J'étais assise sur le canapé, le regard vide. Tout autour de moi s'était évanouis dans un brouillard opaque.
Beaucoup trop d'informations circulaient dans mon esprit, se mélangeant les unes aux autres. Une guerre civile ? Le peuple français s'était retourné contre l'État ? Et j'étais portée pour responsable ?
La vidéo.
Ils avaient dû la voir et penser que tout ceci était mon plan. Mais ce n'était pas le cas, rien de tout ceci était prévu. Je n'avais pas prévu la mort d'un être qui m'était très cher, ni la mort de tout ce monde, là dehors.
Les garçons gardaient le silence, me laissant probablement avaler la pilule. Je passai une mèche de mes cheveux derrière mon oreille. Je n'avais aucun plan, et ils me regardaient comme si j'allais leur dire quoi faire. Finalement, Sacha brisa le silence.
— Shark, tu penses que c'est possible de récupérer Elisa ?
— Mec, l'interrompit Adam. T'as pas entendu ? Leur drone s'est fait shooter !
Adam n'avait pas tort, ça allait être dur de s'approcher, surtout si j'étais recherchée. Mais je n'abandonnerais pas ma sœur. Je devais me ressaisir bon sang !
— On va trouver un moyen, déclarai-je. Il nous faut un plan, un plan en béton armée.
Les garçons hochèrent la tête.
— Bon, notre priorité, c'est de récupérer Elisa, commença Sacha.
— On sait qu'elle est chez Franck, continua Crash. Je pense qu'on peut la récupérer facilement si on y va à plusieurs. Ensuite, il faut que Noa quitte Paris et ses alentours.
Je hochais la tête.
— Mais où ? Demandai-je.
— J'ai... J'ai acheté une villa en corse... Avoua Adam.
Tout le monde le dévisagea. Apparemment certain n'était pas au courant. Et Sacha le fusillait du regard depuis son arrivée. Qu'est-ce que c'était que ce comportement ? Ça ne lui ressemblait pas.
— Tu sais quand même que de Paris à la Méditerranée faut pas mal d'heures de route ? Railla Sacha.
— T'as une meilleure idée ?! S'énerva Adam.
— C'est bon, c'est bon ! M'interposai-je pour les calmer.
Sacha se leva alors.
— Parfait, demain dès six heures tout le monde debout et on y va. Profitez bien de cette dernière journée.
Il lança un regard à Adam, que seul le concerné pouvait comprendre. Qu'est-ce qu'ils avaient ces deux-là ?
Tout le monde se sépara et je décidai de monter dans la chambre. Sacha me rejoignit quelques minutes plus tard. Peut-être allais-je enfin avoir une explication sur son comportement. Je m'assis en tailleur sur le lit, tandis qu'il gigotait dans la pièce, marchant de droite à gauche.
— Ça va avec Adam ? Dit-il enfin.
— Oui pourquoi ?
— Non, c'est juste que tout à l'heure, on aurait dit que...
— Wow ! Le coupai-je. Je sais ce que tu penses, et ce n'est pas ça. J'allais prendre un bain, et il est entré comme ça pour faire son kéké. Et il est entré dans mon bain, mais il ne...
— Il a fait quoi ? Cria-t-il.
Je soupirais. J'avoue que c'était peu crédible, mais c'était pourtant ce qui s'était passé. Et je n'avais pas envie d'en parler davantage. Ce qui s'était passé dans cette salle de bains ne regardait qu'Adam et moi.
— Fais bien attention Noa, m'avertit-il.
— Comment ça ?
— Adam est un grand joueur. Et pour lui, tu n'es qu'un vulgaire jouet, tu vas souffrir en restant trop près de lui.
Je trouvais Sacha un peu injuste. Je comprenais qu'il essayait de me préserver, il l'avait toujours fait. Mais là ce n'était pas ses affaires.
— Écoutes, je suis une grande fille, je sais ce que je fais. De plus, je pense que tu te trompes sur lui. Adam n'est pas celui que tu crois, je suis sûre qu'au fond, c'est quelqu'un de bien, quelqu'un qui a simplement été meurtri pendant son enfance.
