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Il se faisait chier.
C'était peut-être assez vulgaire comme mot mais il ne savait pas quoi dire d'autre pour qualifier son état d'ennui total. Soyons franc une seconde, qui à part un couple âgé ou les touristes chinois appréciait les visites guidés dans les forêts ?
Et bien la réponse était Bonnie Bennett visiblement.
C'était terrible. Si elle voulait le tuer lentement elle s'y prenait très bien. Pour la énième fois en deux minutes, il soupira et suivit le petit groupe de touriste ainsi que la sorcière Bennett. Il était à la traîne, ce qui lui valu un regard exaspéré de Bonnie qui écoutait le guide avec un intérêt qui le dépassait complètement. Pourtant, le guide lui-même semblait blasé par ses monologues. Il devrait peut-être leur faire une faveur à tout les deux en utilisant un sort pour attirer une tempête de pluie sur eux.
Eh non, or de question qu'il se retrouve presque nu dans le même lit que Bonnie Bennett à nouveau. Cette nuit-là, il n'avait pas pu dormir du tout… Un enfer.
̶ Kai !
Le sorcier sortit de ses souvenirs pour voir Bonnie à côté de lui le regarder avec un petit sourire mesquin. A cet instant précis le jeune Parker comprit qu'elle savourait son ennui. Méchante fille. Il allait lui faire payer d'une manière ou d'une autre. Mais pour l'instant, il allait lui laisser savourer.
̶ Pourquoi on s'arrête ? Se contenta-t-il de demander.
̶ Regarde et écoute.
Kai roula des yeux et vit que le groupe de touriste était arrêté ainsi que le guide. Derrière le jeune homme à la voix peu portante se trouvait une immense et vieille bâtisse qui avait l'honneur de donner à Kai un petit frisson dans le dos.
Il reconnaissait bien cette sensation. Il plissa les yeux tout en scrutant ce bâtiment qui ressemblait beaucoup à un ancien hôpital. Un petit sourire apparut sur ses lèvres et à cette seconde précise, il savait qu'il allait enfin trouver quelque chose d'intéressant à faire dans cette visite guidée.
̶ Bon, nous n'allons pas rester longtemps à cet endroit qui était jadis un hôpital psychiatrique, juste le temps de vous expliquer l'histoire qui se cache derrière ce gros tas de pierres qui tombe en ruine…
̶ Je déteste cet hôpital, dit soudainement Bonnie en se penchant vers Kai. On dirait qu'il est ha…
̶ Chut, écoute ce que va dire le guide Bon, coupa Kai en n'adressant même pas un regard à la sorcière qui était un peu vexée.
̶ Donc comme je l'ai dit, cet endroit était avant un hôpital psychiatrique. Il était en plein milieu de cette forêt car autrefois, la société n'acceptait pas les anormalités de la nature. Que ce soit physique ou psychologique. Du coup, les hôpitaux des « débiles », comme les gens d'autrefois nommaient ces lieux, étaient reculés, expliqua le guide rapidement.
̶ C'était ignoble cette époque ! Constata une femme.
̶ Et attendez de voir la suite, confirma le guide. Pendant plus de 80 ans, à l'intérieur de ces murs, les patients étaient enfermés dans leur chambre 24h/24, recevant les soins minimum. Les seuls patients qui pouvaient sortir de leur chambre étaient ceux qui avaient été choisit pour être des cobayes humains.
̶ Des cobayes ? Demanda un vieil homme.
̶ Oui des cobayes. Les médecins de l'époque pratiquaient des opérations monstrueuses sur ses personnes. Sans anesthésie et parce qu'ils étaient considérés comme des bêtes, les patients se faisaient ouvrir pour toute sorte d'opération chirurgicale. Que ce soit l'ouverture de la poitrine au scalpel, l'ouverture du crâne pour mieux comprendre le cerveau humain ou encore faire des expériences contre-nature comme greffer un organe à un endroit incongru.
̶ C'est dégoûtant ! S'exclama indignée Bonnie.
̶ Quelque fois, les médecins injectaient des virus ou des bactéries dans le corps humains et le soumettez aux épreuves du feu, du froid ou de l'électrocution pour voir s'il y avait un moyen de les détruire. Mais bien évidemment, c'était plus du sadisme que la volonté de trouver des remèdes. L'hôpital psychiatrique fut contraint de fermer ses portes, ayant attiré trop de bruit sur lui. Depuis, il est abandonné.
̶ Est-ce qu'il y a des histoires de fantôme ou d'esprit frappeur ?
Bonnie tourna la tête pour scruter celui qui venait de poser cette question. Il s'agissait bien sûr de Kai. Il n'y avait que lui qui pouvait poser ce genre de question de manière aussi enthousiaste.
̶ Evidemment, répondit le guide. De nombreuses personnes sont venues visiter cet endroit et ils sont tous ressortit avec la peur de leur vie. Certains prétendent avoir entendu des hurlements dans l'endroit ou se déroulaient les opérations illégales. On parle même d'une petite fille qui chantonne dans une des chambres. D'autres ont vu des ombres et ont entendus des rires digne de vrai fou.
̶ Comme celui du Joker dans Batman ? Questionna Kai demi-sourire sur ses lèvres.
̶ Euh ouais…
̶ Waouh !
