Bellarke One Shots

By Marina-Blake

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Recueil de one-shots sur la série The 100. Des histoires courtes ou longues sur Bellamy Blake et Clarke Griff... More

Forgive Her
Together... Remember ?
Make A Choice
Say Goodbye
Runaway Wanheda
Je T'aime
We Need Each Other
Soulmates
More Than A Friend
The Earth's Secrets
Let Me Help You
Knocking On Heaven's Door
Love In Arc
You Chose Her
Clarke's Wedding
Christmas Light
The Snow Queen
(Je T'aime) (Moi Non Plus) (2)
A Disturbing Attraction
Merry Christmas
Come Back Home
Avec Amour, Pour Toujours...
Put Your Arms Around Me
It's Called Love
I Like Me Better When I'm With You
Look At Yourself In A Mirror
The Things I Have Never Said

(Je T'aime) (Moi Non Plus)

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By Marina-Blake


L'histoire de Bellamy et Clarke, retraçant leur plus tendre enfance, leur adolescence, jusqu'à ce qu'ils réalisent un jour qu'ils ne sont plus des enfants.
                             Two-Shot.

_________________________

Bellamy, 5 ans


Le garçon aux cheveux bouclés traînait des pieds derrière sa mère. Pour bien exprimer son mécontentement, il poussa un grand soupir alors que celle-ci marchait presque un mètre devant lui.

Elle lui ordonna de se presser en l'ignorant royalement, lui et sa mauvaise humeur, car elle ne pouvait plus attendre pour rendre une petite visite aux Griffin. Ils étaient rentrés de la maternité depuis presque deux jours.

Bellamy ne savait pas pourquoi et s'en fichait comme de sa première chaussette, tout ce qui l'intéressait c'était finir son film préféré qui passait justement à cette heure-ci à la télévision. Il croisa les bras, ce qui n'eut pas effet escompté puisque au lieu de le laisser rentrer chez lui, elle s'énerva davantage et le menaça de ne plus jamais acheter de chocapic s'il n'augmentait pas la cadence.

Coincé, il dû capituler mais ne desserra pas les bras pour ne pas complètement perdre la face et qu'elle ne pense que sa menace l'effrayait vraiment.

C'est Jake Griffin qui leur ouvrit avec un sourire radieux que Bellamy ne lui avait presque jamais vu. Bien qu'il souriait souvent puisqu'il était une personne chaleureuse, c'était différent cette fois. Il y avait quelque chose d'autre. Une forme... d'apaisement, de bonheur mêlés à l'excitation.

Il les fit entrer en ébouriffant au passage sa tignasse noire. Sa mère était de plus en plus agitée et les deux adultes parlaient de choses auxquelles il ne comprenait rien.

Il décida de relayer sa mauvaise humeur au placard. Il ne voulait pas se montrer malpoli envers Jake et Abby, ils étaient toujours si gentils avec lui. Il considérait presque Jake comme son véritable père, car il était ce qui s'en rapprochait le plus.

Ils montèrent à l'étage puis l'homme de maison ouvrit la porte de la chambre du couple.

Abby était en position assise sur le grand lit au milieu de la pièce, les cheveux relevés en une queue de cheval lâche, le visage fatigué mais irradiant de fierté en donnant le biberon à un minuscule poupon enveloppé dans une couverture.

– C'est une fille, annonce-t-elle en regardant affectueusement l'être minuscule qui se trouvait dans ses bras.

« C'est pour ça que j'ai raté la diffusion de super man ? » s'offusqua intérieurement le petit garçon, en regardant sa mère s'extasier devant le bébé comme si c'était une folle, échappée de l'asile.

En plus, il était vraiment minuscule. Bellamy avait déjà pu voir des nourrissons, mais c'est la première fois qu'il en voyait un aussi petit. Il ne lâcha pas l'extraterrestre des yeux en échafaudant toutes sortes de théories sur le pourquoi de sa petite taille. Peut-être avait-il été envoyé d'une autre planète pour espionner la Terre ? Abby, qui prit visiblement cela pour de l'affection et qui était loin de se douter de ce qui se tramait dans sa tête, lui proposa de la tenir.

