𝐒𝐀𝐑𝐐𝐀𝐍 | 1 et 2 |

By chronique_de_mohamed

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𝐒𝐚𝐫𝐪𝐚𝐧 𝐈 : Zaïm Khan & Yousr Seghir [ TERMINÉ ] Night est le nom de code que l'on donne à cet intrépid... More

Prologue
01. خطة
02. قلب
03. دم
04. ChinaTown
05. Little Italy
06. Coney Iland
07. Vida Oscura
08. SE MIO
09. Hasta Luego
10. Enchanted to meet you
11. Message in a bottle
12. Cruel Summer
13. It's mine
14. You're mine
15. It's all mine
16. Twisted Enemies
17. Twisted Energy
18. Twisted Fantasy
19. Opening Sequence
20. Intermission Sequence
21. Ending Sequence
22. A la mort, à la vie...
23. Je te chantes toutes mes nuits
24. Mon amour interdit
25. Parle-moi d'amour
26. Ride
27. Comme toi
29. Trop proche des étoiles
30. Tomber d'aussi haut
31. L'appel de l'Ange
32. L'appel du Diable
33. L'appel de la Mort
34. Might Zarhâ
35. Night Zaïm
36. Dark Zafar
37. Zina
38. Duniya
39. Ya Roohi
40. Malade de toi
41. Brise mon coeur
42. Mens-moi
43. Shadow
44. Ghost
45. The Shadow of The Ghost of The Night
𝔼ℙ𝕀𝕃𝕆𝔾𝕌𝔼
PLAYLIST I & II
𝐓𝐨𝐦𝐞 𝟐
Prologue - YARA
1 | ZAFAR
2 | YARA
3 | ZAFAR
4 | YARA
5 | ZAFAR
6 | YARA
7 | ZAFAR
8 | YARA
9 | INCONNU

28. Douce ignorance

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By chronique_de_mohamed

𝕐𝕠𝕦𝕤𝕣 𝕊𝕖𝕘𝕙𝕚𝕣

Où étais-tu ? Sais-tu si tu reviendras ? 

– The Neighbourhood

En entrant à nouveau dans ma chambre d'hôtel, je ne suis même pas surprise de la voir vide. Comme si, Zaïm n'était jamais venu ici, me baiser avant de me briser pour se tirer. 

Si je ne regrette pas notre soirée, je regrette de ne pas l'avoir tué lorsqu'il m'a fait passer pour une femme en deuil qui baise pour oublier un moment sa souffrance intérieure. 

Il me rappelle à quel point je déteste les hommes et pourquoi je veux les voir morts. Il n'est pas si différent des autres après tout. Présent pour le sexe et absent pour assumer la suite. Vouloir de moi plus d'une nuit, ça sonnait déjà faux la nuit dernière, mais il l'a confirmé en partant d'ici. 

En soupirant d'épuisement, je retire ma veste du FBI, la posant sur le canapé. Je retire aussi mon hoster que j'ai envie de balancer à travers la pièce. Mais je dois retenir ma colère et passer outre, de ce qui s'est passé ce matin. 

Le dossier que Zaïm a déposé ce matin sur la table est toujours à sa place, il n'a pas bougé d'un millimètre me prouvant qu'il ne l'a pas touché. Je suis très observatrice, et je peux analyser chaque chose qui bouge de place comme les certains tatouages sur le corps de Zaïm...

Le Ying-yang sur sa clavicule est toujours caché par ses vêtements. Son nom de famille sur son cou du côté droit et la lettre Z de l'autre côté. Ainsi que la lettre K sur son poignet droit. Je déteste avoir perdu tant de temps à contempler son corps alors qu'il ne faisait pas de même. Alors qu'il savait déjà la misère qu'il me dirait le lendemain. 

Lassée, je m'assois sur le canapé, une main dans mes cheveux bouclés en pagaille. Je n'ai plus envie de me forcer à travailler aujourd'hui. J'avais déjà la tête dans les nuages en rejoignant Kyle au commissariat tout à l'heure, qu'il a fallu que je parte plus tôt. 

Je ne pensais pas que les paroles et les actes de Zaïm me fouetterai de l'intérieur. Je ne sais pas si c'est mon cœur ou mon cerveau qui est en confusion, ce que je sais, c'est que ça me trotte, me torture, me bousille et me consume de l'intérieur. 