Bonnie leva un sourcil vers le sorcier avant de secouer la tête.
̶ J'ai la chair de poule, dit une vieille femme.
̶ Ne vous inquiétez pas, la nuit va tomber d'ici une petite heure, je vous propose de retourner vers le bus qui vous raccompagnera à votre hôtel.
Tout le monde fit un signe de tête. C'est-à-dire que personne ne voulait rester une seconde de plus devant ce lieu chargé de souffrance. Bonnie la première. Elle était sûre que cet endroit était hanté, elle pouvait le sentir. Elle se sentait même observée à moins qu'elle devienne parano.
Le guide passa le premier et marcha rapidement vers leur prochaine destination qui était le retour à la maison. Bonnie laissa passer le groupe et regardait Kai qui admirait toujours le vieil hôpital avec une stupéfaction qui l'a mettait mal à l'aise.
̶ Tu viens ? Questionna-t-elle.
̶ Tu ne trouves pas ça génial ? Lui demanda-t-il en la regardant enfin, un sourire aussi grand et éclatant que le chat d'Alice au pays des Merveilles.
̶ Oh si je trouve cet endroit absolument génial ! S'exclama Bonnie. Toutes ces âmes qui sont torturés et qui depuis des années sont bloquées dans ce monde en vivant encore et encore leur tourment. C'est absolument fantastique.
̶ Ah je vois que nous sommes sur la même longueur d'onde, taquina Kai en faisant exprès de ne pas comprendre son sarcasme.
̶ Kai ! Rouspéta la belle métisse. Il faut s'en aller d'ici tout de suite, je n'aime pas cet endroit.
̶ Pourtant je pensais que tu adorais cette excursion.
̶ Et toi je pensais que tu n'aimais pas.
̶ Je la trouve soudainement intéressante.
̶ Plus moi !
̶ Tu as peur ? Accusa Kai en prenant un pas vers Bonnie et en envahissant son espace personnel.
̶ Je n'ai pas peur d'esprits et de fantômes, affirma Bonnie en levant le menton. Je me suis fait posséder par mon ancêtre et je communique avec certains esprits de ma famille.
̶ C'est exactement ce que je voulais entendre. On va pouvoir jeter un œil à l'intérieur si tu n'as pas peur.
Bonnie ressentit un énorme frisson le long de son dos alors que ses poings et sa mâchoire se resserrèrent.
̶ C'est une zone interdite.
̶ C'est ta pathétique excuse pour ne pas y aller Bon ? Nargua Kai en tapotant trois fois le nez de Bonnie avec son index.
Bonnie repoussa la main de Kai et le fusilla du regard.
̶ Je ne rentre pas dans ce lieu.
Kai se pencha vers Bonnie et cette dernière crût un instant qu'il allait lui déposer un baiser mais à la place, elle sentit le souffle de Kai contre son oreille et sa voix lui murmurer.
̶ Poule mouillé.
Elle savait qu'il était en train de la provoquer pour l'irriter et pour que se fierté de sorcière Bennett accepte le challenge qu'il était en train de proposer. Elle le savait et c'était suffisant pour ne pas se laisser avoir et de ne pas entrer dans son petit jeu, mais quand elle le vit reculer, lui faire son célèbre clin d'œil combiné à son sourire supérieur. Elle craqua.
̶ Tu vas voir, arracha-t-elle d'un coup de dent en passant furieusement devant lui et en se dirigeant vers cette imposante et sombre bâtisse.
Kai, lui, criait victoire. C'était si facile de la faire craquer en utilisant sa fierté. Il connaissait les points faibles de Bonnie et il savait qu'il était irrésistible. Voilà pourquoi il gagnait toujours.
Kai murmura une formule qui fit s'effondrer les barres de fer une fois qu'il eut rejoint Bonnie. Elle était à côté de lui et semblait trembler légèrement. Elle avait peur. Il pouvait le voir. Il s'en voulait un peu d'avoir utilisé sa fierté contre elle mais c'était de sa faute aussi. Elle avait le pouvoir de lui tenir tête et il n'aurait pas insisté d'avantage si son non avait été catégorique. Bon d'accord, il aurait insisté une bonne dizaine de minutes en plus mais éventuellement elle allait l'envoyer valser ou lui donner un anévrisme. Donc c'était sa faute à elle.
̶ Si tu veux encore partir tu peux, dit-il quand même.
̶ Entrons qu'on en finisse, lança-t-elle en entrant dans l'imposante structure.
Kai la suivit aussitôt. Les deux puissants sorciers furent de suite accueillis par une vieille pièce qui servait certainement de Hall. Comme il faisait encore clair, la lumière filtrait à travers les fenêtres à barreaux, laissant facilement voir les vieux murs couvert de mousse verte, de trace d'humidité. Les cadres accrochées étaient tous bancal et menaçaient de tomber, les photos à l'intérieure étaient jaunies, en état de lambeaux. Un large bureau d'accueil était présent et tenait encore miraculeusement debout mais certainement allait-il s'effondrer si quelqu'un osait poser une feuille de papier dessus. Le plafond était fissuré et des taches jaunes, orangés formaient des auréoles. Sur le sol, des cailloux, du plâtre et la saleté étaient omniprésentes.
