Water Lily : la floraison.

By RosalineOscar

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- Maman, murmurai-je. - Bonjour ma chérie, sourit-elle en m'ouvrant ses bras. Je m'y ruais aussitôt, enfoui... More

J'ai retrouvée ma place.
J'ai retrouvée ma place - scène 2.
Rebondissement. Cela m'avait presque manquée.
Bianca. Gareth. Les présentations sont faite, au revoir ?
D'émotions en émotions. Dieux des céréales, soyez clément.
F.A.Q : Réponse a vos questions.
Allié. Enfin, on va essayer.
Un dernier soir
Ma famille. Où plutôt un puzzle de ma famille.
Tiens-toi prête.
On règle nos problèmes. Non, j'ai pas dit qu'on s'entre-tuait.
Retournons en enfance. Vingt ans ou cinq, c'est pareil après tout.
Catastrophe, bonjour. Tu m'avais presque manquée.
Entre souffrance et joie, il n'y a qu'un seul pas.
Pardon.
Avoir ou ne pas avoir la tête sur les épaules telle est la question.
Normal.
Je ne suis pas folle. Enfin si peut-être. Mais non. Bon d'accord.
Je vais péter un plomb.
Cacophonie, je vais devoir devenir chef d'orchestre.
Le calme avant la tempête ? Non non, juste la bourrasque.
Le nénuphar prend l'eau. Mais parviendra à fleurir.
Un, deux, trois nous irons tous au bois. Quatre, cinq, six avec des explosifs.
Telle fille, telle mère. Aussi gourde l'une que l'autre
Tout ira bien. Enfin. Normalement.
Premier round. Un, zéro.
F.A.Q : la chanson qui...
Je vous emmerde. Bien cordialement, Keyli.
Aucune pitié.
Pikachu ! A l'attaque ! Pardon. Je confonds.
Trahison. Un partout. La balle au centre.
Je t'aimais. Je t'aime. J'aurai voulus dire je t'aimerai.
Tu m'as sauvé.
Le début d'une fin. Ou le commencement d'un début.
Vers l'infini et l'au-delà. Buzz l'éclair, sors de ce corps.
Épilogue Kenan.
Épilogue Maël.
Bonus I : Ma reine de cœur.
Bonus II : de diapositive en diapositive.
Bonus III : Qui suis-je ? Entre mort et renaissance.

Un dragon. Où comment botter les fesses d'un ennemi en quelques secondes.

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By RosalineOscar



J'ouvrai les yeux. Lentement. Lourdement. Je grimaçai en passant ma main dans ma nuque. D'accord. Je pensai vraiment que je n'aurai plus à le dire mais il fallait se rendre à l'évidence : c'était le grand retour de la baleine qui voulait devenir une vache. Et d'ailleurs, la vache. C'était douloureux. Pleine de courbature, mes jambes et mes bras semblaient peser à chaque extrémité de mon corps. Au moins cela équilibrait. Je soupirai, mes tentatives d'adoucir la réalité étaient bien vaine.

Mais rapidement, tout ça passa au second plan. Mes yeux venaient de se poser vers un paysage que je connaissais bien. Je me relevai brusquement. L'Autre Monde. Les îles. Les étendues d'eau tumultueuse. Je reconnaissais même les arbres charnues de l'île de Dana. Je me tournai lentement et je soupirai lorsque la déesse s'avança vers moi, m'offrant un sourire chaleureux. Je me laissai retomber au sol, bien trop épuisée pour rester debout. De toute manière, je n'avais rien à craindre ici. Enfin. Dans ce rêve. Je n'étais pas réellement en Autre Monde. Tout ceci n'était qu'irréelle, créé par Dana ou par mon esprit, au choix.

- Comment vont Uriel et Jena ? Lançai-je dès que la déesse s'installa à mes côtés.

- Bien, m'affirma-t-elle calmement. Lui est un peu chamboulé d'avoir connu la mort d'une façon nouvelle, mais il s'en remettra.

- Comment va Devon ? Enchaînai-je en jouant avec mon médaillon.

- Il est inquiet pour toi, mais sinon son état est moins catastrophique que tu ne semble le craindre. Il est solide.

Je soupirai. Je n'étais pas aussi convaincu qu'elle pouvait l'être, j'étais certaine qu'il serait extrêmement touché par ce qui venait de se passer. Il se rendait compte à quel point il tenait encore à elle. A quel point il l'aimait malgré tout ses efforts. Il allait souffrir. Encore. Je fixai mes yeux sur un point invisible, m'attachant sur les vagues qui s'écrasaient sur la rive d'en face. Le bruit lent de l'eau m'apaisait.

- Vous vous en sortez très bien, continua Dana dans une sérénité totale. Je peux t'assurer que Geoffrey ne s'attendait pas à autant de résistance.

- Et je peux assurer qu'aucun de nous n'aurait imaginé qu'il aurait tant de soutien. Comment un tel homme peut-il réunir tant de gens ?

- Il est doué dans les mots, il sait toucher les autres dans leurs espoirs, dans leurs rêves et dans leurs souffrances. Certains ne savent même pas réellement pourquoi ils se battent.

