DE SANG ET D'ARGENT T1 Never...

By Shirayukitaki

830K 87.2K 18.8K

DE SANG ET D'ARGENT TOME 1. Elijah n'est pas un loup comme les autres. Rendu aveugle il y a de cela des siècl... More

- De sang et d'argent -
Never let it disappear
Meute & info :3
♦ 1 ♦
♦ 2 ♦
♦ 4 ♦
♦ 5 ♦
♦ 6 ♦
♦ 7 ♦
♦ 8 ♦
♦ 9 ♦
♦ 10 ♦
♦ 11 ♦
♦ 12 ♦
♦ 13 ♦
♦ 14 ♦
♦ 15 ♦
♦ 16 ♦
♦ 17 ♦
♦ 18 ♦
♦ 19 ♦
♦ 20 ♦
♦ 21 ♦
♦ 22 ♦
♦ 23 ♦
♦ 24 ♦
♦ 25 ♦
♦ 26 ♦
♦ 27 ♦
♦ 28 ♦
♦ 29 ♦
♦ 30 ♦
♦ 31 ♦
♦ 32 ♦
♦ 33 ♦
♦ 34 ♦
♦ 35 ♦
♦ 36 partie 1 ♦
♦ 36 partie 2 ♦
♦ 37 ♦
♦ 38 ♦
♦ 39 ♦
♦ 40 ♦
♦ 41 ♦
♦ 42 ♦
♦ 43 ♦
♦ 44 Elijah ♦
♦ 44 Amalia ♦
♦ 45 ♦
♦ 46 ♦
♦ 47 ♦
♦ 48 Elijah ♦
♦ 48 Amalia ♦
♦ Liam ♦
♦ 49 ♦
♦ 50 ♦
♦ 51 ♦
♦ 52 ♦
News :3
♦ 53 ♦
♦ 54 ♦
♦ 55 ♦
♦ 56 ♦
Épilogue PDV 01 Elijah
Épilogue PDV 01 Amalia
Épilogue PDV 02 Elijah FIN
C'est fini !
100K
Bonus * 1 *
Bonus * 2 *
Concours Les Ficties hiver 2017-2018
200K
Bonus * 3 *
Bonus * 4 *
Bonus 300K
🎉 400K 🎉

♦ 3 ♦

13.8K 1.5K 128
By Shirayukitaki


Elijah 

— Tu n'aurais pas dû le sortir de là. Ce qui est en bas reste en bas, Nohlan.

Nohlan. C'était un beau prénom. Tout comme l'aura de l'homme qui m'avait ramené à la surface. Maintenant, je me tenais non plus dans l'obscurité la plus totale, mais dans une pièce où aucun bruit ne me semblait percer.

À part la voix d'une femme. Le timbre était doux et assuré. L'intonation, chantante. Je percevais le poids des années dans cette voix.

Cette femme était vieille, tout comme l'homme-loup qui lui chuchota quelque chose qui ressemblait à : il est aveugle, Alice, pas sourd.

Il avait deviné ma cécité simplement grâce au foulard que je portais autour des yeux ? Sûrement.

Ladite Alice murmura quelque chose, mais je ne réussis pas à entendre.

De toute part, soudain, c'est comme si j'étais agressé par des bruits que je n'avais pas entendus depuis si longtemps.

Là une respiration.

Là le grincement du bois. Des cœurs battants à l'unisson. Le mouvement de corps.

Le déplacement de l'air.

Mon propre cœur s'emballa et l'espace d'un instant, je me demandai si tout cela était réel. Si j'étais réellement sorti des Dédales. Tout cela n'était peut-être qu'au final un rêve. Un bien étrange rêve. Mais au début, il y avait eu des songes. Je m'en souvenais. Des images ramenant à des souvenirs. Des visages et des voix.

Des rires et des pleurs. Tout ce qui avait ponctué ma vie. Les bonnes comme les mauvaises choses.

Je baissai la tête et je sentis le poids de mes cheveux. Ils étaient la preuve du temps passé.

— Je m'en occupe.

— Je ne te laisserai pas seul avec ce...

Ma bouche s'entrouvrit et la voix qui s'éleva dans la pièce me fit frissonner. Parce que c'était la mienne. Et que je l'avais oubliée.

— Mon Dieu, faites-moi la grâce d'aimer mon prochain selon votre sainte volonté, comme vous me l'avez commandé, l'aimant d'une vraie et sincère charité, l'honorant, l'obligeant, le...

