Imperfect Chemistry (Imperfec...

By ElisiaBlade

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#JASMEEN Cette émission aurait dû être la meilleure chose qui puisse m'arriver. Un coup de pub inespéré. Une... More

SYNOPSIS
1. #Talkshow
3. #Coïncidences
4. #ToBeReadList
5. #Ovarioclaste
6. #Promotion
7. #SaucisseAvariée
8. #Photoshoot
9. #Charité
10. #DérapageIncontrôlé
11. #Simulations
12. #Iceberg
#13.MorningWood
14. #Stalker
15. #Surprise&Dentelle

2. #140caractères

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By ElisiaBlade


Je lâche un hoquet et mon visage devient exsangue puis écarlate la seconde suivante. Le sang semble avoir disparu de toute ma tête comme la mer qui se retire avant de revenir en force comme une vague tsunamiesque. Toute cette hémoglobine et ce rush d'adrénaline me donnent le vertige. Je suis certaine que personne n'a changé de couleur aussi vite que moi. Peut-être que j'en garderais des séquelles neurologiques à vie.

Des milliers de frissons me parcourent, ma peau se tend en même temps que mon cœur ralentit sa cadence. Mon estomac se contracte si violemment que je crois que je vais réellement vomir, là, maintenant.

Hydrogène, Hélium, Lithium, Béryllium, Bore, Carbone, Azote, Oxygène, Fluor...

De beaux yeux bleus m'observent. Il possède un nez fin et étonnamment symétrique. Sa mâchoire puissante, carrée et recouverte d'une barbe lui donne un côté très... mâle et brut. Moi qui ne suis pas très poils, si je n'étais pas en train de mourir de mortification, j'aurais eu envie de frotter ma joue contre la sienne comme un chat. Au milieu de cette barbe, une bouche diaboliquement sexy révèle un sourire amusé et à la fois moqueur. On ne peut pas qualifier cet homme de beau pourtant ses traits sont si francs et marqués qu'ils transpirent de virilité. Ses cheveux blonds sont longs et rattachés en un chignon un peu brouillon. Je déteste les cheveux longs chez un mec. Pourtant j'ai des fourmis dans les doigts tant l'envie de plonger mes mains dedans est grande. Je n'ai jamais vu quelqu'un d'aussi sexy.

Non, Blake Thorgeirsson n'est pas beau. Il est absolument magnifique. L'observer un peu trop longuement est éblouissant, aveuglant même.

— Schiste, c'est comme fixer le soleil, murmuré-je distraite.

— Je vous demande pardon ? s'esclaffe-t-il en arquant un sourcil.

Je cesse d'examiner son visage aussi sec. D'ailleurs, je n'ose plus le regarder du tout tant je suis embarrassée. Toute mon attention est centrée sur Julien Zimmer. J'ai subitement compris pourquoi il avait eu l'air si satisfait de lui. Ce péquenaud du Danube – pas que j'ai quelque chose contre les gens habitant près du Danube – a orchestré ça depuis le début.

L'émission se poursuit sans que je parvienne à desserrer les dents. Ce blaireau d'animateur a tout de même eu la décence de ne pas m'intégrer dans son premier jeu : le KissCam. Un classique des stades de football américains où lorsque la caméra s'arrête sur vous, vous devez embrasser votre voisin – que ce dernier soit votre compagnon ou un parfait inconnu. Je crois que le regard assassin dont je le couvre depuis que Blake est entré sur le plateau l'a refroidi.

J'ai encore du mal à réaliser que ce sex symbol est assis à côté de moi. Pourtant je me refuse à tourner la tête dans sa direction. Et c'est une véritable torture. Alors que Julien Zimmer l'interviewe, je sens de temps à autre ses yeux se fixer sur mon visage. Il m'étudie discrètement, minutieusement comme s'il cherchait quelque chose, comme s'il voulait analyser chaque atome de chaque molécule me composant, liaisons hydrogène et ponts disulfures inclus. Son regard est si puissant qu'il me fait l'effet d'une caresse. Du coin de l'œil, je le vois se pencher vers moi.

Oh phoquing schiste, il va me parler... Il ne peut pas me parler... Je ne veux pas qu'il me parle. Pourquoi ne m'ignore-t-il pas tout simplement ?

Hydrogène, Hélium, Lithium, Béryllium, Bore, Carbone, Azote, Oxygène, Fluor...

