HEAVEN

♀CHAPITRE 24♀

Nous tombâmes nez à nez avec Zéro. Je n'arrivais pas à réellement le distinguer. La pièce était plongée dans le noir, éclairée par la simple luminosité des sept écrans d'ordinateurs placardés aux murs. Ils affichaient des images de la pseudo-boîte de nuit. La pièce n'était pas très grande et pas très meublée. Seulement un canapé deux places, un fauteuil en cuir déchiré, une table basse en bois sale, et tout un tas de matériel électronique. Zéro était assis à même le sol, devant la table basse, le dos contre le canapé. Nous nous approchâmes et je réalisai qu'il comptait des billets. Je ne distinguais pas son visage sous sa capuche noire.

Maxime s'approcha lentement de lui, tandis qu'il me faisait signe de fermer la porte. Zéro n'avait pas bougé d'un pouce, pas relevé la tête, même pas arrêté de compter son argent à toute vitesse.

― Adam ? L'interpella Maxime.

Pas de réponse.

― Oh, Adam !

Le garçon continuait de faire passer les billets entre ses doigts fins.

― Oh j'te cau...

― Ta gueule Maxime, répondit froidement Zéro.

Il posa sa liasse de billet très lentement, et se redressa à hauteur de Maxime. Ils faisaient la même taille, mais Zéro avait une carrure plus imposante.

― Qu'est ce que tu fou là ? Hm ?

― Adam, j'suis venu te demander un service... Avoua Maxime.

Adam éclata de rire, d'un rire qu'on aurait dit forcé. Il se tenait le ventre en rigolant à gorge déployée. J'étais là, mais c'est comme si les deux garçons ne me voyait pas. Soudain, Zéro s'arrêta de rire et sortit un couteau de nul part, le pointant vers Maxime.

― T'es un rigolo toi, lui dit Adam. Tu te pointe chez moi, avec ta meuf, pour me demander un service ?! Tu te fou de ma gueule ? J'ai faillis aller en prison à cause de tes conneries, j'ai faillis mourir des centaines de fois pour toi. Et tu me remercie comment ? En me livrant à la police ? Espèce d'enfoiré va ! Tu sais c'que j'ai du faire pour redorer mon image ? Pour m'en sortir ? J'ai du balancer mes potes comme tu m'a balancé, comme un lâche.

― Adam, écoutes, je... Essaya de s'expliquer Maxime.

― Ta gueule, ferme la bien fort. Tu prends ta gonzess et tout les deux vous dégagez. Sois content que je te bute pas, soupira-t-il en s'affaissant dans le canapé.

Non, il ne pouvait pas nous virer comme ça, j'avais besoin de lui. Même si je ne connaissais pas ce garçon, même si Maxime allait mal le prendre. J'avais besoin de lui, je devais intervenir.

― Adam c'est ça ? M'interposai-je alors. Je ne suis pas la copine de Maxime. Il m'a simplement guidé jusqu'à toi, en fait c'est moi qui est besoin de toi.

Il se leva et me dévisagea. Puis, il s'approcha à quelques centimètres de moi, et je vis du coin de l'œil, les muscles de Maxime se tendre.

― T'es qui toi ?

― Noa. Répondis-je sèchement.

Il soupira et retourna son attention sur Maxime. J'étais étonnée qu'il ne soit pas surprit de me voir. Comme s'il continuait de côtoyer des filles tous les jours. Étais-ce le cas ? Des filles qui n'étaient pas malade se cachaient-elles ici ? Ce n'était pas le moment d'y penser. Je devais trouver un moyen de pression, quelque chose. Je pris le cendrier qui se trouvait sur la table et de la main droite, menaçai de le lancer sur un écran.

― Tu vas m'aider ou je casse ton écran !

Adam explosa à nouveau de rire, sous le regard honteux de Maxime.