Mon souffle se bloqua dans ma gorge et une goutte de sueur coula le long de ma nuque.

— Le servant en tous ses besoins de corps et d'esprit, m'abaissant pour l'élever, m'accablant pour le soulager, me désobligeant pour l'obliger, me mortifiant pour l'édifier, me renonçant pour le contenter, mourant pour le faire vivre, termina la femme à ma place.

Je souris doucement, tentant de mieux respirer. Tentant de réapprendre à vivre. Je n'avais jamais été croyant. Il n'y avait aucune volonté divine au-dessus de ma tête. Ou s'il y avait réellement quelqu'un, alors il s'était joué de moi. Me pointant de son doigt et me maudissant. Liam aurait ri. Et il aurait pointé son majeur vers le ciel, au vu et au su de n'importe quel bon catholique.

— Laisse-moi gérer, Alice. Tout ira bien. D'accord ?

Je tournai mon visage vers leur présence. L'aura qui entourait la femme était d'un blanc immaculé, si lumineux qu'il aurait pu brûler mes yeux si j'avais été encore capable de voir.

Ce n'était pas une humaine.

Ce n'était pas une louve non plus.

Je penchai légèrement la teinte. Sa blancheur était entachée. Il y avait de la noirceur en elle, autour d'elle.

La sorcière blanche était maudite.

Ce noir et ce blanc qui se mélangeait, c'était magnifique. Tout se mélangeait et se confondait, laissant une impression extraordinaire.

J'avais appris à voir les auras il y avait de cela bien longtemps. Parce qu'à l'inverse des gens, ces dernières ne mentaient jamais.

La sorcière disparut, emportant ses couleurs avec elle. L'homme marcha jusqu'à moi. Son aura à lui était comme un automne. Il y avait des nuances différentes, des teintes de tout genre. C'était agréable à regarder.

Ici, plus foncé, un orange qui se rappelait du marron de la terre. Je percevais différentes choses. Différentes émotions et sensations.

L'homme en face de moi était puissant. Et vieux. Durant sa longue vie, combien de personnes avaient-il perdu ?

Parce que c'était ça, le poids de notre quasi-immortalité. Le temps finissait certes par nous tuer, mais des siècles étaient alors passés. Si ce n'était plus parfois.

Il s'arrêta devant moi.

Nohlan.

Son regard pesait sur mon visage. Je levai un bras et il ne bougea pas quand mes doigts effleurèrent la croix qu'il portait autour du cou. J'avais eu de l'admiration pour ceux qui Croyaient. Sans commune mesure, sans avoir besoin d'aucune preuve.

— Ainsi, la foi vient de ce qu'on entend, et ce qu'on entend vient de la parole de Christ.

L'Épître de Paul aux Romains. Chapitre dix, verset dix-sept.

— Je suis un fils de Sharan, pas un fils de Dieu, dis-je dans un souffle, laissant mon bras retomber le long de mon flanc.

— Il y avait bien longtemps que je n'avais pas entendu cela.

Oui. Avant, nous étions tous appelés ainsi. Maintenant, qu'en était-il ? Je ne savais pas. Même si les nôtres ne croyaient pas en Sharan, elle restait notre mère à tous.

La Shaman qui avait appelé Esprit Loup.

Nous étions nés de son premier enfant.

Nous étions nés de ce qu'elle avait été, un jour, autrefois.

— Je vais t'aider à enlever tes vêtements, d'accord ?

Les gestes de cet homme étaient patients et lents. Quelque part, il avait compris que je n'avais pas besoin de contact. Que je n'en voulais pas. Je crois que je ne l'aurais pas supporté. Pas après tant d'années de solitude.

Les loques qui me servaient d'habits tombèrent au sol et je n'éprouvai aucune gêne à me tenir dans le plus simple appareil devant l'homme-loup.

J'aurais aimé sentir le vent sur mon corps, mais je me savais incapable d'aller dehors.

— Choisir les ténèbres à la lumière était un choix, loup ?

Son aura brilla plus intensément, preuve que sa moitié n'était pas très loin de la surface.

Un choix ?

Non. Une nécessité. Parfois, les paroles ne suffisaient pas. Ne comptaient alors plus que les actes. Pourquoi choisir de s'enfoncer dans la terre plutôt que de s'élever dans le ciel ?

— Quiconque s'élèvera sera abaissé, commençai-je.

