Chocolat Chaud et Chantilly [...

By Daloriia

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Cette histoire sera gratuite le 26 février 2024. À New York, Olivia, une jeune britannique se retrouve mêlée... More

Chapitre 1 : Au revoir le vieux...
Chapitre 2 : ...Bonjour le jeune
Chapitre 4: Hashtag = Esprit mal tourné #1
Chapitre 5: Merry Christmas d'avance !
Chapitre 6: Le lion l'a bouffé
Chapitre 7: Dorothy pête une durite
Chapitre 8: Tâche marron sur chemise blanche
Chapitre 9: Prélude pour une histoire
Chapitre 10: Il y a Caleb et il y a Olivia
Chapitre 11: Retour à la réalité
Chapitre 12: Grand café et mauvais goût
Chapitre 13: Cela donne du piquant
Chapitre 14: Le long trajet vers la normalité...
Chapitre 15: ... Qui est vite rattrapé par la réalité
Chapitre 16: Nos petits secrets...
Chapitre 17: Le grand plongeon
Chapitre 18: Une tornade et de la dinde pour Noël
Chapitre 19: Elle débarque (et pas la dinde, malheureusement)
Chapitre 20: Ce nouveau visage
Chapitre 21: Besoin de réconfort
Chapitre 22: Joyeux Noël Liv' (Partie 1)
Chapitre 23 : Joyeux Noël Liv' (Partie 2)
Chapitre 24: Il peut bien neiger, leurs cœurs brûlent
Chapitre 25 : Et plus si affinités...
Chapitre 26 : On passe aux choses sérieuses
Chapitre 27 : Parlons autour d'un chocolat
Chapitre 28 : Il nous faut un plan
Chapitre 29 : Petit dîner entre "amis"
Chapitre 30 : La bouteille bon marché
Chapitre 31 : 7 fois ! 7 fois !
Chapitre 32 : Ashton est de retour
Chapitre 33 : Les excuses
Chapitre 34 : Le syndrome du "Je t'aime moi non plus"
Chapitre 35 : Cadavres parfumés à la rose
Chapitre 36 : Le pouvoir de l'argent
Chapitre 37 : L'air vivifiant
Chapitre 38 : Un chocolat et on repart
Chapitre 39 : Argent de poche
Chapitre 40 : Pause-Goûter
Chapitre 41 : Paillettes et réalité
Chapitre 42 : Chaud, chaud, chaud cacao
Chapitre 43 : C'est toujours une histoire d'argent !
Chapitre 44 : Jamais 2 sans 3
Chapitre 45 : Du riz cantonais avec votre nem ?
Chapitre 46 : La soirée du Nouvel An (Partie 1)
Chapitre 47 : La soirée du Nouvel An (Partie 2)
Chapitre 48 : 3...2...1...
Chapitre 49 : Le bonheur, sur place ou à emporter ?
Epilogue : Un café noir et une sucrette
Remerciements

Chapitre 3: Gagnant ou perdant?

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By Daloriia

« Voilà l'enfer que je vous avais promis, Madame Lawford. »

Nous sommes en milieu d'après-midi, aucun des quatre assistants n'est sorti du bureau de toute la journée, même pour manger ou se vider la vessie. La petite réunion avec Monsieur Barnes avait été très claire. Un écart et c'est la porte. Alors vissés sur nos chaises de bureau, nous avons rempli des documents, préparé et remis à niveau les dossiers d'informations de chacun des employés de Mediatics. Cela peut paraître peu, mais changer, ajouter et supprimer des fiches n'est pas une tâche à prendre à la légère. Des caractères privés y sont même inscrits comme le nombre d'enfants, leurs âges et leurs écoles. C'est pour cette raison que nous quatre, les assistants, sommes en pleine ébullition. Je ne compte plus les appels aux familles pour demander les fameuses informations supplémentaires, les recherches sur les réseaux sociaux et les refus.

Il arrive que je jette des petits coups d'œil vers la verrière du bureau du président-directeur général. Les persiennes sont tirées comme si Monsieur Barnes voulait protéger son intimité quand il travaille. Tant mieux pour moi et pour lui, je ne veux pas le voir ce connard.