̶ C'est pas mal pour planter le décor, dit Kai en s'avançant au milieu de la pièce.
̶ C'est complètement lugubre, frissonna Bonnie en le suivant de très près. Tu n'as pas l'impression d'être observé ? Questionna-t-elle hésitante.
̶ On vient à peine de franchir le seuil. Bien sûr que nous sommes observés Bon ! C'est normal quand on entre dans un lieu abandonné, expliqua le jeune homme comme si c'était qu'une formalité. Allez viens on va tout de suite monter à l'étage, proposa le sorcier en marchant rapidement vers sa destination.
Bonnie ne se fit pas prier pour le suivre. Elle ne voulait pas le perdre pour ne pas être seule, pas dans cet endroit. Elle grimpa donc les escaliers en testant d'abord leur solidité. Vu leur état, ils semblaient fragiles et sur le point de s'effondrer mais une fois dessus, c'était le contraire, c'était robuste. Plus elle grimait et plus sa poitrine semblait rétrécir. Quelque chose en haut était présent et Bonnie pouvait le sentir. Son sentiment d'être observée s'intensifiait et la rendait terriblement mal à l'aise.
̶ Ah, là c'est beaucoup plus intéressant, murmura Kai en scrutant le long couloir devant lui.
Bonnie en fit de même. Ce long couloir était sinistre et beaucoup plus sombre que le Hall d'entrée. Cela était certainement dû aux fenêtres qui étaient recouvertes par des planches de bois. Seul les petits trous que le temps avaient fait, laissaient entrer un peu de lumière. Le papier peint sur les murs était déchiré et noirci. Le plafond fissuré et tâché comme celui du Hall. Deux chaises roulantes étaient abandonnées devant deux chambres en face à face.
Bonnie se demandait bien ce qui s'était passé pour que le matériel soit abandonné ainsi quand tout à coup, elle sentit un souffle froid contre sa nuque. Surprise, elle sursauta et prit la veste de Kai dans sa main. Ce dernier se retourna vers elle, le sourcil levé.
̶ Quelqu'un vient de souffler sur ma nuque, dit-elle alarmée.
̶ C'est vrai ? Questionna Kai. Trop cool ! C'était un esprit.
̶ Ce n'est pas cool Kai. C'est…c'est…
Elle était bloquée, elle ne voulait pas admettre qu'elle avait eut peur, surtout pas quand il n'attendait que ça.
̶ C'est ?
̶ Perturbant, dit-elle en lâchant la veste du sorcier. Il y a pleins d'esprits qui hante ces lieux Kai et ce n'est sans doute pas une bonne idée de venir les embêter.
̶ Mais on ne les embête pas, on vient juste leur dire bonjour. Ils doivent s'ennuyer coincés ici sans personne à qui parler ou faire des blagues.
̶ Pfff ! Ces esprits sont piégés dans ce monde Kai ! Ils revivent sans cesse leurs souffrances et ne savent peut-être pas pour certains qu'ils sont morts. Tout ce qu'ils veulent c'est passer de l'autre côté et enfin obtenir le repos qu'ils méritent.
Kai fronça les sourcils et déclara :
̶ Tu as trop regardé Ghost Whisperer, dit-il en entrant dans une chambre pour y voir un lit complètement retourné.
Bonnie roula des yeux et s'approcha de la chambre pour toujours avoir un visuel sur Kai.
̶ Non, mais quand j'étais l'ancre pour le Surnaturel. Tout le monde voulait passer de l'autre côté pour trouver la paix. Ce n'est pas différent avec les humains.
̶ C'est vrai, reconnut le sorcier mais avoue que…
Kai s'arrêta de parler. Il se trouvait près de la porte mais Bonnie ne pouvait voir que son visage à présent. Il était hors de question qu'elle entre là-dedans mais cela ne l'empêcha pas de demander ce qu'il se passait.
̶ Je sens quelque chose se serrer autour de mon cou et je…AAAAAAAHHHHHHHH ! Cria soudainement le sorcier.
Une main venait d'apparaître sur le champ de vision de Bonnie. Cette même main venait de s'agripper sur le cou de Kai et venait de l'entraîner hors de sa vue à une vitesse vertigineuse.
Bonnie cria affolée par les évènements et par la disparition soudaine de Kai. Ni une ni deux, elle se précipita vers la chambre pour récupérer son sorcier de l'esprit qui venait de le prendre par la gorge mais elle se retrouva nez-à-nez avec le sorcier se mordant furieusement les lèvres.
̶ Kai ?
A l'entente de son prénom, le sorcier entra dans une crise de rire. Il était plié en deux, rigolant aux éclats pendant que Bonnie essayait de comprendre ce qu'il se passait. Son corps tremblait à cause de l'adrénaline mais bientôt il trembla de rage quand elle comprit enfin ce qu'il venait de se passer.
Kai venait de lui jouer un mauvais tour.
̶ Espèce d'idiot, hurla Bonnie les poings serrés. Tu…tu…tu es…
̶ Oh si tu avais vu ta tête Bon-Bon, réussit à dire Kai entre deux rires.
Peu amusé par la blague de Kai, Bonnie lui donna un coup de poing sur son épaule et encore un deuxième tout en l'insultant de tout les noms.
̶ Je te déteste, cria-t-elle avec venin.