— Et quiconque s'abaissera sera élevé, termina-t-il. Pour un fils de Sharan non croyant, tu prêtes beaucoup de foi aux textes sacrés.

L'homme-loup rit.

Nohlan. Il fallait que je pense à lui non pas comme un homme, mais comme Nohlan.

— J'ai bien appris ma leçon, répliquai-je en souriant.

Il se tenait toujours devant moi, observant certainement les marques sur mon corps. Des cicatrices, mais aussi ce qui s'apparentait à des tatouages sans en être vraiment.

Ce qui appartenait au monde des Chasseurs ne pouvait être compris par les autres.

Je l'entendis fouiller dans une armoire ou peut-être une commode. Il revint vers moi et ne me demanda pas s'il pouvait couper cette masse qu'étaient devenus mes cheveux.

Le coup de ciseau fut précis et je sentis ma nuque se détendre en même temps qu'un poids m'était retiré. Je penchai légèrement la tête avant de la rejeter en arrière.

— Je fignolerais ça plus ta...

Il se figea une fois devant moi. Je savais ce qu'il avait vu.

Un croc de loup. À mon oreille gauche. Se balançant doucement, émettant un très léger bruit. Le temps sembla suspendre sa course alors que Nohlan semblait digérer l'information qu'il avait sous les yeux.

Est-ce que des mots tels que monstre ou traitre allaient franchir ses lèvres ? Condamnait-il sans savoir ?

Ne jamais juger sur des apparences.

— C'est intéressant, marmonna-t-il plus pour lui-même. Comment est-ce que tu t'appelles ? Tu t'en souviens ?

Sa voix n'était pas douce, ni même rassurante. Elle était assurée. C'était un homme qui allait droit au but, qui savait ce qu'il voulait. Un homme fort et dur.

— Elijah, dis-je d'une voix qui me parut lointaine, qui ne me parut pas être la mienne.

J'avais passé trop de temps dans l'obscurité. Je m'étais égaré trop longtemps dans les dédales.

— Sais-tu où nous sommes, Elijah ?

— Non.

— L'année peut-être ?

— Non.

— Que faisais-tu dans les Dédales, Elijah ?

La voix était beaucoup plus rauque.

J'avais affaire au loup dans l'homme. Cela me mit mal à l'aise. Je n'avais pas côtoyé de loups depuis... tellement longtemps. Je ne savais plus vraiment comment me comporter avec ma propre race.

J'aurais pu mentir à cet homme, à ce loup, mais je me rappelais Lyssa. Je me rappelais sa façon qu'elle avait de tout dire sans avoir jamais peur de blesser ou de faire du mal aux autres.

L'honnêteté.

N'est-ce pas cela qui nous avait perdus ?

Mais si je mentais, cet homme le saurait.

— Je gardai un ami.

Une demi-vérité. Il y avait des choses qui n'avaient pas lieu d'être dites.

Lyssa ne pourrait pas m'en vouloir ainsi.


Son corps se fit plus léger quand toute tension disparut complètement. Elle s'était évanouie. Elle n'avait pas supporté la douleur.

Son corps était dans un état lamentable, déplorable. Je n'avais pas besoin de le voir pour le savoir. Sa louve était à peine en vie à l'intérieur d'elle et pourtant c'est elle qui avait dû lui donner la force de lutter une dernière fois.

Une dernière fois.

L'odeur sur sa peau, sur ce qui lui restait de vêtements m'indiquait qu'il y avait déjà un certain temps qu'elle était ici.

Seule dans les ténèbres.

Un cœur vif était un appel délectable pour les monstres.

Seule dans les dédales.

Elle était devenue une ombre. Comme moi.

Mes pieds foulant le sol ne firent aucun bruit. Mais un monstre était derrière, rampant. Il ne nous lâcherait pas. Ils pouvaient être coriaces ici.

— On doit être pire que des sangsues, camarade. On ne doit leur laisser aucune chance. Les acculer et... aimer ça. Et alors, il n'y aura rien de plus vrai.

Je m'arrêtai et respirai le plus lentement possible. C'était un art que j'avais mis des décennies à acquérir. Maintenant, j'y excellai.

Le bruit me parvint, puis les murmures comme des milliers de chuchotis. Nohlan m'avait dit que j'étais le seul à vraiment tout percevoir. Que j'étais sûrement le seul à comprendre la souffrance de ces êtres, même ceux qui avaient choisi de finir ici. Je n'y avais jamais vraiment réfléchi. Et ne le ferais sans doute jamais. Trop penser aux dédales, c'était sombrer petit à petit.