Mon cœur se serra. Alors nous avions tués des personnes innocentes. Des personnes qui n'étaient pas tant différent que nous, espérant simplement un avenir meilleur. Un avenir plus sûr. Je triturai plus vivement mon médaillon, faisant tourner la pointe du K entre mon pouce et mon index. Dana posa sa main dans mon dos, essayant de me rassurer mais c'était impossible. J'avais l'impression de plus en plus perdre le contrôle, de ne rien maîtriser quand j'avais penser enfin pouvoir sortir la tête de l'eau et ne plus me laisser porter par le courant.

Je fermai les yeux en soupirant de nouveau, relâchant mon médaillon pour entourer mes bras autour de mes genoux alors que je remontai mes jambes contre ma poitrine. En rouvrant les yeux, je me contentai de regarder l'horizon paisible. Les îles immobiles n'avaient rien d'accueillantes, j'étais la mieux placée pour le savoir, néanmoins elles avaient quelque chose de réconfortantes. Peut-être parce qu'ici aucune guerre ne défigurait le panorama.

- Tu dois continuer. N'abandonne pas, Keylinda. Tu es plus proche du but que tu ne l'imagine.

- Mais comment faire ? Soupirai-je en serrant un peu plus fort mes bras autour de mes jambes. Je ne peux pas tuer des gens qui n'ont rien fait d'autres que s'être fait avoir par de belle parole. Pourrais-je prétendre être une déesse quand j'aurai tuée tant de marqué ?

- Alors ne les tues pas, affirma-t-elle en haussant les épaules. Jusqu'à présent, tu t'es contenté d'attendre que Geoffrey vienne à toi, mais il ne viendra que lorsqu'il sera certain de pouvoir l'emporter. Ne crois-tu pas qui l'est temps de changer de tactique ?

Je redressai mon visage pour fixer Dana. Elle disait cela comme si ce n'était qu'une partie gagnée d'avance mais je n'étais pas aussi confiante qu'elle pouvait l'être. Passer à l'attaque signifiait nous séparer. Cela signifiait qu'un petit groupe, seul, tenterait d'atteindre cet homme. Car Dacer serait prit d'assaut encore et encore, il était inenvisageable de partir avec un trop grand nombre de personne. Alors un groupe restreint pouvait-il réellement l'atteindre ?

C'était possible. L'atteindre était possible, si nous étions discret il y avait un espoir de pouvoir nous approcher. Mais après ? Qu'elle chance avions-nous de gagner dans ces conditions ? Nous n'aurions plus l'avantage de connaître le terrain et nous serions en infériorité numérique. Pourtant le pari n'était pas entièrement fou. Geoffrey ne s'attendait clairement pas à ce que nous attaquions, ni que je sois suffisamment audacieuse pour directement venir chercher un face à face quand, pour l'instant, nous étions ceux qui menaient la danse.

- Je crois... que j'ai peur.

Ma voix me semblait si lointaine que j'avais la sensation que ce n'était pas moi qui venait de formuler cette phrase. Pourtant c'était bel et bien le cas. Mon sentiment. Ma voix. Ma crainte. Alors c'était réelle n'est-ce pas ? J'avais peur. J'avais réellement peur. Pas de prendre ce risque, pas de me retrouver face à Geoffrey. Pas non plus de mourir. Et encore moins de perdre. J'avais peur de l'avenir. De ce qu'il y aurait après tout ça, de ce qu'il y aurait si nous parvenions à vaincre Geoffrey. Quel destin m'attendait ? Nous attendait tous ?

Et si la mort de Geoffrey n'amenait pas la paix que j'espérai ? Et est-ce que je serais apte à endosser ce rôle de Déesse ? En réalité la question était bien plus large que quelques questionnements. Je ne savais pas ce qui allait se passer. Je ne savais rien sur l'avenir qui nous attendait. Et cela m'effrayai. Réellement.

- Personne ne peut prévoir ce qui se passera, mais je suis certaine que tu pourras entreprendre tout ce que tu désire, me souffla Dana en reposant sa main sur mon épaule.

- Je croyais que nos destins étaient déjà tracés ? Soupirai-je dans un mince sourire.

- J'ai bien peur que le tien soit encore très flou même pour moi, rit-elle naturellement avant que son visage ne redevienne sérieux. J'ai bien peur de ne pas pouvoir te rassurer car je n'en sais pas plus que toi. Néanmoins. J'ai confiance en toi. Je suis persuadée que cet avenir que tu redoute sera radieux.

Je ne répondais pas, me contentant de regarder devant moi. Un avenir radieux ? J'avais peine à y croire. Pas par défaitisme, juste par réalisme. L'avenir, quoi qu'il me réservait, serait difficile. Geoffrey ne serait pas le seul réfractaire à l'idée de me voir arriver de nul part et décider de changer ce monde dont je ne faisais partit que depuis deux petits années. Le premier sur la liste serait mon grand-père. Je soupirai. Quoi que je décide, quoi que je fasse, l'avenir serait compliqué. Mais ça, j'étais prête à y faire face, ce que je redoutai était de ne pas parvenir à assouvir les espoirs que j'avais créée. Mes propres espoirs faisant partit de ce lot.

- Je n'échouerai pas, murmurai-je. Je n'abandonnerai pas.

- Alors tu es prête, affirma Dana en souriant. C'est tout ce dont tu auras besoin.