Je l'entends ricaner et je tressaille. Est-ce qu'il se moque de moi ? Je combats cette envie irrépressible de me reculer le plus au fond du canapé. Les yeux droit devant moi, je ne bouge plus. Le public devient flou et je me concentre un peu plus. Je ferme les paupières puis les rouvre dans l'espoir de voir tout ce décor, ce présentateur et Blake s'évanouir dans un mirage. Mais rien ne bouge. Tout le monde reste en place. Certains spectateurs éclatent même de rire. Pourtant ce ne sont pas leurs rires qui me font frissonner. Le son rauque est aussi doux et agréable qu'un macaron à la pistache. Est-ce qu'un rire peut réellement provoquer ça chez quelqu'un ? Surprise, je me tourne alors vers Blake. Ses yeux parcourent avidement mon visage. Il semble étonné par mes traits, intrigué par ma personne. Son regard détaille furtivement ma silhouette. Mais lorsque ses prunelles se posent sur ma poitrine, ma taille, mes jambes, c'est comme s'il m'avait touchée. Je délire ou alors je fantasme. Le jour où un mec comme Blake me reluquera, les sables du désert gèleront et les chameaux rentreront chez eux en patinant.

J'aurais voulu lui présenter mes excuses, lui expliquer que je ne suis pas une nympho... j'aurais juste voulu laisser une bonne impression. Mais la seule chose que je réussis à faire c'est lui adresser un sourire désolé. Oh oui, désolée, je le suis et bien plus que ça. Comme quoi le ridicule ne tue pas, il donne juste envie de vomir.

— Est-ce que tu pourrais me prendre rendez-vous chez le coiffeur ? Je songe à me teindre en blonde. Non, tu sais quoi ? Une simple couleur ne changera pas suffisamment mon apparence extérieure. Tu connais un bon chirurgien esthétique peut-être ? Inutile aussi ! Appelle tout simplement la morgue parce que je suis en train de mourir de honte là.

Je marche de long en large, Caro à l'autre bout du fil. Il y a trois jours que l'émission a été diffusée et j'ai encore du mal à réaliser le traumatisme que je viens de vivre. Dès que le direct s'est terminé, je n'ai pas perdu une seule seconde avant de déguerpir. Quand tout le public s'est mis à applaudir, je me suis senti comme un gladiateur mis à mort au sein de l'arène. J'ai cru pendant trois secondes que Thor – enfin Blake allait tenter de me parler.

— Ce n'était pas si terrible que ça. Tu as regardé tes comptes Twitter et Facebook ?

Je lâche un rire forcé et je sonne exactement comme une sorcière dans Walt Disney. Après avoir quitté le Truth or Dare show, j'ai posté un seul et unique message sur mon compte Twitter.

140 caractères ne suffisent pas à exprimer à quel point je suis mortifiée...

#honteintersidérale #phoque #schiste #recluseautibet

Et je me suis ensuite complètement déconnectée. Très franchement, je ne souhaite pas découvrir à quel point je me suis fait lyncher sur les réseaux sociaux.

— Tu as dépassé la barre des 30 000 followers sur Twitter et sur Facebook.

Sûre d'avoir mal compris, j'hoquète de surprise. C'est impossible.

— Non ! soufflé-je.

— Si ! Et tu ne devineras jamais qui fait partie de tes abonnés maintenant...

— Toutes les pintades fan de Sawyer et Blake qui se sont si facilement identifiées à moi ? lâché-je avec une demi tonne de sarcasme.

Il ne manquerait plus que ça pour compléter ce tableau déjà idyllique. C'est vrai que question crédibilité, je suis déjà au top. Et si les échos que j'ai eu en allant bosser hier au labo sont une indication, je crois que je vais hiberner de la toile pendant un sacré bout de temps.

— Non, pas du tout ! s'exclame Caro avec une surexcitation que je ne lui connais pas. Pas les pintades de Sawyer et Blake. Mais Sawyer et Blake !

Sa voix n'est plus qu'un couinement suraigu. Je ne connais que les fans de boys bands capables d'hurler à en briser le cristal.

— Je te demande pardon ?

Je jette un coup d'œil à mon PC. Pendant deux secondes, je suis tentée de l'allumer pour vérifier ses dires.