Kai essuya une larme qui venait de couler et réussit à se calmer. Oh mon Dieu ! Il avait été super sur ce coup.
̶ C'était trop mignon, admit le bel homme. Tu as eut peur pour moi et tu n'as pas hésité à venir me sauver. Je suis profondément touché Bonnie. Si ça ce n'est pas une belle preuve d'affection…
Bonnie n'écoutait plus les âneries de Kai et se mordit furieusement sa lèvre. Elle allait donner un nouveau coup de poing et lui dire qu'il pouvait aller se faire voir mais un bruit l'arrêta net.
Toc, Toc, Toc.
Kai arrêta de parler alors que Bonnie reprit la veste du leader du Clan Gemini dans sa main. Sa colère s'était évanouie aussi vite qu'elle était apparue.
̶ Tu as entendu ? Souffla-t-elle. On dirait que quelqu'un vient de donner des coups à la porte.
̶ Cela venait de la troisième porte à droite. Viens !
Kai se dirigea sans peur vers la porte oubliant sa farce. Il était tout excité et pressé à l'idée de voir un esprit ou une manifestation paranormale. Bonnie le suivit en tenant sa veste, comme un enfant qui tient son parent lors de mouvements de foule.
Kai s'arrêta net et tenta d'ouvrir la porte numéroté 12 mais sans façon, elle était verrouillée.
̶ Bizarre j'aurais juré que c'était ici les coups.
̶ Ce n'est pas grave, allons-nous en. La nuit est en train de tomber.
Kai soupira et allait faire demi-tour quand soudain.
Toc, toc, toc.
Le bel homme aux yeux bleus-gris se retourna et sourit. Il ne s'était pas trompé, les coups venaient de cette chambre. Un esprit voulait jouer avec lui. Cela tombait bien car lui aussi voulait s'amuser. A son tour, Kai toqua trois fois contre la porte.
̶ Qu'est-ce que tu fais ? Interrogea Bonnie peu rassurée. Il y a un esprit dedans Kai et on ne sait pas s'il est bon ou mauvais.
̶ Je communique avec lui.
Et en effet, Kai communiquait avec lui car l'esprit toqua une nouvelle fois contre la porte mais cette fois-ci deux fois. Kai fit la même chose.
̶ Trop cool ! S'exclama-t-il quand l'esprit toqua à nouveau mais quatre fois.
Kai toqua quatre fois. Bonnie s'attendait à entendre à nouveau l'esprit toquer mais la porte qui avait été bloquée, s'ouvrit doucement dans un grincement à glacer le sang. Le cœur de Bonnie tambourinait contre sa poitrine et instinctivement elle s'était collée à Kai qui était content de se rapprochement. S'il avait su que Bonnie se collerait à lui de telles sortes, il l'aurait amené dans un lieu hanté bien avant.
̶ On ne va pas entrer hein Kai ?
̶ Ce serait impoli de refuser l'invitation, répondit-il en un sourire moqueur.
Et le sorcier entra dans la chambre peu éclairé. Elle était petite, à peine 6 mètres carré à vrai dire. Un lit était dans l'angle gauche de la pièce avec pleins de vieilles peluches décousues et une poupée en porcelaine au visage déchiré, cassé. Cette vision n'enchantait guerre Bonnie qui était tendue. Sur les murs étaient dessinés des lapins, des oiseaux, une maison avec un chien et un chat.
̶ C'était une chambre d'enfant, dit tout à coup Bonnie en prenant conscience de la réalité.
Kai alla jusqu'au lit et fit une grimace en voyant au sol une phrase écrite en rouge :
Ils m'ont noyée et électrocuté.
Bonnie vit la phrase aussi et la colère s'empara soudainement d'elle. Comment pouvait-on faire ça à un enfant ? C'était absolument monstrueux et inadmissible. Kai était d'accord et avait perdu de son sourire. La situation ne l'amusait plus. Il leva la tête et fut surpris de découvrir sur le mur ou se trouvait la porte, un dessin sombre. Totalement différent des animaux et de la maison dessinée. Là, il s'agissait d'une petite fille qui était mise dans une baignoire par deux adultes. Un autre adulte semblait venir avec des câbles électriques et s'apprêtait à les plonger dans l'eau. C'était donc ce qu'il s'était passé ?
Un cri retentit soudainement suivit de pleurs. Les pleurs d'une petite fille. Cela provenait d'une autre pièce, juste à côté de la chambre.
̶ C'est bon on sort d'ici, dit Bonnie lâchant la veste de Kai par peur.
Mais Kai n'écouta même pas la sorcière car il sortit de la pièce pour aller dans celle ou provenait le bruit. Bonnie le rejoignit en courant et faillit vomir en voyant dans cette nouvelle pièce une baignoire remplit d'eau. Cette eau était devenue aussi noire que du charbon. A l'intérieur de la baignoire il y avait deux fils. C'était l'endroit où la petite fille avait été exécutée. Certainement car tout à coup, la voix d'une petite fille chantonna tout bas une drôle de comptine :
Une souris verte qui courait dans l'herbe,
Je l'attrape par la queue, je la montre à ces messieurs,
Ces messieurs me disent, noyez-là dans l'eau
Avec des éclairs à gogo, ça fera une petite fille toute morte !