La confiance qu'elle m'accordait me réconfortait, m'apportant une assurance dont je manquai grandement à cet instant. Jusqu'à présent, je ne m'étais pas laissée le temps de réfléchir, j'avais une voie à suivre et je n'avais plus le droit de douter. Mais aujourd'hui, je m'accordai ce temps. Laissant le doute et la peur m'envahir quelques minutes. Dès que je retournerai dans mon monde, je devrai me tenir droite sans qu'aucun doute ne trouble mon esprit.

- Et si nous discutions de chose plus légère ? Suggéra Dana. Tu es bien trop sous pression.

- Je doute d'en être capable, avouai-je dans une grimace. Je me doute que Geoffrey ne restera pas immobile, mon inconscience doit lui être déjà connu.

- Tes amis s'en sortent, tu peux encore prendre un peu de repos.

- Je me sentirai coupable de le faire pendant qu'ils risquent leurs vies.

- Tu risque la tienne tout autant, ils savent que tu as fait énormément. Il n'y a que toi qui ne te rends pas compte des exploits que tu as réalisé.

Je faisais la moue. Peut-être. Mais cela ne changeait rien. Comment aurais-je pu penser à autre chose dans de tel condition ? Dana restait évasive, ne me donnant pas réellement d'information sur la situation. Je ne pouvais pas faire comme si de rien n'était, pas comme si je n'étais pas consciente qu'une guerre se déroulait pendant que je dormais bien paisiblement. Je soupirai en venant porter mon médaillon à mes lèvres, le mordillant frénétiquement.

- Dire que cette gamine sera nôtre futur déesse.

Je me tournai légèrement, regardant en biais le petit groupe qui s'avançait vers nous. Un large sourire transfigura mon visage. Je me levai d'un bond sur mes pieds et me ruait dans les bras de Diancecht, qui, malheureusement pour lui, se tenait en avant du groupe. Il sembla d'abord hésitant alors qu'il était probablement le plus timide du petit groupe. Mais il finit par resserrer ses bras autour de ma taille et me souleva en l'air en me faisant hoqueter de surprise. Il me fit virevolter en l'air, comme une petite fille. J'éclatai de rire.

Rapidement, il me reposa au sol, replaçant une mèche de mes cheveux derrière mon oreille. Avec douceur. Tendresse. Affection. Je souriais naturellement avant de gémir de douleur. Scáthach venait de me coller une claque sonore dans le dos. J'étais déjà dans un état pitoyable et recevoir une telle gifle, ne faisait pas du bien. Mais alors là, pas du tout. Je grimaçai en la contemplant alors qu'elle se contentait de sourire. Au moins, cela avait le mérite de remettre les idées en place.

Ils étaient tous là. Tous devant moi. En groupe compact, les dieux m'offraient leurs sourires. Pour certain du moins. Ogme ne semblait pas heureux du tout de se retrouver là, Toutatis non plus d'ailleurs. Mais ils étaient venues malgré tout. Ils étaient venues m'apporter leurs soutiens, m'apporter leurs confiances. Je me mordais doucement la lèvre.

- Ne te fais pas trop de faux espoir, me souffla Ogme en posant lourdement sa main sur moi en me faisant aussitôt grimacer. Nous sommes surtout venue te passer un savon !

- N'importe quoi, souffla Epona en levant les yeux au ciel. N'écoute donc pas ce vieillard. Nous sommes uniquement là pour te rappeler tout ce que tu as accompli jusqu'aujourd'hui.

- Et te rappeler aussi tout ce que tu es capable d'accomplir dans le futur, enchaîna Macha dans un large sourire. Regarde, tu as déjà réussi à convaincre les dieux les plus exécrable de redonner une chance au marqué. C'est un grand pas.

- Vous n'avez pas été très dur à convaincre, rétorquai-je dans un vague sourire. Beaucoup d'entre vous n'attendait que la bonne excuse pour pouvoir espérer à nouveau.

- Tu te trompe.

Morrigan attira mon attention, sa voix claire résonnant dans le lieu malgré le tumulte apporté par les Dieux. Elle était celle qui m'avait le moins acceptée ici. Celle qui avait mit un temps infini avant de me regarder autrement qu'un être méprisable qu'elle voulait écraser. Elle aimait Dana. Sincèrement. Et elle ne souhaitait pas me voir prendre sa place, pas plus qu'elle ne voulait croire que quelqu'un pouvait remplacer sa déesse mère. Plus que cela. Remplacer son amie. Son amie qui lui était si chère.

Elle m'avait traitée si durement que lorsque je revoyais son visage pâle, mon corps entier frémissait d'une crainte viscérale. Cette femme était un véritable monstre. Elle n'avait montrée aucune pitié pour moi malgré mon état, plus que déplorable. Elle avait enchaînée les entraînements, les exigences, les demandes. Mais je lui étais aussi reconnaissante, si elle ne c'était pas montrée si dur peut-être que je n'aurais pas progressé assez vite et n'aurai pas pu arriver au bout de mon voyage dans ce monde.

- Ce que tu dis est peut-être réelle pour certains, mais ce n'était pas mon cas. Tu as dû le remarquer, n'est-ce pas ?