« Bonjour, suis-je bien chez Monsieur Arthur Dane ? Je suis l'assistante de Monsieur Caleb Barnes, le nouveau PDG de votre mari... »

Je me fais couper par la voix d'une femme qui semble en colère :

« Vous demanderez à sa maîtresse, je suis sûre qu'elle pourra vous donner toutes les informations qui vous intéresse ! Mais je peux vous dire la taille de son instrument par contre, 10 cm et pas au repos ! Sur ce, madame, bonne journée ! Elle me raccroche au nez et les bips remplacent sa voix. »

Sur mon dossier, je place en annotation, « trompe sa femme » et le clôt, avec de l'amertume pour madame Dane. Ma pile de collègues est finie, je dois la rendre. Quel soulagement de clôturer ma besogne qui m'aura volé l'heure du repas.

« J'ai fini, bon courage ! »

Je me lève, attrape les fiches puis me dirige vers la porte et frappe trois fois avant que mon patron ne réponde enfin par un magnifique « Entrez » qui en ferait frissonner plus d'un. Mon pouce sur la poignée, j'entre, tête baissée, et m'apprête à poser mon travail sur la petite table basse où Andrew Barnes demandait qu'on y dispose les dossiers.

« Olivia ? Pouvez-vous poser ça ici, en pointant son bureau ? Ça m'arrangerait. »

Blanche comme un linge, j'avance vers lui en essayant de ne pas le regarder. Je suis littéralement pétrifiée d'être dans la même pièce que lui. On ne peut pas faire un pet de travers avec lui. Déjà dix personnes ont été virées depuis son arrivée. Dix personnes en six heures de temps.

C'est une vraie moisson à laquelle j'assiste.

« Voici les dossiers des services communication et radiophoniques. J'ai fait des annota-...

Merci Olivia, vous pouvez rejoindre votre poste. Il indique la porte et prend le premier dossier de la pile, celui de Monsieur Dane. »

Je me précipite à l'extérieur et me rue sur les toilettes. J'ai extrêmement envie de me vider. Je tremble quand je m'assois, de peur ou d'adrénaline, je ne sais pas. J'y reste un instant puis ressors après avoir fait ma petite affaire.

Merry tire une tête qui en dit long sur ses pensées. Elle est au bout du rouleau et a une affreuse envie de faire ses besoins. Je m'approche d'elle et lui dis :

« Je peux prendre le relais, le temps que tu ailles faire... Tu vois ce que je veux dire... dis-je, gênée. »

Merry relève la tête et me lance un regard noir.

« Non merci, si Barnes se rend compte que je ne suis pas à mon poste et que je te délègue du travail, je serais virée donc non. Merci. Elle tape à vitesse de la lumière sur le cadran du téléphone et décroche pour demander des informations. »

Dory et Dave sont dans le même état, même si Dave est pratiquement à la fin. Il tremble tellement qu'il ne doit pas se sentir très bien, mais je ne peux absolument rien faire. Quant à Dory, elle en est à un point où ses nerfs sont en train de lâcher. Elle hurle dans le combiné et martèle son clavier avec fureur.

J'ai l'impression d'être en pleine apocalypse. Chacun de mes confrères transpire à grosses gouttes et ils sont fatigués. Six heures que nous travaillons sans prendre de pause. C'est inhumain.

Au moment où je me rassois sur mon siège et recommence à écrire des mails, une voix dans les haut-parleurs résonne dans la pièce. Haut-parleurs qui ne sont pratiquement jamais utilisés par ailleurs.

« Madame Jones, avez-vous fini ? »

Dory lève la tête vers son micro et répond, fatiguée :

« Non Monsieur, je n'ai pas encore fini. »

« Quand comptez-vous me rendre vos dossiers ? »

Elle rend remue ses dossiers pour les compter et répond, mal à l'aise :

« Deux heures Monsieur. »

« Puisque vous êtes lente, j'espère pour vous que les résultats que vous allez me rendre sont excellents. »

Je pâlis quand le frétillement des haut-parleurs cesse, Dory est pratiquement, pour ne pas dire, livide. Elle souffle un bon coup et reprend aussi vite qu'elle peut.

Dave se lève d'un bond, attrape à la hâte son paquet et en fait tomber un qui s'ouvre. Je me penche pour l'attraper et le lui redonner, mais il me repousse. Il le place entre les dossiers et s'avance rapidement vers le grand bureau puis y entre.