̶ Je veux partir Kai.
̶ Moi aussi je veux partir pour voir ma maman. Elle est en bas et elle à mal !
Bonnie regardait partout autour d'elle mais elle ne voyait rien, pas même une forme blanche. Elle pouvait seulement sentir le courant d'air froid qui avait envahit la pièce. Il était clair qu'elle était en présence avec l'esprit de la petite fille et que cet esprit voulait partir d'ici mais Bonnie ne savait pas comment faire. Et elle était pétrifiée. Elle avait peur. Puis la voix de la petite fille...elle était si froide.
̶ En bas, là où les opérations se passaient ? Questionna Kai, normalement comme s'il discutait avec quelqu'un en chair et en os.
Il était pire que déconcertant, il était affligeant. Quel gars normal trouverait ça naturel de parler avec un esprit ?
̶ Oui. Il faut l'aider, il lui découpe le cerveau. Moi j'ai peur.
̶ Kai la nuit est tombée, il faut qu'on parte, chuchota Bonnie en lui prenant son poignet.
̶ Mais on doit aller voir en bas, c'est l'endroit le plus intéressant, dit-il en la regardant dans les yeux. Et je pense pouvoir aider l'esprit de la petite gamine et de sa mère, déclara-t-il.
̶ Comment ? Questionna la métisse la voix chancelante.
̶ C'est toi l'experte du passage de l'autre côté, comment tu faisais ?
̶ Je touchais l'esprit et je pensais à la lumière qui l'envahissait. S'ils étaient prêts, il passait à travers moi.
̶ C'est tout ?
̶ Je ressentais la douleur de leur mort mais là je ne pense pas que ce sera le cas, admit Bonnie. Mais il est hors de question de faire ça Kai. On doit partir. Peut-être c'est un piège pour nous garder ici.
̶ Mais je veux voir la salle des tortures !
̶ Non.
A peine Bonnie refusa la demande de Kai que la porte de la pièce qui était une salle de bain se ferma violemment.
̶ Je laisserai personne partir cette fois-ci.
La voix de la petite fille était pleine de venin et venait de prendre un grain masculin furibond. Bonnie ferma les yeux et se mordit une fois encore la lèvre.
̶ Tu vois, on doit y aller Bon, dit Kai. Allez c'est parti pour la salle des opérations !
La porte de la pièce s'ouvrit à nouveau et Kai se rendit dans le couloir accompagné de Bonnie qui ne le quittait plus d'un centimètre. Elle tenait sa veste mais le sorcier la força à la lâcher.
̶ Elle m'a coûté très chère cette veste noire donc s'il te plaît ne la froisse pas, dit-il avec sérieux.
Bonnie fronça les sourcils et lâcha un soupir agacé. Il faisait maintenant sombre dans l'hôpital car dehors le soleil s'était couché. Il faisait nuit. Elle n'aimait pas du tout être ici et honnêtement, elle avait la trouille. Il ne s'agissait pas de bon esprits ici, c'était donc autre chose que ses ancêtres. Quelle idée stupide d'avoir répondu à la provocation de Kai. Pourquoi sa fierté était plus importante que tout le reste ? C'était son problème et ça lui gâchait la vie.
Kai murmura lumos et une petite lumière blanche fit son apparition à côté de lui, éclairant les environs. Puis il avança vers les escaliers pour les descendre. Bonnie n'en revenait pas. Il allait la laisser là toute seule alors qu'il savait pertinemment qu'elle avait peur ? Il devait probablement attendre qu'elle l'admette mais bon sang, c'était difficile à avouer. Elle n'aimait pas avouer ses faiblesses. Elle était forte. C'était une Bennett.
Un murmure se fit subitement entendre près de son oreille. Sans plus attendre, la jeune femme rejoignit Kai et sans réfléchir une seconde de plus, elle lui prit la main. Ce geste eut l'immense pouvoir de surprendre Kai qui venait de tourner sa tête en un éclair pour la regarder avec attention. Si elle n'était pas tendue, Bonnie aurait certainement rigolé mais à la place, elle préférait regarder la petite boule de lumière.
Kai, lui, ne s'était pas attendu à un tel comportement de la belle métisse. Il était surpris et la sensation de tenir la main de Bonnie lui procurait des sensations étranges, toujours dans son ventre. C'était agréable mais perturbant. Il avait eut envie de la charrier sur leur proximité et cet élan d'affection mais s'il ouvrait la bouche, il allait la faire fuir. Or, il n'allait pas la contrarier alors qu'elle venait une fois encore de faire le premier pas vers lui.
Enfin.
Un sourire content se figea sur les lèvres du sorcier qui décida de poursuivre son chemin. Il devait admettre, maintenant que la nuit était tombée, que l'atmosphère était plus lourde et plus terrifiante. La sensation d'être observée plus pesante aussi. Ça, il l'avait remarqué au moment même où lui et Bonnie, et peut-être l'esprit de la petite fille, avaient atteint le sous-sol.
̶ Cette pièce est chargée de souffrance, lança Bonnie en serrant plus fort sa main. La pièce est au fond, tu entends les murmures ?
Kai plissa les yeux et tendit l'oreille. Oui, il pouvait entendre les murmures des esprits mais il ne comprenait pas ce qu'ils disaient.