Il claqua sa langue et s'appuya contre le mur.
— C'est pas ce que tu disais y'a une semaine. Il a réussi à te retourner le cerveau... Il le fait exprès...
— Mais n'importe quoi ! Qu'est-ce qui te prend Sacha ?!
Il passa sa main dans ses cheveux et enfila sa capuche sur sa tête. J'avais l'impression qu'il voulait m'avouer quelque chose, mais il n'en fit rien.
— Juste, méfie-toi d'Adam, il n'est pas sincère avec toi... Sur ce, il s'en alla.
Ses mots me troublèrent. D'un côté, j'avais l'impression qu'Adam s'était forgé une carapace, qu'il n'était pas vraiment comme il aimait nous le montrer. Mais d'un autre côté, Sacha le connaissait mieux que moi. Je devais avoir une discussion avec lui, au moins je serais fixée.
Depuis les escaliers, je l'appelai, et il rappliqua. Comme à son habitude, il avait ce sourire collé sur le visage. Je le traînai dans ma chambre et refermai la porte.
— Écoutes, commençai-je. J'aimerais que tu sois honnête avec moi.
Il fronça les sourcils, dubitatif.
— Je n'arrive pas à te cerner, expliqué-je. Je n'arrive pas à savoir qui tu es vraiment. J'ai envie de croire que tu es quelqu'un de bien, que tu n'es pas ce bad-boy mystérieux que tout le monde croit que tu es. J'ai envie de croire que tu ne joues pas avec moi, que je ne suis pas un simple jouet. Je ne peux pas te faire confiance tant que tu ne me dis pas les choses honnêtement.
Il soupira et s'assit sur le lit.
— Écoutes louloute, tu veux de la franchise ? Je vais t'en donner. Quand je t'ai vu pour la première fois, je t'ai trouvé bof. Je t'ai un peu tourné autour pour agacer Maxime. Et au fil des jours, je me suis rendu compte que t'étais pas comme les autres, j'arrive pas à prédire tes réactions. Alors ça a commencé à être un jeu pour moi je te l'avoue. Je voyais bien que Sacha t'aimait bien lui aussi, mais je n'arrivais pas à voir ce qu'il te trouvait. Jusqu'à tout à l'heure, j'avais envie de te faire craquer, de te faire tomber sous mon charme. Surtout pour énerver les autres. Et puis, j'ai vu que tu ne cèderais pas, et je me suis fait prendre à mon propre jeu...
Je ne savais pas quoi dire. J'avais le souffle coupé. Le grand Zéro s'était confié à moi sans aucune vanité, sans regard hautain. C'était Adam Klein qui parlait. Je n'étais même pas en colère contre lui, son visage d'ange m'en empêchait.
— D'accord, finis-je par dire.
— C'est tout ? Tu ne me dis pas que je suis un salop ?
Je m'assis près de lui, il semblait perturbé.
— Je ne pense pas que tu en sois un. On va dire que tout ceci est du passé et qu'on oublie tout.
— Même notre petit bain ? Dit-il le sourire en coin.
Il redevenait normal, ses yeux pétillants, son ton condescendant. Je souris à mon tour. Puis, je pris son visage d'enfant entre mes mains. Il se figea, le regard plongé dans le mien. Doucement, j'approchai mon visage du sien, et mon cœur battait de plus en plus fort. Puis délicatement, je déposai un baiser sur son nez.
— T'as eu peur hein ? Dis-je avec un clin d'œil.
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Salut tout le monde !
Heaven s'est bientôt fini, eh oui, déjà ! Je voulais encore une fois vous remercier de prendre le temps de lire ce livre ! Vos commentaires me font beaucoup rire, et je vous remercie pour vos remarques qui me permettent de corriger certaines choses. Merci également de prendre le temps de voter ! A plusieurs reprise nous avons été premiers dans la catégorie SF ! Oui, je dis on, parce que tout ceci s'est grâce à vous. Plus de 200K de lectures, je n'en reviens toujours pas. Merci, merci meeerci infiniment !
Je vous aimes fort mes lecteurs, bonne lecture pour la suite