dernière heure de cours, Juliet se dirigea rapidement vers la sortie du lycée. Écouteurs enfoncés dans les oreilles, elle passa les immenses portes et s'engouffra dehors. Une marrée d'élève se pressait autour d'elle pour rejoindre les bus ou leur véhicule. Juliet se hissa sur la pointe de ses pieds et jeta un regard autour d'elle, cherchant Zayn. Ne l'apercevant pas, elle se dirigea vers son bus, la tête basse.
Dès que la sonnerie avait retentit, Zayn s'était précipité hors de sa salle de classe et s'était dirigé vers la salle de Juliet. Dans sa course, il bouscula de nombreux élèves sans prendre la peine de s'excuser. Zayn arriva devant une salle d'histoire vide. Comprenant qu'il arrivait trop tard, il tourna les talons et accéléra. Lorsqu'il déboula dans le hall, il cru apercevoir une petite brune avec un pull vert se diriger vers les bus. Il accéléra une fois de plus et arriva dehors. Il la chercha des yeux mais le nombre incalculable de lycéens et rendait sa vue difficile. L'adolescent lâcha un long soupir. Il s'en voulait tellement de l'avoir vexée. Sale crétin, s'insulta t-il. Vous ne sortez même pas ensemble que tu la perd déjà.
Avec hâte, Zayn se dirigea vers les arrêts de bus. Lorsqu'un d'entre eux démarra, il se mit à courrir. Arrivé à la hauteur du premier bus, le brun tapa à la porte. Le chauffeur lui ouvrit et Zayn monta dans le véhicule. Il se mit à chercher Juliet des yeux alors que le chauffeur remettait le contact.
- Ouvrez moi! lança l'adolescent.
En lâchant un juron, le chauffeur s'exécuta.
Zayn se jeta dehors et aperçut deux bus démarrer. Il se précipita vers eux et se mit devant le premier. Les pneus du véhicule crissèrent sous le coup de frein brusque du chauffeur. Celui-ci ouvrit sa porte.
- Ça va pas ou quoi, mon garçon ?
Sans répondre, Zayn gravit seulement les deux premières marches. Il jeta un regard circulaire aux adolescents présents et l'aperçut finalement. Rangée gauche, sizième rang. La tête appuyée contre la vitre, elle fermait les yeux.
- Juliet, hurla Zayn.
Son cri fit sursauter la moitié des adolescents qui se tournèrent vers la petite brune.
- Tu t'installes ou quoi, petit ?
- Juliet ! répéta l'adolescent.
L'intéressée ouvrit brusquement les yeux et son coeur eût un raté lorsqu'elle aperçut Zayn. Il était venu, il voulait s'excuser. Le brun lui fit un signe de la main et Juliet se dirigea vers lui. Elle enleva ses écouteurs et s'excusa auprès du chauffeur, les joues en feu.
- Quoi ? demanda-t-elle d'une voix qu'elle voulait brusque
Les deux adolescents étaient face à face, sur le trottoir. Zayn la regarda intensément, tourna le regard alors que le bus duquel ils venaient de descendre démarrait en trombe.
- T'as de beaux yeux.
- Il vaut mieux pour ta vie que t'ai quelque chose d'autre à ajouter Zayn.
- S'il te plaît, ne me coupes pas. J'aurais pas le courage de continuer, sinon. Donc.. tu as de beaux yeux. Et tu te souviens du jour où tout a commencé? C'était à la cafétéria, tu me regardais, je te regardais. Si je t'ai laissée en plan, c'est parce que j'avais juste plus le courage de rester assis, face à toi, en faisant rien d'autre que te regarder. T'avais de beaux yeux, un peu vert, un peu jaune. Un peu d'espoir, un peu de bonheur. Le soir quand je suis rentré, tout ce que j'avais en tête c'était ton visage et tes yeux. Et je me demandais qu'est ce que tu espérais au juste et ce qui te rendais heureuse. Je me suis aussi demandé si ces deux couleurs seraient encore dans tes yeux le lendemain. Elles y étaient. De l'espoir et du bonheur. Moi, j'ai les yeux marrons. Banalement commun. Mais il n'y aurait pas un peu de vert aujourd'hui, là en ce moment même? Parce que j'espère. Ouais, j'espère du plus profond de moi, de mon coeur, de mes entrailles, de mes veines que tu m'enverras pas chier quand j'aurais fini de parler. T'as de beaux yeux et c'est ce qui me plais le plus chez toi. Tes yeux.. reflètent ce que tu es. T'auras beau te forger un carapace, tes yeux te trahirons toujours. Pour moi, du moins.
Le brun prit une profonde inspiration et osa regarder Juliet dans les yeux. Ils brillaient. Comme si mille et une étoiles y étaient parsemées.
- Comme je t'ai dit, là, j'espère. J'espère que tu n'auras pas une des trois réactions que je me suis imaginé hier soir. Une gifle, un rire, ou rien. En fait, je dis tout ça mais tu pourrais le résumer par un.. tu me plais. Ouais, je ressens un truc pour toi. Un truc fort, un truc douloureux, un truc indescriptible. Un truc qui me déstabilise, un truc qui me retourne le cerveau, un truc qui rend tout plus beau. Un truc que j'avais jamais ressenti avant. J'espère que tu te tortilles le lobe de ton oreille gauche, comme tu le fais là, parce que tu fais ça quand tu es gênée. Et je veux que tu sois gênée parce que ça prouve que tout ce que j'ai dit te touche, que je compte un minimum à tes yeux. Ensuite, j'espère que tu vas me sourire, un de tes sourires sincère, émouvant, captivant. Ce sourire déroutant et adorable qui me fait tout oublier. Puis ce que j'espère, par dessus tout que tu m'embrasses. Comme tu n'as jamais embrassé aucun autre garçon. Je veux que tu m'offres un baiser timide et entreprenant, un baiser tendre et puissant, un baiser rempli d'espoir et de bonheur, un baiser tellement sincère, qu'il paraisse irréel. Un baiser plein d'amour, un baiser vide de tristesse. Un baiser un peu "moi", un baiser un peu "toi", un baiser un peu nous.
Juliet se mit sur la pointe des ses pieds et déposa délicatement ses lèvres sur celles de Zayn. C'était doux, c'était fort. C'était heureux, c'était eux. Leur coeur battait, cognait contre leur poitrine. Ils avaient mal mais ça en valait la peine. Ils étaient dans leur bulle, dans leur monde. Rien ne pouvait les atteindre. Parce qu'ils étaient tous les deux.
- Tu me connais bien, chuchota la brune, la respiration haletante.
- Je te connais par coeur, déclara le brun. Tu es entrée là, continua t-il en désignant sa tête, et tu finiras là, conclu t-il, pointant son coeur.
30 août 2010
- Vous êtes bien les proches de Juliet James?
Dix pairs d'yeux convergèrent brusquement vers le médecin. Cinq regards fatigués, lassés, angoissés. Cameron, Kayla, Zayn, Josh et Ashley. Deux adultes et trois adolescents, le coeur battant à tout rompre pour une seule et même personne en ce moment.