Mon portable vibre dans la poche arrière de mon pantalon. Je le récupère et décroche sans même regarder le nom qui m'appelle. C'est ma mère, je le sais très bien, car elle sent quand tout semble s'écrouler autour de moi.

─ Oui maman.

─ Tu vas mieux ?

Comment lui dire que grâce à son aide, mon état empire. Elle n'aurait jamais dû obliger Zaïm à venir ici. Maintenant, notre relation sera pire qu'avant. Mais pour éviter qu'elle s'en soucis davantage, je souris à travers le téléphone et inspire profondément à la recherche d'un quelconque air qui permettra à ma voix de ne pas trembler en mentant à ma mère.

─ J'ai hâte de rentrer. Tu me manques maman.

Un silence de l'autre côté du cellulaire me fait fermer les yeux. Pourvu qu'elle ne se doute de rien...

─ Tu me manques aussi ma fille. Je vous prends des billets pour demain ?

─ Finalement je resterais plus longtemps en France. Anna avait un petit ami, j'ai besoin de régler quelques détails avec lui.

─ Zaïm est d'accord pour rester avec toi ?

─ Maman... Zaïm est déjà parti.

C'est comme un coup de poignard qu'elle m'enfonce sans le vouloir.

─ Tu es toute seule en France à faire un deuil ?

─ J'irais bien maman. Je te le promets.

C'est difficile de la convaincre, mais elle n'est pas en France pour me faire la morale ou m'aider émotionnellement. En-tout-cas, lorsque je rentrerai, je lui demanderai de me tenir éloigné de notre nouveau voisin. Je ne veux jamais avoir affaire avec lui. Je me prendrai même un appartement si ça me permet d'être éloigné de lui. En fait... C'est une bonne idée...

─ M'man ? Je peux te demander un truc ?

─ Oui ma fille, ce que tu veux qui est en mon pouvoir.

─ Est-ce que tu peux chercher un appartement au centre-ville de Manama ?

─ Tu veux partir ?

─ Je veux en quelques sortes, prendre mon indépendance.

Le silence pèse à travers le combiné. 

Je n'ai jamais voulu partir de chez ma famille. Pourquoi le vouloir alors que je vis dans l'une des résidences les plus riches du Bahreïn ? Pourquoi vouloir partir quand j'ai une villa en guise de maison ? 

Mais tomber sur Zaïm, ça m'humilierait plus que ce que je ne le suis déjà.

─ Je vais voir ce que je peux faire alors, reprend ma mère en soupirant.

Un petit sourire illumine mon visage qui a été terne toute la journée. Je raccroche sans rien ajouté de plus, laissant le portable s'écraser sur le canapé. 

Je tourne la tête vers la grande fenêtre. Le temps est comme ce que je ressens actuellement. Une avalanche de pluie de tristesse et un tonnerre de nerfs en ébullition. 

Rester dans cette chambre, assise sur le canapé où nous avons baisé, non, c'est impossible pour moi. J'attrape furtivement ma veste et décide de quitter l'hôtel pour quelques heures. 

Sans arme. Juste la pluie et l'orage vibrant autour de moi. 

Je quitte l'hôtel et suis rapidement trempée par l'avalanche dehors. Le vent est tellement fort que j'ai besoin de pousser sur mes jambes afin d'avancer. 

Les gens vont me prendre pour une folle. Je suis la seule personne à être dehors par ce temps. 

Je pourrais sans doute rester à Paris ou même juste en France, le temps que ma mère me trouve un appartement et que toutes mes affaires soient déplacés là-bas afin d'éviter de croiser Zaïm. Son comportement m'agace plus que ce que je ne l'aurais imaginé. J'ai une envie d'éclater sa tête dans un mur et de le vider de son sang pendant qu'il agonise en me suppliant de le pardonner. Pauvre con. Il n'est pas différent des autres, c'est juste que lui au moins, il a la beauté qui va avec, contrairement à certains. 

Alors que je marche la tête baissée pour avancer contre le vent, je me prends quelque chose de dur qui me fait tomber au sol. Mes fesses toutes trempées et plongées dans l'eau parisienne.

─ Yousr ? Qu'est-ce que tu fais dehors par ce temps ?

Je relève furieusement les yeux vers l'homme qui me tend sa main pour aider à me relever.