Sa première idée fût de refuser. Il n'avait aucune envie que le double maléfique d'E.T (qui avait prit l'apparence d'un bébé mignon) ne l'hypnotise pour l'obliger à aller dans un vaisseau spatial de force ou il vivrait sur une planète au nom bizarre qui se trouvait dans l'espace et ça pour le reste de sa vie. Non.

Mais il avait senti le regard insistant de sa mère et se dit que s'il acceptait, il pourrait peut-être voir son film avant la fin. Il prit malgré lui la chose dans le bras en se promettant de ne pas se laisser envouter. Pourquoi les gens s'extasiaient toujours devant des bébés ? Il n'arrivait vraiment pas à comprendre ce qu'ils avaient de spéciales. Ils étaient chiants, pleureurs, puants, et probablement maléfiques.

Les grandes personnes continuèrent à parler entre elles et le petit garçon étudiait avec précision ce qu'il tenait dans les bras. Comme le faisait Abby, il se mit à la bercer doucement. Les petites prunelles bleus de la petite fille le fixaient, hypnotisantes. Il y avait quelque chose de tellement innocent dans son regard que cela lui fit oublier son idée d'extraterrestre.

– Bonjour petit Bébé, murmure-t-il en se demandant si elle comprenait.

Visiblement oui car ses prunelles fixaient désormais sa bouche comme si elle attendait qu'il parle encore. Il ne dit plus un mot, alors ses prunelles se concentrèrent sur un autre point de son visage : ses tâches de rousseurs.
Elle leva sa frêle et minuscule main vers son visage parsemé pour pouvoir les toucher.

Cependant son visage était trop éloigné, alors il referma sa propre main sur la sienne et lui fit faire des cercles dans le vide, ce qui semblait amuser la petite fille. Il toucha ses joues rebondies qui devenaient rosées. Elle rit sous ses papouilles. Une fois calmée, elle commença à remuer des lèvres, provoquant des petits bruits de succions. Il balaya le lit du regard à la recherche d'une tétine mais renonça bien vite. À court d'idées, il glissa le bout du pouce dans sa bouche et, ravie, elle se mit à le téter sous les regards attendris des parents.

« Bon. Peut-être qu'elle n'était peut-être pas si terrible, se dit-il, elle est même plutôt chou...»

– Maintenant que la famille s'est agrandi, c'est toi qui devras la protéger, annonce Jake en s'asseyant à côté de lui. Si un garçon veut trop s'approcher d'elle, ou si quelqu'un la rend triste. Je peux compter sur toi ?

– Toujours !

Bellamy ne comprit pas pourquoi Jake lui confiait une telle responsabilité, mais il s'en sentait fier. Il savait qu'il ne lui demandait pas ça par hasard, donc il promit, et comme sa maman lui avait toujours dit qu'une promesse était très importante et qu'il fallait toujours respecter sa parole, il défendrait la petite fille comme si sa vie en dépendait, car oui, il prenait désormais son rôle au sérieux et il était fière qu'on lui fasse confiance à lui pour assurer son bien et sa sécurité. Cela lui donnait l'impression d'être un chevalier servant sa princesse comme dans les livres de sa mère.

Il entendait vaguement Abby et Aurora discuter au sujet du futur prénom tandis qu'il continuait de bercer la fillette.

Ils n'étaient pas d'accord. Jake voulait un nom spéciale, sa fille serait une femme forte avec du caractère, il en était persuadé. Abby, elle, préférait un nom doux.

– Et Clark ? C'est un héros Clark Kent, non ? lança au hasard Bellamy sans la lâcher du regard.

Oups...

Les deux parents se regardaient dans le blanc des yeux. Double oups ! Sa mère allait définitivement le priver de chocapic pour avoir encore remis super man sur le tapis. Il allait en prendre pour son grade. Et puis qu'elle fille s'appelait Clark ?

Le silence persista dans la pièce jusqu'à ce que la mari et femme échangent un long regard :

– Arthur Charles Clarke est ton auteur favoris Jake, si j'ai bonne mémoire.



                                     ~


         Bellamy, 13 ans.  Clarke, 8 ans.


Les deux poupées étaient introuvables, et à en croire par l'état dévasté de la chambre d'Octavia, elles ne se trouvaient pas là. Pourtant Clarke et elle étaient sûrs de les avoir rangées dans la commode la veille.