̶ Ils sont dans la salle. Ils sont dans la salle. Ils sont dans la salle.
Kai marcha lentement avec Bonnie vers cette mystérieuse salle. Quand ils furent devant, plus aucuns murmures ne se firent entendre. C'était le silence total. Bonnie ne savait pas ce qui était le plus angoissant. Les murmures ou ce silence pesant ?
̶ J'ai peur Kai, c'est bon tu as gagné, dit tout à coup Bonnie.
Le jeune homme tourna la tête vers Bonnie et lui adressa un sourire.
̶ Tu vois, ce n'était pas si compliqué d'admettre que tu avais peur Bon-Bon ! Je parie que tu te sens mieux maintenant que tu as pu me révéler que tu n'étais pas indestructible et sans peur. Je suis content que tu décides enfin de confier comment tu te sens auprès de moi. Tu vois c'est déjà un grand pas avant que tu me confesses ton amour infaillible pour moi, lança-t-il avec charme.
̶ Alors il s'agissait de ça ? De me confier ? Questionna Bonnie incrédule.
̶ Oui, avoua Kai. Je dois toujours deviner ce que tu penses et ce que tu ressens car tu te caches toujours auprès de moi derrière ton air de femme indestructible. C'est bien la peine que tu partes avec moi faire le tour du monde si au final tu te renfermes et que tu ne me dises pas de quoi tu as peur...
Kai continuait-il de parler de la peur de ce lieu ou d'autre chose ? Se demanda Bonnie en entendant la fin de sa phrase.
̶ C'est stupide Kai.
̶ Non, c'est un premier pas à…
AAHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHH !
Bonnie et même Kai sursautèrent en entendant ce cri horrible à travers la porte. C'était insupportable. C'était un vrai cri de détresse et de douleur.
̶ C'est maman, c'est maman qui pleure.
Kai agit et ouvrit la porte d'un coup de pied. Il lâcha la main de Bonnie et se rua à l'intérieur. A priori il n'y avait rien, la salle était grande et plusieurs lits avec des sangles et des chaines étaient présents à côtés de tables avec du matériel rouillé : Scalpel, ciseau, bistouri, seringue, scies, clous, agrafes… Le bon matériel du boucher ! Le sol et les murs étaient cependant recouverts de sang séché, devenu noir.
On pouvait toujours entendre les cris et les pleurs d'une femme, à ces cris s'ajoutèrent des dizaines d'autres qui donnaient mal à la tête à Bonnie et Kai.
Tout à coup, Kai vola à travers la pièce et s'écrasa contre une table qui céda sous le poids du sorcier.
̶ Kai !
Le jeune homme se remit sur ses deux pieds et scruta la pièce mais il ne voyait rien. Il n'entendait que les cris.
̶ C'est les deux méchants Docteurs qui font du mal. Ils veulent que vous partiez.
Voilà ce que disait la petite fille de sa voix chétive et tremblante.
̶ Comment battre un ennemi invisible ? Questionna Kai en regardant Bonnie qui était à côté de lui, cherchant désespérément leur attaquant.
̶ C'est de ta faute, il faut partir maintenant, accusa Bonnie. On va les mettre en colère.
̶ Hors de question, affirma vivement Kai. Je suis un sorcier super, hyper, méga puissant et je ne vais pas laisser deux fantômes avoir le dessus.
̶ PARTEZ !
Tonna une voix masculine autoritaire.
̶ Désolé mon vieux mais moi et ma petite sorcière nous allons rester ici.
A cette affirmation, un visage effrayant apparût devant Kai qui sursauta légèrement mais son sourire mesquin prit très vite possession de ses lèvres. Bientôt, c'est le corps de l'entité qui pouvait être vu. La deuxième entité, fit aussi son apparition mais devant Bonnie qui par reflexe, utilisa ses pouvoirs pour l'envoyer au loin. Malheureusement, l'esprit ne bougea pas d'un poil.
̶ Nos pouvoirs ne fonctionnent pas.
Kai essaya un sort mais rien ne se produisit mit à part les rires moqueurs et impitoyables des deux esprits, habillés d'une blouse blanche trouées. Leurs visage étaient recouverts de pustules et presque nécrosé. C'était à vomir.
̶ Nous avons une seule solution pour se débarrasser d'eux, conclût Kai.
̶ S'enfuir ?
̶ Exactement.
Kai prit Bonnie par la main et l'entraîna vers la porte pour sortir mais cette dernière se referma brusquement dans un claquement qui semblait définitif. Bonnie laissa échapper un petit cri. Ils étaient coincés. Coincés.
̶ Qu'est-ce qu'on fait ? Cria la sorcière Bennett.
̶ Selon Dean et Sam Winchester, il faudrait trouver leur corps et les brûler, expliqua Kai. Mais je doute que ça fonctionne et je doute encore plus que leur corps soit dans les environs.
̶ Emmurés emmurés, emmurés au mur devant. Cachés pour échapper à la justice.
C'était la voix d'un esprit inconnu, un jeune homme peut-être.
̶ Emmurés ? Questionna Kai.
̶ Les corps des médecins sont peut-être dans les murs, c'est peut-être ça qu'il essaye de nous dire, proposa Bonnie une main sur son cœur pour essayer de se calmer.