- Effectivement, admis-je en détournant le regard, mal à l'aise.

- Je ne t'aime pas. Je n'aime pas ce que tu représente, enchaîna-t-elle avec froideur. Mais... tu n'as émit aucune plainte. Tu as continuée malgré les difficultés. Tu fais tout ce que tu peux pour ceux que tu aimes... ta volonté, m'a fait me dire que ce n'était peut-être pas si horrible de faire confiance à nouveau aux marqués. Et grâce à toi j'ai rencontrée Tamara. Une fille assez exceptionnelle pour une enfant.

Je restai muette tandis qu'un sourire amusée illuminait le visage taciturne de la déesse. Tamara m'avait assez peu parlée de son séjour ici, mais j'avais cru comprendre que Morrigan n'avait pas été plus tendre avec elle qu'avec moi. Pourtant, quand je contemplai la femme devant moi, elle semblait réellement heureuse d'avoir pu rencontrée une marquée liée à elle. Une combattante. Une femme têtue, revêche, courageuse. Elle c'était vu en la vampire, c'était reconnu dans ses gestes et ses réactions.

- Ta venue ici à changée énormément de chose, reprit-elle en retrouvant son visage de marbre. Alors n'ai crainte. Tant que tu en auras la volonté, tu pourras accomplir ce que tu désires.

- Et n'oublie pas que tu as des soutiens inestimables, rajouta aussitôt Scáthach en se tapant la poitrine. Laisse nous l'occasion de montrer à ces crétins qui sont les maîtres de leur monde.

- Toujours aussi diplomate, soupira Aifé en levant les yeux au ciel.

Scáthach la fusilla du regard et je souriais, détendue. Ils avaient tous raison. Je pouvais douter, j'avais le droit d'avoir peur. Mais tant que j'aurai confiance en moi, en eux, en mes amis. En nous. Tout irait bien. Il y aurait des difficultés, mais il y en avait déjà eu tellement, un peu plus ne devrait pas tant m'effrayer. J'avais la volonté d'avancer. J'avais la volonté de réussir.

- Merci, soufflai-je doucement en leur faisant face. Merci pour tout ce que vous avez fait pour moi. Je n'avais pas eu l'occasion de vous le dire, mais je vous suis réellement reconnaissante.

- Nous le savons. Mais si tu veux réellement nous remercier, met une raclé à ce type, affirma la voix bourrue de Cernunnos toujours affublé de ces étranges cornes de cerf sur le sommet de sa tête.

Cette fois, si je restai silencieuse, ce n'était que pour hocher la tête vivement. Oui. Il pouvait compter sur moi. Ils pouvaient tous compter sur moi. Je ne laisserai pas Geoffrey s'en tirer. Pas cette fois. Il avait déjà trop prouvé qu'il pouvait être monstrueux. Je ne lui laisserait plus l'occasion de blesser qui que ce soit. Dana avait raison, nous étions restés en retrait jusqu'à présent et il était temps de passer à l'offensive. Les moutons allaient devenir les loups.

J'inspirai longuement une grande bouffée d'air qui gonfla mes poumons. Je fermai les yeux, m'imprégnant pleinement de cette confiance que j'éprouvai. Il fallait que je la conserve même en retournant dans ce monde que je devais changer. Je rouvrais les yeux, une sérénité pleine enivrant mon esprit. Tous me faisaient encore face, m'accordant de léger sourire tirant entre fierté et frustration. Je souriais à mon tour en remarquant que Scáthach, Macha, Ogme ou Morrigan bouillonnaient littéralement. Ils auraient bien voulu se jeter eux-même dans la bataille plutôt que de me laisser cet honneur.

Doucement, Dana se plaça dans mon dos, m'offrant, pour sa part, un immense sourire débordant de sincérité et de calme. En croisant son regard, je devinais aisément qu'elle allait m'affirmer que je devais rentrer. Cette fois, j'y étais prête. Le dernier acte allait se jouer. Mon regard tomba sur les îles alentour. Dire que cela faisait deux ans que j'étais une marquée. De longues années où tout cet univers était devenue le mien. Un monde. J'avais presque le sentiment d'avoir tout créé de toute pièce, d'avoir inventé chaque chose à ma guise tant j'y trouvai ma place petit à petit. Un univers qui n'allait pas disparaître. Quoi qu'il allait advenir dans le futur, cet univers resterait le mien. Toujours.

- Nous avons confiance en toi.

Avant que je n'ai le temps de me tourner une dernière fois vers Dana, tout le décor vacilla. Un blanc parfait venant remplacer le paysage de l'Autre Monde. Une dernière fois, sans savoir s'ils pourraient l'entendre, je les remerciais. Je faisais partit du monde marqué. Et ils faisaient, eux aussi, partit de ce tout.

Mal. A. La. Tête. Je retins un gémissement sonore alors que ma tête semblait vouloir me signaler qu'elle n'était pas contente du tout. Mais vraiment pas. Si même mon cerveau se mettait à m'en vouloir, j'étais fichu. D'un geste lent, je glissai ma main contre mon front, comme si cela allait soulager la douleur lancinante qui me faisait grimacer. J'imaginai aisément que c'était dû à l'épuisement de mes dons, il y aurait forcément des conséquences. Je soupirai, hésitante à l'idée d'ouvrir les yeux. Je n'étais pas certaine de pouvoir supporter une lumière aveuglante dans l'immédiat.