Octavia était née seulement un an après Clarke, et les deux fillettes étaient inséparables. La seule ombre au tableau était le frère de la brune : Bellamy. Celui-ci prenait un malin plaisir à se moquer de Clarke, l'embêter de toutes les manières possibles et d'inventer tous les stratagèmes imaginables pour la mettre dans de mauvaises postures. Plus il la mettait dans l'embarras, mieux il se portait. C'était presque comme une devise pour lui.

D'ailleurs, celui-ci avait aussi donné des surnoms aux deux petites filles, les plus populaires étant : Tic et Tac, Dupond et Dupont, mais le pire était Twix gauche et Twix droit. Clarke s'énervait comme une tornade à chaque fois qu'il faisait référence à leur consommation de barres chocolatées.

– Je suis sûre que c'est encore lui ! S'exclama directement la blonde, sans une once d'hésitation.

Octavia approuva d'un hochement de tête et commença à crier à plein poumons le nom de son grand frère dans toute la maison. Évidemment, que c'était lui.

Elles descendirent dans le jardin où celui-ci l'attendait avec Murphy en jouant avec les piteuses poupées maintenant désarticulées. Celui-ci était le meilleur ami de Bellamy et l'accompagnait dans toutes ses frasques, particulièrement lorsqu'il s'agissait d'embêter Clarke et Octavia.

Tandis que la main droite de Bellamy tenait une poupée supposée être à l'origine blonde-rousse, celle de Murphy tenait la brune. Cependant, elles eurent la mauvaise surprise de constater qu'elles n'avaient plus exactement la même tête que la veille.

Devant ce spectacle, Octavia appela sa mère pour faire gronder son frère, ce qui amusa plus que cela n'effraya les deux garçons. Après un dernier concert de rires railleurs, les chenapans décampèrent en vitesse après avoir rendu ce qui appartenait aux fillettes.

Murphy jeta nonchalamment Octy sur le sol herbeux tandis que Bellamy s'approchait de Clarke sans se départir de ce fichu sourire qu'elle lui ferait bien ravaler, puis lui tendit Clarky. Défigurée sur la quasi-totalité du visage et son crâne était désormais aussi désert que le Sahara.

– Fais pas cette tête princesse, dit-il devant son air blessé, au moins maintenant elle te ressemble vraiment.

Il appuya bien sur le "princesse" avant de déguerpir pour de bon avec Murphy, manquant un début de larmes perlant ses yeux océans.

Il avait déjà été méchant jusque-là, mais cela ne l'avait jamais atteint à ce point. Elle ne s'était jamais sentie aussi mal. Souvent elle se gardait de montrer que ses moqueries lui faisaient de la peine mais elle n'arrivait plus. Plus à supporter, ni à essayer de comprendre pourquoi il faisait ça, pourquoi il ne l'aimait pas mais surtout pourquoi elle se souciait encore ce qu'elle était à ses yeux.

Elle était fatiguée de ses attitudes changeantes, fatiguée qu'il se comporte comme un crétin et qu'il revienne chez elle le lendemain comme s'il ne s'était rien passé.

– C'est toi qui est moche, et débile, gros cafard ! Je ne t'aime plus ! Hurla le brunette de toutes ses forces en les regardant disparaître.

Ce ne fut pas suffisant pour stopper le torrent de larmes qui jaillit des yeux bleutés de sa copine. Aurora arriva pile au moment où celle-ci ne n'arriva plus à contenir ses sanglots.

Clarke ne pleurait pas beaucoup, ce n'était pas son genre, en tout cas pas devant tout le monde. Elle trouvait que ça faisait bébé.

– Qu'est-ce que ton frère a encore fait ? Interrogea sa mère dans un soupir en enveloppant Clarke dans ses bras maternels.

– Comme d'habitude, annonça la petite O' avec une voix véhémente.

Elle lui chuchota des paroles réconfortantes jusqu'à ce que les larmes débordantes sur les joues pâles de la blondinette se tarissent.

– Il me déteste, sanglota la blondinette en reniflant de façon peu élégante.

La situation ne s'y prêtait pas vraiment mais la douce maman ne pu se retenir de laisser échapper un léger rire. Bellamy faisait n'importe quoi mais il était loin de détester Clarke.