̶ Y a rien de mal à essayer, dit Kai en se dirigeant vers le mur devant lui.
Cependant, un lit se mit à bouger rapidement dans sa direction. Bonnie eut juste le temps de l'écarter avec sa magie pour pas qu'il entre en collision avec Kai qui fit exploser le mur en un mouvement de poignet. C'est dans ces moments que Bonnie se rendait compte à quel point il était puissant.
̶ Eh bien je crois que j'ai trouvé les deux docteurs ou du moins leur cadavre, cria Kai. Ne reste plus qu'à les brûler.
En entendant cette phrase et en voyant que leur corps était découvert, les deux esprits qui terrorisaient encore les esprits de l'hôpital, furent épris de colère. Ils se dirigèrent vers Kai et l'un d'eux plongea sa main vers la poitrine du sorcier.
Kai laissa échapper un cri douloureux et essayait de se débattre mais c'était peine perdu, il ne trouvait pas le moyen de s'extirper.
̶ Bonnie, j'ai…besoin que tu…
Bonnie n'avait pas besoin que Kai termine sa phrase. Elle sortit de son sac sa bouteille d'eau et aspergea les deux squelettes. Elle allait prononcer sa formule mais un scalpel passa à quelques centimètres de son visage suivi d'une scie qu'elle réussit à dévier. Elle espérait vraiment que brûler les squelettes allaient les faire disparaître.
̶ Phaesmatos Incendia !
Les deux squelettes prirent feu sans tarder et les deux esprits se mirent à hurler avant d'exploser en poussière. Kai fut libéré et lâcha un soupir de soulagement. Une lumière blanche envahit un instant la pièce. Une fois cette lumière dissipée, une dizaine de personnes, des entités, pouvaient être visible.
Bonnie tremblait, craignant déjà le pire mais une petite fille au teint pâle et aux vaisseaux sanguins noirs vint vers Kai et elle. Elle était accompagnée d'une femme plus âgée, certainement sa mère.
̶ Nous sommes tous libres à présent. Grâce à vous, nous pouvons tous partir de l'autre côté et rejoindre enfin la lumière.
̶ Tous ? Réussit à dire Bonnie les larmes aux yeux.
̶ Les 146 esprits prisonniers des docteurs. Il est temps de partir à présent. Dépêchez-vous avant que cet endroit ne prenne aussi votre vie.
La voix de la petite fille s'estompa et une lumière blanche encore plus aveuglante que les précédentes força Bonnie et Kai à fermer les yeux. Cette lumière semblait dissiper l'atmosphère lourde et froide de cet endroit pour laisser place à une atmosphère normale et respirable. Quand la lumière disparût, il n'y avait plus aucun esprit présent dans la pièce. Seule la lumière blanche provenant du sort de Kai illuminait la pièce ainsi que les flammes qui brûlait encore les vieux os des deux tortionnaires.
Bonnie se sentait soudainement mieux. Elle n'avait plus la sensation d'être observée et elle ne ressentait plus la souffrance des esprits. Ce qui voulait dire une chose : Les esprits torturés avaient enfin trouvés la paix.
̶ Alors ça c'était complètement génial ! S'extasia Kai brisant le silence. Mais je me demande pourquoi elle à dit de nous dépêcher car…
Kai ne termina pas sa phrase car soudainement, le sol, les murs, le plafond se mirent à trembler. Les tables tombèrent les unes après les autres ainsi que les lits.
̶ Tout s'effondre on doit sortir de là, cria Bonnie.
Kai acquiesça et se mit à courir mais pas sans avoir prit le poignet de Bonnie. Les sorciers remontèrent les escaliers du mieux qu'ils le pouvaient malgré les secousses et des bouts de plafonds qui commençaient déjà à tomber. Bientôt, ils atteignirent le Hall et facilement ils trouvèrent la sortie de l'hôpital. Avec l'adrénaline, Bonnie se sentait pousser des ailes et avait l'impression de voler. Elle et Kai s'éloignèrent le plus possible du bâtiment sous la Pleine Lune.
Kai s'arrêta une fois sûr qu'ils étaient hors de danger. Dès le stop, Bonnie s'effondra par terre, reprenant son souffle pendant que Kai admirait l'hôpital s'effondrer en miettes de bétons et de fer. Le bruit sourd et imposant de la destruction s'évapora peu à peu pour laisser place au silence de la nuit et à la vision d'un immense amas de pierres.
̶ Demain cet endroit va faire la une des journaux mais personne ne saura que nous y étions, bouda Kai en regardant Bonnie. Personne ne saura que nous avons délivré une centaine d'esprits de leur horrible enfer.
Bonnie prit une grande inspiration et expira lentement avant de lever la tête vers Kai. Il pouvait lire son envie de meurtre et sa colère, il pouvait lire dans ces yeux verts forêt la haine immense qu'elle éprouvait à ce moment pour lui.
̶ Tu te rends compte de ce que tu viens de nous faire vivre ? Finit-elle par lancer froidement.
̶ Une aventure inoubliable avec beaucoup d'action ?
̶ Une nuit effroyable ou nous aurions pu vraiment mourir à cause de ta curiosité malsaine et de ton engouement pour les choses bizarre de ce monde Kai. Tout ça pour que je t'avoue que je ne suis pas indestructible et que j'ai peur !