— Et tu n'as pas lu le tweet que Blake t'a laissé ? continue-t-elle avec toujours cette voix d'adolescente gouvernée par ses hormones.

— Parce qu'il m'a laissé un tweet ? Sur ma page carrément ?

Oh... Phoque de phoque ! Il ne manquait plus que ça. Je n'ose imaginer le genre de message qu'il a pu écrire sur mon mur.

Pas de panique ! Ce n'est pas lui mais sûrement son manager !

Je me pince l'arête du nez avant d'expirer longuement. Entre ça et le labo, je ne vais pas survivre. En arrivant au boulot hier, mes deux collègues – Anthony et François m'ont gentiment accueillie en se cachant l'entrejambe et en ayant l'air choqué. Une parfaite réplique de ma photo de la honte.

— Oui, je l'ai bien sûr retweeté. Il faut absolument que tu y répondes. Après ça, le nombre de tes abonnés a grimpé en flèche. Si les choses continuent ainsi, tu atteindras les cent milles followers d'ici la fin d'année.

— Bien sûr, voyons les choses en grand, ironisé-je en observant la pointe de mes baskets de running. Ecoute, je vais répondre au tweet de Blake plus tard. J'ai ma séance de footing qui m'attend.

Après avoir promis de la rappeler dans la semaine, je descends en courant les six étages de mon immeuble. Situé dans la ville de Dorviller, banlieue ouest de Paris, je vis à vingt minutes en RER de la capitale. Je loue mon appartement, ancien hôtel particulier, depuis presque trois ans. Je l'ai surtout choisi parce que le quartier est très chic et qu'il est situé en face d'un grand building proposant des appartements hors de prix à louer. Malgré ce vis-à-vis avec ce joyau de l'immobilier, les loyers exorbitants n'attirent que la haute société. Et même lorsque le gratin parisien décide de s'acheter un de ces lofts en duplex, ce n'est même pas leur résidence principale. Il n'y a pas âme qui vive. Alors me trimballer et danser à poil avec mes rideaux grand ouverts est parfaitement possible. Un luxe quand on vit près de Paris.

J'enfonce mes écouteurs et ne perds pas une minute de plus avant de me mettre à courir. Je ne suis pas une de ses droguées de sport qui a besoin de son quota journalier d'exercices cardio. Mais j'ai très vite compris que si je ne souhaitais pas fatalement m'empâter, je me devais d'avoir une activité physique régulière. J'ai testé les salles de sport mais je crois que ce n'est pas pour moi. A peine deux semaines après mon inscription, je me suis faite alpaguer par le pire lourdaud de France et de Navarre. Michel, 37 ans et papa d'un petit garçon de 8 ans. Sous ses airs de benêt inoffensif, ce mec s'est avéré être un psychotique en puissance. Lorsqu'il m'a proposé de partir en weekend chez ma mère près de Nantes, j'ai compris qu'il y avait quelque chose qui clochait. Il pensait réellement qu'après quatre jours de discussion, nous formions un couple. Et quand j'ai essayé de lui faire comprendre à maintes reprises que ce n'était pas du tout le cas, ma seule option a été de résilier mon abonnement.

Je sautille devant un passage clouté alors qu'un bus passe devant moi.

— Bon sang ! grogné-je en découvrant la publicité placardée sur le côté du véhicule.

Mon karma a un sens de l'humour bien particulier. A peine ai-je décidé de reprendre le cours normal de ma vie qu'il me présente Blake déguisé en Thor, le Dieu du tonnerre dans la mythologie nordique. Debout sur une falaise, face à une mer agitée, il exsude de sexytude. Cheveux au vent, torse nu et muscles en veux-tu, en voilà. Il porte une bouteille d'eau à ses lèvres. « Gods' Water – l'eau des Dieux ». Franchement, boire au goulot n'a jamais été aussi érotique. Je ne sais pas s'il y a une section « mecs en train de boire » sur les sites pornos, mais ils devraient sérieusement y songer. C'est aussi devant cette publicité que j'ai eu la bonne idée de me laisser prendre en photo. Croisée dans les catacombes du métro parisien en compagnie d'Aly après une soirée arrosée, il nous a paru hilarant de jouer les dindes en manque de sexe. Si seulement mon moi du futur était venue me prévenir des répercussions...