- Elle se réveille, chuchota une voix toute proche. Réveil Maël et Ken...

- Laissez les dormir, coupai-je en me redressant lentement. Tout va bien.

- On dirait pas, me souligna Saphira dont la main vint se poser dans mon dos pour m'aider à m'asseoir. Tu as encore le teint d'un cadavre.

- Mais je n'en suis pas un, assurai-je dans un maigre sourire qui se voulait rassurant.

Précautionneusement, j'ouvrai les yeux et fus soulagée de constater que l'endroit où je me trouvai était plongé dans la pénombre. Seul une petite fenêtre laissait passer les rayons du soleil. Je fronçai les sourcils alors que déjà je contemplai Epona et Saphira, toutes deux installés de chaque côté de mon corps. Soucieuses, Saphira gardait sa main dans mon dos afin de m'assurer un certain appuie tandis que Epona hésitait réellement à aller chercher Maël malgré mon avis. Je devais vraiment faire peur à voir.

- Où sommes-nous ? Questionnai-je rapidement en tentant de m'étirer, grimaçant aux moindres mouvements.

Je reconnaissais aisément les murs en pierre de Dacer, mais pour autant je n'étais jamais vu dans cette partie du château. L'endroit semblait, d'une certaine façon, abandonné. Aucune décoration. Le sol était brute, non recouvert du parquet ou du carrelage habituelle de Dacer. La fenêtre n'en était pas réellement une, elle était trop petite et trop fine. Cela ressemblait plus à une bouche d'aération ou quelque chose dans le genre. Il ne semblait ni y avoir d'électricité, ni d'autres commodités au vu des torches qui flambaient de ça de là pour apporter un peu plus de luminosité. La pièce était vaste, biscornus et étroite à la fois. Je finissais par comprendre avant même qu'Epona ne réponde à ma question.

- Nous sommes dans les sous-sols, répondit-elle en confirmant ma déduction. Après que tu sois tombée inconsciente, nous avons été de nouveau attaqué. Toi, Maël et Uriel étiez à l'écart, vous avez été prit pour cible.

- Qui est intervenu ? Interrogeai-je, la mâchoire serrée.

- Kenan, Andréa, Devon et Jena sont arrivés les premiers. Mais nous étions tous épuisés et ton état nous inquiétaient. Il y a eu de nombreux blessés... et certains n'ont pas survécu.

Mon corps se raidit. Se tend. Se crispe. Mon souffle se coupe et je fuis le regard d'Epona. Je sais qu'aucun de mes amis n'est mort. Je sens chacun de leurs esprits fourmiller dans le mien. Andrew et Tamara, dormaient à point fermés, aussi épuisé l'un que l'autre. Maël aussi alors qu'il en avait bien trop fait, tout comme moi. Kenan lui dormait plus ou moins, son esprit cherchait le mien avidement et je savais qu'il se réveillerait bientôt en réalisant que j'étais éveillée. Jena veillait sur un Uriel, lui aussi à bout de force. Devon les regardais du coin de l'œil, encore trop perturbé d'avoir réalisé à quel point il tenait encore à la louve. Mikaël était concentré, assis à même le sol, son esprit veillait à ce qu'aucun danger n'approche sans que nous ne le sachions. Cyriel, tout proche, avait se yeux braqués sur moi. Inquiet ? Je crois. Mais il n'en montrait rien. Mes parents étaient aussi là, discutant à mi-voix, probablement incapable de dormir. La meute s'était éparpillé, tentant d'apporter un réconfort à ceux qui en avaient besoin. Et il y avait aussi Bianca, muette et livide, les yeux rivés dans notre direction. Mais pas sur moi. Sur le visage de quelqu'un qu'elle commençait à apprécier. Andréa.

Andréa était allongé, tout proche. Un large bandage autour du torse. Mon estomac se tordait trop fort. Il était blessé. À cause de moi. Parce qu'il m'avait protégé de justesse. La main tremblante, je passai mes doigts dans ses cheveux blonds. Il n'était pas en danger et souffrait à peine de la large coupure qui couvrait son torse mais qui aurait totalement disparut dans quelques heures. Il était en vie. Contrairement à d'autre. La souffrance d'Akina résonnait dans ma poitrine alors qu'elle avait perdu celui qu'elle aimait. Daichi tentait de la réconforter mais lui-même était trop ébranlé par cette perte pour y parvenir. James aussi était touché, un de ses proche avait perdu la vie alors que lui-même c'était montré trop imprudent.

- Et ton état n'a rien arrangé, enchaîna Saphira. Nous... nous sommes dans une mauvaise posture.

Je reposai mon regard sur elle. La confiance habituelle qu'elle arborait avait totalement disparut. Elle n'osait même pas affronter mon regard alors qu'elle avait abandonnée. Elle n'espérait plus. Elle ne pensait plus pouvoir gagner. Et elle n'était pas la seule. Beaucoup pensaient que ce sous-sol deviendraient notre tombeau. Je reposai mes yeux sur mes genoux avant de fermer les yeux en triturant mon médaillon.