─ Je pourrais te poser la même question, je lui réponds d'un ton désintéressé.

─ Je te cherchais justement. Ton copain a envoyé l'argent pour la famille d'Anna. J'allais venir le remercier.

Je lève les yeux vers Kyle en fronçant les sourcils. Le pauvre essaye de garder sa capuche sur la tête, mais c'est sans compter sur le vent, venu lui compliquer la tâche.

Ce n'est pas mon copain et il est déjà reparti.

Kyle ne dit rien, mais me regarde avec des yeux ronds. Je déteste cette putain de journée qui gâche tout ce que j'ai ressenti de bien hier. Au moins, Zaïm a eu l'intelligence de payer la somme due avant de partir.

─ J'habite à deux pâtés de maison, tu veux venir pour te sécher un peu ? Je te ramènerai en voiture.

Je me retourne et comprends que je suis perdu dans tous les cas. En réfléchissant trop, je me suis éloigné de l'hôtel, ne sachant pas combien de temps, j'ai dû marcher pour perdre de vue le grand bâtiment. 

Lorsque je me tourne vers Kyle, je n'ai pas d'autres choix que d'accepter. Je n'ai pas envie de tomber malade alors que j'ai encore du travail à accomplir en France avant de rentrer chez moi. 

D'un signe de la tête, il m'incite à le suivre. 

De nouveau contre le vent, la pluie est tellement violente qu'elle m'empêche de respirer correctement. J'ai l'impression de me noyer dans une piscine. 

     Et comme Kyle l'a souligné, nous sommes rapidement arrivés chez lui. Il ouvre le portail de son immeuble et enjambe deux par deux les marches d'escalier jusqu'au dernier étage. Heureusement que je pratique souvent du sport, que je cours après les délinquants ou mange sainement parce que les escaliers sembler tourner à ne plus en finir. J'en ai la nausée. 

Kyle ouvre sa porte en bois et m'incite en premier d'entrer avant qu'il ne referme derrière moi. Je n'ai pas ce petit coup dans le cœur qui me laisserait croire à un piège. C'est plutôt l'inverse, j'ai l'impression d'être davantage en sécurité avec Kyle que dans mon hôtel. 

Celui-ci disparaît quelques secondes pendant que j'entre dans son petit salon. Les murs sont des bibliothèques remplis de livres qui ne demandent qu'à être ouverts. Je déteste lire à cause des rapports de police. Même si un rapport est différent d'un livre, ça me saoule rapidement. 

Un grand canapé blanc en cuir orne le mur vide, face à une télévision au plein milieu de la pièce. Une table à manger et deux chaises sont dans un coin, poussiéreux de n'être jamais utilisé. Comment peut-il vivre ici alors que c'est minuscule ? Son salon est de la même taille que ma salle de bain. 

Quand Kyle revient, il porte une serviette autour de sa nuque et m'en tend une aussi.

─ Je t'ai posé quelques affaires d'Anna dans la salle de bain pour que tu puisses te changer et prendre une douche chaude.

Je fronce les sourcils alors qu'il me pointe du doigt un petit endroit, où une lumière orange brille doucement.

─ Merci.

Je ne le porte pas vraiment dans mon cœur, mais il a eu la gentillesse de m'accueillir chez lui pour que je ne puisse pas tomber malade alors qu'il aurait pu me laisser traîner dans la rue tel un zombie en quête d'une réponse sur ses sentiments. 

En guise de réponse, il me sourit et je le dépasse avant de m'enfermer dans une petite salle de bain. L'espace n'est même pas assez grand pour ranger toutes les paires de chaussures que j'ai chez moi. 

Ma vie et la sienne sont complètement différentes et c'est ce qui me pousse à le voir d'une autre façon. Je n'ai fréquenté que des personnes riches au Bahreïn. Même chaque membre de mon équipe vive dans de meilleures – très meilleurs – conditions. 

En tournant la tête vers le panier à linge, j'aperçois les affaires d'Anna posées, qui m'attendent. Je récupère le t-shirt blanc et mes doigts tremblent à la vue de ce t-shirt Lacoste que je lui ai offert. C'est lui, je le reconnais parce qu'en bas de ce vêtement, j'ai rajouté « A ma bien-aimée » afin qu'elle soit la seule à l'avoir. 