Mes yeux ont du mal à se concentrer sur la boîte mail. Il fait excessivement chaud malgré le mois de décembre, je tire sur mon col de pull et replace une mèche derrière mon oreille. L'atmosphère est invivable et le fait qu'il soit 16h30 me fait sourire. Enfin, plus qu'une heure avant libération.

Dave ressort, le visage défait. Il se rassoit et se presse le visage avec les mains. Ses joues sont rouge écarlate et, tout comme moi, il doit avoir mal à la main. On ne doit pas être loin d'une tendinite générale. Je prends ma chaise et la tourne vers lui :

« Ça va ? demandai-je, gentiment.

— Parce que tu crois que ça va ? Mais t'as bien vu ! Même pas une journée qu'il est là et c'est déjà un tyran... J'en viens même à regretter les remarques sexistes et machos de son père. Je tapote sa main doucement et réponds :

— Il va falloir tenir Dave, quoi qu'il en coûte. Je crois en toi comme tu crois en moi. »

Il se reprend lentement et me sourit tendrement :

« Merci Liv'. »

Je lui souris en retour puis commence à me retourner pour rejoindre ma place avant d'ajouter :

« Je suppose qu'avec toutes ses émotions, notre dîner rituel est annulé... »

En effet, tous les lundis, nous nous réunissons, tous les quatre, pour un dîner dans un petit restaurant de notre choix. Chaque semaine, on tourne, première semaine du mois, c'est le premier arrivé qui paie, donc Dave. Évidemment, je paie en quatrième semaine, juste avant la paie.

« Je sais que Merry se faisait une joie de payer, mais tu comprends... Il regarde tour à tour cette dernière et Dory puis revient vers moi, le visage défait. L'arrivée de tu sais qui et sa mise en défi met du stress partout dans Mediatics. Même le mec de la cafetière...

— Celui qui reste 80 % de son temps à côté d'elle ? Pierce Logan ?

— Oui, il m'accorde la raison d'un geste de la main, Pierce ! Comment tu connais son prénom toi ? Je m'apprête à lui répondre, mais il me stoppe immédiatement. Non, non, en fait je ne veux pas savoir le pourquoi du comment... Il s'arrête puis reprend après un moment de réflexion. Eh bien, il doit, lui aussi, suer à grosses gouttes actuellement. Je te laisse deviner la raison Sherlock.

— Nous sommes en sureffectif et il n'en fout pas une. On réduit les coûts et on obtient de plus gros contrats, bien plus juteux. Ingénieux, mais assez rapide et qui fait baisser le moral des troupes. Un mal pour un bien en soi.

— Tu as tout compris. Dave se tourne vers son écran et sans y décrocher, il ajoute : on remettra ça à plus tard, j'ai encore des mails à répondre.

— Walters Company ?

— Une vraie plaie si tu veux tout savoir. Il pouffe puis clôt la conversation quand ses doigts commencent à taper sur le clavier. »

Je retourne à mon travail et me lance dans la lecture et écriture des courriers électroniques quand un appelle mon attention. Je l'ouvre avec étonnement.

« Madame Lawford,

Vous serez priée d'annoncer ce soir à la dernière qui me rendra son travail qu'elle est renvoyée. Il n'y a que les meilleurs et les plus productifs qui travaillent avec moi. Si vous refusez, ce qui serait fort dommage, c'est votre place qui s'envole. Considérez ça comme un avant-goût de la vie en entreprise que je vais vous faire vivre. Faites le bon choix Olivia.

Gagnant ou perdant ?

C. Barnes »

Je blêmis une énième fois et relève la tête vers la persienne. Une partie du store vénitien s'entrouvre, le visage de Barnes Junior derrière le trou qu'il a créé. Il me regarde réagir à son message.

L'avenir de la coalition se joue sur la personne qui arrivera dernière et si j'avais le courage de céder ma place pour que Dory ou Merry soit encore en course. Mon cœur me dit de ne pas détruire la vie professionnelle d'un de mes camarades, question d'éthique, mais ma raison me hurle que si je le fais, je serais obligée de retourner dans la campagne anglaise à aider papa à revendre des journaux dans les troquets autour d'Oxford. Je n'ai pas fait des études à Londres qui ont coûté un bras et ne me suis pas éloignée de ma famille pour revenir 6 mois plus tard, virée parce que je n'ai pas eu le courage de dire à une des mes amies qu'elle était virée.