- Désolée, se précipita de rajouter Epona en venant attraper ma main de la sienne. Tu viens à peine de te réveiller et nous te mettons déjà trop de pression. La situation n'est pas si drama...

- Je suis désolée, coupai-je en posant mes yeux dans les siens. Je vous ai tous entraînée dans cette situation... mais je vais encore vous demandez de me faire confiance. Une dernière fois.

- Tu as prévu quelque chose ? Questionna-t-elle en fronçant les sourcils.

J'avais ma petite idée, effectivement. Mais c'était encore assez incertain. Je devrais faire avec. Je n'avais plus de temps à perdre, j'avais déjà assez doutée ainsi. Je hochai donc la tête, approuvant sans pour autant explicitée mon plan. Je préférai être prudente et ne rien révélé, je ne savais que trop bien que Geoffrey avait un don redoutable qui pouvait nous jouer des tours. Je devais donc leur demander de me faire confiance. Aveuglément. Sans que je ne puisse garantir que ce plan était bon ou même ne serais-ce qu'envisageable.

- Quoi que tu fasse, nous te suivrons.

Les yeux sombres de Kenan tombèrent dans les miens. Il s'avança, le regard de tous se tournant dans notre direction. Il avait parlé clairement. Suffisamment fort pour que sa voix résonne dans ce dédale. L'attention tombait sur nous alors qu'il venait se laisser choir devant moi, posant disgracieusement ses fesses sur le sol dur. Sa désinvolture tranchait grandement avec ses émotions tumultueuses. Il tâchait de sauver les apparences, de se montrer plus fort qu'il ne l'était réellement. Il était fatigué. Inquiet. Incertain. Mais quelque chose voulait perdurer : il voulait croire en moi. Croire en nous.

Sans qu'aucun mot ne soit prononcé, plusieurs personnes se levèrent, s'avançant vers moi jusqu'à former un petit cercle compacte. Que des visages familiers, certains plus surprenant que d'autre. Il y avait bien sûr chacun de mes amis, mes parents, Bianca, la meute ou encore Léandre. Mais il y avait aussi Daichi et Akina, leurs épaules collés. Ammon. Camillien. Luka et sa marquée. Malgré tout ce qui avait eu lieu, malgré mes erreurs, malgré leurs incertitudes, ils m'accordaient leur confiance. Je souriais vaguement. Il va falloir enfin t'en montrer digne, Keylinda.

- Je vais tenter un coup d'éclat pour nous donner l'occasion de sortir, débutai-je alors qu'ils attendaient tous patiemment des explications. Mais nous ne devrions partir qu'à un petit nombre, la majorité resterons ici.

- Pour faire diversion, approuva aussitôt Léandre. Afin d'éviter de vous faire remarquer, nous nous engagerons dans une nouvelle bataille.

- J'ai conscience que peu importe le groupe dont vous ferez partit, vos vies seront mise en jeu, approuvai-je, crispée. Mais cette fois, ce sera le dernier acte. Soit nous réussissons. Soit...

- Nous échouons, compléta calmement Cyriel alors que les mots qui m'effleuraient étaient plus sombre.

Un léger silence régna, chacun se regardaient mais à chaque fois leurs attentions revenaient sur moi. Je gardai la tête haute, affrontant leurs peurs, leurs craintes et leurs doutes. Je ne les forcerais pas, ils pouvaient tous renoncer. Je n'allais pas insister, pas donner plus d'argument. J'avais choisi le chemin que je voulais parcourir, à eux de décider du leur.

- Je resterai ici, reprit Andrew, le premier. Je ne suis pas assez rapide, ni assez endurant pour ce que tu prévois.

- Alors je resterai aussi, murmura Tamara, les lèvres pincées. Je ne te laisse pas seul.

- Nous assurerons la protection du château, approuva Jena en serrant la main d'Uriel qui hochait la tête en signe d'accord. Tu peux compter sur nous.

- Qui souhaiterais-tu avoir à tes côtés pour ce dernier affrontement ? Me questionna Mikaël, rivant ses yeux dans les miens.

- Idéalement ? Kenan, Maël, Andréa, Devon, Epona, Saphira, Josh et, bien évidemment, toi, répondis-je calmement.

- Une majorité de loup et de vampire, analysa-t-il brièvement. Tu veux frapper vite.

- Je ne sais pas si mon plan fonctionnera, ni même si nous parviendrons à atteindre Geoffrey. Mais je pense pouvoir attirer toute leur attention pendant un certain temps, souris-je en coin. La rapidité sera alors notre meilleur atout.

- Pourquoi je ne fais pas partit de cette liste ?

Cyriel ne me regardait pas, fixant un point invisible comme si cette question ne venaient pas de franchir ses lèvres. Son visage impassible semblait vouloir indiquer qu'il se fichait de m'accompagner, de défendre Dacer ou même de ne rien faire. Mais ce n'était pas ce qu'il éprouvait. Cyriel m'avait déjà sauvé la vie. De nombreuse fois. Et je le côtoyais maintenant depuis de nombreux mois, pourtant je peinai toujours à le comprendre. En réalité, je doutai de pouvoir un jour clairement lire en lui. Lentement, il tourna enfin ses yeux dans ma direction, attendant visiblement que je lui donne une bonne justification à mon choix.