Anna avait vraiment un copain et ne m'en a pas fait part ? Elle avait ses vêtements chez lui et je n'étais au courant de rien ? Elle fréquentait un pauvre, c'est sans doute pour cette raison qu'elle voulait garder le secret, mais quand même. Je la prenais pour ma grande ou petite sœur, je ne sais pas, les rôles s'interchangeaient parfois. J'aurais dû être mise au courant de qui elle fréquentait. Mais qui suis-je pour lui en vouloir finalement ? Elle ne connaissait pas vraiment l'homme qui captivait mon temps avec ses yeux, vairons et ses cheveux bleu nuit. 

Je repose le vêtement en grimaçant, me demandant si c'est normal de porter quelque chose d'un mort... 

Je me déshabille et m'inspecte au miroir comme à chaque fois. Les poches sous mes yeux commencent doucement à apparaître. Elles qui avaient disparu après une bonne partie de sexe. Mes épaules et mes seins sont marqués par les morsures de Zaïm et la rage me monte à la gorge. 

J'ai envie de le buter là, maintenant. Un corps-à-corps où je le poignarderais à maintes reprises, jusqu'à ce que ses organes sortent de son estomac.

─ Il faut tourner la manivelle vers la gauche pour avoir de l'eau chaude, me dit Kyle à travers la porte.

Je reprends conscience, ayant laissé mon esprit trop longtemps dans un côté de vengeance psychopathe. 

J'entre dans la cabine de douche et exécute ce Kyle m'a dit de faire. Par chance, la fumée et l'eau bouillante prennent place au-dessus de moi.

─ Merci !

Le changement de température entre le froid de dehors et la chaleur de la douche me donnent des vertiges. 

J'attrape un savon au pif et m'en étale partout sur le corps. Même si je me suis douchée hier et ce matin, j'ai l'impression que l'odeur de Zaïm me colle à la peau et c'est insupportable. C'est comme être salie. Je ne veux plus sentir cette belle merde sur mon corps, même si ça signifie avoir l'odeur d'un autre mec sur moi, je m'en tape.

Quand j'ai fini de me doucher et de me vêtir des vêtements d'Anna, j'attrape les miens trempés pour récupérer mon portable. L'écran s'allume avec une nouvelle notification. Mon pouls se stoppe, mes pensées s'évaporent, la peur m'ouvre les entrailles et la pièce tourne autour de moi.

UNKNOWN : Tu peux partir à l'autre bout de la terre, je garderai toujours un œil sur toi Rebelle.

UNKNOWN : Tu peux même t'enfermer chez le blond de service qui ose poser une main sur toi, je le lui arracherai pour te l'offrir en cadeau.

UNKNOWN : En revanche, si j'arrive à savoir si vous avez baisé, ma petite Rebelle, je vais te punir en butant tout ton entourage. Petit à petit...

UNKNOWN : Alors déguerpi rapidement de chez lui, avant que je ne te prouve jusqu'où, je peux aller pour toi.

Le dernier message remonte à cinq minutes. 

Mais pour qui il se prend celui-là aussi ? Me faire des menaces ? À moi ? 

Je sors rapidement de la salle de bain, et trouve Kyle assis par terre, face à sa télé. Il regarde les informations et ne semble pas m'avoir entendu. 

Alors quand j'entre dans le salon, il sursaute et baisse le son en me dévisageant. Je me poste face à lui, les mains sur les hanches.

─ T'as un ordinateur professionnel ?

Celui-ci fronce les sourcils, avant de me signer de la tête son ordinateur posé sur le canapé derrière lui. Je le récupère sans lui donner la moindre explication et l'allume. J'entre sur un site de hack et m'identifie. Trente-trois personnes retrouvées grâce à moi, Night sera la trente-quatrième personne aujourd'hui.

 Avec un fil, je branche mon portable à l'ordinateur et code quelques données qui me permettrait d'hacker le numéro de l'inconnu. 

Je fronce les sourcils et m'apprête à balancer mon téléphone à travers le mur. Impossible de trouver un numéro ? On se fout de ma putain de gueule aujourd'hui ?

─ Tu sais hacker ? Demande Kyle, surpris.

─ Je sais tout faire, je lui réponds froidement.

─ C'est le corbeau ?