– Ce n'est pas vrai, mais tu sais à cet âge la plupart des garçons sont malheureusement un peu bêtes. Et puis... qui aime bien châtie bien, conclut-elle dans un sourire.

– C'est un vilain méchant cafard ! Contredit Octavia, très remontée contre son grand frère.

– Il sera puni tout le week-end et évidemment, il devra se priver d'argent de poche quelques temps pour vous racheter de nouvelles poupées. Vous êtes magnifiques l'une comme l'autre, mes trésors. Maintenant, on va rentrer nettoyer cette petite bouille pleine de larmes.

Clarke acquiesça après avoir retrouvé un semblant de sourire. Tant pis s'il ne l'aimait pas, qu'est-ce que ça pouvait lui faire ? Ce n'était pas son frère à elle, après tout. Elle pouvait très bien vivre sans lui.

Bellamy avait bien été puni ce jour-là, mais ce n'était pas vraiment ce qui le préoccupait . Lorsque Octavia l'avait accusé d'avoir causé beaucoup de peine à Clarke, il était venue frapper à la porte des Griffin pour s'excuser.

Il l'avait ensuite fait à sa manière : En revenant chez elle, en l'invitant à jouer chez eux, en lui ramenant même ses propres chocapics, puis voyant que cela ne fonctionnait pas plus que ça il écrivit un petit mot qu'il déposa sur le rebord de la fenêtre avec une nouvelle poupée.

Celle-ci resta presque toute la semaine sur le rebord de la fenêtre.

Lorsqu'elle revint jouer chez Octavia le week end suivant, elle lui assura que c'était pas grave et que c'était oublié. Pourtant, rien ne fut plus comme avant.

                                 ~


            Bellamy, 22 ans.   Clarke, 17 ans


La relation de Bellamy et Clarke était loin de s'être s'améliorée avec le temps. D'ailleurs, si on demandait ce qu'il en était à leurs amis, ils seraient formelles.

Octavia et Murphy, leurs meilleurs amis respectifs, auraient répondu que rien n'avait vraiment changé : des chamailleries infantiles, puérils, des farces pour toutes les sauces, des plaisanteries parfois de mauvais goûts, des défis du genre : cap ou pas cap. Et, croyez-en leur expérience, aucun des deux ne déclarait forfait ce qui les conduisaient souvent dans des situations farfelues.

Ils étaient un peu comme ces éléments opposés pas fait pour s'unir ensemble : comme l'eau et l'électricité, comme le feu et la glace, ou le soleil et la lune.

D'un point de vue extérieur, c'est ce qu'on répondrait sur ce qu'ils étaient l'un pour l'autre. Bellamy était toujours aussi insupportable et il adorait toujours autant la faire sortir de ses gonds, regarder ses joues laiteuses rosirent d'énervement à cause de lui et ses lèvres pincées dans une veine tentative de se contrôler.

Ils n'iraient pas non plus jusqu'à dire qu'ils se détestaient, ils s'aimaient probablement bien à leur manière. Ils étaient juste... incompatibles. Ils n'arrivaient pas à tenir une conversation civilisée, à rester trop longtemps avec l'autre. Depuis le temps, Clarke s'y était faite. Après tout c'est lui qui a toujours cherché à ce que ce soit comme ça entre eux et cela lui convenait très bien. Ils n'étaient plus des enfants maintenant (ils ne faisaient que se comporter comme tels).

C'était un mercredi après-midi ensoleillé, comme presque tout ceux du mois de mai, que Clarke se dirigea vers le parc, son sac de lycéenne sur les épaules.

Dans quelques semaines tout serait terminé. Les cours, les examens, et ses diplômes lui permettraient d'accéder à l'une des prestigieuses fac de médecines de son choix.

Elle avait hâte, elle ne pouvait pas le cacher. Partir d'ici, étudier, découvrir, conquérir. Même si l'idée de laisser sa famille et ses amis alourdissait considérablement son cœur.

Elle aperçut Raven et Octavia assises près des jets d'eaux. Fidèles à eux-mêmes Bellamy et Murphy draguaient, un peu plus loin, des lycéennes. Jasper et Monty, où comme les appelaient les autres : « les inventeurs fous » étaient sur le chemin.

– Bon sang, sérieusement, ces filles tournent autour d'eux comme des chiens devant un morceau de viande ! Railla Clarke que son sourire radieux ne quitta pas pour autant, un doigt dans la direction du duo de Don Juan.