- Tu es celui qui est le plus en forme ici, avouai-je sobrement. La forêt est ton domaine et ton calme fait que tu as toujours une bonne analyse de la situation. Alors je vais mettre sur tes épaules le poids de faire tenir le château pendant notre absence.

Il n'émit aucun commentaire mais je crois qu'il n'était parfaitement d'accord avec ma décision, il aurait préféré nous accompagner. Néanmoins, il ne se battrait pas, il acceptait ma demande. Mais ce ne serait pas le cas de tous. Je ne voulais pas qu'Andréa vienne. Il était blessé et il avait besoin de repos. Mais je savais qu'en aucun cas il ne resterait en retrait quand je courrais droit vers le danger. Alors avais-je réellement le choix ? Je savais pertinemment que non, il me suivrait, peu lui importait ma décision.

Mon regard tomba sur lui alors que l'agitation ambiante ne l'avait pas réveillé, il avait toujours les yeux clos et était bien trop pâle pour que ma poitrine ne se gonfle pas d'inquiétude. Nous n'allions pas agir tout de suite, j'allais lui laisser encore quelques heures. Cependant, je ne pourrais pas attendre indéfiniment sans prendre le risque que ce lieu devienne réellement notre tombeau.

- Attendons que la nuit soit tombée, souffla Mikaël sans me surprendre. Ils se montrent moins vigilent le soir, bien que je trouve ça d'une stupidité profonde.

- Tu pourrais m'indiquer exactement les issus que nous avons ? Enchaînai-je.

- Sans problème.

- Si tu es capable de nous faire sortir d'ici, Saphira et moi ferons diversions pour vous laissez le temps d'accéder à la forêt. Ensuite, nous vous rejoindrons.

- Une fois en forêt, je pourrais probablement nous donner une vague idée de la direction à suivre, continua Mikaël. Mais la forêt grouille de bestiole à la solde de Geoffrey.

- On s'en charge, annonça Devon en balançant une grande claque dans le dos de Josh et de Kenan, l'un et l'autre grondant au geste brusque. Andréa restera avec toi, mais nous prêtera main forte en cas de nécessité.

- Il ne reste donc plus que moi qui doit trouver mon utilité, compléta Maël en posant sa main sur l'épaule de son frère pour se faufiler dans le petit cercle. J'imagine que tu me réserve pour plus tard. Cette fois, tu comptes affronter Geoffrey, n'est-ce pas ?

Je n'avais cessée de grimacer au fur et à mesure que chacun avait prit la parole. Étais-je si prévisible que cela ? Sans la moindre erreur, ils avaient tous énoncés le rôle que je voulais les faire jouer. Je finissais par sourire en coin. J'imaginai que c'était simplement parce qu'ils me connaissaient un peu trop bien. J'acquiesçai donc sans avoir à émettre la moindre rectification.

- Alors nous y sommes, murmura Andrew le regard rivé sur moi.

- Oui, approuvai-je. Cette fois, je ne m'enfuirai pas.

- Vous êtes prêt ? Chuchotai-je sans regarder ceux qui se trouvaient derrière moi. Cela ne durera que quelques minutes, nous n'aurons pas le droit à l'erreur.

- Tu fais flipper, me souligna Devon dans une grimace. Je ne sais pas ce que tu mijote, mais tu fais vraiment froid dans le dos.

- Et tu n'as encore rien vu, affirmai-je dans un sourire. Écartez-vous un peu.

Obéissant, tous reculèrent d'un pas alors que nous étions dans une partie des sous-sol bien plus étroites. Lentement, je remontai le haut de mon vêtement afin de dévoiler ma peau pâle finement parée de ces dessins blancs auquel je m'étais grandement habituée. Un instant je laissai mes doigts courir sur les marques, en cherchant un précis. Mon index glissa le premier sur les courbes longilignes, mon corps entier frémissant dans une certaine appréhension.

Je relevai les yeux devant moi, fixant l'énorme mur de terre qui avait été créer pour maintenir l'unique porte pouvant nous mener vers la sortie. Il me serait aisée de le faire tomber, mais cela signifierait que nous ne pourrions plus reculer. Je fermai les yeux. Mon cœur battait lentement, mon esprit était calme, ma respiration mesurée. J'avais encore peur, ce sentiment ne voulant pas totalement quitter ma poitrine, mais je parvenais à le canaliser, à l'enfouir suffisamment. Mon corps me semblait lourd et je me sentais épuisée, pourtant je n'avais aucun mal à me tenir debout, aucun mal à réfléchir, aucun mal à user de mes dons. Je me sentais plus en forme que jamais. Le dieu des céréales ? Non. Je dirai plutôt Dana. Tous les Dieux. Mes amis. Ma famille. Mes espoirs. Ce sont eux qui me donnaient cette force que je sentais bouillonner en creux de mon estomac.

Je serais les poings en rouvrant les yeux. Mes iris devenues blanches furent le signale de départ. Le mot claqua dans mon esprit alors que le dessin sur mon bras commença aussitôt à se mouver sur ma peau. Ondulant. Glissant. Se faufilant. Je frissonnai un peu plus et retint une grimace de débout à la sensation visqueuse qui semblait se mouvoir en même temps que la créature. Heureusement, sa tête commençait à atteindre le bout de mes doigts. C'était le moment. Maintenant.