Je débranche mon portable et inspire profondément pour ne pas détruire entièrement la maison qui n'est pas la mienne. Ici, tout est compressé, je n'ai pas l'impression d'avoir de la place pour réfléchir assez. Il faut que je retourne à l'hôtel.

─ On peut partir maintenant ?

─ Je te passe un sac plastique pour que tu puisses mettre tes affaires mouillées et on partira.

Celui-ci se relève et disparaît du salon, me laissant seule avec mes pensées sinistres. 

Il avait disparu quelque temps et comme je pensais à autre chose qu'à lui, le choc m'a fait revenir à la réalité. La bataille que j'endure depuis quelques années n'est pas encore prête de se terminer. 

Je serais obligé de revenir à Bahreïn. J'ai la charge de cette enquête. Moi, mon équipe et personne d'autre. 

Kyle revient et me tend son sac que j'arrache des mains. J'agis comme une peste avec lui, alors qu'il a aussi perdu quelqu'un de proche. Ma meilleure amie qui était aussi sa copine. Celle avec qui il partageait son appartement et qui laissait traîner ses affaires chez lui. 

Dans la salle de bain, je fourre rapidement mes vêtements dans le sac, avant de quitter l'appartement, Kyle à mes trousses. 

Dans le hall du bâtiment, il me fait signe de l'attendre avant qu'il ne sorte pour se prendre une autre avalanche de pluie. Tant mieux s'il ramène directement la voiture à moi. Au moins un gentleman dans ce monde pourri. 

La vibration dans la poche arrière de mon jean me ramène tout de même à la réalité. Je n'ai pas besoin de regarder l'écran pour savoir qui m'a écrit. Mon cœur bat déjà à la chamade. C'est l'effet qu'il me fait.

UNKNOWN : Ne monte pas dans sa voiture.

Et puis quoi encore... 

Je lève les yeux au ciel avant que je n'aperçoive la voiture de Kyle s'arrêter devant moi. En courant, je sors du hall et m'engouffre rapidement dans son véhicule où le chauffage tourne. 

Tout est si différent du Bahreïn, là-bas, c'est la clim qu'on fait tourner. Mais changer de pays, de mood, d'habitude, c'est un mal pour un bien. Je pense qu'à cet instant, je préfère être partout que chez moi. 

Mon portable vibre une nouvelle fois, et par habitude, je lâche bruyamment un soupir.

UNKNOWN : Anna n'a pas suffi, si j'ai bien compris. T'es une tête de mule quand tu t'y mets, mais ça me plaît.

Mon cœur rate un bond lorsque je fronce les sourcils en lisant son message.

UNKNOWN : Réfléchissons ensemble de qui sera notre prochaine victime. Veux-tu ?

MOI : Va te faire foutre, sale détraqué.

Je regarde mon portable comme s'il avait la peste et que la connerie de ce Stalker me contaminerait. 

Il aurait dû rester dans son silence avant de vouloir me menacer. Je ne suis pas du genre à rester sagement dans mon coin, en attendant que les choses se calment. Je suis plutôt du genre à mettre de l'eau dans une huile bouillante afin de faire exploser le monde. 

Son message arrive rapidement, me foutant davantage la rage de ne pas pouvoir l'attraper ici et maintenant.

UNKNOWN : Je vais t'apprendre à mieux parler.

MOI : J'ai baisé quelqu'un hier soir. T'a qu'a allez me punir en le butant tiens.

Au moins, il servira à quelque chose. Si je ne peux pas buter les gens, je n'aurai qu'à mentir pour que quelqu'un d'autre le fasse à ma place. Et quoi de mieux que son propre Stalker personnel, impulsif sur les bords. 

En revanche, je n'apprécie pas qu'il se serve de la mort d'Anna pour « me punir ». Je n'ai rien fait de mal et elle non plus. C'est un meurtre qui n'aurait jamais dû avoir lieu et se servir d'elle m'agace.

UNKNOWN : Ma petite Rebelle, ce n'est pas de cette façon que les choses se déroulent. Je ne tuerai pas les gens pour toi. Je les tuerais à cause de toi.

─ Tout va bien ? Demande Kyle à mes côtés.

J'éteins mon portable, la haine envenime chaque parcelle de mon corps.

─ Ouais, je lui réponds rapidement. Pourquoi ?