Un raclement au niveau du mur. Un souffle au niveau de ma nuque.

— Toi... petit, tout petit loup. Je sens ton odeur. Comme nous... comme nous...

Mon loup dressa les oreilles à l'intérieur.

— Toujours ici... toujours là... mort... mort le petit loup... mort... la lumière... trop de lumière...

Il recula, je ne bougeai toujours pas.

— Pas peur... jamais... les ténèbres... tu es les ténèbres, petit loup... tout petit, petit loup... te manger...

— Retourne à ton sommeil.

Un bruit sourd dans mon dos. Au loin, le son de la boîte à musique.

Et des milliers de chuchotis s'élevèrent en même temps. Ils m'enveloppèrent comme l'aurait fait un linceul et pendant un instant, cela me berça.

— Tu les entends n'est-ce pas, fils de Sharan ? Tu entends le vent qui te parle et les morts qui chuchotent. Je me trompe ?

Il n'y eut alors plus rien.

Ce fut le silence. La musique disparut et les chuchotis cessèrent.

Plus de monstres.

Plus de bêtes cachées sous les lits.

Le froid.

Le silence.

La solitude.

Les Dédales.

Je me remis en mouvement, pressant le pas. Certains n'annonçaient pas leur arrivée.

Des voix me parvinrent alors et je perçus la blancheur d'Alice. Elle n'avait pas bougé. Nohlan était là lui aussi et Liam.

Je soulevai la jeune femme et laissai Nohlan s'en saisir. Il ne dit rien et disparut presque directement à l'étage.

Liam me tendit sa main :

— On secourt les demoiselles en détresse, camarade ?

Il me hissa en dehors des Dédales et Alice referma presque immédiatement. Mes cheveux glissèrent sur mon visage et me firent frissonner. J'avais dû laisser échapper mon élastique.

— Une louve dans les dédales... qu'est-ce qu'elle fichait là-dedans ?

Nous remontâmes et rejoignirent les appartements au-dessus du Mighty Wolves. Nohlan était dans une des chambres vides avec Peython et Eryn.

L'odeur des dédales me semblait être partout autour de moi. Et sur moi. Alice entra dans la chambre avec Liam. Je préférai aller dans la salle de bain.

Je me débarrassai de mes vêtements et fit couler l'eau. Je retirai mon bandeau et le posai sur le lavabo. J'entrai dans la cabine de douche et inclinai ma tête au niveau du sol. Le jet mouilla mes cheveux et courut sur ma peau.

— Tu sais ce qu'on dit ? Que les ténèbres recèlent les plus grands secrets. Tu y crois toi ?

L'haleine putride du vampire semblait encore m'entourer et son souffle, caresser ma peau.

Un secret venait de sortir des ténèbres.

Personne n'était dans les Dédales par hasard.

Personne.


Amalia


Trop de voix tournaient autour de moi à présent. J'étais comme prise au piège de mon propre corps. Je voulus bouger, mais j'étais incapable de faire un seul mouvement. Mon corps était trop engourdi. Des mains se posèrent sur mon front, puis sur mon cou. Je frémis.

_ Ne la touche pas autant Nohlan, soupira une voix féminine. Tu n'es pas protégé contre les Dédales.

_ J'ai sorti Elijah de cet endroit, rétorqua une voix masculine. Ne t'inquiète pas pour moi, Eryn.

_ Elijah a mis du temps à la trouver. Elle devait être à l'autre bout de la ville.

Quelqu'un eut un long soupir. Je clignai des yeux, essayant de reprendre pied. Celle qui était en moi sentait des énergies autour d'elle. De belles énergies. Chaudes. Rassurantes.

Toutes ses sensations me forçaient à trop réfléchir. La cage entourant mon cerveau se resserrait. Me souvenir...

Pic de douleur. Je gémis.

_ Elle n'a pas pu entrer toute seule dans les Dédales Nohlan, souffla une nouvelle voix.

_ Où est Eli ?

_ Douche, grogna une voix d'homme.

_ Elle se réveille, murmura quelqu'un.

J'ouvris mes yeux, mais dus les plisser rapidement. Trop de lumière. Pas habituée. Je me recroquevillai sur moi-même.

_ Est-ce que tu m'entends ? fit l'homme qui se tenait assis sur le bord du lit.