Elle prit place à côté de ses meilleures-amies sans essayer le moins du monde de critiquer les deux garçons discrètement. Enfin, plutôt le garçon particulièrement visé. Maintenant elles étaient là à échauder des théories sur le succès des deux garçons.

– Les vestes en cuir, proposa Octavia en premier lieu, ça donne un certain charme aux mecs dont les lycéennes en rut raffolent.

– Mmmmh... Je dirais que c'est plutôt l'effet des motos, renchéri Raven. Ça donne un air...

– « Bad boy », compléta Clarke, tout comme les ray-ban. Qu'est-ce vous voulez... les abeilles ne font pas exprès d'être attirées par le pollen !

– Clarke ! S'exclama la sœur de Bellamy devant cette métaphore de son frère et ses groupies.

Maintenant elle avait des images de son frère avec des ailes jaunes/oranges.

La théorie de la blonde l'emporta à l'unanimité lorsque la plantureuse Echo exposa son décolleté indécent encore plus près du brun. Elle aurait habituellement secouée la tête avec dégoût, mais cette fois ce geste les firent éclater de rire à l'unisson.

– Super, je crois que je vais vomir, annonça Clarke plusieurs minutes après leur crise de rire.

On pouvait désormais apercevoir le soutien-gorge d'Echo après que sa manche ait "malencontreusement" glissée de ses larges épaules.

– Ils ne pourraient pas faire leurs petites affaires ailleurs et nous épargner la vue de cette drague à deux balles digne d'adolescents pré-pubère ? Soupira la blonde en tentant vainement de garder la bonne humeur qui l'avait bercée jusque-là. Pourquoi ce crétin ne pouvait pas disparaître et arrêter de pourrir son existence ? Au moins pour quelques heures.

En revanche leurs amis adoraient les voir se prendre le bec, leurs disputes égaillaient toujours leur journée, en particulier lorsqu'elle avait été inintéressante jusque-là, mais cette fois Clarke voulait juste profiter et ne pas se soucier du macho arrogant qu'était le grand frère de sa meilleure-amie. S'il draguait tout ce qui bougeait, c'était son problème. Seulement, pas facile de garder sa bonne humeur et son calme alors que chaque fois qu'elle l'avait devant elle, elle rêvait de lui sauter à la gorge. Il faisait vraiment ressortir ses pires instincts, constata-t-elle dans un souffle de dépit.

– Ça s'appelle le charme princesse, déclara le ledit grand frère en revenant vers elles et en délaissant sa pouf. Je sais que tu ne connais pas, donc je t'en veux pas.

Il en tapa cinq à Murphy, satisfait de sa répartie mais la réaction de la blonde ne se fit pas attendre.

– Ta gueule, Blake ! Vois-tu, j'ai déjà assez de mal à te supporter en direct sans t'étriper ni sans pleurer à cause de la vue dégueulasse que tu imposes à mes yeux alors pour notre bien à tous, évites de pourrir mes oreilles et va donc jouer les couches-partout ailleurs !

Cette répartie laissa un silence troublant planer sur le groupe. Bellamy, qui ne s'attendait pas à une réaction aussi vive, en resta scotché et ne rajouta rien.

– Qu'est-ce qui se passe ici ? Demandèrent simultanément Jasper et Monty devant ce calme perturbant.

L'après-midi avança, la virulente querelle de Clarke et Bellamy fut vite remplacée par les discussions animées du groupe.

Jasper parlait de Maya avec Clarke, qui était sa récente petite-amie et lui promit de lui la présenter bientôt. Raven et Octavia parlaient de la fin de l'année et de la fac dans lesquelles elles postulaient. Toutes les trois savaient qu'elles seraient séparées, car elles s'orientaient chacunes dans des voies et des endroits différents. C'était inévitable. C'est pourquoi elles en profitèrent autant que possible.

Bellamy quant à lui, discutait avec Lincoln un récent nouveau membre du petit groupe qu'ils étaient, et Monty faisait goûter à Murphy son nouveau moonshine, récemment créé avec Jasper. Ils avaient même réussi provoquer une explosion dans leur garage spécialement aménagé, la première fois qu'ils l'avait testé.