─ Parce qu'on est arrivé depuis cinq minutes déjà, et que t'a pas décollé de ma bagnole.

Je lève la tête et aperçois Fernando – le voiturier – m'attendre avec un parapluie, juste devant la portière. 

Qu'est-ce que je fais ? Est-ce que je rentre au Bahreïn pour élucider cette affaire au plus vite, ou je reste quelque temps en France le temps que ma mère me trouve un appartement qui m'éloignera de Zaïm ? Attendre n'arrangera pas les choses, je les fais traîner à la place. Comme si je n'avais pas envie que toute cette merde se termine. 

En soupirant, j'ouvre la portière de la voiture, Fernando se préparant à mettre le parapluie au-dessus de ma tête.

─ Merci pour aujourd'hui.

─ Fais-moi signe s'il y a un autre problème.

Je ne lui réponds pas et sors de sa bagnole, le cœur lourd. Des problèmes, j'en ai par centaines. 

Par-derrière, j'entends la voiture redémarrer et partir. J'empoigne le bras de Fernando qui fait son maximum pour que je ne finisse pas trempé en rentrant à l'hôtel. 

Il va bien falloir que je rentre chez moi pour régler l'affaire de SARQAN

Le voiturier me laisse à l'intérieur de l'hôtel et je me dirige rapidement à l'accueil. C'est le directeur lui-même qui me sourit et m'incite à le suivre à l'extrémité du comptoir. Loin des oreilles des gens.

─ Madame Seghir, tout se déroule pour le mieux ?

─ Je vous remercie d'avoir rendu agréable mon voyage, mais il est temps pour moi de partir. Vous pensez pouvoir me réserver un avion dans les prochaines heures ? Direction le Bahreïn et sans escales. Première classe.

Hors de question que je me mélange avec les autres alors que je compte travailler sur les braqueurs masqués. Les gens sont tous détraqués maintenant. Ils se mettent du côté des tueurs et nous font passer pour les méchants de l'histoire. Seulement les otages nous remercient d'avoir mi un terme à cette tempête émotionnelle par laquelle ils sont passés.

─ L'hôtel vous paiera l'avion comme remerciement de votre venue. Nous vous tiendrons très prochainement au courant de votre heure de départ. Une voiture viendra vous récupérer.

─ Je vous remercie infiniment monsieur.

─ Tout le plaisir est pour moi, madame Seghir.

Je lui souris et me dirige rapidement vers l'ascenseur où mon visage redevient rapidement impassible. 

Si les riches restent riches, c'est parce qu'on leur offre des choses gratuitement. De plus, j'occupe l'une des meilleures chambres qui vaut un sacré butin à l'hôtel. 

Les portes de l'ascenseur s'ouvrent, et je rentre rapidement dans ma chambre. Je balance mon sac de vêtement mouillé au sol. Je me pince les lèvres, une main dans mes cheveux, ne sachant plus quoi faire à l'instant. 

En tant que flic, mes propres sentiments ne devraient pas être un frein dans une enquête si celle-ci doit être urgemment bouclée. Si je reste encore longtemps en France à cause de Zaïm, j'incite le groupe Sarqan à monter un plan afin de détruire une autre banque et traumatisé d'autres victimes. Mais l'enquête d'Anna est aussi au point mort et Kyle a besoin de moi pour trouver le coupable. 

Debout en plein milieu du séjour, les questions ne cessent de fusionner dans mon crâne. 

Est-ce que je fais l'égoïste sans cœur qui retourne travailler, ou je continue d'être la parfaite meilleure amie et trouve le coupable d'Anna en lui donnant une meilleure image même après sa mort ? Ma carrière ou ma meilleure amie...

 Furieusement, je me dirige vers ma chambre et récupère ma valise pour la remplir de mes vêtements. 

Je me chargerai d'Anna une fois que j'aurais résolu l'affaire de Sarqan. Pour avoir bonne conscience, je me dis que c'est ce qu'elle m'aurait conseillé si elle était encore vivante.

─ Pourvu que je tombe pas sur Zaïm en rentrant...

Ma plus grande crainte ne serait sans doute pas de perdre mon taf, mais de croiser Zaïm et de me sentir davantage humilié. Je le déteste du plus profond de mon âme. 

Qu'il crève...

ƧΛЯQΛП

 ... 

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