Si c'est Merry, elle retrouvera vite du travail par son physique et ses qualités de dactylographie tandis que Dory resplendira par ses qualités d'oratrice. Je ne m'inquiète pas pour elles.

Il me reste moins d'une heure pour me décider de mon avenir. Retour en Europe ou suite de l'aventure outre-Atlantique.

---

Il est 17h30, l'heure où nous pouvons partir. Dave se prépare en silence, avec un stylo, je tapote mon menton. Merry et Dory sont à égalité, plus qu'un seul dossier sur leurs piles respectives. La tension est à son comble et je redoute ce moment depuis trois quarts d'heure.

Merry jette des regards de truand à Dory qui est rouge de chaud. C'est un vrai combat de titan qui les oppose.

Je compte les secondes et prie pour qu'elles durent une éternité. Je n'ai pas envie de faire ce que l'on me demande.

La jolie Merry se lève d'un coup d'un seul, attrape ses dossiers et fait un marathon sur talons sans tomber puis toque à la porte. Elle rentre immédiatement et Dory tire une tête de trois mètres de long. Elle a perdu sans même savoir ce qui était en jeu.

Je sais maintenant à qui je vais devoir offrir ma place ou annoncer son licenciement express.

Alors que Victoria Beckham sort en poussant un petit bruit de soulagement, Dory rentre à son tour, dépose et ressort immédiatement.

C'est maintenant ou jamais.

« Dory ? Je peux te parler ? »

Dory se dirige vers moi en quelques grandes enjambées et me dévisage.

« Alors ?

— Je ne sais pas vraiment comment te le dire, je me tripote les doigts de stress, j'ai reçu un message de Barnes, il n'y a une heure environ... Et...

— Accouche merde ! J'ai besoin de pisser là ! Dory s'énerve alors je commence à avoir peur de sa réaction.

— Monsieur Barnes m'a chargé de dire à la dernière personne qui rendrait ce qu'il a demandé qu'elle était...

— Virée. J'ouvre ma bouche en o et écarquille les yeux. Cesse de jouer la comédie, je sais ce que Barnes t'a envoyé. Et je sais même que tu as choisi ta carrière à ton amie et tu vois ça ? Eh bien, c'est honteux de ta part. Je ne te croyais pas comme ça ma chère Olivia. Le travail et l'ambition avant la famille et les amis. Voilà ce qui te mènera à ta perte ma grande. Je t'aurai prévenue. Sur ce, va agréablement te faire foutre Olivia Lawford. Elle retourne vers sa place, éteint son écran, attrape ses affaires et sort en trombe du bureau, sous le regard de Merry, Dave et moi. »

Merry se tourne vers moi, main sur le cœur, blessée. Elle est clairement choquée de ce qu'elle vient de voir.

« Comment as-tu pu faire quelque chose comme ça à Dory ? C'est notre amie ! »

Je bafouille un petit « Je n'avais pas le choix. » qui fait presque pitié tandis qu'elle et Dave sortent, en colère.

« C'était moi ou elle, murmuré-je, lorsque la double porte se ferme entièrement. »

Je tombe lourdement sur ma chaise et m'appuie, les mains sur le crâne, coudes contre le plateau en verre. Je suis dépitée de ma fin de journée désastreuse.

« Bienvenue dans la vraie vie d'entreprise Olivia. Elle n'est pas faite pour se faire des amis et encore moins fraterniser avec eux. Les pas de Monsieur Barnes se rapprochent de moi, je me place droite et regarde mon patron qui a le visage fermé. Non, elle est dure et cruelle alors vous pouvez vous féliciter de votre acte. Il vous forgera pour obtenir la place que vous méritez ou que vous pensez mériter. Et n'oubliez jamais ceci Olivia, vous réussissez, vous grimpez, vous vous plantez, vous plongez. Bonne soirée Madame Lawford, demain est un autre jour. Il repart dans son bureau et referme la porte derrière lui. »

J'ai compris. Je n'ai pas le droit à l'erreur. Rien qu'une pourrait me coûter ma place et ma crédibilité.

J'attrape mon manteau et mes affaires puis sors. Un arrêt au Starbucks s'impose. Un deuxième chocolat chaud avec de la chantilly aussi.

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