Clarke s'y était risquée une fois à jouer leur cobaye et elle avait fini totalement ivre au bout de trente secondes, pourtant sa tolérance à l'alcool n'était pas trop mauvaise grâce aux petites sauteries de sa chère mère. Et le grand frère d'Octavia qui voulait profiter de la situation, l'avait déclaré incapable d'aller draguer le mec un peu plus loin qu'elle connaissait seulement de nom : Atom.

L'alcool lui donna la dose de courage nécessaire, et l'impression qu'elle pouvait faire absolument tout ce qu'elle voulait car elle se sentait libre et super super joyeuse. Il ne pensait pas qu'elle le ferait, et encore moins avec un tel enthousiasme. Il fallut en plus que le mec en question y réponde plus que favorablement. Alors que le petit groupe se régalait du spectacle, Atom fit la chose de trop : poser la main sur la joue de la princesse et la tirer vers lui, ce qui suffit à Bellamy pour sauter sur ses pieds aller lui décrocher illico une droite que le garçon n'était pas prêt d'oublier.

« T'es complètement malade ! » Avait-crié Clarke, les yeux arrondis sous le choc.

Une mémorable bagarre avait suivi ce geste, selon les dires des autres, mais les souvenirs flous de Clarke lui avaient laissés des images un peu différentes. Elle n'avait jamais compris comment les choses avaient pu déraper au point de laisser Bellamy un oeil au beurre noir et Atom le nez cassé. Inutile de dire que les deux étudiants ne pouvaient plus se voir en peinture.

La blonde avait été étonnement agréable avec lui ce soir-là en lui appliquant de la glace. Lorsqu'elle lui avait demandé des explications, Bellamy avait marmonné une vague réponse prétendant qu'Atom allait lui sauter dessus (très largement exagéré puisqu'il comptait seulement l'embrasser selon sa demande). Ce fut pourtant une des rares fois où elle avait été agréable avec lui. Elle s'était même sentie coupable devant l'état préoccupant de son visage.

Ils ont longtemps charriés le brun sur cette réaction disproportionnée, car ils étaient tous d'accord : le pauvre gars n'avait rien demandé.

Lorsque la nuit fit son apparition, les jeunes se séparèrent après la promesse de se réunir le mercredi suivant.

Les bruits de pas résonnèrent sur le bitume, les deux jeunes femmes marchaient devant, lancées dans une conversation animée ponctuée de plaisanteries. Le plus vieux restait légèrement derrière pour garder un oeil avisé sur les deux. C'était son rôle.

La chaleur était déjà omniprésente et son tee-shirt noir lui collait à la peau, ses boucles ébènes dansaient joyeusement et quelques gouttes de sueur s'en échappaient.

Leur quartier se dessina devant eux, la lumière des réverbères se reflétait sur les pavés. Les maisons étaient toutes semblables hormis leur couleur, les jardins bien entretenus et les voisins beaucoup trop curieux. Un vrai quartier de bourgeois dans toute sa splendeur.

Les jeunes constatèrent que les voisins étaient tous dehors, regardant dans une seule et même direction.

– Qu'est-ce qui ce passe ici ? S'alarma Bellamy, un mauvais pressentiment faisant office de barrage dans son ventre.

Puis ils se rapprochèrent assez pour découvrir une voiture de police garé au gyrophare clignotant devant chez Clarke. Le point que regardaient tous les voisins sans pudeur était en fait sa maison.

Clarke se décomposa lorsqu'elle distingua sa mère qui parlait avec l'un d'eux. Elle sentit son corps entier se contracter, un mauvais goût dans la bouche désormais sèche, elle avait presque envie de vomir.

En une fraction de seconde, elle se retrouvait devant sa mère le cœur lourd et recroquevillé dans sa poitrine. Elle distingua sur son visage des sillons laissés par des larmes encore visibles.

Ils ne tardèrent pas à lui annoncer la raison de leur présence, réutilisant les mêmes paroles qu'ils avaient employés plus tôt avec Abigail.

Son monde s'écroula ce soir-là, et son père ne reviendrait jamais.

                                     __________________________________

Musique de la première partie :

Safe and Sound - Sam Tsui y Kurt Schneider.

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Salam Waleykoum !! Histoire fictive de Neyla... Bonne lecture🤍