Je le regardai. Il avait des yeux... perturbants. Ils n'étaient pas de la même couleur. Je ne savais lequel regarder. Je fermai de nouveau mes yeux, ayant trop mal.

_ Elle est complètement traumatisée, murmura une des femmes présentes.

_ Peython, peux-tu aller chercher de l'eau et de la nourriture, s'il te plaît ? souffla l'homme qui m'observait.

_ Bien sûr, répondit la femme en sortant de la pièce.

_ Elle nous entend, fit la seconde femme.

_ Eryn, s'il te plaît, laisse-moi faire.

Je rouvris mes yeux. Mon regard se posa sur les deux autres personnes de la pièce. Une femme et un homme. Mes yeux se dirigèrent vers la boucle d'oreille de l'homme.

Un signal se fit dans ma tête. La douleur me fit transpirer, alors que j'essayais de contenir ma souffrance à l'intérieur de mon corps. Il finit par hausser un sourcil. Je clignai des yeux.

La femme à ses côtés m'observait avec un regard d'aigle. Elle dégageait quelque chose de très particulier. Quelque chose de... vivant. C'était... dur à expliquer avec le peu de mots que j'avais.

L'homme qui m'avait sauvée n'était pas là. Je ne sentais pas son énergie... si semblable à ce que j'avais senti pendant tout ce temps en bas. Je me sentais trop... Il y avait trop de gens. Je n'arrivais à gérer l'afflux de questions qui montaient dans ma gorge.

_ Prends ton temps, reprit l'homme aux yeux étranges. Nous ne te voulons aucun mal, tu sais ?

Son sourire rehaussa un côté de sa bouche. Quelques rides se formèrent sur le bord de ses yeux. Ce n'était que quelques rides. Néanmoins, quelque chose me soufflait qu'il n'avait pas l'âge que j'aurais pu lui donner à vue d'œil.

_ Est-ce que tu nous laisserais te soigner ? ajouta-t-il.

Je sentis celle qui était en moi hocher la tête à ma place. Mon regard se porta enfin sur mon épaule. Des traces de dents. De la pourriture. C'était infecté. Je le savais.

Infecté ? J'avais ce mot ancré en moi. Encore un signal ? Je n'en savais rien. J'avais trop mal à la tête pour seulement essayer de comprendre.

Ce fut la femme qui s'approcha. Celle qui portait... quelque chose de vivant en elle. Une chose. Une bête. Un... pouvoir ?

_ Sa louve est très faible, murmura-t-elle alors qu'elle s'asseyait de l'autre côté du lit.

_ Ma louve ? répétai-je, légèrement angoissée.

L'homme aux yeux étranges et la femme au pouvoir vivant échangèrent un long regard.

Alors, c'était vrai ? Ce qu'avait dit la chose dans les tunnels ?

Des bruits de pas me firent sursauter. La femme nommée Peython était revenue, un plateau au bout des bras. Plein de choses dessus. Mon ventre grogna rien que de voir ça.

_ Quel est ton prénom ? me demanda l'homme.

Je me tournai vers lui. Ma bouche s'ouvrit, mais aucun son n'en sortit. Je la refermai, essayant de retenir mes larmes.

_ Je... je ne sais pas, chuchotai-je. Je ne... ne me rappelle pas...

Le sanglot monta dans ma gorge.

_ Je m'appelle Alice, souffla la femme en souriant doucement. Ne t'en fais pas d'accord ? Tout ira bien.

_ Je... je ne sais rien... je ne me souviens pas... je...

J'éclataien sanglot alors qu'on me rallongeait sur le lit. Une main se posa sur monfront. Tout mon corps se détendit et je m'endormis. 

Continue Reading

You'll Also Like

2.1M 118K 54
Il est l'Alpha des Alpha's, le plus fort. Aaron est un loup surdéveloppé, craint par tout le monde, personne lui arrive à la cheville. Rien pour lu...
582K 53.1K 106
[Histoire pour un public averti, contenance de langage grossier, scènes explicites et violence] (Les trois tomes se suivent sur ce livre.) Monroe es...
52.9K 5.8K 54
Année 3040. Après la chute de la Météorite Lateolina, le monde a été entièrement refaçonné. Des particules radioactives ont balayés la Terre, causan...
4.3K 822 40
Anne, âgée de 17 ans, à l'air d'une adolescente ordinaire. Pourtant, c'est bien tout le contraire. Sa famille, constituée de ses parents et de son je...