D'un geste vif, mon autre main se tendit vers le mur de terre qui s'effondra au sol dans un amas de poussière. Une voix rauque retentit aussi de l'autre côté de la porte. L'entrée était soigneusement surveillée. Mais il était trop tard pour réagir. Avant même que la voix ne puisse annoncer du mouvement, la porte claquait en laissant passer une bête ailé aux écailles couleur de jade. Ses griffes acérés se plantèrent dans l'abdomen d'un vampire qui n'avait, finalement, même pas eu le temps de l'apercevoir. Un dragon. Un majestueux dragon.

- Allez-y !Braillai-je vivement en me retournant.

Tous pantois, personnes n'avaient bougés. Ils préféraient fixés le dragon qui virevoltait déjà entre nos ennemis. Imposant, il ne ressemblait pas à l'image que je m'en étais faite. Je m'étais attendue à une bête immense, lourde et massive. Mais ce n'était qu'une sorte de long serpent dont le corps s'entortillait autour de tous ceux qui avaient le malheur de l'approcher. Oui un gros serpent. Même un énorme serpent dont la capacité de voler résidaient dans deux grandes ailes semblables à celles de chauve-souris. Ses pattes étaient si minuscules qu'on aurait pu douter de leurs utilités mais les griffes tranchantes prouvaient déjà leurs efficacités. Il n'était peut-être pas aussi impressionnant que je l'avais envisagée, mais il était bien plus efficace que toute mes espérances.

Mikaël et Epona furent les premiers à recouvrer leurs esprits, s'élançant les premiers dans la cohue qui commençait à régner. Notre groupe passait en premier, Epona et Saphira servant d'appât quelques secondes avant que Daichi, Andrew et Cyriel ne passe à l'attaque avec ceux restant à Dacer. Tout était calculé à la seconde prêt. Mon cœur commençait à battre plus rapidement alors que tous passaient devant moi. Soyez prudent. Tous.

- Ensemble. 

Les mains de Kenan et de Maël se tendirent vers moi. Une dernière valse. Un dernier jeu. Leurs regards poser sur moi ramenèrent du calme à mes émotions. Nous avions tous conscience de ce qui était en jeu, tous conscience que cette fois, tout serait terminé, quelque soit l'issu final. Mais nous étions tous prêt à mettre nos vies en jeu pour parvenir à ce que nous voulions. Parvenir à créer ce monde que je voulais tant chérir.

Mes deux mains glissèrent dans les leurs, sans hésitation. Ils m'entraînèrent derrière eux alors que le dragon faisait bien plus diversion que je ne l'avais pensée. Les dragons n'existaient pratiquement plus dans ce monde alors qu'ils pullulaient dans l'autre monde. Celui-ci venait d'ailleurs de ce lieu plein de magie et sa présence ici tenait à une sorte de téléportation que j'avais provoquée. Si j'avais plus ou moins compris ce que Dana avait tentée de m'expliquer. C'est pour cela qu'il ne pourrait rester indéfiniment. Quinze minute. Quinze petite minute. Mais pendant ce laps de temps, il ne laisserait aucune chance à nos assaillants. Ils ne faisaient pas le poids. Et ne le feraient jamais.

Mes jambes couraient d'elles-même, suivant Kenan et Maël qui me guidaient en me permettant de jeter un dernier coût d'œil vers Andrew et Tamara qui se jetaient, à leur tour, dans la mêlé. Tamara prenait déjà la place d'Epona et Saphira, qui, l'une et l'autre, après un bref coup d'œil bifurquèrent brusquement vers la forêt. Tamara stoppa nette un homme qui tentait de les poursuivre et il fut bien trop occupée avec la rouquine pour espérer continuer ses projets. Mes yeux tombèrent dans ceux d'Andrew, encore un peu en retrait il réunissait l'énergie qui lui restait pour une dernière transformation. Mon cœur se serra. En croisant ses yeux, j'avais le sentiment qu'il me disait adieu. Il pensait mourir. Il ne pensait pas survivre. Les larmes voulurent envahir mon champ de vision mais je les retins. Ne te met pas à pleurer maintenant, si tu veux vraiment faire quelque chose : prouve-lui qu'il a tord. Si j'agissais suffisamment vite, sa vie ne serait pas mise en danger.

« - Je t'interdis de mourir. »

Andrew sursauta, mais se tourna une dernière fois vers moi, ses yeux se posant dans mon dos. Je fus certaine de l'entendre soupirer, mais j'avais sa promesse. Il ferait de son mieux pour survivre. Il ne mourrait pas si facilement. Mon cœur voulut s'alléger un peu de ce poids trop lourd, mais il fallait ce faire une raison. Il resterait étroitement serré dans ma poitrine. Il le resterait tant que Geoffrey ne sera pas mort. 

Et c'était à moi que revenait le plaisir de rendre cela effectif. Les yeux rivés devant moi, je savais ce que j'avais à faire. Je ne douterai pas. Je ne douterai plus. Ensemble, nous pouvions le faire. Les mains de Maël et de Kenan se serrèrent sur les miennes. Le mot se répétant autant dans leurs esprits que dans le mien : ensemble

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