Je souffle un bon coup et traverse en courant. J'espère qu'un excès d'endorphines réussira à effacer les souvenirs de ces derniers jours. J'aime courir, me dépasser et profiter du paysage. Ce que j'aime plus que tout, c'est la sensation de plénitude après un footing. Malgré la brûlure physique, le bonheur et la pêche que je ressens après chaque séance me poussent à recommencer.

Avec un nouvel objectif en tête, je me dirige vers le grand parc de la ville. L'endroit idéal pour les joggers comme moi avec une musique de circonstances pour m'accompagner. Mes écouteurs diffusent Run this town de Rihanna et Jay-Z. Je croise quelques coureurs sur les petits chemins du parc, certains accompagnés par leur chien. Heureusement, aucun ne me dévisage. Faut dire que sans tout ce make-up, je suis méconnaissable. Avec un peu de chance personne ne fera le lien entre ma tête pas maquillée et Jazz Natra, auteure et surtout sex addict la plus pathétique de France.

Quand je dépasse les onze kilomètres de footing, les premiers signes de fatigue se manifestent et un vicieux poing de côté vient me meurtrir le flanc gauche. Je m'arrête sur le côté du sentier. Jambes écartées, je pose les mains au sol histoire d'étirer mes ischio-jambiers. Je lâche un gémissement de plaisir quand mes doigts touchent le sol. Je ne comprends pas les gens qui détestent le sport comme Aly. A chaque fois que je lui parle de mes entraînements, elle me dévisage comme si je venais de lui avouer avoir une collection de petits pieds de bébés dans du formol.

Quelques gouttes de sueur dégoulinent de mon visage et s'écrasent sur le dos de mes mains. Un instant distraite par les ombres que projettent les faibles rayons du soleil, l'inspiration me vient pour le tome 2 de Love from 1531. Depuis quelques jours, j'ai un sérieux blocage sur un passage clé de mon roman. Une scène épique où Adara, mon héroïne surnommée Ara, est aux prises avec le Duc de Longdale...

Un objet percute violemment mon dos.

— Aïe, couiné-je en me massant le point d'impact.

J'ai à peine le temps de me relever que quelque chose de poilu lancé tel un boulet de canon frappe mon torse. Propulsée en arrière avec le pauvre animal qui jappe, j'atterris inégalement sur mon fessier rebondi et généreusement rembourré... la seconde d'après, ma tête heurte le sol boueux dans un bruit sourd.

— Phoque ! La vache ! soufflé-je, allongée de tout mon long.

Mon crâne me lance subitement et je suis tellement sonnée que je ne réalise pas ce qui s'est passé. Ai-je réellement été percutée par un chien volant non identifié ? Tu parles d'une rencontre du troisième type.

J'ouvre les yeux et la vision de deux beaux iris marrons, d'une langue qui pend et d'un museau humide m'accueille.

Une ombre camoufle le soleil et de longues jambes encadrent mon crâne. Sûrement le propriétaire de celui qui me renifle gaiement toute la face. Impossible de deviner les traits du jeune homme, seuls ses mollets parfaitement musclés sont à portée de vue. Il porte une casquette et la capuche de son sweat recouvre en plus sa tête. Je n'ai pas le temps de m'appesantir sur les lignes de son visage qu'un coup de langue sur ma joue m'arrache un couinement puis un rire étouffé. Ce chien a une haleine à décaper un vieux four crasseux.

— Tanngrisnir, heel! ordonne-t-il dans un anglais impeccable.

Le chien dont le nom est imprononçable cesse immédiatement de me recouvrir de bave et trotte, la queue en berne, vers son maître. Une main se tend devant moi et je l'attrape avec plaisir. Le toutou m'observe penaud et l'expression « avoir des yeux de chien battu » prend tout son sens. Mais il est tellement adorable que d'imaginer son propriétaire le réprimander me fend le cœur. Je n'ai d'autre choix que de jouer les médiateurs.

— Est-ce que ça va ? le jeune homme s'enquiert avec un fort accent à tomber par terre.

Ai-je déjà mentionné à quel point l'accent british me fait fantasmer ? Avec un grand sourire, je relève la tête pour découvrir enfin le visage de ce mystérieux jeune homme.

Tous mes muscles faciaux se figent. Je recule sur des jambes en coton, certaine d'halluciner.

Et soudain je réalise... Tanngrisnir... ça sonne danois, pas vrai ?

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