̶ Franchement c'est de ta faute ! Si tu n'étais pas si fière, tu admettrais tes peurs et tu n'irais pas jouer les héroïnes indépendantes ou te cacher au loin au risque de passer à côté de quelque chose de grandiose.
Bonnie avait le sentiment que cette phrase avait un double sens car elle avait le don de la mettre automatiquement sur la défensive.
̶ Je ne joue pas les héroïnes et je ne m'enfuit pas. Et ce n'est pas la question. Tu as provoqué ces esprits et ils ont bien failli te pomper ton énergie.
̶ Oh c'est vraiment mignon cette inquiétude que tu as à mon égard. Cela fait deux fois en une soirée, taquine Kai en s'agenouillant devant elle.
̶ Tu as détruit cet endroit, répliqua Bonnie détournant la conversation.
̶ Oui cet endroit est détruit parce c'était son destin. Cela prouve que les 146 esprits des patients sont enfin libres en train de faire une superbe fiesta au Paradis. Et tout ça parce que j'ai voulu aider cette petite fille, se vanta Kai. Si je t'avais écouté, ces esprits seraient encore en train de souffrir le martyr.
Et c'était vrai ! Dans sa peur, Bonnie avait voulu fuir, ne tenant pas compte de la souffrance et le quotidien chaotique de ces entités. Mais Kai, pour une raison étrange ou par son simple goût du danger, avait refusé de partir et avait même aidé cette petite fille et par prolongation les autres personnes piégés dans cet hôpital psychiatrique. Grâce à lui, 146 personnes avaient pu trouver le repos.
Cette réalisation frappa Bonnie et c'est avec des yeux admiratifs bien qu'interrogateur qu'elle fixait Kai. Il venait de sauver des vies, des âmes. C'était au final une très bonne action. Une action altruiste. L'ancien Kai ne l'aurait sans doute pas fait. Pour une raison étrange le cœur de Bonnie se gonfla de joie et battit un peu plus vite que la normale.
̶ Je sais que je suis à croquer mais ton regard insistant va finir par me gêner Bon ! Nargua le sorcier, fier que Bonnie le dévore de son regard félin.
̶ Arrête tes bêtises et porte-moi jusqu'à l'hôtel !
̶ Te porter ?
Bonnie laissa passer un râle avant de s'expliquer.
̶ Je n'ai plus de force et je n'arrive même pas à me relever toute seule. Aide-moi s'il te plaît à me redresser au moins.
Kai ricanait en voyant les tentatives vaines de la jeune métisse. Il se redressa et il prit le poignet de la jeune adulte qu'il tira vers lui. Il fit ensuite demi-tour et s'accroupit légèrement en avant.
̶ Allez grimpe sur mon dos.
Bonnie aurait hésité et probablement refusé en temps normal mais elle n'en pouvait plus. L'adrénaline était retombée et la fatigue reprenait le dessus. Bonnie enroula ses bras autour du cou du beau Parker qui passa ses bras sous les genoux de la métisse avant de la soulever.
Leur corps était proche l'un de l'autre mais nul n'était gêné par cette forte proximité. Même Bonnie s'en fichait à cet instant. Au contraire, elle était plutôt bien ainsi. En plus, elle pouvait sentir le parfum de Kai et cela la rendait presque dingue.
̶ Allez c'est parti, rentrons à l'hôtel, commanda-t-elle en donnant un léger coup de pied pour dire à Kai d'avancer.
̶ Hey je ne suis pas un cheval ! Protesta-t-il mais il avançait quand même.
̶ Non tu es juste un passeur d'âme apparemment, dit Bonnie en ne cachant pas son contentement. Même si c'était stupide, ce que tu as fait pour ces esprits est bien ! Complimenta la sorcière.
̶ Honnêtement je n'ai pas fait ça pour les esprits mais pour assouvir ma curiosité, admit Kai.
Bonnie laissa échapper un petit rire.
̶ Je vais faire comme si je n'avais pas entendu ta phrase et prétendre que tu as agit par bonté d'âme.
C'était au tour de Kai de rire.
̶ En fait, j'ai toujours rêvé d'être un chasseur de fantôme quand j'étais gamin. J'avais adoré le film ghostbusters, dit le sorcier. D'ailleurs je me demandais, vu que nous avons fait notre Sam et notre Dean Winchester, tu ne voudrais pas aller sur tous les lieux hantés du globe pour libérer des esprits et botter les fesses des méchants ? Tu sais faire un peu les dossiers Warren mais là ce serait plutôt les dossiers Bonkai !
̶ Non.
Même si au final elle avait réussit à avouer sa peur et à la maîtriser pour répliquer avec sa magie et aider Kai, il était hors de question de réitérer l'expérience.
Plus jamais.
̶ Oh allez Bonnie, ça pourrait être sympa !
La jeune sorcière soupira contre la nuque du sorcier avant de fermer les yeux. Quelques minutes plus tard, elle s'endormit pendant que le Chef du Clan Gemini l'a ramenait lentement à l'hôtel, le sourire aux lèvres.
Il avançait dans son objectif. Bonnie s'ouvrait de plus en plus et se rapprochait de plus en plus.
Tout se passait bien.
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